• il y a 17 ans
J’en ai passé des soirées comme celle-ci à regarder

Le ciel illuminé par les tirs de mortiers
48 ans de ma vie sur cette planète
Et je revois mon pays en fouillant bien dans ma tête
Mais ma mémoire me trahie comme mes alliés
Des souvenirs qui n’attendent que d’être coloriés
Et Kaboul reste présente autant que la guerre
D’abord les russes et puis mes propres frères

J’en ai passé des soirées comme celle-ci à décrocher
Le téléphone incessant qui menace de me tuer
Trois décennies et neufs années sur la Terre
Je repense à mon parcours et ma descente aux Enfers
Récemment ils s’en sont pris à ma famille
Alors je vis séparément de ma femme et mes filles
Logé dans un hôtel au cœur de Manhattan
J’attends patiemment comme le fond les montagnes

Commandant d’une armée de paysans
Cultivateurs de la terre, de boulangers et d’artisans
Une poignée d’hommes libres comme le vent
D’adolescent avec la guerre dans le sang
J’ai passé ma jeunesse dans le camp des résistants
Je voulais être architecte, ingénieur d’Afghanistan
Mais certainement pas un homme politique
Un chef de guerre, une figure emblématique

1965 fut l’année de l’aveugle qui voit mais le martyr à sonner
Je le sais désormais,
Plus que tout que je serai mort avant de voir mon peuple en paix
C’est de famille de mourir violement
Mon père et ses frères et à mon tour maintenant
J’aurais tenté de laisser un monde meilleur
Plus de justice pour les gens de couleur

Un jour où l’autre je paierai de mon sang
Le prix d’une liberté arrachée à l’innocent
Inutile de s’enfuir de notre mort
On ne s’échappe jamais du filer de notre sort
L’Islam mon seul rempart dans cette vie
Une religion de paix, c’est de terreur qu’on la qualifie
Je prend mon rôle comme un don venu du ciel
Et quand ça tourne mal, je tends les mains vers le ciel

Category

🎵
Musique