La chronique du Dr Milhau du 01/02/2023

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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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Transcript
00:00 -Docteur Millot avec nous. Bonjour Brigitte. -Bonjour.
00:02 -Les scientifiques américains alertent sur une nouvelle maladie, le syndrome de Vexas.
00:07 De quoi s'agit-il ?
00:08 -Alors c'est une maladie qui a été découverte en décembre 2020.
00:15 On pense qu'en fait elle existait avant.
00:18 Et puis on pense aussi qu'il y a beaucoup plus de cas que ce qu'on imagine.
00:21 Je vais vous expliquer pourquoi, parce qu'en fait c'est une maladie très difficile à diagnostiquer.
00:26 Il y a des signes rhumatologiques, il y a des signes cutanés, il y a des signes divers et variés.
00:31 Donc on a du mal à la reconnaître.
00:33 Et donc on pense qu'elle existe en fait depuis beaucoup plus longtemps.
00:36 Alors je vais vous expliquer déjà ce que veut dire Vexas.
00:40 Vexas, V comme vacuole, c'est-à-dire qu'il y a des cavités notamment dans les cellules souches.
00:45 Vous savez, les cellules qui vont après se différencier.
00:47 E comme enzyme, c'est un trouble, une anomalie d'une enzyme qui ne va pas faire son boulot.
00:53 Et donc qui ne va pas nettoyer les cellules notamment, etc.
00:56 Qui ne va pas faire le ménage, donc il va y avoir plein de bordel dans les cellules.
01:00 Et donc elles vont dysfonctionner.
01:02 X comme chromosome, c'est une maladie génétique qui est portée sur le chromosome X.
01:08 Je rappelle tout de même que les femmes ont deux chromosomes X
01:12 et les hommes ont un chromosome X et un chromosome Y.
01:15 Et comme cette mutation, ces mutations, elles sont sur le chromosome X,
01:20 et bien quand il y en a deux, l'autre peut compenser.
01:23 Donc en fait, il y aura très peu de femmes touchées, mais pratiquement que des hommes.
01:27 Après, A comme auto-inflammatoire, c'est une maladie, ce qu'on appelle auto-immune,
01:33 c'est-à-dire que ce sont nos propres cellules qui sont malades.
01:35 Ce n'est pas un agent étranger, ce n'est pas un virus ou une bactérie,
01:39 ce sont nos cellules qui vont s'auto-inflammer.
01:43 Il va y avoir cette inflammation dans pratiquement toutes les cellules.
01:45 Ensuite somatique, ça veut dire que ce n'est pas transmis,
01:48 c'est dans nos cellules, dans notre soma, dans notre être.
01:51 Donc voilà ce que veut dire ce syndrome.
01:54 Et on va se retrouver, comme je vous le disais,
01:56 avec des symptômes tellement variés, tellement difficiles à diagnostiquer.
02:00 Regardez, je vous en ai mis quelques-uns,
02:02 on a des fièvres, mais des fièvres à 39, à 40 qui reviennent, etc.
02:06 On a des atteintes articulaires.
02:07 Donc au début, on pensait que c'était rhumatologique.
02:09 Toutes les articulations qui font mal, mais pas que les articulations,
02:12 tous les cartilages qui sont inflammés comme ça.
02:14 Le nez, on se retrouve avec des nez totalement inflammés,
02:17 les oreilles avec des déformations, c'est assez terrible.
02:21 Des atteintes pulmonaires, des atteintes cutanées,
02:24 tout à l'heure je vous montrerai les images,
02:26 et aussi des anomalies du sang avec des anémies,
02:30 avec des problèmes de plaquettes, donc de coagulation.
02:32 Vous voyez des symptômes très variés.
02:35 Le problème, c'est la gravité de ce syndrome.
02:38 C'est-à-dire qu'on sait qu'à peu près en 5 ans,
02:42 30 % seront morts 5 ans après la pause du diagnostic.
02:48 Donc on le voit, c'est une maladie,
02:50 pour l'instant, on estime qu'il y aurait à peu près
02:53 3500 personnes touchées aux Etats-Unis.
02:55 Encore une fois, je vous dis, on pense qu'il y en a beaucoup plus.
02:58 On a diagnostiqué 116 cas en France.
03:01 Mais je vais vous montrer rapidement quelques images.
03:06 Amesensible s'abstenir.
03:08 Voilà, donc on a des troubles cutanés,
03:10 on peut en avoir d'autres, on va passer à l'autre.
03:12 Vous voyez, on peut avoir des signes au niveau des oreilles,
03:14 je vous le disais, le cartilage, des signes cutanés,
03:17 des signes de toutes... On voit vraiment des symptômes très variés,
03:21 donc difficile de le diagnostiquer.
03:24 Et là, j'en profite pour rappeler que le 15 février 2001,
03:29 c'était les premières données du génome.
03:33 Et donc c'est grâce à ce qui s'est passé, c'était le 15 février,
03:35 donc on fête un peu l'anniversaire, les 22 ans en février,
03:40 ce génome qui a permis le diagnostic.
03:43 Sinon, on n'aurait jamais su que c'était une maladie génétique,
03:45 on n'aurait jamais... - C'est grâce au télétons ?
03:49 - Le télétons a tout fait bien, évidemment.
03:52 Mais ce que je veux dire, c'est que n'oublions pas que c'est grâce au génome
03:56 qu'on arrive à diagnostiquer cette maladie.
03:57 L'idée, ce serait évidemment d'arriver aujourd'hui à trouver un test sanguin
04:02 qui permettrait de dire tout de suite, c'est ça ou c'est pas ça.
04:05 Et surtout, d'arriver à trouver un traitement,
04:07 parce que pour l'instant, on essaye avec un peu de cortisone,
04:10 ça marche un peu, mais après...
04:12 - On pose le diagnostic, on sait ce que c'est.
04:14 - Après, on essaie de traiter avec des corticoïdes,
04:17 avec des anti-jacks, des médicaments contre l'inflammation,
04:21 des greffes aussi.
04:22 Mais l'idée, ce serait évidemment aussi de trouver un traitement.
04:26 Mais voilà, c'est vrai que...
04:29 Et on pense qu'il existe beaucoup plus de cas que ceux qui sont répertoriés.
04:33 Donc l'idée, c'est aussi de sensibiliser les gens à tout ça
04:36 et évidemment, d'arriver à poser un diagnostic le plus facilement possible.
04:39 - Merci, Ogile.
04:40 (Générique)
04:44 [SILENCE]

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