La parole aux Français du 01/02/2023

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L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur CNews. Il est 14h et je suis ravie de vous retrouver au sommaire de cette émission.
00:00:06 L'immigration, une solution pour les métiers dits en tension ?
00:00:09 Eh bien on en parlera à l'occasion de la présentation du projet de loi Easy Immigration ce matin en Conseil des ministres.
00:00:15 Au sommaire également, le trafic de cocaïne au port du Havre, une réalité proche de la fiction. Ce sera l'un de nos thèmes.
00:00:22 Mais avant cela, le journal. Michael Dorian.
00:00:25 Bonjour Kelly, bonjour à tous. La jeune Siem, 18 ans, est portée disparue depuis une semaine à la Grand-Combe dans le Gard.
00:00:33 Depuis ce matin, ses proches manifestent devant le palais de justice de Nîmes. Hier, un homme d'une quarantaine d'années et son ex-compagne ont été interpellés.
00:00:41 Plaçant garde à vue, écoutez le témoignage d'une voisine de Siem.
00:00:44 C'est quelque chose de grave, dans notre petite ville qu'il arrive une chose comme ça. Je suis choquée franchement.
00:00:52 Et puis voilà, c'est des gens qu'on connaît beaucoup, que tout le monde les connaît à la Grand-Combe.
00:00:58 C'est des gens qui n'ont jamais eu de soucis. C'est des gens bien, même la petite.
00:01:03 Et puis là, d'un coup, qui disparaît comme ça. Nous, on est choqués, la population Grand-Combe bien, est choquée de ce qui se passe.
00:01:10 La réforme des retraites au lendemain de la deuxième journée nationale de mobilisation.
00:01:16 Dernière journée de discussion à l'Assemblée nationale aujourd'hui autour du projet de loi.
00:01:20 C'est en tous les cas ce qui est prévu, mais pas sûr que ça suffise pour aller au bout du texte.
00:01:25 Très dans longueur à l'Assemblée nationale, il faudra avoir fini d'étudier ce texte en commission avant ce soir 20h.
00:01:33 Pour vous donner une idée de l'avancement des débats, il y avait presque 6000 amendements à étudier en deux jours.
00:01:39 Les députés en ont étudié 576. C'est dire si les débats traînent et cela commence à gâcer.
00:01:45 De l'autre côté de la gauche, on demande un temps supplémentaire en commission pour aller au bout du texte.
00:01:50 Et surtout, le reste de l'opposition demande à la NUTS de retirer un certain nombre d'amendements.
00:01:54 Tout ça pour pouvoir parler du fameux article 7. C'est celui qui concerne l'âge légal de départ à la retraite.
00:02:00 Donc ce soir, 20h, les débats seront terminés. Ils arriveront dans l'hémicycle lundi 6 février.
00:02:06 Et de la même manière, le temps sera compté. On est sur un texte budgétaire.
00:02:10 On tend tout et pour tout 20 jours pour étudier le texte. Après, il partira automatiquement au Sénat.
00:02:15 Alors du côté de l'opposition, on espère que ça ne sera pas un coup de force du gouvernement.
00:02:20 Et la majorité renvoie l'opposition à ses responsabilités en dénonçant l'obstruction parlementaire.
00:02:25 Merci Elodie Huchard en direct de l'Assemblée nationale. Les images sont signées.
00:02:30 Jean-Laurent Constantini pour CNews.
00:02:32 A la RATP, les syndicats appellent à de nouvelles journées de grève.
00:02:35 Les 7 et 11 février, nous appelons tous les agents de l'entreprise à poursuivre et amplifier la mobilisation par la grève et la manifestation.
00:02:42 Le mardi 7 février, puis le samedi 11 février, pour dire non à cette réforme, ont écrit la CGT, FO, LUNSA et la CFE-CGC dans un communiqué commun.
00:02:51 Plusieurs fois reporté, le projet de loi immigration a été présenté ce matin en Conseil des ministres.
00:02:58 Le texte propose d'allier notamment lutte contre l'immigration illégale et régularisation par le travail.
00:03:05 Au Royaume-Uni, le pays connaît sa plus importante journée de grève depuis 10 ans.
00:03:11 Écoles fermées, trains à l'arrêt, guichets de certaines administrations baissés.
00:03:15 500 000 britanniques sont appelés à descendre dans les rues pour réclamer de meilleurs salaires face à une inflation record.
00:03:21 Maëva Lamy.
00:03:23 Des rails presque déserts avec seulement un train en circulation.
00:03:28 Le Royaume-Uni tourne au ralenti en raison d'une grève dans plusieurs secteurs, les transports ou encore la fonction publique.
00:03:35 Rishi Sunak, nous voici, on a besoin que nos payes soient augmentées.
00:03:40 Principale revendication des hausses de salaires pour compenser l'inflation, elle atteint 10,5% dans le pays.
00:03:47 Les fonctionnaires ont eu la plus faible augmentation de salaire de notre économie. 2% alors que l'inflation est à 2 chiffres, les gens en ont assez.
00:03:55 Le milieu scolaire est lui aussi très mobilisé avec environ 300 000 enseignants en grève et des perturbations dans 23 000 écoles.
00:04:04 Le secteur dénonce des conditions de travail de plus en plus difficiles.
00:04:08 Les écoles n'arrivent pas à recruter, les enseignants ne restent pas dans la profession.
00:04:13 C'est une combinaison toxique de surmenage et de sous-rémunération.
00:04:17 Des actions dans un contexte de crise plus global au Royaume-Uni.
00:04:21 Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international, le pays sera en 2023 la seule puissance économique majeure à subir une récession.
00:04:30 Et puis du cinéma pour terminer avec la sortie d'Astérix et Obélix, c'est l'Empire du milieu 2.
00:04:37 Et avec Guillaume Canet qui s'offre pour ce film un casting 5 étoiles, Gilles Lelouch, Vincent Cassel, Jonathan Coed, Marion Cotillard ou encore José Garcia extrait.
00:04:47 C'est quoi Obélix ? On mange trop de viande.
00:04:49 Et qu'est-ce que tu veux manger d'autre toi ?
00:04:51 Des légumes.
00:04:52 Des légumes ? Des légumes ?
00:04:54 On est au sein des fils !
00:04:58 J'ai besoin de votre aide.
00:05:00 Rassurez-moi vous savez où c'est la Chine quand même ?
00:05:03 Pourquoi faut-il toujours qu'on vienne nous demander de l'aide à nous ? Non mais non !
00:05:08 Moi je suis d'accord, j'ai rien en ce moment.
00:05:10 Pourquoi pas l'aide comme ton pauvre l'aide ?
00:05:14 Clève !
00:05:16 Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:05:19 Et mon nom restera gravé dans le marbre de l'histoire.
00:05:21 J'adore quand tu dis ça, j'adore !
00:05:24 Tu le dis bien, tu le dis bien.
00:05:26 Astérix et Obélix, l'Empire du milieu à partir d'aujourd'hui au cinéma à 14h04 sur CNews.
00:05:33 Cléli Mathias à présent, c'est la parole aux Gaulois, la parole aux Français pardon.
00:05:36 Pas mal, bien joué Michael.
00:05:39 Merci beaucoup, on se retrouve à 15h, je suis en compagnie aujourd'hui d'Yvan Ayoufolle et François Puponi.
00:05:45 Soyez les bienvenus tous les deux.
00:05:47 La parole aux Français, l'émission dans laquelle vous avez la parole.
00:05:50 On va s'intéresser à un vaste sujet à l'occasion de l'ouverture d'un procès.
00:05:54 On va retrouver d'ailleurs la cour d'assises du Nord, Sandra Buisson qui suit ce procès pour CNews.
00:06:01 Sandra, vous m'entendez ? Vous êtes là ? Oui, ça y est, je vous vois.
00:06:06 Alors, qui est-ce qu'on juge aujourd'hui ? Quelques éléments de contexte.
00:06:10 Ce ne sont pas ceux qui tiennent le réseau, a affirmé une avocate de la défense, mais des courroies de transmission.
00:06:18 Les six accusés, dont un est en fuite, sont soupçonnés d'avoir travaillé à faire sortir du port du Havre une tonne trois de cocaïne
00:06:26 et à envoyer aux Antilles près d'une demi-tonne de cannabis.
00:06:29 100, 200, 400 kilos, la drogue était cachée dans des sacs de sport, dans des containers de cargaison légale,
00:06:36 du cacao, des protéines animales, du matériel agricole.
00:06:39 Pour l'accusation, ce sont eux qui devaient faire sortir la cocaïne du port, notamment en trouvant des complices parmi les dockers.
00:06:46 Dans le box, il y a par exemple Mohamed M, 31 ans, surnommé Crayon, le gestionnaire des sorties de stupéfiants,
00:06:53 selon l'accusation, avec deux de ses co-accusés.
00:06:55 Lui reconnaît certains faits, comme avoir touché 100 000 euros pour trouver quelqu'un qui pouvait manipuler une grue pour bouger un container.
00:07:03 Comparaissant en libre de son côté, Louis B répond selon l'accusation au surnom de Doudou,
00:07:09 intermédiaire incontournable selon l'accusation, toujours pour recruter les équipes sortant la drogue.
00:07:14 Lui nie toute implication dans ces faits et devra notamment expliquer son train de vie démesuré.
00:07:20 Il affiche un patrimoine à 1 million d'euros alors qu'il vit avec une pension d'invalidité.
00:07:25 Signe des pressions et de l'omerta qui risquent de toucher ce procès.
00:07:28 Cet homme a aussi été enlevé et aspergé d'essence en 2017 pour une dette de 600 000 euros.
