• il y a 2 ans
L'Opinion vous emmène au cœur du nouveau Sciences Po qui est inauguré ce vendredi. Sciences Po s'agrandit sur ce site du VIIe arrondissement de Paris, on n'est pas très loin de l'Assemblée nationale, place Saint-Thomas-d'Aquin. Ce nouveau site que vous allez découvrir, c'est 14 000 mètres carrés de plus pour Sciences Po. Il y a un cloître, trois cours intérieures, une bibliothèque.

Mais d'abord un peu d'histoire. Au XVIIe siècle, il y avait ici un couvent des Jacobins, puis après la Révolution, c'est l'armée, un bâtiment militaire où on fabriquait des armes, qui s'est installée ici, d'où son nom : l'hôtel de l'Artillerie, que Sciences Po a voulu renommer «1, Saint-Thomas», trouvant que ça faisait moins martial. Les militaires ont tout fait ici : de la chimie, de la balistique, de la physique atomique et la Sûreté militaire s'y est même installée.

« C'était un bâtiment, au XVIIe siècle, de toute beauté, ajoute Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). Ce côté, finalement, de relier des savoirs religieux, c'est vrai, à tous les savoirs aujourd'hui, évidemment dans un lieu qui est devenu un lieu républicain et laïc où toutes les religions sont accueillies d'une certaine manière, je trouve ça extraordinaire. C'est toujours un lieu de savoir. Ça ouvre une autre page de notre histoire. » Est-ce aussi une façon de tourner la page, dans une période mouvementée, après l'affaire Duhamel et la démission de Frédéric Mion ? « Nous avons été, au fond, identifiés à des événements et à des personnages qui ne nous ressemblent pas. Nous avons l'impression de sortir d'une crise profonde. »

Alors, pourquoi cet agrandissement aujourd'hui ? Sciences Po a besoin de mètres carrés. Le nombre de ses étudiants a grimpé en flèche, ils sont 10 000 sur l'ensemble du campus parisien. L'école les regroupe donc maintenant sur deux sites : d'une part la partie sud du boulevard Saint-Germain avec le lieu historique de la rue Saint-Guillaume et de la rue des Saints-Pères. Et cet ensemble de la place Saint-Thomas-d'Aquin et de la rue de l'Université. Ici, ça fait déjà un hectare. L'objectif est de rationaliser et de se séparer des autres lieux qui étaient dispersés dans Paris. Il y a aussi, évidemment, une dimension de prestige avec un campus au cœur de Paris, de grand standing, qui peut rivaliser avec la London School of Economics ou même New York University.

La première impression, c'est que ça n'a rien à voir avec le Sciences Po des vieux amphithéâtres de la rue Saint-Guillaume et du hall un peu désuet de «la péniche». C'est le cabinet d'architecture de Jean-Michel Wilmotte qui a piloté le projet. L'achat par Sciences Po c'était en 2016. Le chantier, depuis, a suscité pas mal de polémiques. Sciences Po était un peu accusé de folie des grandeurs. L'acquisition et la rénovation, c'est un budget de 190 millions d'euros.

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