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Transcription
00:00 Il n'y a pas eu d'ouverture d'enquête pour tous les dossiers.
00:02 Néanmoins, je précise que Corian a quand même bien rectifié le tir
00:06 puisque je n'ai plus de nouvelles demandes en cours pour des faits actuels.
00:10 Ce qui n'est pas le cas d'Orpea.
00:11 - Ok. Alors, il y a un an, on découvrait à quel point les personnes âgées pouvaient être maltraitées.
00:15 Alors, je reprends vos termes, desnutrition, déshydratation, manque d'hygiène.
00:19 Est-ce que les choses ont changé ?
00:21 - Alors, pour Orpea, non.
00:23 D'ailleurs, pour Domus Vita, il n'y a pas que Orpea.
00:26 Parce que j'ai beaucoup de personnes qui m'écrivent, qui me disent
00:27 "Vous ne parlez que d'Orpea, mais il n'y a pas que Orpea."
00:30 Ce qui est vrai, mais c'est Orpea...
00:31 - La lumière a été mise sur Orpea.
00:33 - Oui, et puis Orpea, j'ai eu la naïveté de penser qu'ils allaient tout changer.
00:37 Ils ont d'ailleurs fait beaucoup de communications à ce sujet.
00:39 Ils ont fait des journées portes ouvertes sans communiquer les dates.
00:42 Mais bon, ils ont quand même fait des journées portes ouvertes.
00:45 Et je me suis rendue à l'une d'elles.
00:47 Je n'ai pas appris grand-chose, mais j'ai vu qu'il y avait un budget communication
00:50 qui a été mis en place.
00:51 Et pour moi, rien n'a changé.
00:52 En tous les cas, j'ai des demandes actuelles pour des personnes qui résident actuellement chez Orpea.
00:57 - Parce qu'Orpea dit qu'il y a eu 1 400 contrôles au total,
01:01 qu'il y a une enquête, qu'il ne resterait que des cas isolés.
01:03 Manifestement, les retours que vous avez...
01:05 - Alors, on va être quand même honnête.
01:07 Une personne qui est contente d'Orpea ne m'écriera pas.
01:09 Non, voilà.
01:10 On peut aussi dire les choses.
01:11 Quelqu'un qui est satisfait ne va pas m'écrire un mail pour me dire à quel point c'est formidable.
01:15 Mais j'en ai quand même beaucoup.
01:17 Corian, je suis obligée de le dire, je ne reçois pas de nouvelles demandes
01:21 ou alors je peux en recevoir une par mois pour des faits anciens.
01:24 Orpea, c'est pour des faits actuels.
01:27 Et j'ai des salariés qui me confirment la même chose en me demandant de préserver leur anonymat.
01:31 Mais c'est de toute façon ce que je fais.
01:33 Donc non, je ne vois pas de changement.
01:35 Et des personnes ont témoigné.
01:37 Là, par exemple, une personne que je représente a témoigné pour ses deux parents qui sont chez Orpea.
01:41 Et aucun changement.
01:42 - Alors, qu'est-ce que ça dit de nous également ?
01:44 Alors, on va voir nos parents, on va voir nos grands-parents dans les Ehpad,
01:48 une fois la porte refermée.
01:50 On doit s'interroger sur nous-mêmes aussi, on ne veut pas voir ?
01:53 - Peut-être qu'on ne veut pas voir qu'on va vieillir aussi.
01:55 C'est une vraie question.
01:56 Et j'aimerais ajouter qu'on parle de toutes les personnes qui sont maltraitées.
02:00 Mais on oublie les personnes qui, par exemple, financent Orpea avec leur propre retraite,
02:04 n'ont pas de famille et on ne saura jamais ce qui leur arrive.
02:06 Et c'est peut-être les personnes les plus malmenées,
02:08 parce qu'elles n'ont pas d'interlocuteur,
02:10 victimes de la maladie d'Alzheimer, donc très vulnérables, et on n'en parle pas.
02:14 - Et alors la clé, c'est quoi ?
02:16 Évidemment, aller rendre visite très régulièrement.
