La parole aux Français du 25/01/2023

  • l’année dernière
L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue sur CNews, il est 14h, c'est la parole aux français, l'émission dans laquelle vous avez la parole.
00:00:07 Avec Ossomère aujourd'hui, eh bien on parlera sécurité et cybersécurité à l'approche des Jeux Olympiques de Paris en 2024.
00:00:14 La maltraitance dans les Ehpad également, Ossomère. Et puis enfin, cette journée nationale contre le sexisme, le témoignage d'une vigneronne.
00:00:21 Mais avant cela, pour commencer, comme d'habitude, le journal, Michael Dorian. Bonjour Michael.
00:00:27 Bonjour Kéli, bonjour à tous. L'Allemagne donne son feu vert pour la livraison de chars lourds à l'armée ukrainienne.
00:00:33 Le chancelier Olaf Scholz vient de s'exprimer. Harold Diemann, vous êtes notre spécialiste des questions internationales.
00:00:39 La Pologne et la Finlande vont donc pouvoir fournir à Kiev ces fameux chars Léopard 2. Harold, on peut parler de tournant dans le conflit en Ukraine ?
00:00:47 Tout à fait, c'est Olaf Scholz lui-même qui parle de rupture. Cette décision déjà a été suggérée par des ministres allemands depuis des jours.
00:00:56 C'est la rupture donc avec la tradition antimilitariste de l'Allemagne de l'après-guerre.
00:01:02 Berlin va livrer son matériel de combat le plus offensif, les chars Léopard, à un pays actuellement en guerre, l'Ukraine, contre l'impérialisme russe.
00:01:13 Comme le dit Olaf Scholz, 14 chars lourds Léopard 2 à 6, car il y a plusieurs modèles à 4 à 10, seront livrés une fois que les tankistes ukrainiens auront été formés en Allemagne.
00:01:28 Je cite Olaf Scholz, "Nous convaincrons nos alliés à leur fournir à leur tour". Et vous en parliez, il y a la Pologne, la Finlande, l'Espagne aussi, d'autres pays.
00:01:37 Cette décision est juste selon Olaf Scholz et ne constitue pas une escalade et elle n'a pas été dictée par Washington, suggère-t-il.
00:01:47 Déjà à Moscou, le Kremlin estime qu'il s'agit là d'une décision extrêmement dangereuse et que les chars Léopard pourraient brûler comme tous les autres chars.
00:01:57 Merci Harold Imane. Dans l'actualité également cet après-midi, la réforme des retraites et cet appel à la grève, à la RATP.
00:02:03 Le 31 janvier, les syndicats de l'entreprise de transport se sont réunis aujourd'hui mais n'ont pas encore tranché pour la poursuite du mouvement les 7 et 8 février.
00:02:11 Écoutez le secrétaire général de la CGT RATP Bertrand Hamache.
00:02:15 À l'heure actuelle dans l'intersyndicale à la RATP, les conditions ne sont pas tout à fait réunies pour aller au-delà du 31.
00:02:23 On est encore jusqu'au 31 pour préparer sur cette question-là.
00:02:26 Bien sûr qu'on attend aussi voir la mobilisation qui va y avoir le 31 que nous on estime puissant, au moins égal à celle du 19 voire plus.
00:02:37 Et puis après avec les salariés dans les assemblées générales, on définira effectivement si le prochain rendez-vous c'est le 7 ou 8 ou les appels interprofessionnels.
00:02:46 Le trafic à la gare de l'Est après l'incendie qui a endommagé des câbles électriques dans la nuit de lundi à mardi.
00:02:52 On retrouve sur place Jeanne Cancard. Jeanne, vous y étiez hier, le trafic était totalement interrompu. Quelle est la situation aujourd'hui ?
00:02:59 Eh bien, Michael, c'est la bonne nouvelle de la mi-journée, le retour au trafic quasi normal depuis ce midi.
00:03:08 Grâce à l'avancée des travaux, vous avez en ce moment environ 3 TGV sur 4 qui sont en circulation à la fois au départ et puis à l'arrivée de cette gare de l'Est.
00:03:18 Au niveau du TER et du Transilien, le trafic est quant à lui normal. Pour les prévisions de la journée de jeudi, elles seront communiquées en fin de journée par la SNCF.
00:03:27 Alors qu'en ce moment, 30 agents de la SNCF sont à pied d'oeuvre pour tenter de réparer les dégâts qui ont été causés par cet incendie volontaire.
00:03:35 Merci Jeanne Cancard, en direct de la gare de l'Est à Paris. Les images sont signées.
00:03:40 Jean-Laurent Constantini pour CNews. Traquer les bonnes affaires dans les rayons des hypermarchés en pleine inflation record,
00:03:46 c'est malheureusement devenu le quotidien de beaucoup de familles modestes pour qui faire les courses n'est pas une partie de plaisir.
00:03:53 Reportage en banlieue de Bordeaux d'Antoine Estève et Jérôme Rampenau.
00:03:57 Dans cet hypermarché de la banlieue de Bordeaux, c'est le rayon idéal pour traquer les bonnes affaires.
00:04:02 Des produits frais dont la date limite de vente approche sont bradés. Les chefs de rayon en apportent toute la journée.
00:04:08 Ils prennent les produits qui sont en date de péremption courte. On a un système informatique qui vient flasher le produit et sort une remise qu'on applique ensuite.
00:04:18 Ça va de 20 jusqu'à 40, 50%. Ça dépend en fait effectivement du produit et de la rotation.
00:04:23 On fait des économies parce que c'est quand même 20 ou 30% de moins.
00:04:27 L'heure actuelle c'est vraiment des petites économies quoi mais bon, tout est bon à prendre.
00:04:32 Ce couple de Libourne perçoit le minimum vieillesse. Chaque produit est sélectionné sur le catalogue en fonction des meilleures promotions de la semaine.
00:04:39 Je fais ma liste, je prends le livre ou je vais sur internet, je regarde et je fais ma liste, ce qui m'intéresse à condition que ce soit bon et pas cher.
00:04:48 Luce et Marcel se partagent une retraite de 700 euros. Chaque dépense est comptée au centime près.
00:04:53 Ici, ils profitent des offres de dernière minute de la poissonnerie.
00:04:56 On va prendre que du poisson en promo et on cuisine et on a un congélateur aussi.
00:05:01 Les retraites elles sont pas élastiques et puis tout est beaucoup plus cher. On a fait quand même 60 km pour venir ici.
00:05:07 D'après plusieurs distributeurs, la chasse aux promotions et aux produits discount connaît une croissance sans précédent.
00:05:12 Ces rayons ont connu une hausse de chiffre d'affaires de 25% depuis deux ans.
00:05:18 Un mot des Césars pour terminer. L'Innocent de Louis Garrel et La Nuit du 12 de Dominique Molle sont en tête des nominations.
00:05:24 La 48e cérémonie se tiendra le 24 février. Fanny Ardant, Juliette Binoche, Virginie Effira et Adèle Exarcopoulos sont en liste pour le César de la meilleure actrice.
00:05:34 Voilà pour l'actualité. La parole aux Français à présent. C'est avec Clélie Mathias et ses invités.
00:05:39 Merci Michael. On se retrouve à 15h. Mes invités justement.
00:05:42 Yvan Rioufol à vos côtés. Eric Deray de Matten du service économie de CNews. Bonjour et bienvenue également à Mathieu Langlois.
00:05:49 On va commencer par parler de sécurité, de cybersécurité.
00:05:53 Puisque vous le savez, les Jeux Olympiques d'hiver de Paris s'approchent et qu'il faut un certain nombre de personnels de sécurité.
00:06:02 Il y a bien sûr les policiers, les gendarmes mais pas seulement.
00:06:05 Nous sommes en ligne avec Alexandre Holnet, directeur général adjoint d'Eris Group.
00:06:08 Bonjour, merci d'être en direct avec nous. Hier, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, était au Sénat.
00:06:15 Et il ne peut pas encore dire, puisque la question lui a été posée, s'il sera nécessaire de recourir à l'armée en appoint.
00:06:22 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que là on s'appuie sur les forces de sécurité publiques, sur le privé, mais qu'on n'est pas sûr d'y arriver ?
00:06:28 Bonjour à tous. On n'y est pas sûr d'y arriver. Non, pas du tout.
00:06:33 J'estime qu'aujourd'hui, et notre groupe particulièrement, pour avoir recours à l'armée, ça signifie éventuellement du personnel armé,
00:06:40 ce qui est tout à fait l'ADN de notre entreprise, puisque nous délivrons des prestations de sécurité armée,
00:06:47 avec des agents de sécurité armée, armes courtes, armes longues, et que nous sommes tout à fait en mesure,
00:06:52 et ça je tiens à le souligner, entre autres nous, d'assurer ce type de prestations que pourrait effectuer l'armée ou la police ou la gendarmerie.
00:07:00 C'est l'objectif de la sécurité privée, c'est d'arriver à la sécurité privée.
00:07:04 Nous nous y sommes préparés depuis des années, avec du personnel formé, sélectionné de manière drastique.
00:07:11 Donc de toute façon, on a cette capacité à le faire, et RISGOU en tous les cas a la capacité à fournir du personnel
00:07:17 qui correspondrait au profil de ceux que nous trouvons dans les forces de l'ordre aujourd'hui.
00:07:21 On va en parler d'ailleurs de la formation du recrutement, juste avant Éric de Ritmaten, après cette première entrée en matière.
00:07:27 Pouvez-vous nous dire de combien de personnes on a besoin pour sécuriser l'ensemble des sites des JO ?
00:07:32 Alors les chiffres, oui, c'est 20 000 personnes, 20 à 22 000 personnes.
00:07:36 Aujourd'hui, d'après le ministre de l'Intérieur, on en a 10 à 11 000 déjà recrutés, donc la moitié du chemin a été fait.
00:07:42 Enfin ça approche, l'échéance arrive.
00:07:46 C'est-à-dire que les appels d'offres sont lancés à partir du mois de février, donc on va dépouiller tout cela,
00:07:52 et après il faut se lancer dans la phase vraiment de recrutement.