00:07:34 Il n'a depuis jamais déposé plainte.
00:07:36 - Cédrin, l'enquête a dévoilé le fonctionnement des trafiquants, leurs méthodes. Expliquez-nous un petit peu.
00:07:43 - Oui, des moyens d'ampleur ont été mobilisés par la PG, de la géolocalisation, des vidéosurveillances,
00:07:51 des écoutes téléphoniques et surtout des écoutes dans 5 appartements.
00:07:55 Le socle de la procédure selon le président de la Cour d'assises.
00:07:58 De quoi mieux cerner l'organisation de ces trafiquants pour sortir la drogue du port,
00:08:03 soit en utilisant des dockers et des chauffeurs routiers pour sortir les sacs de drogue,
00:08:07 soit en demandant aux dockers de récupérer la drogue et de la cacher dans un conteneur vide
00:08:12 qui est sorti ensuite plus tard avec des faux documents,
00:08:15 soit c'était les malfrats eux-mêmes qui entraient dans la zone portuaire avec la complicité de logisticiens du port.
00:08:22 Cette enquête a aussi mis au jour les tarifs en vigueur pour ce trafic.
00:08:26 75 000 euros pour autoriser une sortie du port, 50 000 euros pour bouger un conteneur avec une grue.
00:08:32 L'enquête a aussi démontré l'organisation d'échanges cocaïne contre cannabis avec les Antilles
00:08:37 en envoyant de la résine de cannabis aux Antilles où cette drogue n'est pas produite et donc vaut plus cher
00:08:42 contre de la cocaïne qui là-bas vaut peu car elle est facilement accessible depuis ses lieux en Amérique latine où elle est produite.
00:08:49 Il y a une certaine inquiétude des autorités sur l'extension et l'augmentation des violences au Havre
00:08:53 justement liées au trafic de drogue.
00:08:59 Oui la situation est plus que préoccupante selon les autorités et en témoigne ce que nous avons découvert ce matin au procès.
00:09:05 Ce qui a été dévoilé c'est qu'un des accusés, l'accusé qui est en fuite, a été enlevé et violenté en 2021 sous les yeux de sa femme enceinte.
00:09:14 Les ravisseurs lui demandaient 3 millions d'euros de rançons, il en a payé un peu plus de 2 millions selon sa famille.
00:09:21 Un autre mis en examen dans cette affaire a lui été tué en juin 2020 sans que l'on sache pour l'heure si les faits étaient liés à ceux jugés ici.
00:09:29 Ca a figé la ville du Havre, nous a confié une avocate spécialiste de ces dossiers.
00:09:34 C'était la première fois qu'il y avait un mort en marge du trafic.
00:09:37 Trafic de cocaïne qui apporte avec lui, vous l'avez compris, son lot de corruption et de violence qui vise les rivaux, les gêneurs, les complices.
00:09:46 Ceux qui sont indispensables pour faire sortir la drogue du port, qui prêtent un badge pour y entrer, qui déplacent un conteneur où on autorise la sortie.
00:09:54 Ce sont des opérateurs de grue, des chauffeurs routiers, des manutentionnaires, des agents portuaires qui s'ils ne cèdent pas à l'appât du gain sont menacés.
00:10:02 On menace d'enlever leurs enfants, nous a confié cette avocate, on agresse leur famille ou on enlève les manutentionnaires eux-mêmes.
00:10:09 Les douaniers, eux, disent être surveillés parfois par drone ou avec des jumelles par les trafiquants.
00:10:15 Pour le procureur du Havre, on n'en est pas encore à l'attaque à l'arme lourde comme à Anvers mais le danger guette.
00:10:20 Merci beaucoup Sandra Buisson pour ce tableau, tableau noir, que vous nous décrivez sur l'ampleur du trafic de drogue au Havre et ses conséquences aussi.
00:10:29 Nous sommes en ligne avec Frédéric Déguerre qui est secrétaire nationale West Unité SGP.
00:10:34 Bonjour, merci d'être en direct avec nous aujourd'hui pour parler du trafic de drogue, notamment de cocaïne au port du Havre.
00:10:41 Alors vous avez entendu certainement ce que Sandra Buisson nous a raconté à l'occasion de ce procès.
00:10:47 On se croirait dans un film, dans une série peut-être, moi ça me rappelle The Wire.
00:10:51 Comment on fait ? Racontez-nous comment les policiers travaillent pour démanteler une telle filière ?
00:10:56 Ça prend combien de temps, combien d'années peut-être ? Racontez-nous un peu.
00:11:00 Tout d'abord bonjour, oui j'ai entendu votre correspondante qui a tout à fait raison sur ses propos.
00:11:08 C'est un travail de longue haleine des enquêteurs mais des services douaniers comme de la police judiciaire, comme de l'antenne OFAS.
00:11:17 Donc l'OFAS c'est l'Office Anticipation qui a été mis en place dernièrement.
00:11:21 C'est beaucoup de surveillance, beaucoup de temps passé à essayer de surveiller un petit peu le port, le port qui est un très très grand port.
00:11:29 Et ce qu'on reproche un petit peu à l'INSTITUT GÉPÉ POLICE, c'est cette position du gouvernement de la lutte contre les stupéfiants.
00:11:37 Et d'avoir un groupe OFAS, OAS, qui est ridiculement peu nombreux.
00:11:43 Il faudrait au moins deux fois ou trois fois les effectifs pour pouvoir gérer tout le trafic de drogue qui se déroule sur le port du Havre.
00:11:52 Plus de policiers pour enquêter, plus de policiers pour interpeller, plus de moyens peut-être aussi financiers pour que les équipements soient plus améliorés, modernisés.
00:12:04 Parce qu'on le voit, les trafiquants, et Sandra nous l'a raconté, eux aussi sont très équipés.
00:12:08 Alors ils sont très équipés par rapport à nous, donc moins nombreux et beaucoup moins bien équipés.
00:12:15 Mais par contre, une deuxième problématique, c'est que ce qu'a dit le procureur du Havre, et on abonde dans son sens,
00:12:24 c'est qu'il ne faudrait pas que le Havre devienne un Anvers numéro 2.
00:12:27 Et là on voit ce qui se passe déjà au Havre, c'est-à-dire des séquestrations de familles,
00:12:31 de gens qui ont donné des renseignements ou qui ont aidé et qui veulent s'éloigner de ce trafic parce que s'entendent que c'est un petit peu dangereux.
00:12:39 Et là on y se retrouve séquestrés, voire même enlevés et disparus.
00:12:44 Et à Anvers, effectivement, on en vient aux armes lourdes.
00:12:47 Donc c'est la continuité de ce trafic que ça sursit.
00:12:51 Il faut savoir quand même que le Havre, c'est la porte d'entrée de la cocaïne sud-américaine sur l'Europe, sur la France, mais également sur l'Europe.
00:12:58 Donc les enjeux sont importants.
00:13:00 Votre collègue a rappelé des sommes de 50 000, 100 000, 1 million d'euros.
00:13:06 On n'est pas sur du petit trafic de stupéfiants de quartier, mais bien sur un trafic international où là, les gens n'ont rien à perdre.
00:13:12 Là on voit ici, pendant que vous parlez, une carte qui s'affiche justement sur ces routes de la drogue,
00:13:17 notamment entre l'Amérique du Sud et la France, le Havre et l'Europe.
00:13:22 Vous avez réellement l'impression que ces trafics ont augmenté ces dernières années ?
00:13:28 Est-ce que vous avez quelques chiffres à nous donner ?
00:13:32 Écoutez, oui, ne serait-ce qu'en 2022, de mémoire, on a eu 22 saisines au niveau du parquet du Havre sur des affaires de stupéfiants.
00:13:43 Sur les 22, je crois, de mémoire, c'est les chiffres de M. le procureur du Havre,
00:13:47 il y a 16 qui ont été délocalisées au gire de Lille, qui en fait a été à l'origine de ces interpellations.
00:13:57 Donc voilà, effectivement, c'est de plus en plus, et je vous dis, la problématique c'est qu'on est très peu nombreux à traiter ce dossier-là,
00:14:04 donc il y a certainement beaucoup plus de containers qui passent, puisque c'est une technique du rip-off en fait,
00:14:10 c'est qu'on mélange des sacs par petite quantité, des sacs dans des containers dont le contenu est tout à fait légal,
00:14:16 et c'est assez compliqué de checker un petit peu tous les containers qui arrivent de partout dans le monde.
00:14:22 Et comment on fait, parce qu'Essendra nous en parlait, comment on fait pour protéger ces gens, qu'ils soient dockers ou douaniers peut-être,
00:14:27 qui sont sous-doyés pour fermer les yeux ou faciliter le passage de la drogue ? Comment on les protège ces gens-là ?
00:14:37 On les protège, déjà il faut savoir qu'ils sont dans ce trafic. Après, je vous dirais que la pas de gain a toujours une conséquence,
00:14:44 et là la conséquence c'est que, comme je vous disais juste avant, on n'a pas affaire à de petits dealers de quartier,
00:14:49 et si on veut quitter le réseau, effectivement on a des menaces, on peut même aller jusqu'à la fausse fina,
00:14:58 donc c'est compliqué de protéger ces gens à part de les exfiltrer et de les envoyer dans une autre ville très loin du Havre.
00:15:05 Mais pour l'instant, on est en train de découvrir un petit peu tout ce qui est en train de se passer au Havre,
00:15:11 je pense qu'il va falloir qu'on prenne des décisions pour protéger les témoins qui pourraient venir informer les enquêteurs.
00:15:20 Oui, et puis vous dites qu'ils sont souvent complices, mais parfois ils n'ont pas le choix, et puis il y a une telle pression qui est très importante.