02:18 - Il faut aussi l'avoir de la famille, bien s'entendre avec sa famille.
02:21 Parce que moi, je le vois dans les dossiers, parfois,
02:23 c'est très compliqué entre les frères et sœurs, qui va le plus, qui va le moins.
02:27 C'est vrai que j'ai dit à certaines personnes
02:29 d'installer des caméras discrètes en dernier recours
02:32 et que la jurisprudence a déjà débouté les actions pour atteindre...
02:35 - C'est légal, ça ? On peut faire ça ?
02:36 - Alors, en droit pénal, toutes les preuves sont recevables.
02:38 Néanmoins, admettons Orpea fait une procédure pour atteinte à la vie privée.
02:42 La jurisprudence a déjà débouté ce type de demande
02:45 puisqu'il y avait quand même un risque sérieux.
02:47 Et les personnes qui font ça, c'est le dernier recours.
02:49 Après, personnellement, quand je vois les images, oui, c'est...
02:53 - C'est délicieux.
02:54 - En fait, les gens ne se font pas taper dessus.
02:56 C'est faux de dire ça.
02:57 Enfin, moi, je n'ai pas vu ça, même si on a pu le voir dans...
02:59 En tout cas, ce n'était pas mes dossiers,
03:00 mais il me semble que c'était dans cet avou qu'on avait pu voir quelque chose comme ça.
03:03 Il me semble, je dis bien, c'est plus de la négligence.
03:06 On va très, très vite.
03:07 La personne arrive au téléphone en train de faire autre chose
03:10 et tout va très vite et la personne est complètement délaissée
03:13 et on la nourrit très, très vite.
03:14 Donc, forcément, elle se met à tousser.
03:16 Et ce n'est pas comme ça qu'on peut traiter les gens.
03:18 Il n'y a pas d'humanité.
03:19 - Il n'y a pas d'humanité.
03:19 C'est ce qui manque et c'est ce que disent souvent les enfants de résident.
03:23 - C'est l'absence d'humanité.
03:25 Alors, j'entends que ce soit un métier difficile.
03:27 - Pas que de personnel non plus.
03:28 Il y a les deux, en fait.
03:29 - Les deux. Et puis, j'entends que ce soit un métier vraiment difficile.
03:31 Je ne sais pas personnellement si j'aurais pu faire ce métier.
03:34 Mais quand on le fait, on ne peut pas se comporter ainsi avec des personnes vulnérables.
03:38 C'est la vulnérabilité, moi, qui me pose une difficulté,
03:40 parce que ce sont des personnes qui n'ont pas les ressources pour se défendre
03:44 et qui, parfois, minimisent ce qui leur arrive quand elles ont toute leur tête
03:47 par peur des représailles.
03:48 Les personnes, par exemple, qui sont actuellement chez Orpéa me disent
03:51 "On déposera plainte, mais d'abord, il me faut une autre solution."
03:55 - Oui.
03:55 - Ça, c'est vraiment ce qu'on me dit toujours.
03:57 On le fera. Le délai de prescription en droit pénal pour les délits est de 6 ans.
04:00 Mais plus tard. D'abord, la solution.
04:02 Mais la question, c'est où ?
04:04 Et là, je n'ai pas de réponse à porter.
04:06 Personnellement, ce que je conseille, mais ça n'engage que moi,
04:09 c'est de garder ses parents chez soi.
04:10 Je sais que c'est dur, mais finalement, par exemple, un EHPAD Domus V,
04:14 on a entendu, c'est 3 500 euros en moyenne.
04:16 Si on prend trois auxiliaires de vie à domicile, alors il faut les trouver,
04:20 ce n'est pas évident, ça revient sensiblement au même prix.
04:23 Voilà ce que je conseille.
04:24 - Vous conseillez aux gens de rester...
04:26 - Oui, mais il faut pouvoir le faire.
04:27 - Encore que tu peux le faire, avoir de la place.
04:28 - Si on travaille, avoir la place et les moyens nécessaires pour le faire.
04:31 Ce n'est pas évident non plus.