00:07:55 C'est vrai qu'on parle quand même de pénurie de manœuvres, parce que vous savez que pour travailler sur la sécurité des JO,
00:08:01 il y a l'armée, il y a la police, mais il y a aussi les entreprises de sécurité privée,
00:08:05 et là il faut avoir des agréments.
00:08:08 Vous savez, il faut aussi avoir un titre de séjour d'une durée de 5 ans,
00:08:11 c'est-à-dire que sinon on ne peut pas prendre n'importe qui qui arrive comme ça en France.
00:08:14 Donc quand on parle de manœuvres étrangères qui seraient importées,
00:08:17 en fait pour être agent de sécurité assermenté, il faut avoir un titre de séjour de 5 ans.
00:08:22 Ça c'est la loi de sécurité globale qui le prévoyait.
00:08:25 Les salaires ne sont jamais extraordinaires dans cette profession,
00:08:28 donc vous voyez c'est pour ça que ça se tend, et je précise que Paris aura vraiment une présentation un peu complexe,
00:08:36 parce que vous avez 600 000 personnes qui sont attendues, 600 000 pour la salle des menus d'ouverture,
00:08:41 dont 100 000 le long des quêtes de la Seine, et donc pour surveiller tout cela,
00:08:47 ça va être extrêmement complexe et on aura des outils électroniques matondis qui permettraient d'accélérer les choses.
00:08:52 Alexandre Honnête, je vous fais réagir au chiffre que vient de donner Eric de Ritmathen.
00:08:57 Le recrutement, la formation, comment ça se passe chez vous ?
00:09:00 Quelqu'un qui veut devenir agent de sécurité, par quels tests il passe, par quel type de formation ?
00:09:06 Comme le disait Monsieur, en effet il y a des formations réglementaires,
00:09:10 ils s'inscrivent dans un centre de formation, d'ailleurs nous, ERIS Formations,
00:09:14 ERIS dispose d'un centre de formation, il s'inscrit dans un centre de formation,
00:09:17 il est obligé d'avoir une carte professionnelle et justifier en effet le nombre d'années qui a été présentée.
00:09:24 La formation suite, elle n'est pas que sur une période donnée,
00:09:28 elle est aussi, chez nous en tous les cas, et ce qu'il faut savoir de tout mon confrère, la profession.
00:09:33 C'est privé, c'est de la formation continue, donc à partir de là, sur du contrôle d'accès,
00:09:38 de l'identification de titres, par exemple d'entrée pour les billets,
00:09:43 approchement identitaire, ce qu'on appelle entre guillemets la physionomie,
00:09:47 et puis toutes les règles de base de la sécurité privée jusqu'au secours à personne, du contre l'incendie.
00:09:53 Aujourd'hui, les formations, c'est un métier très réglementé, on parle du recours à l'armée.
00:09:59 Il y a dix ans, nos confrères britanniques, et on ne veut pas vivre le syndrome de Londres,
00:10:06 nos confrères britanniques s'étaient trouvés devant cet impasse d'avoir recours à du personnel et d'être sous-effectifs.
00:10:11 Même si, en effet, il pouvait aussi y avoir au niveau européen des partenariats,
00:10:15 puisqu'on a reçu la semaine dernière des membres du CNAPS,
00:10:19 ce qui est notre autorité de tutelle espagnole, et on est quasiment sur le même type de formation en Europe.
00:10:25 Donc on a aussi quelque chose à voir d'un peu plus large que le microcosme peut-être franco-français et parisien,
00:10:31 avec des partenaires en sécurité et puis des gens qu'on serait tout à fait capable de recruter avec des formations.
00:10:38 On a un tronc commun, si vous voulez, on va vers un tronc commun en Europe sur plusieurs pays.
00:10:43 On va tout à fait répondre et surtout ce secteur n'a pas besoin aujourd'hui d'être, je dirais, d'avoir une sorte de discrédit,
00:10:51 voire même d'effiance envers ses capacités à pouvoir délivrer les prestations.
00:10:55 Justement, puisque vous parlez de partenariats, j'allais vous poser la question,
00:10:57 puisque les répartitions entre les forces de sécurité publique et les forces de sécurité privée ont fait l'objet d'un protocole finalement
00:11:03 entre l'État et les entreprises privées, et puis via le comité d'organisation des JO.
00:11:09 Mais comment ça se passe ? Comment la collaboration, le partenariat entre public et privé se passe ?
00:11:14 Je dirais qu'aujourd'hui, elle se passe d'une manière plutôt hiérarchique.
00:11:19 Collaboration, bien sûr, mais chacun est sur son périmètre.
00:11:22 Nous, comme je disais, le risque groupe assure des prestations un peu particulières, très particulières avec des gardes armées.
00:11:28 Donc on est avec une collaboration très, très forte.
00:11:32 Mais je dirais que sur la sécurité privée classique, avec des agents de sécurité non armés,
00:11:37 aujourd'hui, c'est quelque chose, en effet, comme je le disais, de hiérarchique.
00:11:41 Les forces de l'ordre ont leur périmètre, la sécurité privée dans son cadre a son propre périmètre.
00:11:46 La collaboration, elle se fait sur le contrôle, puisque nos agents sont contrôlés,
00:11:50 nos entreprises sont contrôlées, les centres de formation sont contrôlés.
00:11:54 Aujourd'hui, on peut, malgré tout, qu'il y a une organisation plutôt très sérieuse de ce secteur d'activité.
00:12:01 Après, on doit aussi s'adresser à des clients, des donneurs d'ordre sérieux en termes de rémunération et de prix des prestations.
00:12:08 Une question, enfin plusieurs questions même en plateau de Mathieu Langlois et Yvan Rioufol. Mathieu.
00:12:12 Alors moi, je connais bien le sujet, parce que, évidemment, le RED participe et a participé à des formations, on parlait des gardes armées.
00:12:21 Et on sait aussi, dans toutes les doctrines d'intervention, qu'il y a une vraie coopération.
00:12:26 Et on implique la sécurité privée dans un des... c'est un acteur de la réponse.
00:12:33 Après, attention, moi, je suis assez d'accord avec ce qu'a dit Alexandre Honnête.
00:12:39 C'est que là, on agite la solution miracle de faire appel à l'armée.
00:12:46 On parle d'un événement, c'est un événement festif qui va regrouper énormément de... une foule énorme.
00:12:55 Voilà, c'est des missions de sécurité, d'analyse, de contrôle des foules, de contrôle d'accès, éventuellement d'intervention et de maintien de l'ordre.
00:13:04 Ce ne sont pas des missions dédiées aux militaires, il faut bien le faire comprendre.
00:13:09 Oui, ce serait en appui, ce serait si jamais il y a un manque.
00:13:12 Oui, mais ce serait... Honnêtement, je pense que ce serait un échec.
00:13:14 Après, clairement, et ça a été dit, oui, est-ce que... moi, ma question, c'est est-ce que... parce que là, ça se rapproche, les JO 2024.
00:13:23 Si le recrutement... je crois qu'on parle de plus de 20 000 agents de sécurité privés à recruter.
00:13:29 Mais là, je pense qu'il faut déjà avoir peut-être un temps d'avance.
00:13:34 C'est que s'ils ne sont pas recrutés là, déjà maintenant, c'est trop tard pour l'été 2024.
00:13:41 Oui, mais d'où cette question sur le recours à l'armée qui a été posée hier. Parce que le temps presse.
00:13:46 Oui, mais c'est un manque d'anticipation qui me paraît dément.
00:13:49 Et donc, ma question, c'est clairement, est-ce que vous avez mis en place des énormes campagnes de recrutement en impliquant beaucoup plus probablement le citoyen ?
00:14:01 Est-ce que c'est des choses que...
00:14:02 Alexandre Holnette ?
00:14:03 Oui, alors sur le recrutement, je vais dire votre première question, et monsieur.
00:14:07 En effet, en fait, on n'a pas attendu les JO.
00:14:10 On dispose d'un vivier qu'on réactualise évidemment en permanence.
00:14:14 Sur le partenariat public-privé, par rapport à votre intervenant qui connaît bien le RED, moi, je voulais vous dire aussi que les entreprises de sécurité privée comme la nôtre, comme Erysropes,
00:14:24 c'est doté d'experts, d'un comité, d'un collège d'experts, entre autres Jean-Louis Fiamenghi, un de nos experts, pour pouvoir nous accompagner.
00:14:31 Ça, ce n'est pas l'État qui nous a demandé de le faire.
00:14:33 C'est nous, entreprises privées, qui avons décidé de nous adjoindre les services d'experts,
00:14:37 que ce soit dans le secteur évidemment de l'intérieur ou du nucléaire ou, je dirais, de l'international, en termes de sécurité à l'international, ce que nous faisons.
00:14:45 Et donc, nous avons anticipé toutes ces problématiques et notamment pour répondre à nos futurs clients, que ce soit les JO, que ce soit nos clients du secteur privé, du secteur du luxe,
00:14:53 qui vont attendre beaucoup de clients, parce que nous travaillons pour le luxe de manière assez conséquente,
00:14:58 et qui attendent des clients pour cet événement, qui vont les inviter, et dont nous allons devoir assurer la sécurité.
00:15:02 Et donc, nous avons anticipé, on a resté toujours proactif, pour pouvoir justement nous adjoindre les compétences d'experts,
00:15:10 pour nous guider, pour justement accompagner toutes ces prestations qui vont devoir faire l'objet de recrutement, de formation, de mise en place, d'encadrement.
00:15:20 On parle aussi d'encadrement intermédiaire, et tout ça, au bout du compte, il y a un prix à payer pour les privés.
00:15:26 Je ne dis pas que l'armée ne fera pas le job, je dis simplement qu'il y a des acteurs en France qui sont tout à fait en mesure de faire ce type de prestations,
00:15:35 haut de gamme, et pour d'autres, peut-être d'un autre niveau, mais nous, c'est sur ça qu'on souhaite s'engager, sur la sécurité augmentée, la sécurité haut de gamme,
00:15:43 secteur du luxe, secteur event, JO, et puis tout ce qui est sites sensibles, comme les sites concernant l'hébergement des journalistes ou des sportifs,
00:15:53 qu'on peut protéger de manière armée. Aujourd'hui, nos personnels sont issus, pour la sécurité armée, essentiellement des forces spéciales,
00:16:02 avec une ancienneté de 5 ans, donc on a déjà des protocoles de recrutement. Maintenant, ce qu'il faut, c'est se mettre en marche et avoir les bons contacts,
00:16:10 avec évidemment les autorités, pour dire qu'on va pouvoir attirer du monde à partir du moment où on y met les moyens.
