• il y a 3 ans
Plus d’un an après le début de la pandémie de coronavirus et ses 3,8 millions de morts, l’origine exacte du virus reste toujours sujette à caution. Et si Donald Trump n’a jamais hésité à blâmer l’Empire du Milieu, son successeur Joe Biden semble lui aussi vouloir creuser cette piste. 

Le 26 mai dernier, le 46e président des Etats-Unis a en effet demandé à ses services de renseignement de « redoubler d’efforts » pour percer les mystères qui entourent encore la propagation de la Covid-19 dans le monde entier en se concentrant notamment sur la Chine. Une demande qui n’a rien d’anodine : emboîtant le pas à son prédécesseur, le démocrate a fait savoir durant sa visite en Europe que le pays de Xi Jinping restait dans le viseur de sa politique étrangère. 

Et si d’aventure l’implication directe de la Chine était avérée, « cela pourrait tout changer », affirme notre journaliste Gilles Sengès, spécialiste des Etats-Unis à l’Opinion. « Imaginez le coût pour l’Empire du Milieu s’il se révélait coupable d’avoir menti sur l’origine de la pandémie. Qui plus est, le refus de la Chine de faciliter le travail d’enquête de l’OMS a déjà sérieusement écorné l’image du pays ».

« Cette guerre de récits sur l’origine du virus, explique encore Claude Leblanc, journaliste spécialiste de l’Asie à l’Opinion, montre la nécessité pour Washington comme pour Pékin d’avoir l’ascendant sur l’origine de la pandémie. C’est très important pour la Chine d’avoir un récit qui correspond à une réalité qui est la sienne, à savoir que la propagation du virus s’est faite de manière naturelle. Du côté américain, c’est important de montrer que la situation est la responsabilité de la Chine à l’heure où les USA cherchent à contrecarrer Pékin dans de nombreux domaines ».

Il ajoute encore: « Et la question de la pandémie, bien évidemment, est une question on ne peut plus sensible car ça a touché d’innombrables personnes à travers le monde tout faisant beaucoup de victimes tandis que des économies entières étaient bloquées pendant des mois. On comprend alors pourquoi ce serait tout bénéfice pour les Américains de mettre le doigt sur une responsabilité chinoise. » « La Chine passerait alors de victime à coupable », conclut Gilles Sengès. 


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