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Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 25 janvier 2023

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL matin
00:06 RTL il est 7h40, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Amandine Bégaud vous recevez donc ce matin Brigitte Macron.
00:12 Bonjour Brigitte Macron. Bonjour Amandine Bégaud. Et merci beaucoup d'être avec nous ce matin en studio. Vous êtes là bien sûr pour nous parler de
00:19 l'opération pièce jaune
00:20 avec un grand retour cette année, celui des tirelires en carton, la mythique boite jaune qu'on connaît tous. Elle avait disparu pendant le Covid
00:27 et la revoilà. C'était important de la remettre en service cette boite ?
00:31 C'était très important d'abord parce qu'elle était réclamée
00:33 par la plupart des
00:35 personnes qui disaient "mais où est la tirelire ?"
00:37 et l'année dernière je suis allée à la banque de France pour aller voir parce qu'il faut trois à quatre mois de tri des
00:43 pièces jaunes et il y avait plein de bouts de verre
00:45 parce qu'il y avait énormément de personnes qui avaient fait des tirelires dans des pots de confiture.
00:48 C'était adorable mais donc j'ai bien compris l'utilité de...
00:52 Des boites en carton. Des boites en carton, elles sont là donc elles sont jaunes cette année et
00:58 collecter c'est notre super pouvoir. Ça montre que les enfants aussi collectent et c'est très
01:03 très intéressant que les enfants collectent pour les enfants, les ados pour les ados.
01:07 Et on va jusqu'au 4 février, on le rappelle, pour rapporter ces boites. On peut aussi faire un don par sms ?
01:12 9211
01:14 ou pièce jaune
01:15 parce que 9211 c'est plutôt 5 euros. Si vous voulez donner entre 1 euro et la somme que vous voulez c'est piècejaune.fr
01:22 Alors depuis 1989 et le début des pièces jaunes ce sont près de 10 000 projets qui ont été
01:27 financés un peu partout en France pour améliorer la vie des enfants, des adolescents et des jeunes adultes hospitalisés.
01:33 Alors il y a les dispositifs qu'on connaît tous très bien, dont on a déjà entendu parler,
01:37 qui permettent aux parents d'être au plus près de leurs enfants.
01:40 Et puis il y a aussi beaucoup de choses ces dernières années pour maintenir le lien entre les enfants hospitalisés et l'école.
01:45 C'est essentiel ça ?
01:47 C'est vraiment, comme vous le soulignez, totalement essentiel.
01:50 Ça leur permet quand ils ne peuvent pas aller à l'école, soit il y a des professeurs qui vont dans les hôpitaux,
01:55 mais notamment les adolescents parfois ils ont besoin de leurs profs de maths parce qu'ils ont des gros coefficients,
02:00 donc ils se connectent le temps du cours de maths ou comme ils veulent et ça leur permet
02:05 d'être avec leurs amis au sein de la classe et de participer à une classe.
02:10 Ils ne veulent pas qu'on les voit comme des malades, on les voit comme des étudiants, comme des adolescents, comme des enfants et ils veulent
02:16 une vie comme les autres. Et la vie comme les autres, c'est pouvoir aller au collège, c'est pouvoir aller au lycée.
02:21 Alors ça se passe parfois par visio et puis ça se passe parfois par l'intermédiaire de ces petits robots.
02:25 Oui.
02:26 Buddy, c'est ça ?
02:27 En primaire c'est Buddy, ce sont des petits robots. En collège et en lycée ce sont plutôt des tablettes.
02:31 Et ce qui est très mignon, c'est comme je vous l'avais raconté à Mandine, c'est qu'ils emmènent Buddy en récréation, les enfants.
02:38 Voilà, le petit robot en fait permet que l'enfant voit sa classe, mais aussi que la classe le voit.
02:44 Oui.
02:45 Et ça fait une présence.
02:47 Tout à fait.
02:47 L'enfant, malade certes, est à l'hôpital, mais il est toujours dans sa classe.
02:50 Complètement, ils sont totalement dans la vie.
