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Depuis deux siècles, « À la Mère de Famille » perpétue son savoir-faire et continue à fasciner petits et grands dans cet écrin mythique et gourmand du Faubourg Montmartre à Paris. Visite guidée, en vidéo.
Transcription
00:00 Bonjour à la table, je suis Steve Dolphy, un des euros propriétaires avec mes quatre
00:09 frères et soeurs.
00:10 Bienvenue dans le magasin historique de La Mer de Famille.
00:14 La Mer de Famille a été créée en 1761 par un épicier de colombier, Pierre Jean Bernard.
00:21 A l'époque, le magasin était déjà un magasin qui faisait du sucré.
00:25 On pense qu'à l'époque, il y avait plutôt des dragées, des produits assez bruts en
00:30 sucre.
00:31 Mais on a retrouvé quelques archives qui semblent dire que c'était déjà du chocolat,
00:34 ce qui était très rare à Paris avant la Révolution française.
00:37 On a repris cette maison il y a une vingtaine d'années.
00:41 On s'est pris d'amour pour ce métier.
00:43 On a vraiment essayé de travailler au maximum la matière.
00:45 Aujourd'hui, on achète tout le cacao dans les pays producteurs et principalement en
00:51 Amérique du Sud.
00:52 Après, on a quelques partenariats qui sont assez importants pour nous.
00:56 On a un partenariat avec une coopérative à Madagascar et un autre partenariat avec
01:00 une coopérative à Haïti.
01:01 Donc là, ça devient un produit acheté en bonne intelligence et qui nous permet de
01:06 soutenir les gens à qui on achète ces fèves de cacao.
01:09 Au-delà d'une gamme de chocolat classique, on fait en plus plein de choses.
01:13 On fait des pâtes de fruits, des marrons glacés.
01:15 On a quelques biscuits, des confiseries.
01:18 On a des sucettes, des bonbons, des nougats.
01:21 On a des spécialités régionales.
01:22 C'est vraiment un magasin qui est particulier pour ça.
01:25 Plus on regarde les archives, plus on s'aperçoit que la Mère de Famille, ça n'a pas été
01:34 qu'une chocolaterie, mais ça a toujours défendu un peu toutes les spécialités régionales
01:38 de France, mais toujours que dans le sucré.
01:41 Je pense que ce qui plaît à la Mère de Famille depuis le début, c'est qu'on est vraiment
01:48 sur des produits ultra traditionnels.
01:50 Par exemple, on fait le palais d'or dans sa recette originale.
01:52 On fait le rocher praliné dans une recette ultra classique.
01:56 Par exemple, le rocher, on va aller chercher les amandes, on va aller chercher les noisettes.
02:00 On fabrique nous-mêmes notre praliné.
02:01 On est vraiment sur une maîtrise du savoir-faire et sur des produits ultra classiques.
02:07 On renouvelle en permanence, on va dire une tradition légèrement revisitée.
02:11 Une des plus anciennes confiseries qu'on retrouve à la Mère de Famille, c'est le
02:18 négus de Nevers qui a été créé en 1901 pour la venue du négus d'Ethiopie en France.
02:23 Il y a même eu une médaille d'or de la confiserie en 1902.
02:27 C'est un caramel dur avec à l'intérieur un caramel mou, qui est soit au café, soit
02:33 au chocolat.
02:34 C'est absolument délicieux.
02:35 On a ressorti de la machine pour faire les papillotes.
02:42 Les papillotes, c'est ce chocolat traditionnel de Noël avec les blagues à l'intérieur.
02:47 D'abord, on a fait de bonnes réunions pour essayer de trouver les blagues qu'on allait
02:51 mettre dedans.
02:52 Je vous conseille de les lire, elles sont vraiment super.
02:54 Je pense qu'on fait partie des seuls à avoir cette machine-là parce qu'on l'a complètement
02:59 restaurée, complètement retapée.
03:01 Aujourd'hui, elle tourne, c'est hyper joli à regarder.
03:04 Aujourd'hui, on a des papillotes de grande qualité, de la même qualité que nos bonbons
03:09 de chocolat et qui sont papillotées avec cette machine traditionnelle.
03:12 Alors, à la Mère de Famille, c'est un magasin qui a pour particularité de ne pas
03:23 avoir bougé ni d'activité, ni d'endroit depuis 1761.
03:28 C'est assez remarquable à Paris, un endroit qui est resté le même depuis plus de 200
03:34 ans.
03:35 Je pense qu'il a été refait à l'extérieur au 19e siècle.
03:39 À l'intérieur, peut-être avec l'arrivée de l'électricité, nous, on a effectué quelques
03:43 petits travaux.
03:44 On essaye de faire en sorte que ça ne se voit pas du tout.
03:47 Par exemple, on a refait toute la façade du magasin qui partait un petit peu en ruine.
03:52 Et là, en fait, on a travaillé main dans la main avec les architectes des bâtiments
03:56 de France pendant plusieurs années.
03:59 Donc, on a trouvé un doreur à la feuille.
04:01 On a retrouvé les essences de bois identiques à celles de la façade.
04:05 Et le meilleur compliment qu'on nous ait fait, c'est que j'ai l'impression que personne
04:10 ne l'a remarqué.
04:11 Donc là, la façade est identique à ce qu'elle était avant, mais on est parti pour, j'espère,
04:17 250 ans.
04:18 À la Mère de Famille, on est principalement une chocolaterie.
04:22 Et en fait, la chocolaterie a deux temps forts dans l'année.
04:25 Il y a Pâques et Noël.
04:26 On a déjà tout au long de l'année à peu près un millier de références.
04:30 Quand on compte tous les bonbons de chocolat, les pâtes de fruits, les bonbons.
04:35 Et à Noël, on crée toujours en plus des spécialités.
04:37 On rajoute les papillotes, les boules papillotées.
04:40 On a beaucoup, beaucoup de nouveaux produits juste pour Noël.
04:43 Et du coup, en fait, c'est assez rigolo de voir d'un coup, sur tous les étals du magasin,
04:50 d'avoir une profusion de produits assez important.
04:52 Ce qui est assez rigolo, c'est que parfois, on interroge les clients et on leur dit « je
04:56 peux vous aider ? ». Ils nous répondent « non, je regarde ».
04:59 Et en fait, on peut se balader dans la mère de famille.
05:02 Même si on vient tous les jours, on peut découvrir des choses qu'on ne connaissait
05:05 pas avant.
05:06 On travaille en famille pour cette maison-là, mais on sait en fait qu'elle était là avant
05:14 nous.
05:15 On sait qu'elle nous survivra.
05:16 Ce qui est important, c'est de passer le relais.
05:18 C'est de surtout faire honneur aux cadeaux qu'on nous a fait de pouvoir prendre cette
05:23 maison.
05:24 Et la seule chose, moi, que j'ai envie d'apprendre à mes enfants, s'ils ont envie de prendre
05:29 le relais, c'est de respecter la maison avant même leurs envies.
05:33 J'ai déjà vu en magasin une dame qui avait peut-être 90 ans et qui vient et qui à la
05:38 caisse me dit « vous savez, je venais ici avec ma grand-mère ».
05:41 Ça rend assez humble.
05:42 On est là pendant un certain temps et on sait qu'après, il y aura d'autres choses.
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