00:15:27 Ce que vous nous racontez est édifiant, je vais donner la parole en plateau.
00:15:30 J'imagine qu'Yvan Rioufol et François Puponi ont beaucoup de questions, remarques. Vous restez évidemment en ligne avec nous Frédéric Déguerre.
00:15:36 Yvan Rioufol ? La totalité des inculpés sont donc des dockers, donc une profession qui est naturellement très compartimentée,
00:15:45 qui est d'ailleurs cornaquée très généralement par la CGT. Et ma question était de savoir si vous aviez décelé une sorte d'omerta ?
00:15:52 Pas forcément des dockers. Pardon ? Non, les six hommes qui sont inculpés, ce ne sont pas forcément des dockers, au procès.
00:15:57 Ah pardon, j'ai cru comprendre qu'ils étaient dockers. Non, pas au procès.
00:16:01 Alors s'ils ne sont pas dockers, ma question... Il m'a semblé entendre qu'ils étaient dockers.
00:16:07 Et donc ma question était, est-ce qu'on peut parler dans ces cas-là d'une loi d'omerta chez les dockers par rapport à ces trafics qui se sont déroulés dans le port du Havre ?
00:16:15 Et est-ce qu'ils sont dockers, oui ou non alors ? Frédéric Déguerre ?
00:16:18 Alors il y a eu certainement des complices, et ça je pense qu'au niveau du tribunal, les choses vont sortir.
00:16:27 Je ne vais pas lire ce qu'il va se dire, mais il y a eu des complicités en interne, c'est évident.
00:16:32 Votre correspondance expliquait que c'était des gens qui étaient soit qui prêtaient leur badge, soit qui allaient sortir des conteneurs vides de produits légaux.
00:16:42 Oui, il y a certainement eu, mais quand on a des sommes de 50 000 euros qui vous sont annoncées juste pour donner un badge,
00:16:48 je pense que la part du gain étant tellement tentant que n'importe qui qui ne touche pas des sommes énormes par mois
00:16:57 serait tenté de faire juste le don d'une carte d'impasse pour rentrer sur le port.
00:17:03 Donc oui, bien sûr, dans tous ces réseaux-là, il y a des complicités internes.
00:17:09 Maintenant, est-ce que c'est que les dockers ? Je ne pense pas.
00:17:11 Alors, je réponds à votre question, Yvan Réufold, et puis je suis en lien avec Sandra Bullson du service politique du site de CNews.
00:17:17 Et ce que je vous disais, là, dans ce procès qui vient d'ouvrir à Douai, il n'y a aucun docker.
00:17:24 Les dockers ont été jugés dans un procès précédent. En fait, il y a deux procès différents.
00:17:29 Dans un même trafic ?
00:17:30 Voilà, c'est un même trafic, c'est un immense trafic, c'est une tentacule d'ailleurs.
00:17:33 D'où ma confusion, d'accord.
00:17:34 Fénérique Déguerre nous l'a expliqué. Mais ils ont été, voilà, les dockers, eux, vont être en correctionnel, les manutentionnaires aussi.
00:17:41 Et là, on est en assise. C'est pour les gens qui sont, j'allais dire, au-dessus. Un peu, on est dans le niveau de dessus.
00:17:47 Voilà. François Puponi ?
00:17:49 En fait, je voulais avoir confirmation de ce que je voulais vous dire.
00:17:53 Ce qui se passe, tous les dockers sont originaires de la région du Havre.
00:17:58 Les trafiquants sont originaires de la région du Havre. Et pour la plupart du temps, ils se connaissent.
00:18:03 Ils ont parfois grandi ensemble, fréquenté les mêmes quartiers.
00:18:06 Mais ce qui se passe partout, lorsqu'il y a des proximités comme ça, on l'a connu sur Marseille, on l'a connu ailleurs.
00:18:12 Donc il y a des liens plus faciles à créer. Après, il n'y a pas de gain, effectivement.
00:18:16 Et de toutes les manières.
00:18:17 Mais c'est difficile d'ailleurs, justement, parce qu'ils connaissent de résister.
00:18:19 Mais c'est compliqué. On a grandi ensemble, on se connaît, on peut être de la même famille.
00:18:22 C'est difficile. Et c'est souvent comme ça que les voyous procèdent.
00:18:25 C'est-à-dire qu'ils connaissent un certain nombre d'individus, ils connaissent leurs difficultés, ils jouent sur la corde sensible.
00:18:31 Et puis, il n'y a pas de gain.
00:18:32 La vraie question, mais je voulais vous la poser, c'est si le trafic augmente, c'est que la consommation augmente.
00:18:39 Parce que les trafiquants ne viennent ici que parce qu'ils savent qu'il y a un marché très ouvert.
00:18:42 Et ce que nous disent tous les spécialistes, c'est qu'aujourd'hui, la grande difficulté, c'est que l'Europe est venue une grande place de la consommation de cocaïne.
00:18:49 Et donc, les cartels mexicains ou colombiens ont trouvé un débouché important.
00:18:54 Et ils sont prêts à investir des sommes considérables parce que le gain est considérable.
00:18:59 Frédéric Deguerre ?
00:19:01 Pour revenir sur les premiers propos de monsieur, je n'irai pas jusqu'à faire un raccourci aussi rapide.
00:19:09 Le havre, c'est quand même grand.
00:19:12 Tous les locéaires ne sont pas issus de cités du havre.
00:19:16 Donc, il y a des menaces, il y a effectivement des séquestrations qui font qu'on est obligé de plier.
00:19:21 Donc, ce n'est pas que volontaire.
00:19:23 Il n'y a pas de garantie, mais pas que.
00:19:26 Sur la fameuse porte d'entrée de la cocaïne sud-américaine en France, vous savez, les trafiquants ne sont pas bêtes.
00:19:37 Les Américains ont très vite compris qu'il fallait faire un stop au trafic de drogue.
00:19:42 Donc, ils ont mis les moyens, beaucoup de moyens.
00:19:44 La DEA est quand même une des plus grandes polices antidrogue du monde.
00:19:50 Nous, ça serait bien qu'on fasse la même chose.
00:19:53 Si on laisse tout doucement, je vous dis, à moins d'une dizaine de fonctionnaires pour assurer l'eau faste sur le havre,
00:20:01 ce n'est pas assez, il faudrait le double-triple.
00:20:03 Donc, si on commence à verrouiller le port du havre et faire ressentir à nos trafiquants que c'est difficile de faire passer
00:20:11 et que les prises sont de plus en plus nombreuses, ils vont essayer de se tourner autre part.
00:20:15 De toute façon, effectivement, la France ouvre le trafic sur la France, mais aussi sur l'ensemble de l'Europe.
00:20:23 Je voudrais vous faire écouter la maître Girard qui est l'avocate d'un accusé dont le procès s'est ouvert aujourd'hui à Douai.
00:20:28 Écoutez-la.
00:20:29 Moi, ce que je remarque, c'est que pour avoir défendu et défendre encore certaines personnes,
00:20:36 dockers ou non d'ailleurs, qui travaillent mais sur les terminaux portuaires,
00:20:40 que c'est quelque chose qui devient extrêmement difficile, extrêmement compliqué.
00:20:44 Parce que vous avez une pression qui est mise d'une façon quasi constante.
00:20:51 Et lorsque la pression n'est pas mise sur ces personnels portuaires,
00:20:56 vous avez finalement un sentiment diffus dans la population havresque
00:21:01 que de toute façon, puisque vous travaillez en tant que docker ou en tant que non docker sur les terminaux portuaires,
00:21:07 obligatoirement, vous êtes mouillé dans l'affaire.
00:21:09 Yvan Riaufol, c'est difficile pour eux d'imaginer l'ambiance.
00:21:13 Vous avez évoqué, monsieur, tout à l'heure ce qui se passe dans le port d'Anvers,
00:21:17 mais on pourrait dire la même chose sur les ports néerlandais.
00:21:20 C'est-à-dire qu'il y a maintenant une pression telle des cartels, en effet ceux de Sud-Américains,
00:21:25 que ces cartels sont en train d'ébranler les démocraties,
00:21:29 et d'ébranler singulièrement et la Belgique et les Pays-Bas,
00:21:32 au point même qu'il y a maintenant des menaces de mort, des menaces d'enlèvement.
00:21:35 Vous avez un ministre de la Justice belge qui a été menacé d'enlèvement.
00:21:38 Le Premier ministre belge a été menacé d'enlèvement, etc.
00:21:41 Et donc ma question était de savoir si vous commenciez à percevoir les prémices
00:21:46 également de cet tentacule porté par les cartels,
00:21:52 qui devient un pouvoir dans l'État, un pouvoir dans le...
00:21:55 Un État dans l'État, pardon, avec des sommes naturellement considérables,
00:21:58 parce que j'ai lu que 90% du trafic de cocaïne passait à travers l'EMA,
00:22:02 il n'y avait que 10% qui étaient arrêtés, en tout cas c'était des chiffres pour la Belgique.
00:22:06 Et même en Belgique, certains hommes politiques sont en train de se demander
00:22:10 si l'armée ne devrait pas être déployée afin de protéger la démocratie.
00:22:14 Ils ont posé ce problème-là, de savoir si la démocratie n'est pas vulnérable vis-à-vis de ces cartels.
00:22:19 Donc il y a naturellement un portrait très noir qui est dressé en Belgique et aux Pays-Bas.
00:22:23 Est-ce que vous craignez ou est-ce que vous pensez que la France est à l'abri,
00:22:27 ou est-ce qu'elle pourrait...
00:22:29 Basculer dans un tel engrenage, c'est ça ?
00:22:31 Est-ce que ça pourrait nous arriver à nous aussi ?
