• il y a 5 ans
Chroniqueuse : Sarah Doraghi


Les musées de Marseille créent un parcours muséal autour de Sophie Calle, jusqu’au 26 janvier.


Le musée Grobet-Labadié, rouvert pour l’occasion, le musée des Beaux-Arts, le muséum d’Histoire naturelle, la chapelle du centre de la Vieille Charité et le château Borely sont investis par les œuvres de l’artiste. Elle nous propose un parcours sans début ni fin, une sorte de jeu de pistes en cinq actes, cinq musées.

Au cœur de la chapelle du centre de la Vieille Charité, Sophie Calle rend hommage à sa mère Rachel, réincarnée en girafe sous la coupole ovale. À la manière d’un récit policier, elle dissémine des objets personnels sur le mobilier ancien du musée Grobet-Labadié, théâtre de souvenirs diffus. Parce que, c'est la réponse qu’elle donne à la peinture du musée des Beaux-Arts, comme un pied de nez à l’art et son académisme artificiel.

En face, au muséum d'Histoire naturelle, les petites annonces du chasseur français, collectées par l'artiste, laissent part à un langage tendre et cru, où la quête d'amour se lit avec humour.
Enfin, ce cheminement s’interrompt au château Borély, face à la rade de Marseille. Des habitants d’Istanbul sont filmés alors qu’ils découvrent pour la première fois cette étendue infinie qu'est la mer.

Les histoires de Sophie Calle sont inclassables. Elle suit des inconnus dans la rue, les photographie, raconte leurs trajets. Elle met aussi en scène sa propre vie, chine des objets et animaux empaillés... Associant « image et narration », ses installations, photographies, vidéos et films donnent naissance à une mythologie personnelle où la vie et l’œuvre ne font plus qu’un. Un effet de ce jeu de cache-cache consiste à ne jamais savoir où s'arrête la réalité et où commence la fiction.

http://www.marseilleexpos.com/blog/2018/12/20/cinq-sophie-calle/

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