00:16:16 Une question de Yvan Youfolle.
00:16:18 Le monde entier aura les yeux braqués sur Paris lors de l'ouverture des Jeux olympiques, naturellement, et il va falloir que la France réponde à ce défi du réel.
00:16:29 Or, avant d'avoir à répondre, à maintenir une sécurité, est-ce que vous avez évalué quels seraient les scénarios des insécurités ?
00:16:37 C'est-à-dire, est-ce que vous avez évalué à proportion le terrain tel qu'il va se présenter ? Comment pourriez-vous le nommer ?
00:16:44 Est-ce qu'il y a différentes causes d'insécurité que vous avez déjà pu établir ?
00:16:50 Et voilà, et de savoir à peu près, est-ce que vous savez où vous allez mettre les pieds ? Voilà, si j'avais à résumer.
00:16:57 Alors, c'est une grosse question. En quelques, très court, s'il vous plaît, votre réponse, Alexandre Honnête.
00:17:03 Je vais être très court. C'est qu'aujourd'hui, tous les protocoles et scénarios qui sont élaborés restent confidentiels,
00:17:10 ne sont partagés qu'avec les autorités et certains nombres d'entreprises et d'interlocuteurs de ces entreprises.
00:17:15 Bien évidemment, c'est des sujets sur lesquels nous travaillons tous les jours, que ce soit sur également la recherche et la compréhension.
00:17:24 Et vous, on parlait de plusieurs millions, évidemment, de visiteurs. Ce sont des gens qui ne parlent pas le français,
00:17:29 ils ne sont pas tous francophones, donc il va falloir aussi du personnel qui s'adaptera, du moins qui sera capable de comprendre.
00:17:37 Et c'est ce qu'on appelle, nous, la détection de signaux atypiques, la détection de signaux faibles,
00:17:42 et qui permettra une bonne collaboration avec les forces de l'ordre pour intervenir. Mais bien évidemment, ces protocoles sont aujourd'hui étudiés de très près.
00:17:50 Merci beaucoup, Alexandre Honnête, d'avoir témoigné, d'avoir été en direct avec nous aujourd'hui. On va changer.
00:17:55 Et on en reparlera, on va continuer d'en parler d'ailleurs. On sera dans un instant en ligne avec un expert en cybersécurité
00:18:00 pour parler des caméras augmentées. Juste avant, un sujet un peu plus léger. Je ne sais pas si vous avez un balcon, un jardin,
00:18:06 si vous regardez les oiseaux, si vous y êtes intéressé. Nous sommes en ligne avec Alain Bougrain-Dubourg. Bonjour.
00:18:12 Bonjour. Et merci de nous répondre en direct. Vous êtes président de la Ligue protectrice des oiseaux, la LPO.
00:18:19 Vous dressez un constat alarmant. Vous dites que dans les jardins français, près de la moitié des espèces d'oiseaux, les oiseaux dits communs,
00:18:25 observées au printemps, alors j'insiste sur le printemps parce qu'on parlera de l'hiver après, mais au printemps, sont en déclin.
00:18:30 Le chiffre exact, c'est 41%. Quelles espèces en particulier ? Et comment vous l'expliquez, bien sûr ?
00:18:37 C'est à travers la science participative où on invite effectivement les citoyens sur un protocole proposé par le Muséum d'histoire naturelle
00:18:46 qu'on peut faire un état des lieux. Et il apparaît effectivement que des espèces sont particulièrement menacées,
00:18:55 comme par exemple le martinet noir qui a perdu 46% de ses populations. Il y a le verdier d'Europe qui a également perdu plus de 40% de ses populations.
00:19:07 Les hirondelles des fenêtres et rustiques, 17% ont été perdus des populations. Voilà, on assiste à un déclin très très impressionnant des populations d'oiseaux qui nidifient en France.
00:19:23 Comment vous l'expliquez ?
00:19:25 C'est clair, c'est incontestablement une agriculture intensive avec un cortège chimique qui détruit notamment les insectes dont les oiseaux se nourrissent singulièrement
00:19:38 en période de reproduction. Et les espèces dont j'ai parlé, hirondelles, martinets, sont insectivores. Il y a également ce qu'on appelle l'artificialisation,
00:19:48 c'est-à-dire la manière dont le béton et l'asphalte vont ronger les espaces naturels et agricoles qui affectent les espèces. Et puis, il y a le réchauffement climatique.
00:19:59 Par exemple, les martinets dont je parlais vont nidifier dans des trous juste sous les tuiles. Eh bien, on a constaté notamment l'été dernier, extrêmement chaud,
00:20:09 comme on se rappelle, que l'infractualité pouvait conduire à 40 degrés à l'intérieur du nid, de sorte que les jeunes, alors qu'ils ne sont même pas en plumage,
00:20:22 vont se jeter dans le vide pour échapper à la fournaise. On en récupère quelques-uns qu'on arrive à sauver, mais ça a un impact énorme sur l'espèce.
00:20:32 Parallèlement, je disais, au printemps, moins d'oiseaux, mais en hiver, vous constatez une augmentation des oiseaux, alors on a du mal à comprendre.
00:20:39 Oui, alors ça, c'est un peu surprenant. Autant il y a un déclin pour les oiseaux de chez nous, entre guillemets, du printemps, autant en hiver, il y a beaucoup plus de monde.
00:20:50 Il y a près de 50% d'oiseaux en plus, tout simplement parce qu'on a beaucoup de visiteurs qui nous viennent du nord ou des pays de l'est et qui vont se réfugier chez nous.
00:21:01 Il y a le chouka des tours, par exemple, il y a le pigeon bisé, il y a le pigeon ramier, il y a même des chardonneries qui sont en nombre actuellement et qui viennent sur les mangeoires.
00:21:14 Alors autrefois, ces oiseaux se répartissaient pas mal dans les campagnes pour s'alimenter. On constate qu'ils n'ont plus les ressources alimentaires souhaitées.
00:21:24 Et par conséquent, ça c'est la perruche à collier, elle est en augmentation énorme, près de 30 000 oiseaux actuellement en 10 ans.
00:21:34 Et on la retrouve un peu partout en France, alors que c'est une espèce qui s'est échappée, qui est originaire d'Afrique et d'Inde et qui s'est échappée lors d'échanges commerciaux.
00:21:47 À propos de cet oiseau, voilà le merle qui n'est pas en bon état, les mésanges qui ont perdu également des populations.
00:21:54 Alors oui, les oiseaux abandonnent un peu la campagne et viennent dans les jardins.
00:22:01 Et singulièrement quand on les nourrit, comme ici, c'est bien, on voit des mangeoires avec de la graine de tournesol, c'est excellent pour les oiseaux.
00:22:10 Et en ce moment où il fait froid, c'est une très bonne initiative. Je suis ravie des images que vous présentez.
00:22:16 Nous en sommes ravis également. Une question d'Yvan Rioufol en plateau.
00:22:20 Est-ce que certains de ces oiseaux, de ces espèces pourraient carrément disparaître ?
00:22:24 Et est-ce qu'il y a des espèces qui semblent être plus robustes que d'autres ?
00:22:29 Oui, alors les plus robustes, ce sont les espèces qu'on dit généralistes, qui sont capables à la fois de se nourrir de petits insectes, de vers, comme on le voit avec ce merle, ou de graines.
00:22:43 En revanche, les espèces spécialistes, comme les insectivores dont je parlais, elles, elles sont très fragilisées.
00:22:51 On a des espèces qui se cachent pour mourir, j'ai envie de dire.
00:22:55 Je pense à la pigrieche à poitrine rose dont il restait quelques couples dans le sud de la France, dans les Roses, et qui a arrêté de nidifier depuis deux ans.
00:23:06 Mais ne nous en tenons pas seulement, même si notre enquête porte sur l'Hexagone, à simplement la France métropolitaine.
00:23:16 La plus grande part de la biodiversité française, 80%, se situe dans les Outre-mer.
00:23:23 Et là, on a des problèmes avec des espèces qui sont dépendantes d'un milieu très fermé, qu'on appelle endémique, qu'on ne retrouve nulle part ailleurs.
00:23:32 Et il suffit de la présence de quelques chats, de rats ou d'une maladie pour que l'espèce disparaisse.
00:23:38 Je pense près des Marquises, en Polynésie française, à un oiseau qui s'appelle le monarque.
00:23:45 Eh bien, je vous annonce qu'il ne reste que 20 individus et 4 couples reproducteurs.
00:23:52 La LPO, avec les associations locales, se battent pour tenter de faire reproduire ces oiseaux, pour les relâcher ensuite dans la nature.
00:24:01 Deux questions rapides, puisque le temps presse, comme toujours Mathieu Langlois et Eric de Ritmaten.
00:24:07 Je vous laisserai répondre à Alain Bougrain-Dubourg.
00:24:09 Bonjour M. Bougrain-Dubourg. J'ai une question. En tant qu'urbain que je suis, et en plus je n'ai pas de jardin, comment on peut agir justement,
00:24:19 puisque je suis comme beaucoup soucieux de la biodiversité, alors que ça me paraît tellement éloigné de mon quotidien ?
00:24:28 Et là, la question d'Eric, avant que vous ne répondiez.
00:24:31 Bonjour Alain. On parle beaucoup de revégétaliser les villes. Est-ce que ça aurait un impact sur le retour des musées ?
00:24:37 Alors, les deux questions sont liées, c'est parfait. Je vous laisse répondre.
00:24:40 Incontestablement, il faut à la fois avec la commune qui dispose de jardin, leur proposer d'aménager des refuges LPO,
00:24:49 c'est-à-dire qu'on donne des conseils pratiques pour aménager soit son propre jardin, soit quand on n'en a pas celui de la commune,
00:24:56 afin de mettre des essences favorables aux oiseaux, afin d'aménager des marcs, afin de mettre des hôtels à insectes,
00:25:05 afin de mettre des nichoirs, des mangeoires. Voilà, on peut vraiment favoriser la résilience des oiseaux.
