• il y a 16 ans
Le tamazight a été introduit dans l’enseignement primaire depuis la rentrée des classes de 2003. Quatre ans plus tard, le bruit fait autour de cette révolution s’est révélé n’être qu’un effet d’annonce. “Sur le papier, tout est parfait. Par contre, sur le terrain, les résultats sont alarmants”, s’insurge Meryem Demnati, en charge du dossier à l’IRCAM. Selon elle, on n’apprend toujours pas le tamazight aux élèves dans les régions de Tanger, Tétouan et Kénitra, alors que les documents du ministère de l’Education affirment le contraire.
Officiellement, la langue est enseignée dans les 16 académies du royaume en 2007. Officieusement, seules sept seraient réellement concernées, soit à peine une de plus que l’année dernière. “Les inspecteurs du ministère de l’Education nationale sont réticents. Certains ordonnent aux enseignants de réduire le nombre d’heures de tamazight, car ils considèrent cela comme superflu”, accuse Meryem Demnati. Le différend entre L’IRCAM et le ministère de l’Education ne date pas d’hier. En 2004, sept membres avaient claqué la porte de l’Institut avec fracas, accusant le ministère de freiner l’enseignement du tamazight. Trois ans plus tard, les deux tourtereaux se chantent toujours le même “Je t’aime, moi non plus”. C’est ainsi qu’à la rentrée 2007, les manuels de tamazight, conçus par l’IRCAM, n’étaient toujours pas inscrits sur la liste officielle des ouvrages scolaires du ministère de l’Education nationale. Ces manuels sont d’ailleurs souvent introuvables sur le marché, faute d’être distribués. “Un instituteur de Tata a dû se déplacer jusqu’au siège de l’IRCAM pour récupérer des manuels. D’autres fabriquent le matériel eux-mêmes avec des bouts de carton”, raconte Meryem Demnati. Bilan plutôt négatif, voire catastrophique: l’enseignement de la langue a pris du retard et meme en recul, selon des contrôles sur le terrain menés par l’IRCAM.

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