Aujourd’hui, 6 octobre 2019, nous avons un devoir. Un devoir de mémoire. La mémoire de notre peuple et des habitants de Lemera tués à bout portant, massacrés pour certains dans leur lit d’hôpital ce jour la. C’était il y a 23 ans aujourd’hui et cela me hante parfois encore. Je suis rescapé de ce massacre.
23 ans plus tard, qui parle de Lemera ! Qui mentionne cette attaque qui a frappé la population et l’Hôpital de Lemera dont j’étais, à l’époque, le médecin directeur ?
Si la communauté internationale est préoccupée par la Justice, elle peut commencer par le Massacre de Lemera.
Cette attaque était déjà un crime contre l’humanité. Mes 32 patients ont été abattus dans leurs lits, ne sachant pas bouger, certains par un coup de pistolet dans la bouche.
Ce jour là, j’ai évacué un malade vers la ville, si je n’avais pas eu à le faire, je ne serais plus la pour témoigner aujourd'hui.
A cette époque, malgré les tensions de plus en plus oppressantes autour de nous, je répétais constamment aux malades que dans mon hôpital, ils ne craignaient rien, que dans mon hôpital ils étaient en sécurité plus que dans n’importe quel autre endroit. Ils étaient sous ma responsabilité, mais quand je suis revenu… ils avaient tous été assassinés avec le personnel de l’Hopital.
Il m’a fallu plusieurs années pour m’en remettre, mais jusqu’aujourd’hui j’ai besoin de savoir la vérité.
2 jours après ce massacre, j’ai passé plusieurs heures avec Monsieur Ibrahima Fall à l’Hôtel Résidence de Bukavu. À l’époque, il était sous-secrétaire général aux Droits de l’Homme de l’ONU et directeur général adjoint de l’Office des Nations Unies. Il était sur place comme représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies.
Je lui ai expliqué toute la situation, je lui ai décris les crimes de guerre qui venaient d’être commis à Lemera. Il a pris ma déclaration, il a dit : « On va s’en occuper… », mais depuis 1996 on ne l’a plus revu.
23 ans plus tard, rien n’a été fait, aucune justice n’a été rendue. Pourtant, ce massacre aura sonné le glas de nombreux autres massacres. C’est le premier gros crimes de la Première Guerre.
Négliger ce drame à ce moment là, c’est ce qui a permis que les massacres continuent jusqu’aujourd’hui…
Le rapport d’Ibrahima Fall où est il ? À quoi a t’il servi ?
Ce jour là, l’abbé Koko et l’abbé Ndogolé ont été pris et assassiné à bout portant. Les assaillants leur ont demandé de transporter tout ce qu’ils venaient de dérober. Les deux prêtres n’y sont pas arrivé. C’était trop lourd pour eux, alors ils ont été abattu.
Aujourd’hui 6 octobre, nous avons un devoir de mémoire pour que nos enfants connaissent leur histoire, pour que jamais l’on oublie les morts de Lemera.
Les victimes de Lemera étaient des civils sans armes. Des citoyens massacrés dans leur lit d’hôpital sans défense…Des innocents…
Qui a commis ces atrocités et pour quels intérêts ? La vérité doit être connue de tous pour pouvoir un jour reconstruire la paix.
La Paix ne se construi
23 ans plus tard, qui parle de Lemera ! Qui mentionne cette attaque qui a frappé la population et l’Hôpital de Lemera dont j’étais, à l’époque, le médecin directeur ?
Si la communauté internationale est préoccupée par la Justice, elle peut commencer par le Massacre de Lemera.
Cette attaque était déjà un crime contre l’humanité. Mes 32 patients ont été abattus dans leurs lits, ne sachant pas bouger, certains par un coup de pistolet dans la bouche.
Ce jour là, j’ai évacué un malade vers la ville, si je n’avais pas eu à le faire, je ne serais plus la pour témoigner aujourd'hui.
A cette époque, malgré les tensions de plus en plus oppressantes autour de nous, je répétais constamment aux malades que dans mon hôpital, ils ne craignaient rien, que dans mon hôpital ils étaient en sécurité plus que dans n’importe quel autre endroit. Ils étaient sous ma responsabilité, mais quand je suis revenu… ils avaient tous été assassinés avec le personnel de l’Hopital.
Il m’a fallu plusieurs années pour m’en remettre, mais jusqu’aujourd’hui j’ai besoin de savoir la vérité.
2 jours après ce massacre, j’ai passé plusieurs heures avec Monsieur Ibrahima Fall à l’Hôtel Résidence de Bukavu. À l’époque, il était sous-secrétaire général aux Droits de l’Homme de l’ONU et directeur général adjoint de l’Office des Nations Unies. Il était sur place comme représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies.
Je lui ai expliqué toute la situation, je lui ai décris les crimes de guerre qui venaient d’être commis à Lemera. Il a pris ma déclaration, il a dit : « On va s’en occuper… », mais depuis 1996 on ne l’a plus revu.
23 ans plus tard, rien n’a été fait, aucune justice n’a été rendue. Pourtant, ce massacre aura sonné le glas de nombreux autres massacres. C’est le premier gros crimes de la Première Guerre.
Négliger ce drame à ce moment là, c’est ce qui a permis que les massacres continuent jusqu’aujourd’hui…
Le rapport d’Ibrahima Fall où est il ? À quoi a t’il servi ?
Ce jour là, l’abbé Koko et l’abbé Ndogolé ont été pris et assassiné à bout portant. Les assaillants leur ont demandé de transporter tout ce qu’ils venaient de dérober. Les deux prêtres n’y sont pas arrivé. C’était trop lourd pour eux, alors ils ont été abattu.
Aujourd’hui 6 octobre, nous avons un devoir de mémoire pour que nos enfants connaissent leur histoire, pour que jamais l’on oublie les morts de Lemera.
Les victimes de Lemera étaient des civils sans armes. Des citoyens massacrés dans leur lit d’hôpital sans défense…Des innocents…
Qui a commis ces atrocités et pour quels intérêts ? La vérité doit être connue de tous pour pouvoir un jour reconstruire la paix.
La Paix ne se construi
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