• il y a 10 ans
Dans le jeu, certains détails sont anachroniques :
Le drapeau tricolore en 1789
L’une des premières séquences du jeu voit le héros, Arno, s’échapper de prison à l’occasion de la prise de la Bastille. En fuyant à travers la ville, il rencontre de nombreux drapeaux tricolores modernes, que l’on retrouvera un peu partout dans la version 1791 de la capitale. Le jeu cède ici volontiers à l’imagerie véhiculée par Delacroix dans La Liberté guidant le peuple. Problème : si l’association du bleu, du blanc et du rouge date bien de la Révolution, le drapeau français tel qu’on le connaît n’est pas adopté avant 1794. Le plus vieil étendard révolutionnaire conservé est ainsi blanc d’un côté et rouge de l’autre, avec comme inscriptions « Dieu et la patrie » et « Valeur et bonne foi ». Il aurait été utilisé au premier anniversaire du 14-Juillet, en 1790.

La Bastille encore debout
Si la première mission parisienne se déroule un certain 14 juillet 1789, la plupart prennent place deux ans plus tard. Or, dans le Paris de 1791 tel que décrit par Assassin’s Creed Unity, la prison de la Bastille trône encore fièrement, alors que sa démolition a été entamée dès le 15 juillet 1789, et n’existe plus à l’heure où Arno enquête sur les dessous de la Révolution.

« La Marseillaise » dans les rues de Paris
Les innombrables passants rencontrés sur la voie publique ont peu de commentaires politiques à livrer. En revanche, certains y vont de chansons révolutionnaires. Plus étonnant, il arrive de croiser des groupes interprétant « La Marseillaise » dès 1791, alors que ses six premiers couplets ne seront rédigés par Rouget de Lisle qu’un an après, en 1792, pour l’armée du Rhin à Strasbourg. Elle n’est adoptée comme hymne national qu’en 1795.

L’inscription sur le Panthéon
« Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante ». La formule est célèbre, et figurerait à bon droit sur la restitution du monument dans Assassin’s Creed Unity si celui-ci se déroulait quelques années plus tard. Car, si l’affectation de l’édifice en nécropole est bien votée en 1791, celle-ci n’est finalisée qu’en 1793. L’inscription disparaîtra sous la monarchie de Juillet, lorsque le Panthéon sera réaffecté en église, avant de réapparaître définitivement en 1826.

Les plaques de rue émaillées au XVIIIe siècle
Lors de ses promenades dans le Paris de l’époque, le joueur pourra être tenté de se repérer aux noms de rue soigneusement placés pour chacune d’elles. Outre que certains sont d’époque, ou fictifs (le plan de la ville ne respecte pas exactement la réalité), la présence de plaques en acier émaillé est anachronique de près d’un demi-siècle : celles-ci ne font leur apparition qu’à partir de 1847.
La statue de la Liberté à Paris
Offrande de la France aux Etats-Unis, elle a été construite à Paris. Mais, lorsque Arno s’amuse à l’escalader en 1898, il se rend coupable d’un anachronisme que le jeu présente lui-même comme tel : la statue a déjà traversé l’Atlantique et acosté à New York en 1885.

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