00:25:12 Puisqu'on est dans l'actualité, pardonnez-moi juste une seconde, on lance aujourd'hui la LPO, un appel au président de la République
00:25:20 pour qu'il mette un terme au massacre des dauphins. C'est par centaines et centaines de dauphins qu'on retrouve des cadavres actuellement sur le littoral.
00:25:30 Et j'appelle vraiment les citoyens français à solliciter le président de la République pour qu'on indemnise les pêcheurs
00:25:39 et qu'ils arrêtent cette agonie dramatique des dauphins, chaque animal mettant 30 minutes avant de mourir asphyxié.
00:25:48 Le message est passé, un grand merci. Et puis j'en profite aussi puisque l'opération de comptage avec les volontaires qui,
00:25:53 depuis leur jardin, leur balcon, comptent, regardent, observent les oiseaux, c'est sur ce comptage-là que vous vous appuyez,
00:25:59 notamment avec le Muséum d'Histoire Naturelle pour établir un état des lieux des oiseaux en France.
00:26:04 Et bien la prochaine opération de comptage, c'est là, le 28 et 29 janvier. N'hésitez pas à vous rapprocher de la LPO ou alors du Muséum d'Histoire Naturelle
00:26:12 pour en savoir plus. Merci encore Alain Brougrain-Dubourg. A bientôt.
00:26:16 On se retrouve dans quelques instants sur CNews pour La Parole aux Français. Nous parlerons du scandale hors PA, de la maltraitance en Ehpad.
00:26:22 Et de retour sur le plateau de CNews, La Parole aux Français. On commence par un flash info. Mathieu Dewez.
00:26:30 De nouvelles caméras vont être expérimentées pour assurer la sécurité lors des JO 2024 à Paris.
00:26:41 Le Sénat a adopté hier l'article phare du projet de loi olympique. Il autorise l'expérimentation de caméras dotées d'algorithmes.
00:26:48 Elles permettent notamment d'observer des mouvements suspects dans les foules.
00:26:52 Ces caméras pourront également détecter des objets abandonnés aux abords des enceintes et dans les transports adjacents.
00:26:58 Le chômage a nettement reculé en fin d'année dernière, une baisse de 3,6 % en France au quatrième trimestre.
00:27:05 Ce sont 114 400 inscrits en moins selon les chiffres publiés par le ministère du Travail.
00:27:11 Au total, le pays compte un peu plus de 3 millions de chômeurs en catégorie A.
00:27:15 Il s'agit du plus faible niveau depuis le troisième trimestre 2011.
00:27:19 Et puis le soulagement de Novak Djokovic. On parle bien sûr de tennis.
00:27:23 Le serbe se qualifie pour les demi-finales de l'Open d'Australie. Il a facilement dominé le russe Andrei Roublev en 3-7.
00:27:29 Novak Djokovic affrontera vendredi l'américain Tommy Paul pour une place en finale.
00:27:35 Et sur le plateau de la parole aux français, je suis toujours en compagnie de Mathieu Langlois, d'Yvan Rioufol et d'Eric de Ritmaten.
00:27:43 On est un an après, à peu près, après la sortie du livre de Victor Castaner, "Les Faussoyeurs" chez Fayard,
00:27:49 qui avait mis en évidence la maltraitance dans les EHPAD, notamment chez Orpea.
00:27:53 Il sort d'ailleurs aujourd'hui une version développée avec dix chapitres en plus sur son enquête.
00:27:59 Parallèlement, un an après, il y a quand même des choses qui ont été mises en place, notamment davantage de contrôles.
00:28:05 Alors je vous propose qu'on fasse le point sur la situation.
00:28:07 Vous avez certainement des personnes que vous connaissez qui sont dans ces résidences.
00:28:12 Il est important d'en parler. Nous avons également appris aujourd'hui qu'il y avait plusieurs plaintes contre Domus V.
00:28:17 C'est le troisième du secteur, donc, et ces plaintes vont bientôt être déposées.
00:28:23 Nous sommes en ligne avec Isabelle Schwartz, qui est elle-même plaignante,
00:28:26 fille d'une ancienne résidente d'une maison de retraite du groupe Orpea.
00:28:29 Bonjour, merci d'être en direct avec nous aujourd'hui.
00:28:32 Vous avez porté plainte contre Orpea. Votre mère a séjourné dans un EHPAD Orpea.
00:28:38 Racontez-nous comment ça s'est passé.
00:28:40 Bonjour et merci de votre écoute, de me permettre de témoigner.
00:28:45 Donc, ma mère est rentrée pour un passage de quelques mois, un ou deux mois, en mars 2020 chez Orpea.
00:28:53 Elle est rentrée le 9 mars très exactement et le 11 mars, c'était le confinement en raison du Covid.
00:29:00 Elle est rentrée, elle était dans un état tout à fait bien, de très légers troubles cognitifs dus à son âge.
00:29:08 Elle avait 88 ans, mais elle était tout à fait lucide, elle s'exprimait.
00:29:12 Elle était autonome, elle marchait très bien même.
00:29:16 Elle n'était pas incontinente.
00:29:18 Donc, le 9 mars, elle sortait d'une maison de soins de suite suite à une fracture du col de fémur
00:29:23 où la rééducation s'était très très bien faite.
00:29:25 Il fallait qu'elle rentre chez elle. J'attendais d'avoir une garde à domicile.
00:29:29 Je n'avais pas trouvé.
00:29:31 Donc, la direction de la clinique de soins de suite, qui jouxte l'EHPAD,
00:29:36 je ne savais même pas qu'il y avait un EHPAD, m'a dit écoutez,
00:29:38 pour un mois ou deux, vous pouvez la mettre à l'EHPAD, c'est transitoire,
00:29:41 ce n'est pas une admission définitive.
00:29:43 Elle sera bien traitée, elle sera très bien, il y a plein d'activités, on en prend soin.
00:29:47 Elle sera en toute sécurité.
00:29:49 Donc, le terme sécurité m'avait vraiment rassurée.
00:29:52 Et vous pouvez donc retrouver après un système de garde à domicile.
00:29:56 J'ai dit ok.
00:29:57 Donc, c'est en toute confiance.
00:29:59 J'ai visité sa chambre qui ressemblait à sa chambre de soins de suite.
00:30:02 Ça correspond à peu près à un hôtel 4 étoiles, c'était propre.
00:30:06 Ils avaient changé la moquette, la moquette était neuve.
00:30:08 Je précise ça parce qu'il va y avoir un des accidents.
00:30:11 Et c'est important de dire que la moquette était immaculée.
00:30:14 Donc, maman rentre le 9 mars 2020 à l'EHPAD, 11 mars confinement.
00:30:19 Nous communiquions, elle avait un téléphone, un iPhone,
00:30:24 et elle m'appelait régulièrement plusieurs fois par jour.
00:30:27 Au bout de quelques jours, le chargeur avait disparu.
00:30:30 Je n'avais plus du tout de possibilité de communiquer avec elle.
00:30:34 Et lorsque j'appelais, on me disait que ce n'était pas possible,
00:30:37 qu'il n'y avait pas suffisamment de personnes pour passer des communications,
00:30:40 qu'il fallait prendre un rendez-vous, c'était chacun son tour.
00:30:43 Environ trois semaines après son admission,
00:30:47 nous ne pouvions pas aller la voir puisque c'était vraiment le confinement,
00:30:51 on me téléphone, on me dit "Votre mère est tombée,
00:30:54 elle a eu un petit accident, ce n'est pas grave,
00:30:56 elle s'est ouverte la tête, elle a beaucoup saigné".
00:30:58 J'ai dit "Ah bon, mais elle est tombée quand ?"
00:31:00 Moi, je n'ai pas été prévenue à aucun moment.
00:31:03 "Ah ben, elle est tombée hier, elle a beaucoup saigné".
00:31:05 Je lui dis "Mais vous avez fait des points de suture,
00:31:08 vous avez fait une radio, vous avez fait un scanner,
00:31:10 elle a un trauma, dans quel état elle est ?"
00:31:13 "Ah ben, écoutez, elle a beaucoup saigné, d'ailleurs la moquette est toute tachée",
00:31:16 d'où je précisais que la moquette était immaculée,
00:31:19 "et lorsqu'on est arrivé, ça ne saignait plus".
00:31:21 Alors, petite précision, ma mère avait plus de 80 ans,
00:31:26 prenait comme toute personne de cet âge-là des petits fluidifiants,
00:31:29 donc le temps de saignement est rallongé,
00:31:31 et avant que le saignement s'arrête, ça prend plusieurs heures,
00:31:35 quand on s'ouvre la tête à ce point de vue.
00:31:37 Je demande, d'une façon aussi importante,
00:31:40 je demande à avoir la clé au moment où on me dit que ce n'est pas possible,
00:31:44 j'arrive à communiquer avec ma mère, qui me dit "J'ai appelé au secours,
00:31:48 j'ai appelé au secours, j'ai très très mal, j'ai une grosse bolle,
00:31:50 j'ai mal à la tête, j'ai mal à la tête, personne n'est venu".
00:31:53 Ça, c'était le premier incident.
00:31:55 Lorsque je me suis plainte auprès de la direction,
00:31:57 on n'a pas pu m'expliquer la chute,
00:32:00 donc c'était au milieu de la tête, donc vraisemblablement,
00:32:02 elle est tombée en arrière, les jambes sont petites,
00:32:04 je ne vois pas dans quoi elle a pu buter.
00:32:06 Bon, premier incident, mais on se dit "Ça peut arriver".
00:32:09 J'ai insisté pour qu'on fasse une radio, on n'a jamais voulu,
00:32:13 et il n'y a pas eu de point de suture, mais de toute façon, ça ne saignait plus.
00:32:16 Deuxième incident, quelques mois après,
00:32:19 je pense que ça devait être, je n'ai plus les dates...
00:32:21 - Oh, ce n'est pas grave si vous n'avez plus les dates exactes.
00:32:24 Dites-nous de manière succincte ce qui s'est passé pour qu'on comprenne.
00:32:28 - Je vais vous la faire très succincte.
00:32:30 Elle n'est restée que cinq mois, donc à peu près un mois et demi après.
