il se trouve que les satellites que gère Eutelsat (dont la France est le principal actionnaire) permettent encore aujourd’hui à des médias de propagande russe d’être relayés sur près d’un tiers du territoire russe et d’atteindre une audience mondiale significative. La France et l’Union européenne avaient pourtant été en pointe dans la lutte contre les organes de propagande russe comme RT et Sputnik. Et on peut aussi rappeler la déclaration du G7 du 8 mai dernier qui insistait encore sur l’importance d’entraver les moyens, dont dispose la Russie, pour pousser sa propagande de guerre.
Et que relaye l’opérateur de satellite français ?
Eh bien Eutelsat a deux clients russes aujourd’hui : Tricolor et NTV-plus, qui est une filiale de Gazprom, le géant du gaz russe, totalement inféodé au régime de Poutine. Ces deux bouquets de télévision avaient exclu de leur catalogue en février dernier, 8 chaines internationales, dont France 24 et TV5 Monde.
Et parmi les chaines russes relayées par Eutelsat, on trouve par exemple une des chaines les plus populaires en Russie, Rossyia 1, qui est probablement le média de propagande le plus virulent. On y entend des appels explicites à la violence contre les Occidentaux, on y parle de génocide commis par les Ukrainiens.
La chaine pousse également toutes les théories complotistes du moment, comme, par exemple, celles liées aux supposés laboratoires militaires biologiques américains présents sur le sol ukrainien. Au final, c’est tout un discours incendiaire qui est promu, aujourd’hui encore, par une chaine de télévision qui détient 17% de part de marché en Russie.
Mais il y a d’autres contenus problématiques.
Oui parce qu’au-delà de l’audience russe visée par Rossyia 1, certaines chaines russes ont pour vocation d’être écoutées en dehors du pays. On a par exemple RT Arabia, qui est l’équivalent de RT France mais pour un public arabophone, sur laquelle on peut entendre que l’Ukraine est en fait à l’origine des massacres de civils à Boutcha. Mais on a aussi RT documentary qui est une déclinaison de la chaine RT mais pour les documentaires en anglais, et qui fait notamment l’apologie des actions de la sinistre milice tchétchène de Kadyrov en Ukraine.
Et ces deux chaines russes profitent encore aujourd’hui, grâce au relai d’Eutelsat, d’une visibilité internationale.
Alors est-ce qu’on peut aujourd’hui trouver normal, que des organes de propagande russe, qui censurent des médias occidentaux, puissent profiter des services d’un opérateur de satellites français. C’est une vraie question que le collectif européen, appelé Comité Diderot, a posée aux instances européennes et françaises, et on attend toujours leur réponse.
Retrouvez « Antidote » par Tristan Mendès-France tous les vendredi à 8h50 et sur le site de France Inter : https://www.franceinter.fr/emissions/antidote
Et que relaye l’opérateur de satellite français ?
Eh bien Eutelsat a deux clients russes aujourd’hui : Tricolor et NTV-plus, qui est une filiale de Gazprom, le géant du gaz russe, totalement inféodé au régime de Poutine. Ces deux bouquets de télévision avaient exclu de leur catalogue en février dernier, 8 chaines internationales, dont France 24 et TV5 Monde.
Et parmi les chaines russes relayées par Eutelsat, on trouve par exemple une des chaines les plus populaires en Russie, Rossyia 1, qui est probablement le média de propagande le plus virulent. On y entend des appels explicites à la violence contre les Occidentaux, on y parle de génocide commis par les Ukrainiens.
La chaine pousse également toutes les théories complotistes du moment, comme, par exemple, celles liées aux supposés laboratoires militaires biologiques américains présents sur le sol ukrainien. Au final, c’est tout un discours incendiaire qui est promu, aujourd’hui encore, par une chaine de télévision qui détient 17% de part de marché en Russie.
Mais il y a d’autres contenus problématiques.
Oui parce qu’au-delà de l’audience russe visée par Rossyia 1, certaines chaines russes ont pour vocation d’être écoutées en dehors du pays. On a par exemple RT Arabia, qui est l’équivalent de RT France mais pour un public arabophone, sur laquelle on peut entendre que l’Ukraine est en fait à l’origine des massacres de civils à Boutcha. Mais on a aussi RT documentary qui est une déclinaison de la chaine RT mais pour les documentaires en anglais, et qui fait notamment l’apologie des actions de la sinistre milice tchétchène de Kadyrov en Ukraine.
Et ces deux chaines russes profitent encore aujourd’hui, grâce au relai d’Eutelsat, d’une visibilité internationale.
Alors est-ce qu’on peut aujourd’hui trouver normal, que des organes de propagande russe, qui censurent des médias occidentaux, puissent profiter des services d’un opérateur de satellites français. C’est une vraie question que le collectif européen, appelé Comité Diderot, a posée aux instances européennes et françaises, et on attend toujours leur réponse.
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