00:22:33 Frédéric Déguerre.
00:22:34 En quelque sorte.
00:22:36 C'est notre grande peur justement, je vous le disais au début,
00:22:39 que notre grande peur, que ce soit la police ou que ce soit la justice,
00:22:44 c'est qu'on devienne une porte d'entrée où là les réseaux mafieux
00:22:49 auraient la mainmise sur l'ensemble des acteurs sur le port
00:22:54 et dans ces cas-là on ne pourrait plus rien faire.
00:22:56 Et on viendrait, et notre grande peur aussi, c'est d'arriver à des assassinats.
00:23:00 Je vous rappelle qu'il y a eu un docker qui a été retrouvé mort
00:23:03 dans des circonstances assez sordides il y a deux ans je crois.
00:23:08 Donc voilà, ça commence tout doucement à venir,
00:23:11 c'est pour ça qu'il faut une réaction forte de notre gouvernement
00:23:14 de nous donner les moyens de pouvoir lutter et de verrouiller ce port du Havre
00:23:17 qui pour l'instant est une patroille.
00:23:19 Une dernière question, est-ce que ça peut jouer aussi la collaboration
00:23:22 entre la France qui peut agir, ça a été votre question aussi François Fiboni,
00:23:26 la France et peut-être les pays d'Amérique du Sud aussi,
00:23:28 qui a une pression diplomatique.
00:23:29 Est-ce que vous ne pensez pas qu'il faudrait qu'il y ait une réponse européenne ?
00:23:32 Parce que si les Hollandais se protègent de leur côté,
00:23:35 si les Belges se protègent de leur côté, et si nous nous protégeons de notre côté,
00:23:39 je sais qu'il y a des coordinations entre les différences polices,
00:23:42 mais je pense qu'il faudrait une réponse européenne à ce trafic,
00:23:44 parce que les trafiquants vont chercher là où il y a le maillon faible,
00:23:48 et si quelqu'un se protège, ils vont ailleurs.
00:23:50 Donc est-ce que vous ne pensez pas qu'il y aurait la nécessité
00:23:52 d'organiser une riposte européenne ?
00:23:56 Et moi je rajoutais même une collaboration avec les pays d'Amérique du Sud,
00:23:59 d'où vient cette drogue aussi.
00:24:02 Français ? Oui, Frédéric Dégage.
00:24:05 Je ne suis pas là pour faire de la politique,
00:24:07 et là on est vraiment dans une politique européenne,
00:24:09 mais oui effectivement d'un point de vue citoyen,
00:24:12 évidemment il faut que tout le monde se mette d'accord
00:24:17 et pour lutter contre ce trafic international
00:24:21 qui génère tellement d'argent et tellement de puissance et de moyens,
00:24:26 il va falloir mutualiser tous nos moyens européens
00:24:28 pour pouvoir lutter contre ce fléau.
00:24:31 Et je pense que la création des OFAZ,
00:24:34 donc les offices anti-stupéfiants,
00:24:37 est dans cette idée, dans cette politique d'avoir un combat européen
00:24:42 contre ce trafic.
00:24:44 Donc il y a d'autres services européens de police
00:24:48 qui travaillent également dessus.
00:24:50 On a fait ça sur les GIR ici,
00:24:52 où on a mis les impôts, les gendarmes, les douaniers
00:24:55 et les policiers à travailler ensemble.
00:24:58 Donc voilà, on a déjà commencé à travailler au niveau national
00:25:02 tous ensemble et au niveau européen.
00:25:04 Je pense que c'est déjà en marche.
00:25:07 Merci beaucoup Frédéric Dégage d'avoir témoigné dans la parole français aujourd'hui.
00:25:11 On se retrouve d'ici quelques instants,
00:25:13 on parlera des métiers en tension.
00:25:15 Vous savez que c'est un des points clés du projet de loi Asile et Immigration
00:25:18 qui a été présenté ce matin en Conseil des ministres.
00:25:20 A tout de suite.
00:25:24 14h30 sur CNews, on commence par un point sur l'info.
00:25:27 Adrien Spiteri.
00:25:28 L'intersyndicale de la RATP se joint à l'appel à la grève
00:25:34 les 7 et 11 février prochains.
00:25:37 Elle répond à l'appel des 8 principaux syndicats français.
00:25:40 Ils souhaitent continuer la mobilisation contre la réforme des retraites.
00:25:44 Hier, 1 270 000 personnes ont manifesté dans le pays
00:25:48 selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
00:25:51 L'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution
00:25:54 débattue au Sénat après avoir été votée à l'Assemblée nationale en novembre dernier.
00:25:59 Le texte a été rejeté en commission.
00:26:02 Philippe Basse, sénateur LR, a proposé une nouvelle version du texte.
00:26:06 Il substitue la notion de liberté à celle de droit.
00:26:10 Et puis, mercato raté pour le Paris Saint-Germain cet hiver.
00:26:13 Hakim Ziyech ne viendra pas.
00:26:15 Le contrat transmis par Chelsea est arrivé trop tardivement.
00:26:19 Il a donc été rejeté par la Ligue de football professionnel.
00:26:23 Le Marocain était pourtant à Paris hier soir.
00:26:26 La parole aux Français, je suis toujours en compagnie de François Puponi, d'Yvan Rioufol
00:26:31 et Eric Derritte-Madden, spécialiste des questions d'économie.
00:26:34 C News nous a rejoint. Bonjour Eric.
00:26:37 Merci d'être là. On va parler de ce projet de loi Asile et Immigration
00:26:41 qui a été présenté ce matin en Conseil des ministres.
00:26:44 L'esprit du projet de loi avait été présenté ainsi par Gérald Darmanin
00:26:49 qui avait dit "il faut être méchant avec les méchants, gentil avec les gentils".
00:26:52 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire expulser davantage les étrangers
00:26:55 qui représentent, dit-il, une menace grave,
00:26:58 réformer le système d'asile, conditionner l'octroi de titre de séjour
00:27:02 ou encore, et c'est sur ce point que nous allons nous arrêter,
00:27:05 régulariser certains travailleurs sans papier, notamment dans des métiers,
00:27:09 des secteurs dits en tension, c'est-à-dire qui ont du mal à recruter.
00:27:13 C'est la décision d'Olivier Dussopt.
00:27:15 Ce que nous voulons faire s'articule autour de trois points dans le domaine du travail.
00:27:19 La première chose, c'est que nous voulons créer un nouveau titre de séjour.
00:27:22 Nous l'avons déjà largement expliqué.
00:27:24 Titre de séjour accessible à des personnes étrangères en situation irrégulière,
00:27:29 présente sur le territoire depuis plus de trois ans,
00:27:32 exerçant dans une activité considérée comme étant en tension
00:27:35 depuis au moins huit mois sur les 24 derniers mois de présence sur le territoire
00:27:38 et titre de séjour accessible à la demande de la personne étrangère.
00:27:42 Titre de séjour temporaire d'un an, renouvelable dans les mêmes conditions
00:27:46 et avec la possibilité d'accéder à une carte de séjour pluriannuelle à deux conditions.
00:27:51 La première étant de bénéficier d'un CDI
00:27:53 et la seconde étant de satisfaire aux nouvelles exigences rappelées par le ministre de l'Intérieur
00:27:57 en matière de maîtrise du français.
00:27:59 C'est une idée qui fait débat, notamment à droite, puisqu'on craint des régularisations massives.
00:28:04 Parmi les métiers en tension, même si la liste doit encore être réactualisée,
00:28:08 il y a bien sûr tous les métiers de la restauration, de l'hôtellerie.
00:28:11 Nous sommes en ligne avec deux restaurateurs.
00:28:13 Grégory et Louis, bonjour. Vous êtes restaurateur, vous avez le restaurant
00:28:16 L'Esplanade Saint-Eustache dans le 1er arrondissement de Paris
00:28:19 et Arnaud Sauvé-Rey qui a l'atelier du marché dans le 17e arrondissement de Paris.
00:28:24 Ils sont en ligne avec nous. Bonjour à tous les deux.
00:28:27 Je commence avec vous, Grégory et Louis.
00:28:29 Vous avez entendu parler de cette proposition du gouvernement.
00:28:33 Est-ce que vous pensez que c'est une bonne idée ?
00:28:36 Est-ce que vous êtes plutôt pour ?
00:28:39 Oui, tout à fait.
00:28:41 Je suis tout à fait favorable à cette proposition dite du gouvernement,
00:28:48 car il faut savoir actuellement que le secteur de la restauration,
00:28:52 on peine à trouver des employés.
00:28:55 Donc une personne qui est dite étrangère,
00:29:00 souhaitant travailler dans la restauration sur notre territoire,
00:29:05 bien sûr que je l'accueillerai. Bien sûr, sans problème.
00:29:08 Est-ce qu'il y a des métiers que les Français ne veulent plus faire ?
00:29:12 Alors, ne veulent plus faire, peut-être pas, mais qui boudent.
00:29:17 Vous voyez, moi dans mon secteur, la restauration,
00:29:19 actuellement on peine à trouver du travail.
00:29:22 Là, l'été va bientôt arriver.
00:29:24 On a des grandes manifestations qui arrivent cet été.
00:29:27 La Coupe du monde de rugby.
00:29:29 On a aussi les JO dans quelques années.
00:29:31 Bien sûr que là, la demande va être plus.
00:29:34 Donc il faut que les Français ne boudent pas le métier juste pour une période.
00:29:41 Que ce soit vraiment continuellement, constant.
00:29:46 Nous, ce qu'on demande en restauration, c'est des gens constants,
00:29:49 qui soient toujours présents.
