• il y a 4 ans
Pourquoi les victimes de violences au sein du couple ne partent-elles pas ?

Une question lancinante à laquelle il existe bel et bien une réponse. Celle de l’emprise. Un mécanisme de violences psychologiques encore largement méconnu en dehors du cercle psychiatrique qui emprisonne les victimes et détruit leurs capacités de partir. Dans cette relation d’emprise, les rôles sont attribués progressivement. L’un domine et l’autre est amené à se soumettre. En France, une femme sur cinq qui se dit victime de violences conjugales porte plainte.

Pour comprendre ce phénomène, Le Monde a enquêté pendant un an sur les féminicides en France et interrogé des femmes ayant été victimes de cette emprise. Fatouma* a passé plus de vingt ans à subir les violences psychologiques et physiques de son mari. Lynda, a failli mourir à la suite des coups de son conjoint après cinq ans de relations abusives. Elles témoignent parce qu’elles s’en sont sorties, mais toutes n’ont pas pu le faire. Céline Michau a été tuée à 39 ans par son mari en avril 2018 à Aurillac après avoir vécu une vingtaine d’années sous emprise.

À la demande des témoins, nous n’avons pas précisé leur nom.

Sources :

- La lettre de l’Observatoire des violences faites aux femmes, novembre 2018.

- Rapport d’enquête Cadre de vie et sécurité. Enquête du Ministère de l’Intérieur, 2018.

- « L’emprise est le socle des violences psychologiques, dont le but est de soumettre l’autre », Le Monde, novembre 2019.

- « Ma fille n’aurait jamais dû être assassinée » : les parents de Céline Michau veulent attaquer l’Etat pour « obtenir justice », Le Monde, février 2020.

- Comment compter les féminicides ? Policiers, militants et journalistes appliquent leurs propres règles, Le Monde, janvier 2020.

- Grenelle contre les violences conjugales : l’emprise sera prise en compte par la justice, Le Monde, novembre 2019.

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