Sérums anti-venineux
On estime que jusqu'à 100 000 personnes meurent chaque année d'une morsure de serpent.
Et l'anti-venin le plus efficace en Afrique pour éviter ces décès risque d'être bientôt épuisé.
Il existe 600 espèces de serpents venimeux, et chaque morsure entraîne des effets différents. Toutes ne sont pas mortelles, mais leurs effets peuvent causer des complications : amputation, défaillance rénale ou problèmes neurologiques chroniques par exemple. Pourtant, cette question de santé publique reste négligée...
Il existe peu de sérums adaptés aux contextes en développement, qui permettent de stopper les effets de plusieurs venins à la fois. Le FAV Afrique est l’un des rares serums de ce type. Efficace contre les venins d’au moins 10 espèces de serpents, parmi les plus dangereux d’Afrique subsaharienne. Il est largement utilisé par les équipes MSF sur leurs terrains d'intervention.
Prenons l'exemple de Paoua, dans le nord ouest de la République Centrafricaine. Les équipes reçoivent entre 300 et 400 cas de morsure de serpents par an. La plupart du temps, la responsable est la vipère vipère echis ocellatus, dont le venin est l'un des plus toxiques au monde. Cette vipère tue environ 10% de ses victimes. Le taux de mortalité tombe à moins de 0,5% si le FAV Afrique est administré à temps.
Mais entre 2016 et 2019, il n'y aura plus de doses disponibles du FAV Afrique.
A Paoua seulement, au rythme actuel, plus de 1 000 patients risquent de ne pas recevoir le traitement et de souffrir de graves complications... une centaine d'entre eux pourraient décéder.
Pour comprendre les raisons de cette longue période sans sérum, il faut revenir quelques années en arrière :
En 2010, Sanofi prend la décision de stopper la production du FAV Afrique, jugé peu rentable. La décision n'est rendue publique que trois ans plus tard. En 2014, Sanofi produit le dernier lot du sérum. Ce lot arrivera à expiration en 2016. Un transfert de technologie a été entamé, pour qu'un nouveau laboratoire en reprenne la production. Mais ce nouveau sérum ne sera pas disponible avant 2019.
Car le produire est un processus compliqué...
Première étape, extraire le venin du serpent. Il faut ensuite le diluer et l'injecter dans un cheval. Le système immunitaire du cheval produit des anticorps qui sont ensuite récoltés. Le sérum doit être purifié avant d'être conditionné. Le tout prend environ deux ans.
En attendant 2019, il en va de la responsabilité de Sanofi de fournir une solution provisoire. Si la production du sérum ne redémarre pas rapidement, la vie de milliers de personnes est en jeu.
Mais il s'agit de toute façon d'une solution øponctuelle, qui ne viendra que palier temporairement un système trop fragile. La production de sérums antivenimeux est archaïque et insuffisante. Il est temps que davantage de sérums adaptés aux pays en développement soient mis à disposition des victimes.
On estime que jusqu'à 100 000 personnes meurent chaque année d'une morsure de serpent.
Et l'anti-venin le plus efficace en Afrique pour éviter ces décès risque d'être bientôt épuisé.
Il existe 600 espèces de serpents venimeux, et chaque morsure entraîne des effets différents. Toutes ne sont pas mortelles, mais leurs effets peuvent causer des complications : amputation, défaillance rénale ou problèmes neurologiques chroniques par exemple. Pourtant, cette question de santé publique reste négligée...
Il existe peu de sérums adaptés aux contextes en développement, qui permettent de stopper les effets de plusieurs venins à la fois. Le FAV Afrique est l’un des rares serums de ce type. Efficace contre les venins d’au moins 10 espèces de serpents, parmi les plus dangereux d’Afrique subsaharienne. Il est largement utilisé par les équipes MSF sur leurs terrains d'intervention.
Prenons l'exemple de Paoua, dans le nord ouest de la République Centrafricaine. Les équipes reçoivent entre 300 et 400 cas de morsure de serpents par an. La plupart du temps, la responsable est la vipère vipère echis ocellatus, dont le venin est l'un des plus toxiques au monde. Cette vipère tue environ 10% de ses victimes. Le taux de mortalité tombe à moins de 0,5% si le FAV Afrique est administré à temps.
Mais entre 2016 et 2019, il n'y aura plus de doses disponibles du FAV Afrique.
A Paoua seulement, au rythme actuel, plus de 1 000 patients risquent de ne pas recevoir le traitement et de souffrir de graves complications... une centaine d'entre eux pourraient décéder.
Pour comprendre les raisons de cette longue période sans sérum, il faut revenir quelques années en arrière :
En 2010, Sanofi prend la décision de stopper la production du FAV Afrique, jugé peu rentable. La décision n'est rendue publique que trois ans plus tard. En 2014, Sanofi produit le dernier lot du sérum. Ce lot arrivera à expiration en 2016. Un transfert de technologie a été entamé, pour qu'un nouveau laboratoire en reprenne la production. Mais ce nouveau sérum ne sera pas disponible avant 2019.
Car le produire est un processus compliqué...
Première étape, extraire le venin du serpent. Il faut ensuite le diluer et l'injecter dans un cheval. Le système immunitaire du cheval produit des anticorps qui sont ensuite récoltés. Le sérum doit être purifié avant d'être conditionné. Le tout prend environ deux ans.
En attendant 2019, il en va de la responsabilité de Sanofi de fournir une solution provisoire. Si la production du sérum ne redémarre pas rapidement, la vie de milliers de personnes est en jeu.
Mais il s'agit de toute façon d'une solution øponctuelle, qui ne viendra que palier temporairement un système trop fragile. La production de sérums antivenimeux est archaïque et insuffisante. Il est temps que davantage de sérums adaptés aux pays en développement soient mis à disposition des victimes.
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