00:32:34 Deuxième incident, je suis là, on était au parloir,
00:32:37 ce que j'appelle le parloir, c'est-à-dire qu'elle était derrière la fenêtre,
00:32:40 avec un masque, et moi j'étais à l'extérieur,
00:32:42 derrière la fenêtre, également avec un masque.
00:32:44 Elle baisse son masque et je vois qu'elle est dentée.
00:32:47 Alors, en toute précision, je suis chirurgien dentiste,
00:32:49 je lui avais fait des facettes, elle avait donc ses dents,
00:32:53 sur lesquelles j'avais collé des facettes,
00:32:55 de façon à ce qu'elle ait un sourire bien beau et très jeune.
00:32:59 En aucun cas, elle avait les dents abîmées.
00:33:01 Pour se retrouver dans cet état d'édentation, ça veut dire qu'on lui a,
00:33:05 en quelques mois, en moins de deux mois, qu'on ne lui a pas lavé les dents,
00:33:08 qu'on lui a donné une alimentation hyper sucrée et qu'elle était déshydratée.
00:33:13 Donc du coup, ça crée une flore bactérienne différente en bouche
00:33:17 et les dents se cassent au ras.
00:33:19 On ne m'avait pas prévenue.
00:33:21 On ne m'avait pas prévenue.
00:33:23 Or, on savait que j'étais chirurgien dentiste en plus
00:33:25 et j'avais précisé lors de l'admission que je voulais être prévenue
00:33:28 de quoi que ce soit, quel que soit l'incident, 24 heures sur 24.
00:33:32 Ce que vous nous racontez est absolument terrifiant.
00:33:35 Je vais donner la parole en plateau, il y a beaucoup de questions.
00:33:38 Je crois que vous avez réussi finalement à changer votre maman d'établissement.
00:33:43 Je ne l'ai pas changée.
00:33:45 Elle est sortie mourante et j'ai réussi à la faire rentrer chez elle.
00:33:49 Rentrer chez elle, d'accord.
00:33:51 Je vais vous donner la parole en plateau, il y a beaucoup de questions.
00:33:54 Mathieu Langlois.
00:33:56 Moi, ce que j'entends et je comprends les souffrances et ce témoignage
00:34:00 et parlant, ça monte aussi à quel point c'est difficile de s'occuper
00:34:05 des personnes âgées, des personnes dépendantes.
00:34:10 Il y a aussi tout le handicap que la période Covid a majoré tout ça.
00:34:14 Le problème hors PA différencie ce qui est des problèmes de gouvernance,
00:34:20 et l'engagement des équipes dans les EHPAD.
00:34:24 Il ne faudrait surtout pas condamner l'ensemble des personnes
00:34:28 qui s'impliquent au quotidien.
00:34:30 Vous le savez, vous êtes dentiste, vous savez que c'est parfois difficile.
00:34:35 Parfois, même on le vit en tant que patient ou que famille de patient
00:34:39 de façon très injuste.
00:34:41 Vous savez bien qu'il y a beaucoup d'engagement de la part des personnels
00:34:48 qui n'ont pas les moyens, qui interviennent parfois dans des situations difficiles.
00:34:53 Vous avez décrit le saignement de votre mère.
00:34:56 Ils ne sont pas forcément tous formés pour ça.
00:34:58 Évidemment, ça ne fait que créer de la souffrance.
00:35:02 Ma question c'est, devant tout ce que vous avez vécu,
00:35:07 pourquoi vous n'avez pas décidé ou demandé à ce que votre mère
00:35:11 retourne chez vous par exemple ?
00:35:14 Je rajoute une autre question qui va avec la vôtre, Mathieu Langlois.
00:35:19 Comment vous expliquez qu'il y ait eu autant de maltraitance ?
00:35:23 Vous qui avez suivi l'histoire, maintenant vous avez un peu de recul.
00:35:26 À quelle conclusion vous en êtes arrivés ?
00:35:29 Je vais répondre à M. Langlois.
00:35:32 Il y a du personnel soignant engagé, il y a aussi du personnel soignant pas motivé,
00:35:39 il y a du personnel soignant non compétent.
00:35:41 Quand on met ses proches dans des systèmes tels que les EHPAD hors PA,
00:35:45 qui sont des systèmes qui coûtent très cher,
00:35:47 au point de départ, à l'entrée, on nous dit qu'il y a suffisamment de personnel.
00:35:51 Nous ne sommes pas dans le service public.
00:35:52 En aucun cas, on nous dit qu'il y a un manque de personnel
00:35:55 et qu'il y a un manque de motivation de personnel.
00:35:57 C'est présenté comme le clameur.
00:35:59 Ça, c'est une chose.
00:36:00 Deuxième chose, pourquoi je n'ai pas retiré ma mère immédiatement ?
00:36:03 Parce que nous étions en plein Covid,
00:36:06 qu'il était hors de question de la mettre dans une structure, de la faire sortir.
00:36:10 Et chez moi, je n'avais pas la structure.
00:36:12 Moi, je travaille aussi.
00:36:13 Je n'avais pas la structure pour la surveiller en permanence, 24 heures sur 24.
00:36:18 Et j'ai pensé, au point de départ, que c'était vraiment un accident ponctuel
00:36:25 et qu'effectivement, elle était tombée.
00:36:27 Ce que je n'accepte pas et que je considère comme inacceptable,
00:36:31 c'est qu'il n'y ait pas eu de soins.
00:36:33 On ne laisse pas…
00:36:34 Normalement, sur mes étages, il n'y a pas énormément de chambres.
00:36:37 Il y a plusieurs aides-soignants.
00:36:39 Il y a même un infirmier par étage.
00:36:41 On vérifie les… j'allais dire les hospitalisés, non, comment je veux dire ?
00:36:47 Les résidents. On vérifie les résidents.
00:36:49 Et c'est inacceptable qu'on ne vérifie pas qu'un résident saigne et qu'il appelle au secours.
00:36:53 Parce qu'on entendait très bien et les portes, au point de départ, étaient toujours en trevaille.
00:36:57 Mais ça, comment vous l'expliquez justement, ces séries de défaillances ?
00:37:00 Le fait qu'on n'entende pas votre maman, qu'on ne lui donne pas…
00:37:03 qu'on ne produit pas des soins ?
00:37:05 Non.
00:37:06 C'est quoi ?
00:37:07 C'est une mauvaise gestion du personnel peut-être, qui s'ils étaient présents, s'en moquaient,
00:37:14 qui n'étaient pas des vrais professionnels.
00:37:16 Et s'ils étaient absents, c'est une faute de l'administration,
00:37:19 parce que l'administration, on doit quand même contrôler.
00:37:22 Vous étiez médecin au Raid, je suis médecin au Raid.
00:37:24 Il y a des contrôles et les gens du Raid sont des gens disciplinés.
00:37:29 Et grâce à eux, d'ailleurs, ils nous maintiennent en vie.
00:37:32 Et je félicite et j'ai toute mon admiration pour les gens du Raid.
00:37:35 Là, il s'agit d'une structure médicale, une structure médicalisée.
00:37:39 C'est comme à l'armée.
00:37:41 Ma mère était directeur d'hôpital à La Paix.
00:37:43 Et je vais vous dire qu'en tant que directrice, elle passait régulièrement dans les couloirs.
00:37:46 Moi, j'ai vécu jeune en vivant dans les hôpitaux.
00:37:50 Et que normalement, un chef de service vérifie ce qui se passe dans son service.
00:37:54 Là, elle était au 4ème et au 5ème étage, il n'y avait pas beaucoup de chambres.
00:38:00 Il y avait normalement un infirmier par étage et du personnel soignant.
00:38:04 Donc ces manquements sont inacceptables.
00:38:06 La structure, normalement, était faite pour qu'il n'y ait pas ces manquements.
00:38:11 D'ailleurs, il y a plusieurs actions qui ont été mises en place depuis un an, justement,
00:38:14 pour que les contrôles soient renforcés, pour qu'il y ait un ratio entre le nombre,
00:38:18 un ratio minimum d'encadrement.
00:38:21 Une question d'Yvan Rioufol ?
00:38:22 Non, pas une question.
00:38:23 Ou une remarque, alors ?
00:38:24 Oui, peut-être une remarque plus générale, parce que j'écoute vos explications
00:38:27 et je suis d'accord avec vous et je suis scandalisé tout autant que vous, bien entendu,
00:38:31 sur cette déshumanisation que l'on a vu apparaître dans certains EHPAD.
00:38:34 Je ne voudrais pas généraliser, mais effectivement, la période du Covid a montré
00:38:38 à quel point il y avait une indifférence sur la condition des personnes âgées,
00:38:42 la condition des vieux.
00:38:43 C'est ceci qui, peut-être, m'intéresse davantage, de savoir pourquoi, en effet,
00:38:46 la société a rejeté à ce point la condition des personnes du 3ème âge,
00:38:50 la condition des vieux, au point de ne pas vouloir se préoccuper
00:38:53 de leur condition d'hébergement.
00:38:55 Et je trouve que ceci est assez révélateur de notre propre société,
00:38:59 c'est-à-dire qu'à force de vouloir oublier ce qu'est la transmission,
00:39:04 la mémoire, etc., et tout ce qui pourrait représenter ceci,
00:39:06 nous en arrivons même à oublier nos propres parents, nos propres ancêtres.
00:39:10 Et donc, je trouve que c'est alors que les sociétés africaines, par exemple,
00:39:13 nous donnent un exemple de ce que sont les précautions à apporter aux plus vieux.
00:39:17 Et je trouve qu'on devrait retrouver ces fondamentaux-là.
00:39:21 Et d'autre part, une petite question...
00:39:23 Peut-être d'ailleurs que, vu ce qui s'est passé depuis un an,
00:39:25 on en a davantage préconçus, justement.
00:39:27 Et justement, c'est ma deuxième remarque.
00:39:29 Je pense que la génération qui arrive aujourd'hui dans les EHPAD,
00:39:33 ou qui va arriver dans les EHPAD, un peu la mienne,
00:39:35 c'est la régénération des 68ers ou des post-68ers...
00:39:37 Vous restez encore un petit peu avec nous, Yves ?
00:39:39 Oui, bien sûr, mais je me prépare aussi...