00:29:50 On a toujours besoin d'aller au restaurant.
00:29:52 C'est une tradition française.
00:29:54 Donc je pense qu'on a un métier de touriste,
00:29:57 qu'on a tout le temps des clients de l'étranger ou nos habitués.
00:30:01 Donc on a toujours besoin de ce métier-là.
00:30:04 Donc je ne peux pas dire qu'on peut le bouder.
00:30:06 Ils ont des difficultés par les horaires dans notre tranche.
00:30:11 La clientèle aussi, le salaire qui est des fois à parler, à discuter.
00:30:20 C'est normal.
00:30:21 Mais on ne peut pas dire que les Français ne veulent pas faire de travail.
00:30:29 Si ils ont le choix, ils préfèrent faire autre chose, si je comprends bien.
00:30:32 Voilà, ce serait plus l'agréable.
00:30:34 Un truc qui est agréable pour eux.
00:30:37 Travailler du lundi au vendredi et y anser le week-end,
00:30:43 c'est possible aussi dans la restauration.
00:30:45 Mais c'est plus difficile.
00:30:46 C'est plus difficile, mais c'est possible aussi.
00:30:49 Arnaud Sauvé, à peu près les mêmes questions.
00:30:50 Déjà, est-ce que vous êtes favorable à cet article dans le projet de loi ?
00:30:55 Et puis, est-ce que vous aussi, vous pensez, vous trouvez qu'il y a des métiers
00:31:01 où vous avez du mal à recruter et que l'immigration pourrait être une aide ?
00:31:05 Écoutez, oui, je suis très clairement favorable à cette capacité.
00:31:11 On pourrait donner des titres de séjour temporaires de façon à pouvoir recruter plus facilement.
00:31:17 C'est vrai qu'aujourd'hui, les métiers de loterie et de restauration sont très clairement en tension.
00:31:22 On a de grosses, d'énormes difficultés à recruter aujourd'hui.
00:31:26 Et il y a tout un ensemble de personnes qui sont déjà présentes sur notre territoire
00:31:31 et qui ont envie de travailler ou qui travaillent déjà.
00:31:34 Donc leur offrir la possibilité de pouvoir être régularisés
00:31:38 nous permettra de pérenniser nos activités, c'est clair.
00:31:41 Et puis de répondre à un vrai besoin en personnel aujourd'hui
00:31:44 parce qu'on a énormément de difficultés à recruter.
00:31:46 Autre chose de la part de ce gouvernement, ce ne serait plus à l'employeur de faire la démarche,
00:31:50 mais justement à l'employé. Vous pensez là aussi que c'est une bonne chose ?
00:31:54 Oui, ce sera à l'employé de faire la démarche, c'est clair.
00:31:57 Mais je crois qu'il se fera dans tous les cas figure assistée par son employeur
00:32:01 qui lui conseillera et qui le guidera également.
00:32:04 Beaucoup de ces personnes-là n'ont pas vraiment de connaissances en droit
00:32:07 ou toutes les procédures pour obtenir des papiers.
00:32:10 Donc ce sera, à mon sens, un travail commun,
00:32:13 un travail qui sera fait entre les personnes qui souhaitent être régularisées
00:32:17 et l'employeur qui souhaite bénéficier des services de ces personnes-là.
00:32:21 Alors des questions en plateau, Yvan Rioufol.
00:32:23 Il semblerait tout de même que la raison principale pour laquelle les Français,
00:32:28 les nationaux refusent certains emplois, c'est simplement pour une question de salaire.
00:32:32 On avait dit pendant très longtemps que le métier des éboueurs
00:32:35 était refusé par les nationaux parce qu'il était mal payé.
00:32:37 On s'est rendu compte, à la faveur d'ailleurs de la manifestation d'hier,
00:32:40 que beaucoup d'éboueurs étaient redevenus des nationaux
00:32:43 parce que ce métier avait été revalorisé.
00:32:45 Est-ce que vous n'avez pas le sentiment malgré tout
00:32:48 de ne proposer que des sous-évaluations, des salaires sous-évalués,
00:32:54 qui naturellement sont des aubaines pour ceux qui n'ont pas de papier,
00:32:57 mais qui sont presque des insultes pour les nationaux ?
00:33:00 Arnaud Sauvé, si vous voulez répondre peut-être, puis Grégory Louis.
00:33:03 Oui, c'est clair que le métier de la restauration est un métier pénible,
00:33:09 un métier contraignant et charge à nous, les restaurateurs et les hôteliers,
00:33:13 offrir des conditions de travail et des rémunérations
00:33:16 qui soient aujourd'hui considérablement revues.
00:33:20 Mais le salaire est une chose, mais aujourd'hui les gens qui veulent travailler,
00:33:25 qui veulent encore travailler dans le milieu de la restauration,
00:33:27 attendent plus qu'un salaire, bien sûr, bien sûr un salaire, c'est clair, c'est la base.
00:33:31 Mais au-delà de ça, ce sont aussi des conditions de travail
00:33:34 et une reconnaissance au quotidien qu'ils attendent.
00:33:41 Ce n'est pas juste une ligne en bas d'un bulletin de salaire, c'est plus large que ça.
00:33:45 Et ce sont aussi des conditions de travail et des horaires
00:33:49 qui puissent être adaptées par rapport à leur vie personnelle.
00:33:54 Donc c'est un exercice qui est difficile.
00:33:56 En tout cas, je confirme un point, c'est sûr,
00:33:59 c'est que les restaurateurs ont une part de responsabilité dans la situation actuelle.
00:34:05 C'est-à-dire que d'avoir fait travailler beaucoup les gens
00:34:09 en les payant relativement mal depuis des années,
00:34:13 on a tous cette image en tête des jeunes qui commencent ou des stagiaires
00:34:17 qui sont parfois exploités et aujourd'hui nous sommes très fortement pénalisés
00:34:25 par cette image-là.
00:34:27 Donc charge à nous, charge aux restaurateurs, charge aux patrons de restaurants
00:34:31 de faire évoluer cette image-là, mais en offrant avant toute chose
00:34:35 des conditions de travail, un salaire digne et des conditions de travail
00:34:40 et une capacité à pouvoir joindre aussi bien la vie personnelle que la vie professionnelle.
00:34:45 Donc c'est-à-dire qu'il faut revoir notre modèle.
00:34:48 Mais il existe des solutions.
00:34:51 - Eric de Ruymatter, vous vouliez préciser un point ?
00:34:54 - Une question, c'était pour savoir quel était le salaire,
00:34:57 parce que l'INSEE, l'Institut de la Statistique, donne 1600-1700 euros net, j'entends bien.
00:35:03 Mais est-ce que c'est vraiment le cas ?
00:35:05 Et deuxièmement, est-ce que vous n'êtes pas tenté de payer au SMIC horaire,
00:35:08 c'est-à-dire en fonction du temps effectif passé ?
00:35:10 - Alors Arnaud Sauvé, et puis après on poserait la question à Grégory Louis.
00:35:14 - D'abord la rémunération moyenne dans la restauration, je ne connais pas ce chiffre-là,
00:35:21 mais ça correspond à un métier en salle, ça correspond à un métier en cuisine,
00:35:25 je ne peux pas vous dire, mais aujourd'hui ce qui est sûr, c'est que si vous offrez...
00:35:29 Serveur, d'accord, si vous offrez des conditions qui sont justes au SMIC horaire,
00:35:34 vous ne trouverez personne, ou si vous trouvez des gens,
00:35:37 ce sont des gens qui ne sont pas ou très peu qualifiés,
00:35:41 et pour garder du personnel, il faut les payer correctement,
00:35:44 il faut aussi leur offrir des conditions de travail qui soient attractives,
00:35:47 donc le fait de bénéficier du SMIC horaire avec les allônements de charges qui vont dessus,
00:35:51 à mon sens, est un mauvais calcul, parce que vous avez des gens qui sont peu qualifiés
00:35:57 et qui ne vont pas rester, donc vis-à-vis de la clientèle,
00:36:00 il ne faut pas avoir trop de turnover, sinon on en paie le prix à un moment ou à un autre.
00:36:03 - Grégory Louis, vous voulez peut-être intervenir sur ce qui vient d'être dit en plateau ?
00:36:07 - Oui, je suis un peu d'accord avec l'ami restaurateur,
00:36:12 il faut savoir aussi que la restauration, c'est très simple,
00:36:16 on banalise un peu quand je vous entends dire,
00:36:19 on banalise un peu la restauration, c'est-à-dire qu'on la banalise en termes que
00:36:24 il y a des gens qui ont fait des études de la restauration,
00:36:27 il y a des lycées hôteliers, des très connus,
00:36:30 et quand on obtient des diplômes, on peut, via son employeur, demander une tranche de salaire,
00:36:38 et il n'y a pas que dans la restauration justement,
00:36:40 dans toutes les branches, vous venez, vous faites un circuit, un cursus scolaire hôtelier,
00:36:45 vous avez une tranche de salaire, il faut arrêter de croire que
00:36:51 le garçon de café, il ne gagne pas très bien sa vie,
00:36:56 ou il est au SMIC, non, pas du tout, on a une réalité où les garçons de café,
00:37:02 je pense qu'ils ont une vie qui est assez correcte par rapport au reste de la société.
00:37:10 Comme tout à l'heure, vous connaissez les égouts.
00:37:12 - François Puponi, en plateau.
