First Look : Alexandre Mattiussi nous présente sa nouvelle collection printemps-été 2021

  • il y a 4 ans
L’oeil averti aura sans doute repéré l’un des noms les plus trendy de la Capitale au planning de cette fashion week de Paris : AMI, la griffe historiquement inscrite au calendrier masculin et qui s’invite désormais à présenter son printemps-été 2021 au milieu des défilés féminins. Car même si son fondateur, Alexandre Mattiussi, a depuis peu élargi sa ligne aux amiEs d’AMI, il n’en oublie pas moins ses premiers pas chez Dior puis ses passages chez Givenchy et Marc Jacobs à la mode homme, pour nous livrer un vestaire mixte, alliant élégance et leasure. 48h avant le dévoilement de sa nouvelle collection, Alexandre Mattiussi nous a ouvert les portes de son studio et explique comment tout a été pensé pour ce très attendu défilé. Rencontre chaleureuse et intimiste avec les équipes de ELLE, en vidéo.
Transcript
00:00 Bonjour à toutes les lectrices du L et à tous les lecteurs du L.
00:03 Je suis Alexandre Matussi, je suis le créateur de Ami.
00:06 Et nous sommes à deux jours, deux jours du défilé Printemps-Été 2021.
00:12 Silence, s'il vous plaît, on tourne.
00:14 Ça, vous pouvez le garder d'ailleurs.
00:16 L'âme d'Ami, c'est quoi l'âme d'Ami ?
00:26 L'âme d'Ami, c'est déjà quelque chose qui a été créée avec beaucoup,
00:28 beaucoup d'amour, beaucoup de passion.
00:30 C'était vraiment, moi je suis styliste depuis très longtemps maintenant,
00:32 ça fait bientôt 20 ans.
00:33 Et puis, quand j'ai créé le projet Ami,
00:35 c'est vrai que c'était au départ, tout bêtement, des vêtements pour mes amis.
00:39 Donc, les amis de mes amis sont aussi mes amis.
00:42 Donc, les femmes se sont naturellement retrouvées invitées dans notre histoire
00:46 et elles l'ont fait d'ailleurs sans que je les y invite,
00:49 parce qu'elles ont très vite pioché dans le vestiaire masculin.
00:51 Et ça, c'était une super, super découverte, une grande surprise.
00:55 Et du coup, c'est vrai que maintenant, ce vestiaire, il est clairement
00:58 pour les femmes, pour les hommes, pour les enfants, pour les grands, pour les vieux.
01:00 Donc, c'est une collection qui est vraiment destinée pour tous.
01:04 Et ça, c'est ça qui me rend le plus fier.
01:06 Ami.
01:06 Ami en trois mots, non, Ami en 150 mots.
01:09 Ami, c'est beau, Ami, c'est chouette, Ami, c'est bien fait.
01:13 Ami, ça rend élégant, ça rend chic, ça rend sympa, ça rend sexy.
01:18 Mon équipe et moi, on cherche toujours à définir ce qu'on espère être,
01:23 j'ose dire le mot intemporel, c'est-à-dire quelque chose qu'on achète.
01:26 Parce que je trouve que j'ai beaucoup de respect pour le client qui investit de l'argent.
01:29 Je trouve qu'acheter un vêtement, c'est presque un acte politique aujourd'hui.
01:31 Et du coup, le pacte comme ça qu'on a entre un créateur et une maison
01:35 et puis un client, ça inspire beaucoup de respect.
01:38 Donc moi, je donne le meilleur de moi-même à chaque fois avec mon équipe
01:41 pour délivrer un vêtement qui soit de bonne qualité,
01:43 qui soit bien coupé, qui soit bien fait et qu'on a envie de garder longtemps, surtout.
01:46 J'ai envie de plein de choses, mais j'ai surtout envie de...
01:48 On a beaucoup de chance.
01:49 On est très peu de créateurs indépendants à Paris.
01:51 On est une maison qui fonctionne bien.
01:53 On a plein de gens qui travaillent pour nous.