00:39:41 Vous avez déjà des gens, ceux qui ont fait 68, qui ont maintenant 80 ans,
00:39:45 et qui s'apprêtent également, et aussi avec une culture de la revendication,
00:39:49 peut-être à aborder ces problèmes-là.
00:39:51 Or, je pense qu'ils vont le faire avec une position qu'ils ont apprise
00:39:55 quand ils étaient en jeune, de refuser précisément ces conditions indignes.
00:39:58 Et je crois qu'il y a déjà des solutions alternatives qui se présentent,
00:40:02 notamment celles du "béguinage", qui me semble intéressante.
00:40:05 Le "béguinage", en vogue surtout dans le nord de la France,
00:40:09 cela consiste à créer des petites communautés de vieux,
00:40:13 pour aller vite, si vous voulez, qui sont autonomes,
00:40:15 et qui bénéficient de soins à domicile, naturellement,
00:40:19 mais sans structure étatique et sans structure commerciale.
00:40:22 Dans un état de santé qui permet une certaine autonomie.
00:40:25 Oui, il faut être un peu autonome, naturellement,
00:40:27 mais je pense que ces structures-là, des structures qui sont plus autogestionnaires,
00:40:30 si vous voulez, en relation avec les 68,
00:40:32 ou en tout cas des structures qui seraient des alternatives
00:40:37 à ce qui, malgré tout, reste souvent des monstruosités pour certains EHPAD,
00:40:42 me semble être plus intéressant que de poursuivre ces EHPAD.
00:40:45 Dernièrement, si l'on pouvait éviter maintenant, effectivement,
00:40:48 mais ce sont des questions de logement et de grandeur de logement,
00:40:51 si les familles pouvaient éviter d'avoir à reléguer à chaque fois,
00:40:54 et d'une manière trop facile, peut-être parfois, les vieux,
00:40:57 ce serait aussi bien.
00:40:58 Merci beaucoup pour votre témoignage, Isabelle Schwartz.
00:41:01 Vraiment, merci, parce qu'il était très touchant.
00:41:03 On comprend les difficultés, la souffrance aussi que vous avez vécue, vous et votre mère.
00:41:08 On espère évidemment que les choses vont bouger,
00:41:10 de par la publication du livre de Victor Castanet, qui a fait bouger les choses,
00:41:14 et puis par les plaintes que vous avez déposées,
00:41:17 la suite, elle va être bien évidemment judiciaire.
00:41:20 On revient à un tout autre sujet.
00:41:22 Nous sommes en ligne avec Vincent Pommier.
00:41:24 On parlait tout à l'heure de la sécurité des Jeux Olympiques de Paris.
00:41:27 C'est 2024, ça approche grandement.
00:41:30 On parlait tout à l'heure de Gérald Dormanin, qui était hier au Sénat,
00:41:33 auditionné à ce sujet-là, qui a dit que pour l'instant, le recours à l'armée,
00:41:37 on allait le mettre de côté.
00:41:39 Peut-être que l'armée viendra en renfort, mais pour l'instant, ce n'est pas le cas.
00:41:43 Il y a 22 000 agents de sécurité à recruter.
00:41:46 À peu près la moitié a été identifiée.
00:41:49 Il y a encore du pain sur la planche.
00:41:51 Et on va être aidé, et c'est pourquoi on a besoin de votre témoignage,
00:41:54 Vincent Pommier, on va être aidé par la technologie,
00:41:57 parce que le Sénat a également adopté hier, très largement d'ailleurs,
00:42:00 un article assez phare, qui fait un peu débat,
00:42:03 mais qui va autoriser l'expérimentation de caméras dotées d'algorithmes.
00:42:07 Ce sont des caméras augmentées.
00:42:09 Vous pouvez nous expliquer juste, ce n'est pas de la reconnaissance faciale,
00:42:12 c'est une caméra augmentée, mais quelle est la différence ? Comment ça marche ?
00:42:15 Il y a plusieurs possibilités d'intelligence artificielle ou d'analyse vidéo.
00:42:20 L'analyse vidéo, aujourd'hui, est largement pratiquée sur des infrastructures critiques,
00:42:25 par exemple des centrales EDF, des centrales nucléaires, des infrastructures de transport.
00:42:30 Quand on parle d'intelligence artificielle, on va souvent un petit peu au-delà,
00:42:35 et on va vers ce qu'on appelle le machine learning ou le deep learning,
00:42:39 qui sont des technologies qui se basent, si vous voulez,
00:42:42 sur des technologies ou des enregistrements passés,
00:42:46 par exemple des vidéos qui ont permis à un ordinateur, à une caméra, d'apprendre.
00:42:51 Ces solutions peuvent être soit embarquées dans des caméras,
00:42:55 et dans ce cas-là, on va parler de caméras augmentées,
00:42:58 mais les flux vidéo sont parfois également envoyés vers des serveurs d'analyse
00:43:04 dotés d'intelligence artificielle, qui eux vont permettre de faire encore bien plus
00:43:08 que des caméras elles-mêmes.
00:43:10 Donc ces deux solutions.
00:43:12 Vous avez un exemple concret pour qu'on se rende bien compte ?
00:43:14 Par exemple, je dirais que l'intelligence artificielle va permettre d'analyser
00:43:20 une scène complète, qui est visualisée par une caméra ou par plusieurs caméras,
00:43:25 et détecter différentes choses.
00:43:28 On peut parler, par exemple dans le cadre des Jeux Olympiques, de mouvements de foule.
00:43:32 Imaginons par exemple des gens qui tout à coup se mettent à fuir
00:43:37 pour une raison ou pour une autre.
00:43:39 C'est ça la caméra, où le serveur va permettre de le détecter.
00:43:42 On va parler par exemple de personnes qui tombent, des personnes à terre,
00:43:46 on va pouvoir le détecter.
00:43:48 Des gens qui vont à contre-sens, par exemple dans un escalator.
00:43:51 Donc là on va parler de flux de personnes.
00:43:53 Ce n'est pas forcément à des fins, je dirais, de détection d'anormalités graves
00:43:59 telles que des actes terroristes, ça peut être autre chose.
00:44:02 Il faut penser à des choses parfois très simples,
00:44:04 qui vont permettre d'optimiser tout simplement la gestion des sites.
00:44:08 On va parler par exemple de protection périmétrique,
00:44:11 de détection d'individus aussi, qui rentreraient par erreur
00:44:15 ou volontairement pour aller commettre un acte terroriste ou autre sur un site.
00:44:20 D'accord, alors évidemment cela suscite beaucoup d'inquiétude aussi
00:44:23 face aux libertés individuelles.
00:44:25 Je vois votre sourire, Yvan Rioufol, j'imagine que votre remarque est là-dessus.
00:44:29 Oui, bien sûr, parce qu'à vous entendre vient à l'esprit
00:44:33 naturellement ce monde de la surveillance collective,
00:44:36 ce monde de la surveillance à la chinoise et ses atteintes très graves
00:44:39 qui pourraient être portées aux libertés individuelles,
00:44:41 bien entendu, et aux libertés d'aller et venir.
00:44:43 Est-ce que ce modèle que vous nous proposez ne pourrait-il pas se révéler
00:44:49 comme étant une sorte de machine infernale qui viendrait en support d'ailleurs
00:44:54 d'un état de plus en plus intrusif et au détriment de toutes nos libertés ?
00:44:58 Est-ce que vous avez pris en compte cette perspective d'un monde orwellien
00:45:03 qui saurait exactement quelles sont nos pensées, nos arrières-pensées,
00:45:06 nos gestes et nos sous-gestes, si je puis dire ?
00:45:08 Vincent Pommier ?
00:45:09 Tout d'abord, je ne suis pas décisionnaire sur les Jeux olympiques,
00:45:12 moi j'interviens ici dans l'émission qu'en consultant, on va dire.
00:45:15 Alors, pour répondre à votre question, en fait, en Chine, les personnes sont fichées.
00:45:20 À partir de 16 ans, en fait, il y a des photos numériques qui sont prises
00:45:24 de chaque individu et donc on va pouvoir exercer en Chine,
00:45:27 je le précise, une reconnaissance des personnes à partir de flux vidéo,
00:45:32 à partir de vidéosurveillance, ce qui n'est pas du tout le cas en France
00:45:35 parce que nous, on n'est pas fichés, à titre personnel, je ne le suis pas non plus,
00:45:38 donc on ne vient pas me reconnaître si je me promène devant une caméra,
00:45:42 même si celle-ci était équipée, ce qui n'est pas encore autorisé aujourd'hui,
00:45:45 bien évidemment, de reconnaissance faciale.
00:45:47 Alors, la reconnaissance faciale, ça fonctionne comment ?
00:45:49 On vient prendre des mesures sur le visage, un peu comme on les prend sur les doigts de la main
00:45:55 pour avoir les empreintes digitales et on vient associer ces mesures à une base de données.
00:46:01 En France, on n'a pas la base de données de l'ensemble des individus et des mesures
00:46:05 à la différence de la Chine.
00:46:07 Donc si on venait en France à faire de la reconnaissance faciale, pourquoi pas,
00:46:11 on viendrait essayer de trouver les individus recherchés,
00:46:15 ceux qui sont dans une base de données qui est détenue par un certain nombre de services
00:46:19 du ministère de l'Intérieur, par exemple, pour détecter l'individu recherché.
00:46:24 Aujourd'hui, même si un jour, peut-être, on ne sait pas, il y a de la reconnaissance faciale en France,
00:46:30 on ne recherchera ou on ne rechercherait que les individus recherchés,
00:46:36 ce qui permettrait pourquoi pas d'automatiser le travail de la police.
00:46:40 La police, si elle recherche un terroriste, si le terroriste est juste à côté,
00:46:44 quelque part, elle n'est pas censée le reconnaître,
00:46:47 à moins d'avoir en mémoire l'ensemble des visages des personnes recherchées,
00:46:52 ce qui est impossible, même un physionomiste ne pourrait pas le faire.
00:46:55 Merci de nous avoir rassurés, en tout cas.
00:46:57 Merci Vincent Pommier, merci d'avoir été en direct avec nous.
00:47:00 On se retrouve dans quelques instants après le journal de 15h.
00:47:02 On parlera du sexisme dans le monde du vin.
