• il y a 6 ans
Que cache le business de la tomate ?
On la dévore sous toutes ses formes, partout et toute l'année... Mais la tomate cache autant de bonheur gustatif que de scandales agroalimentaires. Un concentré de paradoxes qui en dit long sur l'époque.

Pourtant, cette hégémonie en apparence sexy cache le pire de la mondialisation, particulièrement avec le concentré de tomates. En dix ans, avec l'arrivée de la Chine sur un marché jusqu'à présent réservé à l'Italie, à l'Espagne, au Maroc et à la Californie, ce produit est devenu extrêmement abordable. On peut s'en offrir, vendu à la cuillère pour des sommes dérisoires, sur les marchés les plus misérables de la planète. « Aucune autre marchandise n'est parvenue à une telle suprématie », assure le journaliste Jean-Baptiste Malet, auteur de « L'Empire de l'or rouge. Enquête mondiale sur la tomate d'industrie » (éd. Fayard). Ce fruit, dont on ignorait tout avant la découverte des Amériques (ses origines remontent aux Aztèques), a vu ses ventes s'envoler : en cinquante ans, on est passé de 28 millions à 164 millions de tonnes de tomates cueillies par an dans le monde. Mais lorsqu'on parle de « concentré » - présent dans les sauces, les ketchups, les plats cuisinés industriels -, on parle d'une autre tomate. Un fruit tout noir sur lequel vous pourriez vous casser les dents.

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