00:37:14 - Je vais me faire un peu l'avocat du diable,
00:37:17 on est d'accord que ce que propose le gouvernement en fait,
00:37:19 c'est une vaste régularisation d'un certain nombre de personnes
00:37:24 qui sont pour beaucoup déjà employées dans un certain nombre de restaurants,
00:37:29 pas partout, mais déjà employées,
00:37:31 parce qu'il suffit de se promener dans les cuisines d'un certain nombre de restaurants
00:37:34 pour s'apercevoir que, en cuisine en particulier,
00:37:38 il y a des personnes qui sont en situation irrégulière.
00:37:41 Donc ce que propose le gouvernement, c'est de dire,
00:37:43 ok, on va régulariser ces personnes puisqu'elles rendent service et on va en faire.
00:37:47 Donc on sait très bien que ça va être comme ça.
00:37:50 Il y a deux types de restaurateurs,
00:37:52 ceux qui sont de bonne foi et qui ne trouvent en personne,
00:37:55 sont parfois obligés de prendre des personnes en situation irrégulière
00:37:58 et ferment les yeux sur des papiers qu'on présente
00:38:00 en sachant très bien qu'ils ne sont pas réguliers.
00:38:02 Et puis il y a des restaurateurs minoritaires, certes, mais quand même qui existent,
00:38:06 qui profitent de ce système.
00:38:08 Parce que quand vous avez des personnes en situation régulière,
00:38:11 c'est des personnes qui n'ont pas de droit.
00:38:13 Donc ce n'est pas les 35 heures, c'est pas...
00:38:15 - Mais justement, c'est au gouvernement.
00:38:17 - On est d'accord que dès lors qu'on fait un grand plan de régularisation,
00:38:21 il faudra aussi augmenter les sanctions contre les employeurs indélicables.
00:38:25 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
00:38:27 - Ah bien, tout à fait.
00:38:29 Justement, comme on donne l'accessibilité à ce problème qui était majeur,
00:38:34 on ne se le cache pas, qu'il y avait beaucoup de gens
00:38:36 qui travaillaient dans la restauration,
00:38:38 qui n'étaient pas en norme avec les papiers.
00:38:41 Si on peut régulariser ce problème-là,
00:38:43 bien sûr qu'on fait un pas en avant
00:38:46 pour l'obtention des papiers de titre de séjour.
00:38:51 Il faut faire aussi un pas en avant dans la sanction.
00:38:54 C'est tout à fait d'accord.
00:38:55 C'est la balance en fait, c'est normal.
00:38:57 - Merci beaucoup Grégory Loulu.
00:38:59 Merci beaucoup.
00:39:01 On va appeler quelqu'un d'autre.
00:39:02 On va appeler Xavier Rosa,
00:39:04 qui travaille dans un autre secteur dit en tension,
00:39:06 à savoir le BTP, puisqu'il est président
00:39:08 de la Fédération Bâtiment du Grand Paris.
00:39:10 Juste quelques secondes avant qu'on l'appelle.
00:39:12 Du coup, j'en profite Arnaud Sauvé.
00:39:14 Est-ce que vous voulez rajouter quelque chose
00:39:16 par rapport à la question de François Puponi ?
00:39:18 C'est-à-dire qu'il faut aussi durcir les sanctions parallèlement.
00:39:21 - Oui, alors d'abord, je ne sais pas
00:39:25 si ça sera un vaste plan de régularisation.
00:39:28 D'abord, comme vous disiez,
00:39:30 c'est à l'initiative de la personne qui travaille.
00:39:33 Donc, c'est eux qui vont décider du nombre de personnes.
00:39:38 Et ensuite, il est clair qu'aujourd'hui,
00:39:42 pouvoir bénéficier de ces papiers,
00:39:46 de donner ces papiers à tout un ensemble de personnes
00:39:48 qui travaillent aujourd'hui dans des conditions
00:39:50 qui ne sont pas légales, à mon sens,
00:39:53 nécessite impérativement des sanctions
00:39:56 pour ceux qui ne respectent pas la loi.
00:39:59 C'est clair.
00:40:00 Il doit y avoir forcément un bâton
00:40:02 pour les restaurateurs, pour les hôteliers,
00:40:05 pour les patrons, quel que soit le métier,
00:40:07 quelle que soit l'activité qui sanctionne
00:40:11 ceux qui ne jouent pas le jeu
00:40:14 et qui empêchent leurs salariés de pouvoir
00:40:16 obtenir des papiers. C'est clair.
00:40:17 Il ne peut pas en être autrement, de toute façon.
00:40:19 - Oui, Yvan-Yves Hoffa ?
00:40:21 - Ce n'est pas même une question,
00:40:23 c'est presque une réflexion,
00:40:24 mais on se heurte malgré tout toujours
00:40:26 à cette même contradiction flagrante
00:40:29 du fait que nous sommes dans un pays
00:40:30 qui connaît 6 millions de chômeurs,
00:40:32 où il y a 500 000 emplois vacants.
00:40:34 Il y en a également dans la restauration, malgré tout.
00:40:36 Il faut en tout cas des emplois mal payés.
00:40:38 Et on ne sort pas de cette contradiction,
00:40:41 sauf à poser le problème, en effet,
00:40:44 de la limite de l'assistanat.
00:40:45 Parce qu'il y a encore cet effet pervers
00:40:47 qui fait en sorte que les Français
00:40:49 aient davantage d'intérêt dans le fond,
00:40:52 parfois, à rester chez eux,
00:40:54 à bénéficier des aides sociales,
00:40:56 plutôt que de les travailler.
00:40:57 Donc tant que cette contradiction ne sera pas levée
00:40:59 et tant qu'on ne fera pas non plus
00:41:00 le lien entre la fragilité,
00:41:01 c'est une autre question,
00:41:02 entre la fragilité de notre société
00:41:04 ouverte à tout vent,
00:41:06 et le lien qui a été établi maintenant
00:41:08 entre l'immigration et l'insécurité.
00:41:09 Parce qu'on voit qu'il y a des inflations maintenant,
00:41:11 non seulement des entrées illégales et légales,
00:41:13 mais également des inflations de l'insécurité elle-même,
00:41:16 avec une violence qui est considérable.
00:41:18 Et donc nous sommes dans cet aveuglement
00:41:20 et dans cette incapacité à essayer de penser le réel,
00:41:24 si je puis dire.
00:41:25 Et donc c'est bien au-delà de ma question.
00:41:27 Oui, c'était plus une réflexion, effectivement,
00:41:30 qu'une question.
00:41:31 On l'a posée aussi.
00:41:32 Vous pouvez me dire si oui ou non,
00:41:33 parce que j'ai l'air d'être d'accord avec moi
00:41:34 qu'il faut penser le réel.
00:41:35 Arnaud Sauvé, vous voulez jouer ?
00:41:39 Oui, oui.
00:41:40 Il est clair qu'aujourd'hui,
00:41:42 quand on regarde même les postes,
00:41:45 les candidats qui postulent à l'ANP,
00:41:48 enfin, à l'exercice de Pôle emploi,
00:41:50 il y a encore, je ne sais plus,
00:41:52 des dizaines, des centaines de CV,
00:41:54 de personnes qui n'arrivent pas à trouver du travail,
00:41:58 alors que du travail,
00:42:00 il y en a un petit peu partout.
00:42:02 Donc, en effet, je pense qu'il faut changer notre regard
00:42:04 quant à, je ne sais pas si c'est de la systana,
00:42:07 mais en tout cas, remettre les Français au travail,
00:42:09 je suis assez d'accord.
00:42:10 Après, sans que ce soit non plus un bâton,
00:42:12 mais en tout cas les inciter à reprendre le travail.
00:42:15 Là, je parle de mon métier et de mon secteur d'activité.
00:42:19 Les autres secteurs, je ne les connais pas.
00:42:21 Ce qui est sûr aujourd'hui, c'est qu'il faut pousser,
00:42:25 il faut inciter les gens à reprendre le chemin de l'emploi
00:42:31 et venir travailler plutôt que de pouvoir bénéficier d'aide.
00:42:35 C'est un vrai sujet, un sujet polémique et un sujet politique.
00:42:39 Politique aussi, oui.
00:42:40 Mais c'est un vrai sujet de fond aujourd'hui.
00:42:44 Je pense qu'une des solutions des métiers en tension
00:42:48 passe aussi par cette capacité des gens à revenir vers,
00:42:55 à les forcer à revenir vers le travail,
00:42:57 vers le marché de l'emploi.
00:42:58 Merci beaucoup, en tout cas, Arnaud Sauvé.
00:42:59 Vous parliez des autres secteurs.
00:43:01 Nous sommes en ligne avec Xavier Rosa,
00:43:04 qui est président de la Fédération du bâtiment Grand Paris.
00:43:06 Bonjour à vous de vice-président.
00:43:08 Excusez-moi, autant dire votre vrai titre,
00:43:12 sinon je vais fâcher le président.
00:43:13 Vous allez avoir des soucis.
00:43:14 Régulariser certains travailleurs sans papier,
00:43:17 c'est donc une idée qui figure dans le projet de loi Asile
00:43:20 et Immigration du gouvernement.
00:43:22 Est-ce que vous, dans votre secteur, ça vous paraît,
00:43:24 vous y êtes favorable ?
00:43:25 Est-ce que vous pensez aussi,
00:43:26 c'est un peu les questions que j'ai posées à nos amis restaurateurs,
00:43:29 est-ce que vous pensez qu'il y a certains métiers
00:43:32 que les Français, les nationaux ne veulent plus faire
00:43:35 ou que vous avez en tout cas du mal à recruter ?
00:43:38 Clairement, il y a vraiment du mal à recruter.
