Didier Barbelivien a frôlé la mort : "J'ai perdu le contrôle de mes gestes"
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00:00 -A quel moment dans ma chambre que l'infirmière vient de me dire
00:03 "Mettez votre tenue, M. Barbeau-Livien."
00:05 -Vous n'aviez pas peur ?
00:06 -Pas du tout, j'ai aucune appréhension des opérations.
00:09 -Pour vous c'était bénin, vous y alliez et vous alliez chez le coiffeur.
00:13 -Non, rien n'est jamais bénin.
00:14 Tiens, faudrait que j'y aille chez le coiffeur en plus.
00:16 -Je te trouve très bien.
00:17 -Non, non, il faut que je me fasse couper les cheveux, je le sais.
00:19 Rien n'est jamais bénin, mais comment dire...
00:23 J'ai pas d'appréhension, j'ai confiance en la médecine, au chirurgien, à tout ça.
00:28 -Vous étiez très détendu.
00:30 -Et puis tout d'un coup j'ai perdu le contrôle de mes gestes,
00:34 même de ma réflexion, je tremblais de tous mes membres.
00:40 Et j'ai juste eu le temps sur mon petit portable d'envoyer un message au secours
00:46 à mon chirurgien qui finissait un truc au deuxième étage
00:52 et ils sont montés à toute vitesse.
00:54 Et c'est ça qui est génial chez ces hommes-là ou ces femmes-là,
00:59 ils diagnostiquent à l'œil, comme ça, en nous voyant en crise, ce qui nous arrive.
01:05 Et moi je l'ai entendu dire, il est en train de faire une septicémie foudroyante,
01:10 "amenez-moi vite ça, ça, ça et ça".
01:12 -Mais on peut mourir d'une septicémie.
01:13 -Mais comment ?
01:15 Et j'ai été piqué au bon moment, enfin une heure après,
01:19 j'avais plus rien à telle preuve que je voulais rentrer chez moi.
01:22 On avait même oublié que j'étais venu pour me faire opérer.
01:25 Tellement j'étais content d'être sorti de ce truc qui m'avait terrifié.
01:31 -Terrifié parce que vous vous êtes écroulé sur le moment ?
01:34 -Non, je perdais tout contrôle.
01:36 -C'est bizarre de dire que vous perdiez le contrôle de la pensée,
01:39 ça veut dire quoi ? Vous ne saviez plus où vous étiez ?
01:42 -Vous avez déjà vu les petits squelettes qui ont ce coup là ?
01:46 -Ouais, ouais.
01:47 -J'étais dans cet état-là.
01:48 Le chirurgien m'a dit "si ça t'était arrivé au parc Monceau
01:51 en promenant ton chien, le spécial Drucker dimanche suivant, c'était clair".
01:56 -Ca c'est l'hommage, c'est l'hommage absolu, le spécial Drucker.
01:59 -Ouais, ça sentait le sapin, c'est le cas de le dire.
02:02 -Et donc ils ont débarqué tout de suite,
02:04 qu'est-ce qu'ils ont fait pour rétablir la situation ?
02:06 -Je ne sais pas, ils m'ont piqué, ils m'ont fait des piqûres tout de suite.
02:09 J'entendais Pierre Atignac donner les ordres de...
02:13 -C'est qui Pierre Atignac ?
02:14 -C'est le chirurgien qui attendait pour m'opérer.
02:17 Et il donnait des ordres en disant des ampoules de ci, des ampoules de ça.
02:22 Moi je...
02:23 M'auriez dit je sais pas quoi, avaler ça, j'aurais avalé tout de suite.
02:27 J'étais comme ça, tout le temps, tout le temps, tout le temps.
02:29 -Et ça s'est calmé au bout de combien de temps cette crise ?
02:31 -10 minutes, un quart d'heure après les piqûres.
02:34 -En un quart d'heure vous avez pensé à quoi ?
02:36 Est-ce que vous vous êtes vu partir ?
02:37 -Mais vous pensez pas ?
02:38 Vous pensez à rien.
02:40 -Vous vous êtes pas vu partir ?
02:41 -Si, pendant que j'étais seul.
02:43 Les moments où j'étais seul, je me suis dit est-ce qu'ils auront le temps d'arriver ?
02:48 -Vous êtes marié Didier ?
02:50 -Oui.
02:51 -Vous avez des enfants, des filles, des humains.
02:53 -Ouais j'ai des filles, j'ai un fils aîné, je suis équipé, j'ai une femme, j'ai un chien, j'ai tout.
02:57 -Vous avez... Je suis équipé.
02:59 Vous avez pensé à eux à ce moment-là ?
03:00 -Tout de suite.
03:01 Ouais.
03:02 -En vous disant quoi ?
03:03 -Et d'ailleurs dans l'idée de ma disparition, ce qui me fait peur c'est leur chagrin.
03:07 C'est pas de moi de disparaître, ça va, j'en ai assez vu dans ma vie.
03:11 dans ma vie. C'est pas très grave si je meurs demain.
03:14 - Vous avez quel âge ?