Pour tout savoir sur le Cannabis Médical :
http://www.cannamed.fr/
Aucun traitement n'a marché. Aucun, sauf un: le cannabis. Alors, pour calmer sa douleur, une Cominoise souffrant de fibromyalgie a commencé à cultiver quelques plants au fond de son jardin. Des plants destinés à sa consommation personnelle et dont les récoltes servaient comme médicament anti-douleur.
Dénoncée par un voisin, la dame a dû rendre des comptes à la justice. Son argumentaire n'a pas convaincu le parquet. Lequel a réclamé que la prévenue soit condamnée à une amende. Ce mardi, au tribunal correctionnel de Tournai, la Cominoise a toutefois bénéficié de la suspension simple du prononcé de la condamnation pour une durée de trois ans.
"Si un jour je traverse une nouvelle phase de douleur aiguë, je recommencerai"
Consommer du cannabis comme anti-douleur, c'est loin d'être exceptionnel. La plante a des effets antalgiques reconnus. Et certains y voient un recours après avoir tenté sans succès les traitements conventionnels. Marie (le prénom a été modifié) est de ceux-là. Cette Hennuyère souffre de douleurs neuropathiques. Elle le reconnaît avec un peu d'embarras: elle a testé le cannabis une fois lors d'une phase de douleur aiguë.
Cette expérience a été un vraie cas de conscience pour Marie. "J'ai toujours dit à mes enfants de ne pas toucher au cannabis. Et je me suis retrouvée à faire un space-cake dans ma cuisine, explique-t-elle. Encore aujourd'hui quand j'en parle, ça me fait bizarre. Je ne regrette cependant pas d'avoir essayé, parce que ça a marché. Si un jour je traverse une nouvelle phase de douleur aiguë qu'aucun anti-douleur classique n'est en mesure de calmer, je recommencerai."
Le traitement fait maison a soulagé Marie. Au point que la dame aimerait à présent avoir accès au seul médicament à base de cannabis présent sur le marché belge: le Sativex. Problème? Elle ne rencontre pas les conditions pour en bénéficier. L'anti-douleur qui se présente sous la forme d'un spray est en réalité autorisé pour un nombre très restreint de patients. Il est essentiellement prescrit dans certains cas à des malades atteints de sclérose en plaques.
"Cela ne marche pas dans 100% des cas. Mais il n'existe pas un produit miracle"
Cette situation, le Docteur Lossignol la regrette. Le Sativex, ce spécialiste de la douleur à l'Institut Bordet connaît bien. Il l'a longtemps testé pour le traitement des douleurs liées au cancer. "Avec un taux de réussite appréciable, avance-t-il. Le THC a des vertus antalgiques, c'est reconnu. Évidemment, ça ne marche pas dans 100% des cas. Mais c'est vrai pour tous les anti-douleurs. Il n'existe pas un produit miracle. Ceci dit, je pense que le cannabis devrait faire partie de l'arsenal thérapeutique dont on dispose, pour pouvoir le proposer à des patients. Ça fonctionne, tant mieux. Si ça ne fonctionne pas, on aura au moins eu le mérite d'essayer."
Existe-t-il une forme de tabou autour du cannabis qui met des bâtons dans les roues du Sativex? Le Docteur Lossignol a son avis sur la question: "Je crois que c'est lié à une méconnaissance scientifique. Et, sinon un tabou, au moins à une ignorance. Il y a tout un fantasme autour du cannabis. On l'associe au produit festif alors que l'usage médical n'a rien avoir."
Alors qu'il est disponible en Belgique depuis début 2016, le médicament à base de THC est encore peu connu des médecins. Le Docteur Rachid Ben Azzouz, anesthésiste à la clinique de la douleur de l'hôpital Tivoli à la Louvière, confirme. "On n'a jamais prescrit ce médicament ici. Parce qu'il y en a beaucoup d'autres à notre disposition et, qu'à mon sens, on a encore besoin d'étudier les médicaments à base de cannabis avant d'aller plus loin." Et le praticien de mettre en garde ceux qui seraient tentés de fumer un joint pour se soulager en attendant que les choses bougent. "Il faut rappeler que fumer un joint est mauvais pour la santé. Au même titre que la cigarette d'ailleurs. Les médicaments à base de cannabis qui existent actuellement se présentent souvent sous la forme de sprays."
"Des médicaments disponibles en pharmacie sont beaucoup plus dangereux"
Le Docteur Lossignol, lui, déplore que des malades soient contraints de se mettre dans l'illégalité pour ne plus avoir mal: "C'est désolant, reprend-il. Je ne parlerai pas de dérive. Je pense que ces gens font ce qu'ils peuvent. Les effets antalgiques du cannabis sont connus depuis des siècles. Alors je ne vois pas pourquoi au 21e siècle des gens ne pourraient pas bénéficier de cela. In fine, on punit les gens deux fois. Ils ont mal et on ne leur permet pas de se soulager. D'un point de vue philosophique et moral, c'est très discutable."