00:43:40 Pour reprendre quelques chiffres,
00:43:43 et après je vous donnerai mon point de vue,
00:43:45 qui sera personnel, parce que je n'ai pas la voix totale
00:43:48 de la FFB Grand Paris, en tout cas,
00:43:49 mais le bâtiment en Ile-de-France, c'est déjà 120 000 entreprises,
00:43:52 375 000 actifs, 11 000 apprentis,
00:43:56 36 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
00:43:59 Et nous avons identifié 10 750 emplois à créer d'ici 2026
00:44:05 pour faire face juste au chantier du Grand Paris Express et des IEA.
00:44:10 Sur les métiers de l'électricité, par exemple,
00:44:12 parce que je suis au niveau national membre du bureau de la FFIE,
00:44:15 la Fédération française des intégrateurs électriciens,
00:44:18 en charge du social,
00:44:19 je peux vous dire que la filière ELEC emploie aujourd'hui 600 000 personnes,
00:44:23 dont 220 000 électriciens du bâtiment.
00:44:26 L'électricité, c'est la production, l'infrastructure,
00:44:29 les industries et le bâtiment.
00:44:31 On estime que le besoin se porte à 225 000 postes à créer d'ici 2030.
00:44:38 Rendez-vous compte, ces 225 000 actifs,
00:44:41 répartis sur l'ensemble du territoire,
00:44:44 et non délocalisables.
00:44:45 Le bâtiment en général souffre d'un vrai manque de reconnaissance,
00:44:50 parce que c'est la connotation du métier pénible, peu rémunérateur,
00:44:54 un peu comme la restauration d'ailleurs,
00:44:56 et les familles orientent plus volontiers leurs enfants
00:44:59 vers des cursus longs et plus généralistes.
00:45:02 Cependant, on aura toujours besoin, comme des restaurants,
00:45:05 on aura toujours besoin d'un bâtiment pour se loger,
00:45:08 pour se restaurer, pour faire de la thécalerie comme chez vous,
00:45:11 mais aussi étudier, se soigner, se divertir.
00:45:13 On fait tout ce qu'on peut, et on fait de notre mieux
00:45:16 pour attirer le monde dans la filière.
00:45:19 La FEB a lancé des grandes campagnes de pub sur les grands médias.
00:45:23 On a augmenté en 2023 une augmentation des salaires conventionnels
00:45:27 de 5 à 8 % en fonction des régions.
00:45:30 On a adapté les formations aux besoins du terrain.
00:45:33 En Ile-de-France, par exemple, en septembre 2022,
00:45:35 on a ouvert l'éco-campus du bâtiment à Vitry-sur-Seine,
00:45:38 regroupant les métiers sur 13 000 m2,
00:45:41 les métiers de l'électricité, de plomberie, chauffage, couverture,
00:45:43 peinture et métiers de la finition.
00:45:46 Sur les métiers de l'électricité, on a énormément de sujets,
00:45:49 la décarbonation, le mix énergétique, la décentralisation de la production,
00:45:53 l'intégration du bâtiment connecté, l'analyse des données,
00:45:56 la mobilité électrique.
00:45:58 - En gros, je comprends bien, parce que les chiffres ont été parlants,
00:46:00 et malheureusement, nous sommes à court de temps.
00:46:02 Si je résume bien, les chiffres que vous avez donnés sont extrêmement parlants.
00:46:05 Il y a des besoins, il va y avoir des besoins de recrutement,
00:46:08 et qu'on a du mal à recruter, c'est bien le problème.
00:46:11 Une rapide question de François Puponi.
00:46:14 - J'ai été maire pendant longtemps, président de l'ANRU,
00:46:17 donc je ne connais pas forcément le sujet.
00:46:19 Vous avez entièrement raison en termes de formation,
00:46:21 mais on est défaillant.
00:46:23 On connaît le nombre de chantiers qu'il y aura à mettre en œuvre
00:46:27 dans les 20 ans qui viennent, vous l'avez dit,
00:46:29 les JO, le Grand Paris, la rénovation urbaine, la rénovation énergétique.
00:46:33 On sait très bien qu'on est incapable de le faire.
00:46:36 Mais, pour se dire les choses comme elles sont,
00:46:39 on a un problème de formation, parce qu'on n'a pas suffisamment
00:46:42 de gens en formation, mais aussi les grands du BTP,
00:46:46 moi j'ai été président de l'ANRU, je peux vous dire que quand j'allais
00:46:48 visiter les chantiers de l'ANRU, les majors du BTP prenaient les marchés,
00:46:53 et quand on allait sur le terrain, c'était des sous-traitants
00:46:56 et avec des employés qui pour la plupart ne parlaient pas français,
00:46:59 ce qui n'était pas sans posé de difficulté.
00:47:01 Donc il y a aussi un jeu, il faut que tout le monde s'y mette.
00:47:03 Oui, il faut qu'on forme, oui, il faut qu'on recrute,
00:47:05 mais il faut qu'on arrête aussi parfois des sous-traitants,
00:47:07 payer pas très cher pour gagner, optimiser les profits.
00:47:11 Enfin, il faut que tout le monde devienne raisonnable.
00:47:13 Alors, on a perdu Xavier Rosa qui ne nous a pas entendus,
00:47:16 et dans la liaison a sauté, on va essayer de le rejoindre.
00:47:20 Donc on se retrouve juste après le journal de 15h,
00:47:23 en parlant également de la hausse des péages autoroutiers.
00:47:26 A tout de suite.
00:47:31 Il est 15h sur CNews, c'est l'émission La Parole aux Français,
00:47:33 mais on commence comme d'habitude par le journal Michael Dorian.
00:47:36 Rebonjour Clélie, bonjour à tous.
00:47:38 Plusieurs fois reporté, le projet de loi Immigration a été présenté aujourd'hui en Conseil des ministres.
00:47:44 Le texte propose d'allier contre l'immigration illégale et régularisation par le travail.
00:47:50 Mais que contient le texte précisément ?
00:47:52 On voit ça avec Florian Tardif.
00:47:54 Ce projet de loi doit répondre à trois défis,
00:47:57 ont expliqué Olivier Dussopt et Gérald Darmanin.
00:48:00 Alors, du compte rendu du Conseil des ministres,
00:48:02 le premier défi, celui de la simplification,
00:48:04 le deuxième, celui de l'ordre public,
00:48:06 et le troisième, celui de l'intégration.
00:48:08 Concrètement, le gouvernement souhaite accélérer l'expulsion des étrangers en situation irrégulière
00:48:15 et prioritairement des délinquants.
00:48:17 Pour cela, les procédures d'examen des demandes d'asile seront accélérées,
00:48:22 le temps de traitement sera divisé par deux,
00:48:25 d'un an à six mois,
00:48:27 le nombre de recours sera également divisé par trois,
00:48:30 cette fois-ci de douze à quatre,
00:48:32 et chaque débouté du droit d'asile fera l'objet d'une OQTF,
00:48:36 une obligation de quitter le territoire.
00:48:38 Tout cela pour en finir avec le dévoiement du droit d'asile dans notre pays
00:48:43 qui permet aux étrangers d'arriver sur le territoire français de manière régulière
00:48:47 et d'y rester de manière irrégulière.
00:48:50 Parallèlement à cela, la délivrance des titres de séjour longue durée
00:48:54 sera conditionnée à présent à la réussite d'un examen de langue,
00:48:58 d'un examen de français,
00:49:00 et toujours sur le volet régularisation,
00:49:03 le gouvernement a expliqué qu'il mettra progressivement en place
00:49:08 des titres de séjour métier sous tension
00:49:10 pour répondre aux besoins dans des secteurs en difficulté,
00:49:13 la restauration et le bâtiment,
00:49:15 une proposition qui provoque d'ores et déjà un rejet massif de la droite,
00:49:20 vous l'avez compris,
00:49:21 les débats s'annoncent donc au Parlement.
00:49:24 - Florian Tardif devant l'Elysée avec Pierre-François Altermat.
00:49:27 La mobilisation contre la réforme des retraites.
00:49:30 A la RATP, les syndicats se préparent à débrayer
00:49:32 pour deux nouvelles journées de grève les 7 et 11 février.
00:49:35 Ils se joignent ainsi à l'appel des huit principaux syndicats français
00:49:38 dans un communiqué.
00:49:40 La CGT, FO, LUNSA et la CFE-CGC s'unissent pour poursuivre et amplifier
00:49:45 la mobilisation par la grève et la manifestation
00:49:48 afin de dire non à cette réforme.
00:49:50 - Et puis notre question CNews, êtes-vous pour ou contre
00:49:53 un référendum sur la réforme des retraites ?
00:49:55 Regardez les résultats de notre sondage réalisé par l'institut CSA.
00:49:59 69% des Français sont pour l'idée de ce référendum,
00:50:03 31% sont contre.
00:50:04 Écoutez Julie Gayot, elle est directrice du Pôle Société chez CSA.
00:50:09 - 69% des Français réclament la tenue de ce référendum.
00:50:14 À titre de comparaison, quand on leur pose la question
00:50:17 sur un référendum sur l'immigration, ils ne sont plus que, entre guillemets,
00:50:22 62% à réclamer un référendum sur l'immigration.
00:50:25 C'est beaucoup, mais vous voyez que c'est nettement élevé
00:50:28 quand il s'agit de la réforme sur les retraites.
00:50:31 On voit bien qu'ils ont très envie de s'exprimer sur le sujet.
00:50:34 En témoigne par ailleurs la forte mobilisation d'hier.
00:50:38 - Nous sommes le 1er février.
00:50:40 Voici ce qui change à partir d'aujourd'hui.
00:50:42 Les tarifs des péages qui augmentent de 4,75%.
00:50:47 Le taux du livret A passe à 3%.
00:50:50 L'augmentation des tarifs de l'électricité, plus 15%.
00:50:53 Ou encore la durée de versement de l'allocation chômage qui diminue.
