Dans les rues poussiéreuses de Kaboul, un groupe d'enfants se presse autour d'un robinet pour remplir jerrican, bouteille ou seau. Bonnet noir vissé sur la tête, un garçonnet attend son tour. Pour tous, il se nomme Zaïd. Pour sa famille, c'est Shabina. Sitôt revenue chez elle, d'un geste vif elle libère sa longue chevelure de jais et s'empresse de redevenir une petite fille comme une autre.
Ou presque. Car depuis quelques mois, pour aider son père lourdement handicapé à tenir son échoppe, ses parents ont fait d'elle une basha posh, ainsi que l'on désigne en Afghanistan "celle qui s'habille en homme".
Dans une société où les femmes demeurent des citoyennes de seconde zone - malgré quelques améliorations de leur condition depuis la chute des talibans en 2002 - et où près de 80 % des fillettes sont illettrées, le phénomène des basha posh s'est développé et amplifié. Combien sont-elles ? Une centaine ? Un millier ? Impossible de le savoir tant le sujet reste un tabou.
AU MOINS JUSQU'À LA PUBERTÉ
Issue d'une tradition ancestrale ravivée notamment après dix ans de régime taliban, cette pratique permet aux familles sans garçons d'échapper au déshonneur, de subvenir à leurs besoins et aux fillettes de goûter, au prix d'une féminité étouffée, à certaines libertés.
Au moins jusqu'à la puberté car, ensuite, les mollahs ne tolèrent plus les basha posh. Pour autant, renoncer à sortir dans la rue, à jouer ou à pratiquer un sport comme Mariam, 14 ans, meilleure joueuse de tennis de son pays, n'est pas aisé. Certaines d'ailleurs s'y refusent, malgré les pressions de leur entourage, la crainte d'être démasquée ou dénoncée.
Jacques (Bilkis), 25 ans, cheveux courts, costume noir, le sait bien. Une nuit, une dizaine d'hommes ont fait irruption chez elle, ont interrogé sous la menace ses parents pendant qu'elle se réfugiait dans une cache de terre battue. Devant la peur, les insultes et les menaces,...
Ou presque. Car depuis quelques mois, pour aider son père lourdement handicapé à tenir son échoppe, ses parents ont fait d'elle une basha posh, ainsi que l'on désigne en Afghanistan "celle qui s'habille en homme".
Dans une société où les femmes demeurent des citoyennes de seconde zone - malgré quelques améliorations de leur condition depuis la chute des talibans en 2002 - et où près de 80 % des fillettes sont illettrées, le phénomène des basha posh s'est développé et amplifié. Combien sont-elles ? Une centaine ? Un millier ? Impossible de le savoir tant le sujet reste un tabou.
AU MOINS JUSQU'À LA PUBERTÉ
Issue d'une tradition ancestrale ravivée notamment après dix ans de régime taliban, cette pratique permet aux familles sans garçons d'échapper au déshonneur, de subvenir à leurs besoins et aux fillettes de goûter, au prix d'une féminité étouffée, à certaines libertés.
Au moins jusqu'à la puberté car, ensuite, les mollahs ne tolèrent plus les basha posh. Pour autant, renoncer à sortir dans la rue, à jouer ou à pratiquer un sport comme Mariam, 14 ans, meilleure joueuse de tennis de son pays, n'est pas aisé. Certaines d'ailleurs s'y refusent, malgré les pressions de leur entourage, la crainte d'être démasquée ou dénoncée.
Jacques (Bilkis), 25 ans, cheveux courts, costume noir, le sait bien. Une nuit, une dizaine d'hommes ont fait irruption chez elle, ont interrogé sous la menace ses parents pendant qu'elle se réfugiait dans une cache de terre battue. Devant la peur, les insultes et les menaces,...
Category
🗞
News