00:47:04 C'est News, la parole française, les 15h.
00:47:10 On commence par le journal, Mickaël Dorian.
00:47:13 Rebonjour Clélie, bonjour à tous.
00:47:14 Une jeune étudiante grièvement blessée dans le campus universitaire de Saint-Germain-des-Prés à Paris.
00:47:20 La victime a été agressée à l'arme blanche alors qu'elle sortait d'un ascenseur.
00:47:23 Elle est actuellement entre la vie et la mort.
00:47:25 Le suspect qui a d'abord pris la fuite a été interpellé quelques minutes plus tard.
00:47:30 Direction la gare de l'Est à présent, où le trafic s'est nettement amélioré
00:47:34 après l'incendie qui a endommagé des câbles électriques dans la nuit de lundi à mardi.
00:47:38 Actuellement, 3 TGV sur 4 sont en circulation au départ et à l'arrivée de la gare de l'Est.
00:47:44 Pour ce qui est des TER et des transiliens, le trafic est normal.
00:47:48 Dans l'actualité également, la production de betteraves menacées.
00:47:52 La France a interdit la semaine dernière tous les néonicotinoïdes.
00:47:56 Ces insecticides jugés toxiques et néfastes pour les abeilles.
00:47:59 Une annonce qui a fait l'effet d'une bombe chez les agriculteurs
00:48:02 qui n'ont pas encore trouvé d'alternative pour protéger leurs betteraves sucrières.
00:48:06 Reportage à Nanji en Seine-et-Marne de Kinson, Marion Bercher et Somaïa Lalou.
00:48:12 La semence de betteraves commence dans un mois.
00:48:15 Et depuis l'annonce, les agriculteurs sont désemparés.
00:48:18 On est prêt à pouvoir semer les graines de betteraves.
00:48:21 Sauf que les graines, moi je les ai commandées en néonicotinoïdes et je sais que je ne vais pas pouvoir les semer.
00:48:26 Et là aujourd'hui, chez nos agriculteurs, c'est vraiment devenu de la colère.
00:48:30 En 2020, Jean-Philippe Garneau, agriculteur, a testé une semence sans néonicotinoïdes.
00:48:35 Résultat, la plupart des betteraves étaient atteintes de la jaunisse.
00:48:39 J'ai perdu 70% de mon chiffre d'affaires en 2020.
00:48:42 Donc aujourd'hui, je ne veux pas recommencer.
00:48:44 C'est toute une filière qui est en danger, comme l'explique Jean-Christophe Pierre, directeur betteravier.
00:48:50 J'ai des fournisseurs, des transporteurs, qui ont annulé des commandes de camions tout de suite,
00:48:55 puisqu'ils ne savent pas la quantité qu'ils vont transporter.
00:48:57 J'ai des entrepreneurs qui arrachent les betteraves, qui mettent à disposition des machines pour arracher les betteraves,
00:49:02 donc en prestation de service, qui ont aujourd'hui annulé des commandes de machines.
00:49:06 Aujourd'hui, nous sommes collectivement inquiets pour la compétitivité de la filière.
00:49:09 L'Union européenne pointe un produit toxique, notamment pour la biodiversité.
00:49:13 L'argument est salué par les agriculteurs, mais ne convainc pas.
00:49:17 On veut du sucre qui vient du Brésil, avec de la canne traitée avec le glyphosate.
00:49:23 Ou on veut quelque chose qui est sain chez nous.
00:49:25 En attendant une alternative plus pérenne, le gouvernement promet des aides en cas de perte de rendement.
00:49:31 L'Allemagne donne son fauvert pour la livraison de charlour à l'armée ukrainienne.
00:49:36 Une décision que Moscou juge extrêmement dangereuse.
00:49:40 De son côté, Olaf Scholz assure vouloir empêcher une escalade dans le conflit
00:49:44 qui déboucherait sur une guerre entre la Russie et l'OTAN.
00:49:46 Écoutez la réaction des Ukrainiens après l'annonce du chancelier allemand.
00:49:50 Des gens meurent tous les jours.
00:49:55 Vous comprenez que nous ne pouvons pas le faire nous-mêmes, sans l'aide de nos partenaires.
00:49:58 Nous voulons obtenir ces chars le plus vite possible.
00:50:07 L'équipement lourd aidera quand il y aura confrontation.
00:50:10 L'équipement lourd donné par nos alliés aidera beaucoup.
00:50:12 Je n'en doute même pas.
00:50:14 Je pense que ce sera plus facile pour nos gars maintenant.
00:50:20 Ils seront protégés et ne prendront pas autant de risques.
00:50:23 Et puis au lendemain de violents affrontements,
00:50:27 le Pérou s'apprête à vivre une nouvelle journée nationale de protestation contre la présidente Dina Bouluarte.
00:50:33 La dirigeante avait appelé hier à une trêve nationale.
00:50:36 46 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations en décembre.
00:50:39 Écoutez ce manifestant interrogé dans les rues de Lima.
00:50:43 Nous ne sommes pas des terroristes, nous ne sommes pas des criminels.
00:50:49 Nous sommes des paysans qui recherchons la justice et la paix dans notre pays.
00:50:52 Et voilà pour l'actualité, c'est la fin de ce journal.
00:50:58 Bon après-midi sur CNews en compagnie de Cléli Mathias.
00:51:01 La parole au français pour la suite.
00:51:03 Merci beaucoup Michael, je suis toujours en compagnie de Mathieu Langlois et d'Yvan Rioufol.
00:51:08 Ce 25 janvier c'est la journée contre le sexisme.
00:51:11 On va parler du sexisme dans un domaine bien particulier, dans le monde professionnel du vin.
00:51:17 Isabelle Pérou, bonjour.
00:51:19 Merci d'être en direct avec nous dans la parole au français.
00:51:24 Vous êtes vigneronne dans le Beaujolais, présidente également de l'association Payton Pinard,
00:51:29 qui dénonce le harcèlement et le sexisme dans le monde du vin.
00:51:32 C'est un milieu particulièrement sexiste ?
00:51:36 Le monde du vin, oui, c'est un milieu particulièrement sexiste parce que déjà c'est un monde d'hommes,
00:51:42 où les femmes n'ont pas encore trouvé vraiment leur place.
00:51:46 Donc oui, c'est un monde plutôt sexiste.
00:51:49 Sexiste avec des mots, des gestes dérangeants.
00:51:52 Quels exemples vous pourriez nous donner ?
00:51:54 Qu'est-ce que vous entendez ? Qu'est-ce que vous voyez ? Qu'est-ce qu'on a pu vous dire ?
00:51:58 En fait, c'est du sexisme ordinaire.
00:52:01 Ça commence par du sexisme ordinaire, des réflexions sur les tenues,
00:52:06 des réflexions au sein de notre milieu professionnel,
00:52:11 qui n'ont rien à voir avec ce qu'on est en train de faire ou ce qu'on est en train de dire.
00:52:17 C'est-à-dire qu'on va ramener ça à notre physique, à notre habillement,
00:52:21 et puis faire des blagues un petit peu salaces, même des fois très salaces.
00:52:27 Et puis après, c'est aussi des gestes déplacés, des mains aux fesses.
00:52:33 En fait, ça peut partir d'un sexisme ordinaire, de violences sexistes,
00:52:39 pour arriver tranquillement vers des violences sexuelles, des agressions sexuelles et des viols.
00:52:47 En tout cas, c'est ce qu'on dénonce sur le compte Instagram Payton Pinard.
00:52:53 C'est ce qu'on voit aussi, malheureusement, dans d'autres milieux.
00:52:58 En quoi est-ce que le vin, est-ce qu'il y a un lien avec le vocabulaire, quand on parle de vin ?
00:53:04 Est-ce qu'il y a quelque chose en plus spécifique au milieu du vin ?
00:53:08 Le milieu du vin, déjà...
00:53:11 On vous entend ?
00:53:17 Ah pardon, parce que j'entends d'autres bruits dans mes oreilles.
00:53:20 Dans le milieu du vin, le problème du milieu du vin,
00:53:23 qui peut y avoir dans d'autres milieux, mais le problème du milieu du vin, c'est l'alcool.
00:53:27 L'alcool désinhibe les comportements, et souvent, on va excuser ces comportements
00:53:32 parce qu'il y avait trop d'alcool et que la personne qui a agressé ou qui a eu des violences sexistes et sexuelles,
00:53:42 on va l'excuser à cause de la consommation d'alcool.
00:53:46 Et c'est ce qui rend le problème un petit peu compliqué et récurrent dans le monde du vin.
00:53:54 Est-ce qu'il y a beaucoup de femmes qui accèdent au statut de vigneron ?
00:53:58 Oui, il n'y en a pas énormément, mais il y en a de plus en plus.
00:54:03 En fait, les femmes, elles ont toujours été présentes dans le monde du vin,
00:54:07 sauf qu'elles étaient invisibilisées.
00:54:09 Elles étaient la femme du vigneron, mais elles n'étaient pas vignerones à part entière.
00:54:14 Il y a un statut qui a été créé pour elles en 1999, qui était le statut de conjointe collaboratrice.
00:54:21 C'est un statut qui leur donnait un minimum de protection sociale déjà,
00:54:28 parce qu'elles n'en avaient pas jusque-là, étant juste la femme du vigneron.
00:54:31 En fait, elles travaillaient, la plupart, elles ont travaillé, moi je l'ai fait.
00:54:34 Moi, j'ai travaillé pendant 20 ans sans avoir aucun statut, juste pour aider
00:54:40 et pour ne pas être une charge pour l'exploitation,
00:54:43 parce que souvent, quand on débute, on a des exploitations un petit peu en difficulté
00:54:47 et on ne veut pas être une charge pour l'exploitation.
00:54:49 On se dit que ça attendra un an, deux ans, trois ans,
00:54:53 et puis des fois, ça peut arriver à 10 ans ou 20 ans.
00:54:55 Le statut de conjointe collaboratrice palliait un peu à ce problème,
00:54:59 c'est-à-dire que les femmes avaient enfin un semblant de statut,
00:55:05 sauf qu'elles étaient quand même rattachées à leur mari et qu'elles n'ont pas de rémunération.
