• il y a 10 ans
La politique de la concurrence est une politique centrale de la construction européenne. Placée sous la responsabilité de la Commission, elle a pour rôle de fixer et de faire respecter les règles du jeu de la libre concurrence sans lesquelles le marché intérieur ne pourrait tout simplement pas fonctionner. Or, depuis son origine, le processus d’intégration du Grand marché a été pensé comme le levier indispensable pour faire de l’économie européenne une économie compétitive et innovante. Et c’est pourquoi, la politique de la concurrence en Europe devait tenir largement lieu de politique industrielle. Mais ce consensus s’effrite aujourd’hui et parallèlement se forme une contestation de la toute puissance de la politique de la concurrence. C’est ce qu’exprime par exemple de façon emblématique le Pacte pour la compétitivité de l’industrie française, plus connu sous le nom de rapport Gallois (novembre 2012).

Son rapporteur écrit ainsi que « la politique de la concurrence domine toutes les politiques européennes » pour conclure qu’il conviendrait « de mettre davantage la politique de la concurrence au service de l’industrie européenne et de sa compétitivité».

Le ton est donné et pose plusieurs questions, parmi lesquelles : la politique de la concurrence peut-elle se substituer à une politique industrielle efficace ? La politique de la concurrence étouffe-t-elle les autres politiques publiques et notamment la politique industrielle en empêchant la constitution de champions nationaux et européens ? Est-il possible, en l’état actuel des Traités, d’articuler de façon cohérente politique de la concurrence et politique industrielle ou politique de la recherche et d’innovation ?

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