Amghar n weqruc, mascarade en Kabylie

  • il y a 16 ans
Amγar n weqruc (Amghar n weqruch = le vieux à la citrouille) est une mascarade ou rite carnavalesque pratiqué encore en Kabylie de la Soummam et des Babors. Il est connu dans la Kabylie du Djurdjura sous le nom de Buεfif (Bouafif) mais aussi dans d'autres régions D'algérie et du Maroc. Chez les Beni-Snous, du côté de Tlemcen, on parle de "Ayred" (le Lion) célébré à la veille du nouvel an amazigh, Nnayer. Et dans plusieurs régions du Maroc on célèbre le Bilmawen (l'homme aux peaux, de Aglim= peau) ou le Boudjloud sous sa forme arabisée et cela soit lors de Nnayer, soit lors de la fête musulmane de l'Aïd El Kebir ou de Achoura selon les régions. En tout cas il faut noter que ce rite est commun à toute l'Afrique du Nord et les variations de formes ou d'appellations que l'on trouve en passant d'une région à une autre sont à mettre sur le compte de la variation régionale comme pour les différences oppérées au niveau de la langue amazigh. La vidéo que nous avons là a été prise en 2007 dans la région des At Yemmel. C'est une association du village Jimaε qui a pris l'initiative de faire revivre ce rite abandonné jusque là aux enfants.
La mascarade commence donc à 15 jours ou un mois de la fête du printemps (27 février) appelé dans la région "Aderyis" du nom de la racine du Thapsia, plante utilisée ce jour-là dans la cuisson pour ses vertus purificatrices. Un groupe composé généralement de 5 à 6 personnages principaux à savoir Amγar (le vieux), tamγart (la vieille), ticeṭṭaḥin (les danseuses), iḍebbalen, (les musiciens), ajemmaε (celui qui se charge de ramasser les offrandes) et enfin aγyul (l'âne) dont la tâche et de porter "iγlel" le chaume qui sert à allumer le feu mais aussi les burnous des danseuses quand elles s'exécutent.

Boussaâd BOUAICH