Un an et demi après le meurtre de l'éditorialiste dissident au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, la vague mondiale d'indignation visant le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, accusé par la CIA d'avoir commandité le crime, semblait s'être estompée, permettant à celui que l'on appelle MBS de s'atteler à son ambitieux programme de réformes économiques et sociales dans le pays. Mais voilà que l'impétueux prince héritier refait des siennes. Pas moins de quatre princes de premier plan de la famille royale ont été arrêtés vendredi sur ordre de MBS, selon des informations du « New York Times » et du « Wall Street Journal » confirmées par des sources diplomatiques. Parmi les détenus, le prince Ahmed ben Abdelaziz, propre frère du roi Salmane (et donc, oncle de MBS), accusé de « complot » visant à renverser ce dernier. « Ces accusations de complot ne tiennent pas la route étant donné la manière dont le système est aujourd'hui verrouillé par MBS », analyse un diplomate occidental qui connaît bien les arcanes du Palais. Cette vague soudaine d'arrestations au cœur de la famille royale a tout d'abord été interprétée comme une volonté du prince héritier de se débarrasser des dernières personnalités en mesure de perturber la transition au pouvoir entre lui et son père le roi Salmane. Désigné prince héritier en juin 2017, MBS a lancé quatre mois plus tard une première purge contre des dizaines de princes, enfermés dans le palace Ritz-Carlton de Riyad pour « corruption ». L'arrestation des quatre princes saoudiens coïncide avec une autre décision autrement plus risquée de l'Arabie saoudite de MBS. Vendredi, soit le jour de la purge au sein de la famille régnante, la pétromonarchie a lancé une véritable guerre des prix du pétrole à la Russie, autre producteur d'hydrocarbures.
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