02:52 On est cette année dans un contexte bien particulier qui est celui de l'inflation, très forte, qui pèse sur de très nombreux ménages.
02:58 On l'entendait ces derniers jours sur RTL, ces Français de plus en plus nombreux qui sont contraints de laisser certains produits
03:04 faute de pouvoir les payer. Juste avant d'arriver en caisse, finalement ils renoncent parce qu'ils n'ont pas de quoi payer.
03:10 Est-ce que tout ça, ça ne risque pas de peser sur les dons Brigitte Macron ?
03:13 Alors pour l'instant, ça ne pèse pas, puisque depuis que la campagne a commencé, ils continuent de donner.
03:20 Ils ont toujours été généreux et ils font passer parfois les enfants malades avant leurs problèmes.
03:27 Et Dieu sait si leurs problèmes sont importants.
03:29 Et ça me touche énormément.
03:30 Je sais que c'est difficile pour eux, qu'effectivement les cours posent un problème.
03:36 Pour l'instant, ils sont généreux comme ils l'ont toujours été.
03:39 C'est l'occasion de rappeler qu'il n'y a pas de petits dons.
03:41 Non, il n'y a pas de petits dons.
03:43 Ça n'existe pas de petits dons, gros dons, il n'y a que des dons.
03:45 Un euro, deux euros, ça peut participer au projet dont vous parlez ?
03:48 Complètement.
03:49 Alors pour cette opération "Pièce jaune", vous vous déplacez beaucoup à la rencontre des Français.
03:53 Ils vous parlent de ces questions de pouvoir d'achat ?
03:55 Oui, même dans la rue, quand je promène Némo et qu'ils m'interpellent en disant "c'est compliqué".
04:01 Ceux qui ont un travail, ils disent "on travaille, on ne peut pas travailler davantage, comment on fait pour tous ces frais incompressibles ?"
04:07 Souvent ils commencent le mois avec entre 1000 et 1200 euros de frais incompressibles.
04:11 Donc comment faites-vous quand vous commencez le mois avec une fois qu'ils ont payé tout ce qu'ils ont à payer ?
04:16 Aussi le problème des parents qui sont plus âgés, qui ont des problèmes de santé.
04:20 Ils me parlent beaucoup de tout cela.
04:23 Et on sent leur angoisse, la difficulté face à tous les frais qu'ils ont à supporter.
04:29 Donc oui, ils en parlent.
04:31 On sent leur angoisse, est-ce que vous les trouvez plus angoissés, plus inquiets qu'il y a quelques années ?
04:36 Qu'il y a cinq ans par exemple, lors de votre arrivée à l'Elysée ?
04:39 Oui, peut-être plus au début.
04:42 Peut-être qu'ils ne m'en parlaient pas, ils ne me connaissaient pas.
04:44 Maintenant je suis rentrée un petit peu dans leur paysage.
04:48 Ils m'identifient, donc avec elles on peut y aller, on peut lui parler.
04:53 Donc ils me parlent très franchement, de ce qui va, de ce qui ne va pas.
04:57 Ils me disent aussi "on ne dit rien, mais on n'en pense pas moins".
05:00 J'entends toujours à peu près les mêmes phrases.
05:01 "Dites à votre mari".
05:02 Alors "dites à votre mari", ça veut dire "ce qui va, mais ce qui ne va pas".
05:05 Et vous lui dites à votre mari ?
05:06 Toujours.
05:07 Toujours ?
05:08 Toujours.
05:09 Si vous ne voulez pas que je le dise à mon mari, ne me le dites pas.
05:12 Parce que j'ai pris cette habitude.
05:15 Par contre, je ne lui dis pas "fais ci, fais ça", contrairement à ce qu'on sous-entend parfois.
05:19 L'un des sujets qui inquiète en ce moment, c'est aussi la réforme des retraites.
05:23 Vous avez été professeure.
05:25 Est-ce que vous comprenez par exemple ces enseignants qui disent "je ne me vois pas faire classe jusqu'à 67 ans" ?
