• il y a 5 ans
En Algérie, de nombreux appels à la manifestation ont été lancés ce premier mars, pour protester contre une cinquième candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence. C’est un mouvement sans leader, horizontal, qui sans surprise s’est organisé sur Facebook. La page la plus active, “1,2,3 viva Algérie” compte déjà 820 000 followers. Résultat, la mobilisation a été suivie dans la rue. Selon les estimations, les algériens étaient au moins 800 000 personnes vendredi dernier à manifester à travers tout le pays

Mais cette manifestation, c’est le quotidien El Watan qui le raconte, elle n’a pas du tout été couverte par la télévision algérienne, tant sur les chaines publiques que privées. Et pour les contestataires, qui sont pour beaucoup jeunes et ont bien investi les réseaux sociaux, cette tentative de cacher le mouvement par la censure ne fonctionne évidemment pas car tout a été filmé, relaté et partagé sur Twitter et Facebook. Ou du moins lorsqu’ils le pouvaient, car le réseau internet a été fortement ralenti lors de la manifestation de vendredi dernier.

Mais là mouvement à réussi à  parce que les journalistes eux-mêmes ont commencé à protester. Certains ont exprimé - sur facebook - leur colère face au grand écart insoutenable entre la couverture faite par les réseaux sociaux et celle des télévisions. Ce jeudi, une centaine de journaliste se sont donc rassemblés pour dénoncer leur incapacité à couvrir les manifestations. Et ils se sont très largement appuyés sur Twitter pour partager en temps réel l’avancement de leur mouvement qui a été l’objet d’une vingtaine d’arrestations.

Car tous, manifestants et journalistes, savent que leur mouvement attire l’attention de la part de l’étranger et les réseaux sociaux deviennent une couverture contre la répression. Avec Twitter, les journalistes peuvent signifier aux autorités “si je suis arrêté, tout le monde le saura”. Quant aux manifestants, ils partagent massivement des images montrant leur action pacifique - pendant qu’ils marchent ou même pendant qu’ils ramassent des déchets à la fin de la manifestation. Résultat, certaines chaînes ont commencé à évoquer les mouvements, dont se sont emparés les médias internationaux. Et en particulier un autre pays du Maghreb qui connaît bien les mouvements nés sur les réseaux sociaux, c’est la Tunisie, qui avait connu son printemps arabe il y a maintenant huit ans.

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