00:55:11 Le vrai statut qu'on devrait mettre en place pour les femmes de vigneron,
00:55:15 c'est le statut de co-exploitante, qui fait qu'on est à égalité avec son mari,
00:55:20 c'est-à-dire qu'on est vraiment exploitant chacun à part égale.
00:55:26 Ça, c'est une première chose, mais il faut savoir que les femmes ont toujours été là
00:55:31 et que sans les femmes, bon nombre d'exploitations n'aurait pas tourné
00:55:35 et ne pourraient pas tourner encore aujourd'hui.
00:55:37 Moi, j'ai discuté avec une jeune femme il n'y a pas très longtemps
00:55:41 qui m'expliquait exactement sa situation,
00:55:43 et c'était exactement la situation que j'avais vécue il y a 30 ans,
00:55:46 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on voit encore des femmes qui se sacrifient pour l'exploitation,
00:55:50 pour ne pas être une charge pour l'exploitation,
00:55:52 parce que c'est quelque chose qui est ancré dans nos comportements
00:55:56 et dans nos esprits en tant que femmes.
00:56:00 Et j'allais dire, peu importe la taille de l'exploitation,
00:56:02 si c'est un domaine qui est très connu ou pas.
00:56:04 Oui, oui, oui, peu importe la taille de l'exploitation.
00:56:07 Alors évidemment, c'est peut-être plus fréquent sur des petites exploitations
00:56:10 ou des exploitations plutôt, voilà, qui sont plutôt fragiles,
00:56:14 mais il n'y a pas de raison en fait pourquoi une femme,
00:56:18 elle accepterait de travailler pratiquement toute sa vie sans aucun statut,
00:56:24 et du coup, arriver aujourd'hui, on a énormément de femmes qui sont à la retraite
00:56:28 et qui n'ont jamais cotisé de leur vie et qui se retrouvent dans des situations très compliquées.
00:56:33 La parole au plateau, Mathieu Langlois.
00:56:35 Ça me rappelle un autre domaine où on avait exactement la même chose,
00:56:41 la femme du médecin.
00:56:42 Et maintenant, je vais être optimiste,
00:56:46 c'est-à-dire que maintenant, le système de santé ne fonctionnerait plus,
00:56:49 ne fonctionnerait pas sans toutes les femmes médecins, infirmières, soignants.
00:56:54 Moi, ma question, elle est assez simple,
00:56:57 c'est est-ce qu'au-delà des problèmes d'image qui sont absolument inacceptables,
00:57:02 et on sait que notre société, ça prendra du temps de faire changer tout ça,
00:57:08 mais est-ce qu'en termes de compétences professionnelles,
00:57:11 vous êtes reconnue au même niveau que les hommes, en oenologie par exemple,
00:57:18 est-ce qu'on accorde autant de crédit à une femme oenologue qu'à un homme ?
00:57:22 Moi, j'ai l'impression que ça reste encore un milieu qui est malheureusement un peu fermé.
00:57:27 Oui, oui, tout à fait.
00:57:28 Non, non, c'est un milieu fermé.
00:57:30 Une femme, elle doit prouver deux fois plus qu'elle est capable, compétente et légitime.
00:57:35 Ça, c'est la réalité.
00:57:38 Après, on le voit de toute façon aujourd'hui dans nos instances dirigeantes simplement,
00:57:43 dans nos interprofessions, c'est essentiellement des hommes,
00:57:46 et tant que les femmes n'auront pas leur place déjà dans ces instances-là,
00:57:53 ça voudra dire que la femme, elle n'est pas considérée à l'égal de l'homme.
00:57:57 Il y a des femmes très compétentes aujourd'hui, aussi bien vignerones que oenologues, sommelières,
00:58:03 cavistes, dans toutes les professions du vin,
00:58:07 et il n'y a pas de raison que les femmes n'accèdent pas au poste à responsabilité.
00:58:13 Aujourd'hui, il n'y a qu'à le regarder, c'est plus compliqué.
00:58:19 Alors évidemment, à chaque fois qu'on en parle,
00:58:21 on va nous donner des noms de femmes qui ont réussi et qui sont brillantes,
00:58:25 évidemment qu'il y en a, mais ce n'est pas la majorité.
00:58:28 Et à chaque fois qu'on va vouloir militer pour la visibilité de toutes les femmes,
00:58:35 on nous dit "mais si, les femmes, il y en a, il y a un tel, il y a un tel, oui,
00:58:39 mais en fait, c'est toujours les mêmes que tu vas me citer,
00:58:42 et le problème serait qu'on n'est pas encore arrivés à l'égalité,
00:58:47 et loin de là avec les hommes, ça c'est sûr.
00:58:51 Une réflexion d'Yvan Rioufol.
00:58:53 Oui, il me semble que les femmes ont gagné depuis très longtemps
00:58:55 leur bataille du sexe vis-à-vis des hommes, mais enfin bon, je trouve que vous avez gagné.
00:59:02 Vraiment, le pouvoir des femmes s'est imposé très largement,
00:59:05 même s'il restait sans doute, naturellement, peut-être quelques professions,
00:59:08 et vous en faites partie, je ne mets pas du tout en doute, naturellement, ce que vous dites,
00:59:13 bien que je connaisse effectivement des vigneronnes qui sont très expérimentées,
00:59:16 qui font de très bons vins, mais simplement, je suis même un petit peu lassé par cette guerre-là.
00:59:21 J'aimerais que l'on réclame une armistice, s'il était possible de parler ainsi,
00:59:25 parce que je trouve que d'abord, encore une fois, ces femmes-là ont gagné,
00:59:30 et puis surtout, cette manière d'essentialiser l'homme,
00:59:33 en le présentant comme étant, quoi qu'il arrive, un prédateur, un salaud, etc.,
00:59:37 moi je n'arrive pas à me reconnaître dans ce portrait-là.
00:59:39 Ce n'est pas forcément ce qui a été fait là par Yannick Lomond.
00:59:42 Malgré tout, c'est un petit peu cette même théorie que l'on déroule depuis maintenant 10 ans, 20 ans,
00:59:49 avec le #MeToo et ses prolongements qui vont même jusqu'à l'écriture inclusive.
00:59:55 C'est de dire qu'aujourd'hui, l'homme est devenu un prédateur tel qu'il devrait s'effacer devant la femme.
00:59:59 Moi, je trouve que ce sujet tel qu'il est posé actuellement est un sujet qui est mal posé,
01:00:05 qui est d'abord injuste, parce que les hommes ne se reconnaissent pas dans cette essentialisation.
01:00:09 Je veux bien entendre, naturellement, qu'il y a des hommes grossiers,
01:00:13 qu'il y a des ivrognes qui se tiennent mal avec les femmes et tout ceci, je l'entends parfaitement,
01:00:17 mais je trouve qu'il faut... cette plainte perpétuelle...
01:00:21 D'abord, je trouve que cette plainte perpétuelle portée...
01:00:23 On va laisser répondre Isabelle Perrault alors.
01:00:24 Je termine juste mon raisonnement. Cette plainte perpétuelle...
01:00:26 Oui, on ne va pas être d'accord.
01:00:27 Cette plainte perpétuelle portée...
01:00:28 Non, et j'aimerais garder quelques secondes.
01:00:30 Cette plainte perpétuelle portée par les femmes fait en sorte que la femme se présente encore à nouveau comme victime
01:00:37 et ne rentre pas, vient démontrer, a contrario, effectivement, qu'une femme n'arrive pas à se protéger par elle-même.
01:00:44 Isabelle Perrault, je vous laisse le mot de la fin.
01:00:46 Oui, évidemment, je ne suis pas d'accord, parce que de toute façon, un homme, il a sa place d'homme, sa parole d'homme,
01:00:55 et il ne peut pas se mettre à la place d'une femme.
01:00:57 Donc, c'est très facile de dire, oui, les femmes... Déjà, on ne se place pas en tant que victime.
01:01:00 Moi, je ne me place pas du tout en tant que victime.
01:01:02 Je veux juste que mon statut de femme ne soit pas un handicap, en fait.
01:01:10 Après, vous ne pouvez pas, dans la vie courante, simplement, je veux dire, une femme, elle doit faire attention.
01:01:15 Une femme, elle est toujours en hypervigilance, alors dans le milieu du vin aussi.
01:01:18 Elle doit être en hypervigilance, c'est-à-dire qu'elle doit faire attention à sa consommation d'alcool pour ne pas se mettre en danger.
01:01:23 Quand on sort le soir, nous, on réfléchit au chemin qu'on va prendre, à l'heure à laquelle on va rentrer.
01:01:29 On réfléchit à la façon dont on va s'habiller.
01:01:33 Ça, un homme, ça lui passe complètement au-dessus, parce qu'un homme, il ne s'en occupe pas du tout.
01:01:37 Un homme, il est toujours en sécurité.
01:01:39 Il est en sécurité dans le métro.
01:01:40 Il est en sécurité dans la rue.
01:01:42 Il est en sécurité quand il est volu dans un salon des vins.
01:01:47 Un homme, il peut rentrer tard le soir.
01:01:49 Il peut s'enivrer sans aucun problème pour sa sécurité.
01:01:54 Une femme, ce n'est pas du tout le cas.
01:01:56 Donc, oui, vous avez, oui, les hommes, les hommes ne sont pas tous comme ça, peut-être.
01:02:01 En tout cas, ce n'est pas marqué sur la tête d'un homme.
01:02:06 Je suis un agresseur et celui-là, il faudra s'en méfier.
01:02:09 Il y a des inégalités qui persistent.
01:02:12 Merci beaucoup.
01:02:14 Je ne pense pas qu'il y en ait eu.
01:02:15 En tout cas, il y a des inégalités qui persistent.
01:02:16 Isabelle Perrault nous l'a dit également.
01:02:18 Merci à tous les deux en plateau.
01:02:19 Un grand merci à vous, Isabelle Perrault, d'avoir témoigné.
01:02:21 Dans un instant, Nelly Denac et ses invités.
01:02:24 90 minutes info qui reviendra sur le défi sécuritaire des Jeux Olympiques de Paris 2024.
01:02:28 Nous nous retrouvons demain dès 14h.
01:02:30 N'oubliez pas cnews.fr pour le replay ou pour avoir d'autres informations.
01:02:34 [Musique]

Recommandations