05:30 C'est leur ressenti, dont je respecte.
05:33 Ils ont le droit de s'exprimer, ils s'expriment.
05:35 C'est très bien.
05:36 Je veux aussi que tous ceux qui se sont exprimés soient sans violence.
05:39 C'est ce qu'ils pensent.
05:41 Donc je pense qu'il faut voir ce qui est possible.
05:43 Vous n'avez pas fait des inquiétudes de la violence ?
05:45 Oui.
05:46 Oui.
05:47 Moi, c'est ma grande inquiétude.
05:49 Ce que j'ai dit sur TF1 la dernière fois, on me l'a reproché.
05:52 Je n'ai pas dit que la réforme fasse ci, fasse ça.
05:55 J'ai dit que moi, ce que je souhaite, c'est que les jeunes aient une retraite.
05:59 Je ne reviens pas sur les modités, je n'en sais rien.
06:01 Mais ce que je veux, parce qu'ils me disent "nous, madame, ce n'est pas fini.
06:05 On va travailler jusqu'à..."
06:07 D'ailleurs, ils ont un rapport au monde du travail
06:10 qui n'est pas forcément celui que moi j'avais quand j'étais plus jeune.
06:14 Ils ont d'autres valeurs.
06:16 Donc il y a ce sujet.
06:17 Moi, je pense, de là où je suis,
06:20 je pense qu'il faut leur assurer qu'ils auront une retraite.
06:23 Maintenant, les modalités.
06:25 Autre sujet qui vous tient à cœur, on le sait, c'est le harcèlement scolaire.
06:28 De très nombreux Français ont été bouleversés par l'histoire de Lucas,
06:31 cet adolescent de 13 ans qui s'est suicidé dans les Vosges début janvier.
06:34 Ses proches évoquent des moqueries permanentes, des insultes à caractère homophobe.
06:39 Sa maman, qui n'a pas pour l'instant pris la parole publiquement,
06:42 a indiqué via son avocate qu'elle voulait s'investir pour qu'il n'y ait pas d'autres Lucas.
06:46 Comment on fait pour qu'il n'y ait pas d'autres Lucas ?
06:48 Ce qui est arrivé à Lucas, ce qui est arrivé à Anglo, ce qui est arrivé à...
06:51 Ce sont des drames absolus.
06:53 Il y a ce qui existe, c'est le programme phare.
06:56 Le principe du programme phare pour les auditeurs, ce sont les ambassadeurs,
06:59 ce sont les élèves volontaires.
07:01 La sensibilisation du personnel encadrant ou des professeurs pour qu'ils repèrent et qu'ils aident.
07:06 Le 30/20 pour le harcèlement à l'école.
07:08 Et je pense maintenant qu'il faut mettre aussi un focus sur la prévention.
07:13 Les associations disent que la prévention existe, il faut peut-être aller plus loin.
07:16 Moi, j'entends pas qu'elle existe.
07:18 Moi, j'ai des petits-enfants qui ont absolument tous les âges,
07:20 les petits-neveux et nièges, je les interroge.
07:22 Qu'est-ce que vous entendez ? Ils n'entendent pas grand-chose.
07:24 Il ne faut pas leur dire "faites pas ci, faites pas ça".
07:26 Mais il faut faire des expositions de photos, des données, etc. personnelles.
07:32 Je pense que chez les plus jeunes, il y a ça.
07:35 Et quitte des harceleurs.
07:37 Justement, en Finlande, au Royaume-Uni, il y a des conseils de discipline systématique,
07:41 des exclusions temporaires. Est-ce qu'il faut aller vers ça ?
07:44 Alors, je ne sais pas où il faut aller, mais je pense aussi qu'il faut...
07:47 Maintenant, j'étais encore avec une maman d'un enfant qui avait été harcelée.
07:50 Elle a dû changer son enfant d'école, laisser le monde à l'envers.
07:54 Pourquoi est-ce que c'est la personne harcelée qui doit partir ?
