Tomahawk!!!

  • il y a 17 ans
La rue morte fut giflée par ma porte en bois,
Mon doigt frappa l'interrupteur de la lumière
Et j'allais nu, lorsque mes tâches ménagères
Me sonnèrent comme un domestique drômois.

Ma table anorexique vomissait des lettres
Tachées de vin sous du pain sec et un cendrier.
Mes affres monétaires muselaient mon courrier
Dans ce pauvre décor où vivait mon mal être.

Le cœur fade, je laissai moisir la vaisselle.
S'éclaira la télé. C'était le journal.
Une perruque exhibait d'un air banal
Au peuple anesthésié sa démence éternelle.

Bientôt vinrent à moi cent mille cris aigus,
Fiers et sauvages qui possédèrent mon corps
Jusqu'à pénétrer mes sens comme une aurore
Qui rendis son visage à mon âme perdue.

Un jeu de lumière s'empara de l'écran:
Ma gueule mordit le journaliste étonné
Par ma longue tignasse toute ébouriffée!
Ma peau recouvra des peintures rouge sang!

De l'incongrue vision naquit ma certitude:
Je ne suis de ce siècle ni de ce pays!
Je suis l'indien perdu sous les toits ennemis!
Un rescapé condamné à sa solitude!

Cette nuit là, chiens, hiboux, poètes, orphelins
Et éther, tous témoin de mon cri sursautèrent,
Ancestrale et effroyable hache de guerre
Reparties scalper des crânes pour la toussaint!

Loups, totems, chanvre, tentures indiennes, encens,
Au vent les chevelures brunes sur mon cœur ivre,
Depuis cet instant ne cessent de me poursuivre
Comme une vie antérieure à deux cent ans.

Loup des steppes
navajo.canalblog.com