01:56 On a 160 salariés là bientôt.
01:58 Donc c'est aussi ça, c'est ça la réussite aussi.
02:00 C'est la réussite d'une idée au départ qui s'est construite,
02:04 qui est devenue une grande famille.
02:05 Et puis c'est dans le monde entier.
02:07 Et puis c'est toujours fait avec beaucoup de joie, beaucoup de bonne humeur,
02:10 beaucoup de respect, beaucoup de bienveillance.
02:13 Moi, je suis clairement passionné, mais je le suis encore plus aujourd'hui
02:15 parce que ma chance, c'est aussi d'être avec des gens super
02:18 qui m'accompagnent au quotidien pour faire un super boulot.
02:21 Comme par exemple Karen, ma directrice de collection.
02:24 C'est une famille, quoi.
02:30 Je dis toujours, amis, c'est une famille, mais c'est le principe même de la maison,
02:33 la maison sympa qui s'acharne à faire des choses qu'on aime.
02:38 Ça évolue tout le temps parce que ça doit évoluer tout le temps.
02:40 Moi, j'évolue aussi, je grandis.
02:42 J'avais 30 ans quand j'ai créé la maison.
02:44 J'en ai 40 maintenant.
02:46 Forcément, ça change avec moi, ça change avec les gens qui m'entourent.
02:49 On s'améliore, on essaie de parfaire un peu notre histoire saison après saison.
02:53 Donc, au départ, c'était vraiment lié du vestiaire.
02:56 Et puis après, se sont ajoutées des choses que je ne savais même pas que je savais faire.
02:59 D'ailleurs, on découvre, c'est un work in progress.
03:01 Moi, je compare toujours mon histoire à l'écriture d'un bouquin
03:03 où d'un seul coup, chaque saison était un chapitre.
03:05 Voilà, je l'ai commencé. Je ne savais pas trop comment ça allait se terminer.
03:07 Je ne sais toujours pas comment ça va se terminer,
03:08 mais j'ai surtout envie de chaque saison apporter une petite pierre à l'édifice
03:12 pour en faire quelque chose de tout aussi charmant et tout aussi sympathique.
03:16 L'inspiration, est-ce qu'il y a une inspiration d'ailleurs ?
03:18 En fait, j'écris mon truc saison après saison, j'ai tendance à rebondir.
03:22 Donc, je commence un truc et puis je récupère et je transforme.
03:26 Il faut que je vous regarde, c'est ça.
03:27 Alors, cette collection, elle a été faite pendant mon confinement,
03:30 pendant le confinement.
03:31 Elle a été faite, d'ailleurs, très solitaire.
03:33 Mes équipes étaient en télétravail.
03:36 Moi, j'étais seul au bureau.
03:37 On est allé droit au but, on avait envie d'essentiel,
03:39 on avait envie de revenir aux sources.
03:41 On a vraiment fait cette collection dans un rythme très doux.
03:45 J'ai adoré d'ailleurs faire ça parce que ça nous a ramené aussi à un rythme plus naturel.
03:49 Du coup, j'aime beaucoup cette collection, j'ai beaucoup d'affection.
03:53 Je ne sais pas si ça se dit, avoir de l'affection pour une collection, ça se dit.
03:56 Le mood était plus romantique parce qu'on était en plein confinement
04:00 et on avait besoin que de beauté, de romantisme et de choses comme ça.
04:03 Donc, moi, mes collections, elles se suivent d'une certaine manière.
04:06 C'est-à-dire qu'il y a des choses que je commence, que je lâche,
04:09 que je récupère, que je transforme.
04:11 Donc, c'est vrai qu'il y a un dénominateur commun entre les collections
04:14 parce qu'elles sont toujours liées les unes aux autres.
04:17 Après, il y a un look ici qui est un peu sophistiqué, un peu nuit
04:21 parce qu'on va défiler de nuit.
04:22 Je l'ai su depuis très longtemps, donc j'ai eu très envie que ça soit très…
04:26 Cette idée de Paris, Paris, je parle toujours de ça,
04:29 je dis toujours la même chose peut-être, mais je suis très attaché à cette ville,
04:33 je suis très attaché à l'idée du style parisien, à ce que ça représente encore.
