• il y a 8 ans
Certains modèles de génétique théorique des populations présentent des aspects de réversibilité. Corrélativement, les travaux d'évolution expérimentale laissent place, dans certains cas, à un certain degré de répétitivité ou de réversibilité. Je propose quelques éléments de réflexion en vue de clarifier les notions de réversibilité et répétitivité en évolution.

Les biologistes de l'évolution disent couramment que "l'évolution est un processus unique et irréversible". Quoique globalement juste, cette affirmation ne peut être strictement prise à la lettre au regard des connaissances contemporaines. À un niveau théorique, les modèles de génétique des populations présentent des aspects significatifs de réversibilité. À un niveau expérimental, la question de la réversibilité et de la répétabilité des expériences n'a cessé de diviser depuis les premières réflexions faites à ce sujet dans les années 1930 à 1960, par les premiers utilisateurs des "cages à population" (L'Héritier, Tessier, Dobzhansky). Je montre que l'évolution réverse est un phénomène à multiples facettes, et m'efforce de montrer que l'affirmation de Dollo, selon laquelle l'irréversibilité de l'évolution ne peut être comprise comme un principe a priori, est toujours d'actualité.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Dollo, L., 1893. Les lois de l’évolution. Bulletin de la Société Belge de géologie, paleontologie, et hydrologie, 7: 164-166
Gould, S. J. 1970. Dollo on Dollo’s Law: Irreversibility and the Status of Evolutionary Laws. Journal of the history of biology, 3, 2: 189-212.
Goux, J. M. 1979. Les modèles en génétique des populations. In: P. Delattre & M. Thellier, eds., Élaboration et justification des modèles: applications en biologie, Vol. II. Paris: Maloine, pp. 565-571.

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