Michael Imperioli : "En écrivant pour Les Soprano j'ai appris le souci du détail"

  • il y a 6 ans
Michael Imperioli, l'interprète de Christopher Moltisanti dans Les Soprano, était l'invité de la Nova Book Box, sur Radio Nova, le 13 septembre 2018.

Il est l'auteur d'un roman "Wild Side" qui suit les traces de Lou Reed, son ami, dans le New York des années 70. "Wild Side"est sorti en France le 29 aout dernier, aux éditions Autrement.

Avec lui, Richard Gaitet discutait notamment de ses années passées sur le tournage et à l'écriture de certains épisodes de la série culte. L'émission est à réécouter en intégralité sur Nova.fr
http://www.nova.fr/podcast/nova-book-box/michael-imperioli-mon-ami-lou-reed
Transcript
00:13Le chose la plus importante que j'ai apprise avec David Chase
00:15c'est le souci du détail.
00:17C'est une obsession chez lui.
00:21Et il maîtrise totalement cette discipline.
00:25Lorsqu'il écrivait, ou que nous, les autres scénaristes, écrivions un script,
00:30Chaque détail était soigneusement sélectionné.
00:37Même pour un figurant, qui n'avait qu'une ligne de texte,
00:41qu'on ne revoyait plus jamais ensuite,
00:43qui disait un mot, qui livrait une pizza par exemple,
00:47il devait porter le t-shirt de foot d'une équipe brésilienne très précise,
00:53une casquette des Yankees,
00:55et il valait mieux pour lui qu'il les ait le jour où on tournait cette scène.
01:00Je pense que lorsqu'on est aussi exigent,
01:03cela contribue à créer une cohésion globale.
01:07Quand vous êtes vraiment connecté à votre écriture, que vous êtes libre,
01:12ces détails que vous choisissez,
01:15deviennent symboliques, d'une certaine manière.
01:19C'est différent d'essayer de créer du symbolisme,
01:22ce qui finit souvent par être artificiel et maladroit.
01:24Si vous êtes juste attentif, et que vous essayez d'être honnête et fidèle à l'histoire,
01:29que vous sélectionnez des détails en conséquence,
01:31leur résonnance est d'autant plus symbolique et honnête.
01:41J'ai écrit un épisode à propos d'une fête,
01:45donnée pour le père de Carmela.
01:48Ses 75 ans, ou quelque chose comme ça.
01:55Et il fallait que Tony lui offre un cadeau.
02:02Donc on se demandait ce qu'il pourrait bien lui offrir.
02:04C'est un exemple très évident de ce que je viens de vous expliquer.
02:07Le cadeau était un fusil, très particulier.
02:11Fabriqué par Beretta.
02:13C'est un très ancien fabriquant d'armes italien.
02:16Le métal était très finement travaillé.
02:26C'était un messagé évident, car Tony a amené cette violence au sein de la famille.
02:33Il lui fait un cadeau, mais en même temps, il l'infecte de ce virus.
02:43Même si ses intentions sont bonnes.
02:45Mais en réalité, quand j'ai pris cette décision,
02:47je me suis juste dit qu'il devait lui offrir quelque chose qui coûtait cher
02:51et qui représentait le savoir-faire italien.
03:16Il s'est toujours donné à 100%
03:20et ne prenait jamais rien pour acquis.
03:27Et ça vous obligeait aussi à donner le meilleur de vous-même.
03:30Il mettait la barre très haut pour nous tous.
03:33Parce qu'il travaillait plus que nous tous.
03:35Et je pense que nous nous imposions d'être au maximum de nos capacités.
03:48Cette scène dans laquelle je dois lui dire que ma copine travaille pour le FBI.
03:52Je crois que ça se passe dans sa cave.
03:58C'était une scène très puissante à jouer face à lui.
04:04J'ai joué avec James Gandolfini plus longtemps qu'avec n'importe quel autre acteur.
04:07Probablement plus que longtemps que je ne le ferai jamais avec qui que ce soit d'autre.
04:10Et j'ai beaucoup de chance d'avoir connu ça.

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