04:36 J'aime bien l'idée qu'étant ici, je suis encore le témoin d'un certain style,
04:40 un certain esprit par mes rencontres.
04:42 Et quand je dis Parisien, c'est aussi fait de culture et de mélange et de différence.
04:47 Et c'est ça qui vient créer cette empreinte culturelle toute particulière.
04:51 Donc, il y a aussi l'idée d'un vestiaire intemporel,
04:55 c'est-à-dire un trench, un jean, une chemise blanche, une chemise bleue, un blazer.
05:00 Le changement, il passe par les textures, par les proportions, par les surpiqures,
05:04 par tous ces petits détails qui font que c'est là qu'on devient un peu salé
05:08 ou poivré notre histoire, saison après saison.
05:10 C'est une collection qui était terminée, prête à être montrée en juin.
05:13 Jusqu'au jour où on a compris que c'était peut-être mieux de rien montrer en juin.
05:17 Fashion Week un peu, alors pas annulée, mais c'était mieux de rien faire.
05:22 Donc, c'est ce qu'on a fait.
05:23 Et du coup, on était très excités à l'idée qu'il fallait qu'on montre cette collection
05:27 parce que c'est une collection que j'adore, évidemment.
05:29 C'est une collection qui nous ressemble beaucoup
05:31 et c'est une collection qui, du coup, sera présentée
05:34 pendant la Fashion Week de la femme, donc dans quelques jours.
05:36 C'est ça qui est fou parce que moi, je suis qu'un créateur homme
05:38 et puis je fais un peu de femme maintenant.
05:40 Et puis d'un seul coup, être invité sur une Fashion Week femme,
05:43 c'est très impressionnant parce que d'un seul coup,
05:45 on est sur quelque chose de statutaire.
05:48 Donc, on va défiler samedi soir à 20 heures.
05:50 Je ne peux pas encore révéler l'endroit
05:52 parce que c'est encore une surprise, même pour moi, pour être honnête.
05:55 J'espère que tout va bien se passer.
05:57 Je sais qu'il y a une tempête qui arrive sur la France
05:59 et qui s'appelle la tempête Alex, donc je pense qu'il n'y a pas de hasard.
06:01 Mais j'espère aussi qu'elle sera passée samedi
06:04 quand on va commencer à montrer cette collection.
06:06 Le plus excitant, c'est ça.
06:09 C'est le moment où on se retrouve tous,
06:10 qu'il y a des personnalités, des mannequins, l'équipe.
06:14 Tout le monde a travaillé très, très dur.
06:16 Encore une fois, ce n'est pas juste moi.
06:17 Il y a mille personnes qui sont attachées à ce projet.
06:21 Il y a les fabricants de tissus, les usines, les fabricants du jean,
06:24 les fabricants du polo, les fabricants du bijou.
06:27 Il y a beaucoup, beaucoup de monde.
06:28 Et puis après, il y a des équipes techniques sur le jour du défilé qui viennent.
06:31 Il y a beaucoup de gens aussi.
06:32 Puis il y a des invités.
06:32 Puis il y a à la caméra, à l'écran,
06:34 il y a des dizaines de milliers,
06:36 voire des centaines de milliers de personnes qui vont regarder ça,
06:39 avec bienveillance, j'espère, et puis avec beaucoup de respect.
06:42 Et puis, voilà, moi, je suis toujours conscient d'être au centre de ce truc.
06:45 Et c'est pour ça que je suis toujours très calme et très tranquille et très serein,
06:49 parce qu'à la fin, c'est quand même un beau cadeau
06:51 qu'on se fait de pouvoir montrer son travail à autant de gens.
06:53 À bientôt, elle.
06:55 À samedi soir.
06:56 Ça, c'est possible aussi, j'ai le droit de le dire.
06:58 Et puis, voilà, on va se voir bientôt, j'espère.
07:01 [Musique]

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