« Ce qui a provoqué autant de colère, c'est aussi les conditions des femmes en Iran », explique Azadeh Kian, professeure franco-iranienne de sociologie.
Une colère qui ne faiblit pas malgré la répression qui a fait plus de 76 morts selon l'ONG Iran Human Rights. C’est la mort de Mahsa Amini qui a mis le feu aux poudres. La jeune femme de 22 ans est décédée en détention après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour «port de vêtements inappropriés».
« On avait déjà vu beaucoup de scènes de violences inouïes de la part de la police des mœurs à l'égard des femmes », se remémore Azadeh Kian, également directrice du Centre d’enseignement, de documentation et de recherche pour les études féministes (CEDREF) à l'université Paris Cité. Les manifestations, qui visaient d'abord cette milice, ciblent désormais plus largement le régime iranien. « La colère était déjà existante et claire au sein de la société iranienne et surtout de sa jeunesse qui malgré sa formation, reste au chômage, qui malgré l'ouverture sur le monde, doit subir les diktats d'un régime moyenâgeux. »
Les femmes iraniennes sont avant tout descendues dans la rue pour protester contre le port obligatoire du hijab. « Le port du voile est rendu obligatoire dès le début de la révolution, en février 1979 en réalité, puis il est inscrit dans les lois à partir de 1980. Donc ça a toujours existé, les femmes sont obligées de porter le voile même les femmes étrangères qui visitent l'Iran. Les femmes iraniennes ont toujours montré leur désaccord avec le port obligatoire du voile en le portant mal, en laissant quelques mèches de cheveux dépasser. Et à partir des années 1990, ces patrouilles ont toujours tenté d'imposer le diktat du régime. »
Et le pouvoir iranien a fait du voile obligatoire l'un des fondements idéologiques du régime. « Et donc si les femmes refusent de le porter ou le portent mal, poursuit Azadeh Kian, pour le régime il s'agit de ne pas respecter des préceptes mais aussi de ne pas respecter l'idéologie islamiste du régime, donc c'est la raison pour laquelle c'est considéré comme le rejet des fondements même du régime islamique. »
Les maris, frères et amis de ces jeunes iraniennes sont ensuite venus étoffer les rangs de la contestation. « Aujourd'hui, c'est intergénérationnel. Dans les rues, on voit à la fois les jeunes issus des classes populaires qui ont aussi beaucoup de revendications d'ordre économique, politique, social mais aussi culturel, constate l'universitaire. L'autre chose qu'on a vue c'est que ça s'est répandu dans énormément de villes du pays. »
Malgré la violente répression et les nombreuses arrestations, les manifestations se poursuivent. « Ce qui a provoqué autant de colère, c'est aussi les conditions des femmes en Iran, les droits discriminatoires qui ont été instaurés dès le début de la révolution, le fait que les femmes sont considérées, au regard des lois et du discours des autorités, comme des citoyennes de seconde zone », décrypte Azadeh Kian.
Une colère qui ne faiblit pas malgré la répression qui a fait plus de 76 morts selon l'ONG Iran Human Rights. C’est la mort de Mahsa Amini qui a mis le feu aux poudres. La jeune femme de 22 ans est décédée en détention après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour «port de vêtements inappropriés».
« On avait déjà vu beaucoup de scènes de violences inouïes de la part de la police des mœurs à l'égard des femmes », se remémore Azadeh Kian, également directrice du Centre d’enseignement, de documentation et de recherche pour les études féministes (CEDREF) à l'université Paris Cité. Les manifestations, qui visaient d'abord cette milice, ciblent désormais plus largement le régime iranien. « La colère était déjà existante et claire au sein de la société iranienne et surtout de sa jeunesse qui malgré sa formation, reste au chômage, qui malgré l'ouverture sur le monde, doit subir les diktats d'un régime moyenâgeux. »
Les femmes iraniennes sont avant tout descendues dans la rue pour protester contre le port obligatoire du hijab. « Le port du voile est rendu obligatoire dès le début de la révolution, en février 1979 en réalité, puis il est inscrit dans les lois à partir de 1980. Donc ça a toujours existé, les femmes sont obligées de porter le voile même les femmes étrangères qui visitent l'Iran. Les femmes iraniennes ont toujours montré leur désaccord avec le port obligatoire du voile en le portant mal, en laissant quelques mèches de cheveux dépasser. Et à partir des années 1990, ces patrouilles ont toujours tenté d'imposer le diktat du régime. »
Et le pouvoir iranien a fait du voile obligatoire l'un des fondements idéologiques du régime. « Et donc si les femmes refusent de le porter ou le portent mal, poursuit Azadeh Kian, pour le régime il s'agit de ne pas respecter des préceptes mais aussi de ne pas respecter l'idéologie islamiste du régime, donc c'est la raison pour laquelle c'est considéré comme le rejet des fondements même du régime islamique. »
Les maris, frères et amis de ces jeunes iraniennes sont ensuite venus étoffer les rangs de la contestation. « Aujourd'hui, c'est intergénérationnel. Dans les rues, on voit à la fois les jeunes issus des classes populaires qui ont aussi beaucoup de revendications d'ordre économique, politique, social mais aussi culturel, constate l'universitaire. L'autre chose qu'on a vue c'est que ça s'est répandu dans énormément de villes du pays. »
Malgré la violente répression et les nombreuses arrestations, les manifestations se poursuivent. « Ce qui a provoqué autant de colère, c'est aussi les conditions des femmes en Iran, les droits discriminatoires qui ont été instaurés dès le début de la révolution, le fait que les femmes sont considérées, au regard des lois et du discours des autorités, comme des citoyennes de seconde zone », décrypte Azadeh Kian.
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