Au Prado, on parle souvent du Tableau de Saint-Fons. On en parle régulièrement à propos des prêtres en soulignant que dans cette réalisation monumentale, il y a le programme de toute une vie sacerdotale.
Cela est vrai. Mais, il ne faut pas oublier qu’à l’origine ce triptyque fut imaginé pour soutenir la présentation de l’Évangile à des enfants, des jeunes qui vivaient une grande pauvreté dans les rues de Lyon ou de la Guillotière. Nous sommes en 1860. Antoine, Marie, Pierre, Amélie et d’autres réunissent, dans une ancienne salle de bal (le Prado), des jeunes qui vivent dans une grande pauvreté. François Duret témoigna au Procès de béatification du fondateur Antoine Chevrier : « Le Prado appartient aux pauvres, ils sont ici chez eux. Nous ne sommes en quelque sorte que leurs locataires et si nous ne les servions pas bien, ils auraient le droit, et même le devoir de nous faire honte et de nous mettre à là porte. Nous sommes leurs serviteurs ils peuvent disposer de nous et de tout ce qui est à notre usage. Notre temps, notre santé, notre vie leur appartient ».
Les gens disaient que le Père « ramasse des vagabonds, des va-nu-pieds. Il s'imagine qu’il va les civiliser, qu'il va les transformer en honnêtes citoyens et en bons chrétiens. »
Antoine Chevrier a également le projet de faire naître des prêtres à partir de ces miséreux.
Aujourd’hui, je pense aux mineurs non accompagnés (MNA comme on dit) qui vivent dans la rue. Si au XIXe siècle il s’agissait de migrants venant du Dauphiné, de l’Auvergne, maintenant les exilés peuvent venir du monde entier. C’est avec cette mémoire que je relis le témoignage de Marie Foulquier racontant ce petit fait :
« Un matin, après avoir entendu la messe, je suis allée parler au Père ; il faisait un froid excessif ; nous traversions, un hiver rigoureux. Il s'est approché de moi en me disant :
- « Il y a beaucoup d'enfants qui souffrent en ce moment. Il faut les accueillir, ces pauvres petits naufragés de la fortune qui, si jeunes, sont battus par le.malheur. Je viens d'en trouver un très intelligent qui pleurait. Je suis allé lui demander ce qu'il avait, il m'a répondu : « Je suis bien malheureux ».
- Mais, mon pauvre petit, où couches-tu ?
- Je couche dans un tonneau.
- Tu couches dans un tonneau ? Et pour manger, comment fais-tu ? »
Il me montra trois habitations, « Voyez, dans cette maison, le matin, on me donne un peu, et dans ce magasin où la porte est fermée, il y a des enfants, quand ils dînent, je vais les regarder au travers des vitres. Dès qu'ils me voient, ils m'apportent de leur dîner et, avec la permission de leur maman, ils me font entrer pour me chauffer. Le soir, à côté de leur maison, il y a une dame qui me donne un peu de soupe et je vais me coucher dans ce tonneau que je vous ai montré.
- Pauvre petit, mais tu as bien froid ?
- Oh ! oui, je me roule, je me roule ; lorsque j'ai froid d'un côté, je me roule de l'autre.
- Eh bien, viens avec moi, je n'ai pas de lit à te donner, ils sont tous p
Cela est vrai. Mais, il ne faut pas oublier qu’à l’origine ce triptyque fut imaginé pour soutenir la présentation de l’Évangile à des enfants, des jeunes qui vivaient une grande pauvreté dans les rues de Lyon ou de la Guillotière. Nous sommes en 1860. Antoine, Marie, Pierre, Amélie et d’autres réunissent, dans une ancienne salle de bal (le Prado), des jeunes qui vivent dans une grande pauvreté. François Duret témoigna au Procès de béatification du fondateur Antoine Chevrier : « Le Prado appartient aux pauvres, ils sont ici chez eux. Nous ne sommes en quelque sorte que leurs locataires et si nous ne les servions pas bien, ils auraient le droit, et même le devoir de nous faire honte et de nous mettre à là porte. Nous sommes leurs serviteurs ils peuvent disposer de nous et de tout ce qui est à notre usage. Notre temps, notre santé, notre vie leur appartient ».
Les gens disaient que le Père « ramasse des vagabonds, des va-nu-pieds. Il s'imagine qu’il va les civiliser, qu'il va les transformer en honnêtes citoyens et en bons chrétiens. »
Antoine Chevrier a également le projet de faire naître des prêtres à partir de ces miséreux.
Aujourd’hui, je pense aux mineurs non accompagnés (MNA comme on dit) qui vivent dans la rue. Si au XIXe siècle il s’agissait de migrants venant du Dauphiné, de l’Auvergne, maintenant les exilés peuvent venir du monde entier. C’est avec cette mémoire que je relis le témoignage de Marie Foulquier racontant ce petit fait :
« Un matin, après avoir entendu la messe, je suis allée parler au Père ; il faisait un froid excessif ; nous traversions, un hiver rigoureux. Il s'est approché de moi en me disant :
- « Il y a beaucoup d'enfants qui souffrent en ce moment. Il faut les accueillir, ces pauvres petits naufragés de la fortune qui, si jeunes, sont battus par le.malheur. Je viens d'en trouver un très intelligent qui pleurait. Je suis allé lui demander ce qu'il avait, il m'a répondu : « Je suis bien malheureux ».
- Mais, mon pauvre petit, où couches-tu ?
- Je couche dans un tonneau.
- Tu couches dans un tonneau ? Et pour manger, comment fais-tu ? »
Il me montra trois habitations, « Voyez, dans cette maison, le matin, on me donne un peu, et dans ce magasin où la porte est fermée, il y a des enfants, quand ils dînent, je vais les regarder au travers des vitres. Dès qu'ils me voient, ils m'apportent de leur dîner et, avec la permission de leur maman, ils me font entrer pour me chauffer. Le soir, à côté de leur maison, il y a une dame qui me donne un peu de soupe et je vais me coucher dans ce tonneau que je vous ai montré.
- Pauvre petit, mais tu as bien froid ?
- Oh ! oui, je me roule, je me roule ; lorsque j'ai froid d'un côté, je me roule de l'autre.
- Eh bien, viens avec moi, je n'ai pas de lit à te donner, ils sont tous p
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