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A Ceux de 14. Hampont le 5 mai 2018. Le Gros Max.

Château-Salins est retourné cent ans en arrière, le temps d'un week-end, à l'occasion des festivités commémorant le centenaire de l'Armistice de 1918, baptisées A ceux de 14. L’histoire du Gros Max. De 1915 à 1917, les 400 habitants du village d'Hampont ont côtoyé 180 marins allemands. Une présence qui peut sembler incongrue à 500 kilomètres de la mer mais qui s'explique par l'installation d'une impressionnante pièce d'artillerie : le « Gros Max ». Au début du XXe siècle, les grandes puissances maritimes se sont lancées dans une course aux armements. Pour rattraper son retard sur l'Angleterre, l'Allemagne décide de produire des canons de 38 cm destinées aux cuirassés. Les premières pièces sortent des usines Krupp alors que la guerre éclate. L'armée allemande a alors besoin de pièces longue portée. Ces canons vont être disposés le long de la ligne de front pour bombarder des villes françaises. Nancy fait partie de ces objectifs. L'installation d'un canon est décidée à Hampont, à 30 km de distance. Au préalable, une cuve bétonnée (de 400 m3) doit être construite et le chantier dure cinq mois. 1000 hommes font sortir de terre des galeries, des voies ferrées et toutes les structures nécessaires à l'emploi de « Max ». Les premiers obus sont tirés le 1er janvier 1916 sur Nancy, provoquant la stupeur. Les canonniers marins vont tirer 150 de ces énormes obus, occasionnant d'importants dégâts matériels et tuant 28 personnes. Mais les Français ont repéré le canon qu'ils bombardent à leur tour, le faisant taire à tout jamais au début de l'année 1917. Mastodonte de 260 tonnes nécessitant une importante logistique, le « Gros Max » n'aura été utilisé que pendant dix-huit jours mais son impact psychologique a été important. Prisonnier de sa cuve de béton, il s'est révélé très vulnérable. La guerre aura montré que l'artillerie longue portée a un rôle stratégique à jouer... à condition d'être mobile. Comme Paris et d'autres grandes villes, Nancy, Dombasle et Lunéville furent bombardées pendant la Grande Guerre par un canon de longue portée longtemps confondu avec "La Grosse Bertha. Le canon, un 38 cm SK-LK/45 "Max", d'une portée de plus de 35 km, mis au point par l'Amiral Max Rogge fut également désigné sous le nom de "Lang Max" et "Brummer "signifiant "Le grogneur". Ce n'est que beaucoup plus tard que les Nancéiens le surnommèrent "Le Gros Max". Son installation, dans le Bois du Chaumont, débuta au printemps 1915. Près d'un millier hommes furent affectés à la construction du pas de tir bétonné avec galeries souterraines et voies ferrées. Un terrain d'aviation et différents leurres dispersés dans les environs de Hampont complétèrent l'installation. L'achèvement des travaux, qui transformaient entièrement le secteur devait coïncider avec l'offensive de Février 1916 sur Verdun.

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