04:32 - Alors, il y a des grands états généraux de la maltraitance, justement,
04:35 qui vont être relancés par le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combes.
04:40 Est-ce que ça peut faire avancer les choses ou là encore, on est dans la communication
04:44 gouvernementale ? Qu'est-ce que c'est, les états généraux de la maltraitance ?
04:47 - C'est comme les états généraux de la justice, c'est-à-dire que tout le monde peut discuter.
04:51 Moi, j'étais très sceptique.
04:52 Je n'avais pas rencontré madame Bourguignon, qui était la ministre précédente.
04:56 Je n'ai pas trouvé qu'elle a fait grand-chose.
04:57 J'ai trouvé qu'elle n'a rien fait.
04:58 Je n'ai pas de gêne à le dire.
05:00 Monsieur Combes, je l'ai rencontré.
05:02 Je pensais dire la même chose et j'ai été agréablement surprise.
05:06 Il a vraiment pris conscience des choses.
05:08 Il ne nie pas les réalités.
05:09 Il y a une volonté proactive de faire avancer les choses.
05:12 Donc là, je remercie plutôt ce ministre pour ce qu'il fait.
05:17 - Pour ce qu'il fait et qui va peut-être éventuellement faire avancer la cause.
05:21 - Oui, c'est lui, la maltraitance.
05:22 En fait, il a mis beaucoup de choses en place, mais il n'a peut-être pas assez communiqué.
05:26 Voilà ce que je pourrais dire.
05:27 - Ce qui va peut-être venir.
05:28 - Oui, il a quand même communiqué cette semaine, mais il y a des personnes qui font
05:32 peut-être moins et qui communiquent plus.
05:33 C'est ce que je veux dire.
05:35 - Oui, et le temps file.
05:37 Ça fait déjà un an que cette affaire en fait a été créée.
05:39 - Puis j'ai regardé.
05:40 - Il n'était pas là, c'était Madame Bourguignon, effectivement.
05:43 - Voilà, c'est pour ça que je précise quand même.
05:44 Et Madame Bourguignon, je n'ai pas vu une avancée concrète.
05:47 - Pas d'avancée concrète.
05:48 Et c'est même ce que dit Victor Castaner, qui a écrit ce livre "Les Faussoyeurs",
05:54 qui nous a fait découvrir effectivement cette maltraitance dans les Ehpad.
05:59 Et lui-même, qui vient de sortir une réédition de son livre, ajoute effectivement plusieurs
06:04 chapitres qu'on a pu consulter.
06:06 Donc effectivement, pareil, c'est le constat elle-même.
06:08 Il n'y a pas d'avancée.
06:09 - Je ne sais pas jusqu'où il faut aller parce qu'il y avait un reportage qui avait été
06:12 fait il me semble en 2018 ou 2019 et on dénonçait déjà les mêmes choses.
06:16 - Parce qu'on était faré quand on voit les images.
06:18 On se dit "c'est pas possible en fait".
06:19 - Oui, mais jusqu'où il faut aller ? Parce que moi je me dis, Orpea par exemple ne me
06:22 donne pas d'interlocuteur, pas de confrères adverses, ne me répond pas, ne répond pas
06:26 aux familles.
06:27 Jusqu'où faut-il aller pour qu'il y ait une prise de conscience ? Alors après, ils
06:30 nous répondent "on manque de moyens".
06:31 C'est inaudible de dire aux familles "on manque de moyens, vous payez 5000 euros par mois,
06:36 on a des subventions de l'État mais on manque de moyens".
06:38 Comment vous voulez que les familles comprennent ? Et moi-même je ne comprends pas en fait.
06:42 - En tout cas, merci beaucoup d'être venue nous en parler.
06:44 On est ravis de vous avoir reçu pour parler de ce sujet qui, je le disais en préambule,
06:48 concerne absolument quasiment toutes les familles.
06:50 - Et nous concernera tous.
06:51 - Et nous concernera également à terme.
06:53 Sarah Salman, merci beaucoup d'être venue en direct sur Europe 1.
06:56 Vous représentez, je le rappelle, les familles de résidents en EHPAD.

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