• il y a 8 ans
Par Tonio Hölscher, Professeur émérite d’Archéologie classique à l’Université d’ Heidelberg
Au cours des siècles de l’époque hellénistique, le mode de vie et l’art visuel du monde grec perdent leur homogénéité. À partir du règne d’Alexandre le Grand, les monarques se montrent par l’entremise de monuments qui rendent manifeste leur charisme transcendant et qui les mettent en scène auprès des grandes masses grâce à des effets spectaculaires. Dans les villes, les statues honorifiques publiques présentent une société homogène d’éminents citoyens et citoyennes, érigés en modèles de comportement politique. En même temps se constitue dans les sanctuaires une «ambientale Bilderwelt », une « ambiance d’images », peuplée de personnages sociaux et mythiques secondaires qui créent une atmosphère émotionnelle. Au IIe siècle avant J.-C., le renforcement des pouvoirs locaux en Orient et en Afrique ainsi que l’expansion romaine conduisent à un retour à l’art « classique » suivant deux logiques diamétralement différentes : en Grèce, il prend la forme d’une récupération défensive des valeurs propres, pendant que Rome présente une appropriation belliqueuse de la culture grecque. L’ensemble constitue un langage visuel qui utilise les formes hétérogènes de la tradition grecque comme un système sémantique.

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