Et le spécialiste d'insister: "Ce qui est interpellant, c'est qu'on a produit naturel, qui a peu d'effets toxiques dans son utilisation médicale. Et on se refuse à le proposer. Alors qu'il y a d'autres médicaments disponibles en pharmacie qui sont beaucoup plus dangereux...".
http://www.cannamed.fr/
Aucun traitement n'a marché. Aucun, sauf un: le cannabis. Alors, pour calmer sa douleur, une Cominoise souffrant de fibromyalgie a commencé à cultiver quelques plants au fond de son jardin. Des plants destinés à sa consommation personnelle et dont les récoltes servaient comme médicament anti-douleur.
Dénoncée par un voisin, la dame a dû rendre des comptes à la justice. Son argumentaire n'a pas convaincu le parquet. Lequel a réclamé que la prévenue soit condamnée à une amende. Ce mardi, au tribunal correctionnel de Tournai, la Cominoise a toutefois bénéficié de la suspension simple du prononcé de la condamnation pour une durée de trois ans.
"Si un jour je traverse une nouvelle phase de douleur aiguë, je recommencerai"
Consommer du cannabis comme anti-douleur, c'est loin d'être exceptionnel. La plante a des effets antalgiques reconnus. Et certains y voient un recours après avoir tenté sans succès les traitements conventionnels. Marie (le prénom a été modifié) est de ceux-là. Cette Hennuyère souffre de douleurs neuropathiques. Elle le reconnaît avec un peu d'embarras: elle a testé le cannabis une fois lors d'une phase de douleur aiguë.
Cette expérience a été un vraie cas de conscience pour Marie. "J'ai toujours dit à mes enfants de ne pas toucher au cannabis. Et je me suis retrouvée à faire un space-cake dans ma cuisine, explique-t-elle. Encore aujourd'hui quand j'en parle, ça me fait bizarre. Je ne regrette cependant pas d'avoir essayé, parce que ça a marché. Si un jour je traverse une nouvelle phase de douleur aiguë qu'aucun anti-douleur classique n'est en mesure de calmer, je recommencerai."
Le traitement fait maison a soulagé Marie. Au point que la dame aimerait à présent avoir accès au seul médicament à base de cannabis présent sur le marché belge: le Sativex. Problème? Elle ne rencontre pas les conditions pour en bénéficier. L'anti-douleur qui se présente sous la forme d'un spray est en réalité autorisé pour un nombre très restreint de patients. Il est essentiellement prescrit dans certains cas à des malades atteints de sclérose en plaques.
"Cela ne marche pas dans 100% des cas. Mais il n'existe pas un produit miracle"
Cette situation, le Docteur Lossignol la regrette. Le Sativex, ce spécialiste de la douleur à l'Institut Bordet connaît bien. Il l'a longtemps testé pour le traitement des douleurs liées au cancer. "Avec un taux de réussite appréciable, avance-t-il. Le THC a des vertus antalgiques, c'est reconnu. Évidemment, ça ne marche pas dans 100% des cas. Mais c'est vrai pour tous les anti-douleurs. Il n'existe pas un produit miracle. Ceci dit, je pense que le cannabis devrait faire partie de l'arsenal thérapeutique dont on dispose, pour pouvoir le proposer à des patients. Ça fonctionne, tant mieux. Si ça ne fonctionne pas, on aura au moins eu le mérite d'essayer."
Existe-t-il une forme de tabou autour du cannabis qui met des bâtons dans les roues du Sativex? Le Docteur Lossignol a son avis sur la question: "Je crois que c'est lié à une méconnaissance scientifique. Et, sinon un tabou, au moins à une ignorance. Il y a tout un fantasme autour du cannabis. On l'associe au produit festif alors que l'usage médical n'a rien avoir."
Alors qu'il est disponible en Belgique depuis début 2016, le médicament à base de THC est encore peu connu des médecins. Le Docteur Rachid Ben Azzouz, anesthésiste à la clinique de la douleur de l'hôpital Tivoli à la Louvière, confirme. "On n'a jamais prescrit ce médicament ici. Parce qu'il y en a beaucoup d'autres à notre disposition et, qu'à mon sens, on a encore besoin d'étudier les médicaments à base de cannabis avant d'aller plus loin." Et le praticien de mettre en garde ceux qui seraient tentés de fumer un joint pour se soulager en attendant que les choses bougent. "Il faut rappeler que fumer un joint est mauvais pour la santé. Au même titre que la cigarette d'ailleurs. Les médicaments à base de cannabis qui existent actuellement se présentent souvent sous la forme de sprays."
"Des médicaments disponibles en pharmacie sont beaucoup plus dangereux"
Le Docteur Lossignol, lui, déplore que des malades soient contraints de se mettre dans l'illégalité pour ne plus avoir mal: "C'est désolant, reprend-il. Je ne parlerai pas de dérive. Je pense que ces gens font ce qu'ils peuvent. Les effets antalgiques du cannabis sont connus depuis des siècles. Alors je ne vois pas pourquoi au 21e siècle des gens ne pourraient pas bénéficier de cela. In fine, on punit les gens deux fois. Ils ont mal et on ne leur permet pas de se soulager. D'un point de vue philosophique et moral, c'est très discutable."
Et le spécialiste d'insister: "Ce qui est interpellant, c'est qu'on a produit naturel, qui a peu d'effets toxiques dans son utilisation médicale. Et on se refuse à le proposer. Alors qu'il y a d'autres médicaments disponibles en pharmacie qui sont beaucoup plus dangereux...".
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