Les orteils de la mort - La chronique de Christophe André
« Nous parlerons d’un petit garçon qui s’efforçait de ne pas mourir, d’un parcours sur le périphérique parisien, et de notre respiration... »
Dans son dernier roman, Emmanuel Carrère rapporte ces mots, extraits d’une lettre d’un petit garçon de 8 ans à sa grand-mère : « Je ne suis pas encore mort... Je continue à ne pas mourir. » Il ne dit pas : « je continue de vivre, je suis toujours en vie... » mais : « je continue à ne pas mourir... »
Le petit garçon sait pourquoi il écrit cela : lui et sa famille sont pris dans les grandes purges soviétiques de 1936, durant lesquelles Staline, tout à son délire paranoïaque, envoya des millions de ses concitoyens à la mort et au goulag. Le danger de mort était présent chaque jour. La mort était partout et il n’y avait plus de place pour la vie, juste pour la survie.
Retrouvez les chroniques de Christophe André sur France Inter, dans l'émission Grand bien vous fasse : https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-christophe-andre
Dans son dernier roman, Emmanuel Carrère rapporte ces mots, extraits d’une lettre d’un petit garçon de 8 ans à sa grand-mère : « Je ne suis pas encore mort... Je continue à ne pas mourir. » Il ne dit pas : « je continue de vivre, je suis toujours en vie... » mais : « je continue à ne pas mourir... »
Le petit garçon sait pourquoi il écrit cela : lui et sa famille sont pris dans les grandes purges soviétiques de 1936, durant lesquelles Staline, tout à son délire paranoïaque, envoya des millions de ses concitoyens à la mort et au goulag. Le danger de mort était présent chaque jour. La mort était partout et il n’y avait plus de place pour la vie, juste pour la survie.
Retrouvez les chroniques de Christophe André sur France Inter, dans l'émission Grand bien vous fasse : https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-christophe-andre
Transcript
00:00Dans son roman "Yoga",
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"Je continue de vivre":undefined"Je suis toujours en vie..." mais :
00:15"Je continue à ne pas mourir..."
00:22Le petit garçon sait
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undefined:undefinedà la mort et au goulag.
00:36Le danger de mort
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undefined:undefinedtoujours possible.
00:48Elle est comme un invité indésirable,
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undefined:undefinedde ses pieds qui dépassent.
01:02Mais vivre en songeant à la mort,
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undefined:undefinedtout un tas d’actions utiles
01:13ou de distractions futiles,
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undefined:undefinedune maladie dont on guérit...
01:28Ou bien,
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undefined:undefinedalors que j’étais étudiant.
01:39Depuis, je sais qu’elle est là,
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undefined:undefined00:00:04,293 --> 00:00:07,780
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undefined:undefinedje peux mourir à chaque trajet.
01:55Je sais que lorsque
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undefined:undefinedC’est comme ça.
02:07Mais je crois aussi que me
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undefined:undefinedmais sans me crisper.
02:17Puis, en descendant de mon scooter,
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undefined:undefinedjournée sans que je ne pense à la mort.
02:32Et pas une journée sans
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undefined:undefinedc’est qu’il y a dans votre vie
02:48plus de choses qui vont bien
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undefined:undefinedvie heureuse et lucide.
03:03Allez, je vous souhaite une belle journée.
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