07:56 C'est pareil pour les femmes qui subissent des violences.
07:58 Pourquoi sont les femmes qui subissent des violences qui ne peuvent pas rentrer au foyer ?
08:01 Il y a vraiment un sujet là.
08:04 Et moi, je pense qu'il faut aussi regarder ce qu'on fait avec les harceleurs et avec les plateformes.
08:09 Mais là, il s'agit aussi... C'est un sujet éminemment politique.
08:12 Il faut qu'enfin, ils fassent ce qu'ils disent qu'ils vont faire sur les mineurs.
08:16 Et qu'ils ne font pas. Non.
08:18 On sent que ça vous tient à cœur. Ça vous agace, ça ?
08:20 Oui. Beaucoup plus que ça. Beaucoup plus que ça.
08:23 C'est totalement destructeur.
08:25 Comment voulez-vous qu'un enfant et un ado se construisent avec tout ce qu'il entend, tout ce qu'on dit de lui ?
08:30 Et au bout d'un moment, c'est un sentiment de culpabilité, de honte qu'ils arrivent à générer.
08:36 Et ça, ça reste. Et ça mène au pire.
08:39 Brigitte Macron, ça fait maintenant un peu plus de 5 ans que vous êtes à l'ISISE.
08:42 Qu'est-ce qui vous a le plus marqué ?
08:44 Ce qui me marque le plus, c'est peut-être le rythme.
08:47 C'est que ça n'arrête jamais.
08:49 Nuit et jour, tout le temps, ça arrive.
08:53 Je n'imaginais pas ce flux ininterrompu.
08:56 Il n'y a jamais d'accalmie.
08:58 C'est ce rythme, ce qui me frappe le plus.
09:02 Et vous avez hâte que ça s'arrête ?
09:04 Eh bien, ça, je ne m'interroge pas.
09:06 Et vous ne pensez pas à l'après ?
09:07 Pas du tout. Parce que d'abord, je ne l'imagine pas.
09:09 Je ne sais pas comment lui, ce qu'il va faire.
09:12 Et avec lui, la vie m'a toujours réservé beaucoup de surprises.
09:15 Mais c'est le moins qu'on puisse dire.
09:16 De bonnes surprises ?
09:18 Je ne qualifie pas. Mais des surprises.
09:20 Donc je ne sais pas à quoi m'attendre.
09:22 Et vous avez hâte que ça se calme ?
09:23 Je ne sais pas ce que je vais faire.
09:24 Moins effrénée ? Prendre plus de temps ?
09:25 Je voudrais tellement qu'on soit plus... que la France aille bien.
09:28 Parce que j'aime tellement ce pays.
09:30 Je mesure tous ses atouts.
09:32 Et j'ai tellement envie qu'elle se sente bien.
09:35 Et qu'elle soit à la hauteur de ce qu'elle est.
09:38 Parce qu'on a tellement de choses.
09:41 Mais j'ai plus tendance à regarder ce qu'on a, que ce qu'on n'a pas.
09:44 C'est un peu ma nature.
09:45 Merci beaucoup Brigitte Macron.
09:47 Les Pièces Jaunes, on le rappelle, c'est jusqu'au 4 février pour rapporter ces petites boîtes.
09:51 On peut aussi donner, on le disait par SMS, ces dons au 9211.
09:55 Le site internet piècesjaunes.fr.
09:57 Et puis on signale bien sûr le gala des Pièces Jaunes.
09:59 Qui sera diffusé samedi soir sur France 2 à 21h10.
10:03 RTL et partenaires.
10:04 Avec entre autres Farrell Williams, Mika, Vianney ou encore Gautier Capuçon.
10:08 Et plein d'autres artistes.
10:10 Et Blackpink, et Kid Cudi, et Michel Polnareff.
10:13 Et Daniel Lozakovitch.
10:15 Et tous ceux que j'oublie.
10:17 Je suis absolument désolée de les oublier.
10:19 Et je vous remercie beaucoup d'être partenaire.
10:21 Merci à vous.

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