Basim Magdy au Jeu de Paume

  • il y a 7 ans
Dans sa nouvelle pièce produite pour le Jeu de Paume et intitulée No Shooting Stars [Il n’y aura pas d’étoiles filantes], Basim Magdy couvre un territoire vierge de mythe fondateur, à savoir l’immensité de l’océan. L’espace aquatique est certes présent dans la plupart des récits religieux concernant la création, et la science y voit même l’origine de la vie. Cependant, hormis la reconnaissance du rôle joué par l’eau en tant que source de vie, les civilisations terriennes n’accordent guère d’importance aux océans. L’océan est comme un territoire endormi aux marges de notre conscience, qui n’a pas sa place dans les livres d’histoire puisqu’il n’a jamais été dans l’intérêt d’aucun groupe de s’en proclamer résident. Au contraire, dans la psychologie collective, le grand large, pris dans la dichotomie terre/eau, est le lieu tout désigné pour accueillir les vagabonds et les prisonniers, et à ce titre représente le versant négatif de la terre, où l’ordre est censé régner.

Cette nouvelle œuvre de Basim Magdy se construit autour du récit d’une personne dont l’identité se confond avec l’océan, d’une entité qui cherche à percer les secrets du monde sous-marin. Le film est fait d’une succession d’images se fondant les unes dans les autres et de scènes oniriques qui entrent en discordance avec le récit. Si certaines images nous montrent ce qui se passe sous l’eau, la plupart décrivent des espaces qui, bien que touchés par le mystère de l’océan, ne peuvent cependant pas l’éclairer. […]