00:50:58 Dans l'actualité, le procès d'un trafic international de cocaïne
00:51:03 s'ouvre aujourd'hui aux assises de Douai.
00:51:06 Six hommes sont suspectés d'avoir organisé le déchargement
00:51:09 de drogue dans le port du Havre.
00:51:11 Ils risquent jusqu'à 30 ans de prison,
00:51:13 voire pour certains récidivistes, la perpétuité.
00:51:16 On voit ça avec Sandra Buisson qui suit ce procès pour CNews.
00:51:19 Sandra, à qui avons-nous affaire exactement ?
00:51:22 - Ce ne sont pas ceux qui tiennent le réseau,
00:51:27 a affirmé une avocate de la Défense,
00:51:29 mais des courroies de transmission.
00:51:31 Ces six accusés, dont l'un est en fuite, sont soupçonnés,
00:51:34 vous l'avez dit, d'avoir travaillé à faire sortir du port du Havre
00:51:37 une tonne 3 de cocaïne et d'avoir travaillé à envoyer
00:51:40 aux Antilles près d'une demi-tonne de cannabis par 100, 200, 400 kg.
00:51:44 La drogue était cachée dans des sacs de sport,
00:51:47 cachés eux-mêmes dans des containers de cargaison légale,
00:51:50 chargés de cacao, de protéines animales ou de matériel agricole.
00:51:53 Pour l'accusation, ce sont eux qui devaient faire sortir
00:51:57 la cocaïne du port, notamment en trouvant des complices
00:52:00 parmi les dockers.
00:52:02 Dans le box, il y a par exemple Mohamed M, 31 ans,
00:52:05 dit "crayon", le gestionnaire des sorties de stupéfiants,
00:52:08 selon l'accusation, avec deux de ses co-accusés.
00:52:11 Lui reconnaît certains faits, comme avoir touché 100 000 euros
00:52:14 pour trouver un chauffeur de grue pour déplacer un container.
00:52:18 Comparaisons libre, lui. Son co-accusé, Louis B,
00:52:21 répond, selon l'accusation, au surnom de "Doudou",
00:52:24 un intermédiaire, selon l'accusation, incontournable
00:52:27 pour recruter les équipes sortant la drogue.
00:52:29 Lui nie toute implication dans les faits, mais devra notamment
00:52:32 expliquer son train de vie démesuré, 1 million d'euros de patrimoine
00:52:35 alors qu'il vit avec une pension d'invalidité.
00:52:38 Signe des pressions et de l'omerta qui risque de toucher ce procès.
00:52:42 Cet homme, cet accusé, a aussi été enlevé et aspergé d'essence
00:52:45 en 2017 pour une dette de 600 000 euros.
00:52:48 Il n'a depuis jamais porté plainte.
00:52:51 Merci Sandra Buisson, en direct des Assises de Douai.
00:52:54 Et c'est la fin de ce journal. Bonne après-midi sur CNews.
00:52:57 Avec Lélie Mathias et ses invités, la parole aux Français continue.
00:53:00 Merci beaucoup, Miquel. La parole aux Français,
00:53:03 avec aussi Yvan Ayofolle, François Puponi et Eric Dorit-Mathen.
00:53:06 On va reprendre en ligne Xavier Rosa, président de la Fédération
00:53:09 Bâtiment Grand Paris. On était avec vous juste avant le journal de 15h.
00:53:12 On parlait de cette proposition de la part du gouvernement
00:53:16 de régulariser certains travailleurs sans papier
00:53:19 qui travaillent dans des métiers en tension.
00:53:22 C'est le cas du bâtiment, des travaux publics en général.
00:53:25 Vous nous avez exposé les chiffres. Vous nous avez grandement
00:53:29 expliqué les besoins qu'il y a dans ce secteur.
00:53:32 Il y a une question de François Puponi que vous n'avez peut-être pas pu
00:53:35 entendre tout à l'heure parce que le réseau a coupé.
00:53:38 Oui, monsieur Rosa, j'ai une question. J'ai été maire pendant longtemps,
00:53:41 président de l'ANRU. Une des difficultés, je comprends les problèmes
00:53:44 de recrutement, les problèmes de formation que nous n'avons pas été
00:53:47 capables collectivement d'anticiper pour assurer les chantiers de demain.
00:53:50 Mais on constate aussi que de plus en plus de grands majors du BTP
00:53:54 ont recours à des entreprises sous-traitantes dont on peut
00:53:58 parfois se poser la question de savoir si effectivement tout est
00:54:01 vraiment carré en termes de recrutement, en termes de rénovation urbaine.
00:54:05 Par exemple, le nombre de chantiers que j'ai visité en tant que président
00:54:07 de l'ANRU où la quasi-totalité des ouvriers employés ne parlaient pas
00:54:10 un mot de français. Ce qui pose une difficulté parce que quand vous
00:54:13 rénovez l'appartement de quelqu'un, que cette personne souvent âgée
00:54:16 vous demande tel type de travaux et que la personne est incapable
00:54:19 de comprendre le français, ça pose une difficulté. Donc moi, j'entends
00:54:22 qu'il faut régulariser, recruter. Mais est-ce qu'on peut aussi faire
00:54:25 en sorte qu'on essaie de limiter au maximum le recours à des entreprises
00:54:29 sous-traitantes qui posent parfois des difficultés ?
00:54:32 Il y a deux sujets dans ce que vous venez d'annoncer.
00:54:36 C'est qu'effectivement, il y a le risque d'entreprises qui ne déclarent
00:54:40 pas tout. Donc déjà, prendre des sociétés qui sont fédérées.
00:54:44 Il y a une fédération du bâtiment où avec des qualifications,
00:54:47 ça permet d'assurer que l'entreprise est en règle.
00:54:50 Et après, effectivement, tout dépend où on va pouvoir trouver
00:54:53 le personnel puisque malheureusement, on ne va pas trouver du personnel
00:54:56 qui parle totalement français. Et quand on a peu de compatriotes
00:55:00 qui rejoignent une filière, on est bien content d'avoir de la main d'oeuvre
00:55:04 qui vient d'ailleurs pour réaliser les beaux chantiers que nos clients
00:55:07 nous confèrent. Alors pour nous, en tout cas, dans le bâtiment,
00:55:11 souvent ce qu'on fait, c'est qu'on accueille ces personnes-là,
00:55:14 on les forme au métier, on met en place même du français langue étrangère
00:55:17 pour permettre une meilleure intégration, un meilleur suivi
00:55:20 des consignes et surtout une meilleure compréhension de la sécurité
00:55:23 parce que ça, c'est primordial sur les chantiers. Et puis, arrive le moment
00:55:27 où malheureusement, la carte de séjour est à renouveler
00:55:30 et le bon collaborateur qu'on a mis des mois à former, voire des années,
00:55:34 qui est impliqué, qui est intégré socialement, qui paye ses impôts,
00:55:37 pour lequel on paye ses cotisations, se voit refuser son renouvellement.
00:55:42 Et là, j'ai la connaissance de plusieurs cas. En tout cas, c'est rageant,
00:55:45 ça désorganise l'entreprise et il faut tout recommencer à zéro
00:55:48 avec un nouveau collaborateur qui sera possiblement dans la même situation.
00:55:52 Alors oui, pour répondre à la toute première question
00:55:55 que madame Mathias m'a posée, oui, nous avons besoin de main-d'oeuvre
00:55:58 dans un secteur en tension qui est un véritable ascenseur social.
00:56:01 Le bâtiment emploie et forme du CAP au Bac +5 ingénieur,
00:56:06 avec qui rémunèrent également correctement ses salariés
00:56:10 et qui permet l'épanouissement en construisant quelque chose
00:56:13 de durable, d'utile et de souvent très beau.
00:56:16 Voilà ce que je pouvais vous dire sur le bâtiment, en tout cas.
00:56:18 Merci beaucoup Xavier Rosa d'avoir témoigné en direct sur CNews.
00:56:22 Quelques rapides questions sur un autre sujet qu'on a abordé d'ailleurs
00:56:25 dans le journal, à savoir la hausse, puisque c'est le 1er février,
00:56:28 vous savez, des choses qui augmentent, dans le bon sens, comme pour le Livret A,
00:56:32 dans le mauvais sens, quand il s'agit du tarif des autoroutes.
00:56:35 4,75% en moyenne, mais ça peut aller de 4,526% sur le réseau Coffee Route Atlantique
00:56:42 jusqu'à 9,89% de hausse sur l'A14, par exemple.
00:56:47 Nous sommes en ligne avec Sandrine Belshi, qui est la présidente du syndicat
00:56:51 des transports routiers Unostra, l'union nationale des organisations syndicales
00:56:54 des transports routiers automobiles.
00:56:56 Dites-nous juste, rapidement, on sait, on connaît le contexte inflationniste
00:57:00 en France, il y a eu une facture qui augmente de toutes parts,
00:57:03 et là, donc ce 1er février, les autoroutes en plus.
00:57:06 Alors comment réagissez-vous ? Comment ça va se passer
00:57:08 pour les entreprises de transport routier ?
00:57:10 Comme d'habitude, de toute façon, l'augmentation au 1er février
00:57:15 est liée tous les ans, depuis que c'est privatisé.
00:57:17 Oui, mais jamais autant. C'est la 1ère fois.
00:57:20 C'est clair que jamais autant.
00:57:22 Jamais autant, et on se demande pourquoi, quand on voit les bénéfices
00:57:27 réalisés par les compagnies d'autoroutes, qui étaient de 3,9 milliards l'année dernière.
00:57:34 En plus, on peut dire qu'ils manquent à leur service, dans le sens où
00:57:40 on a beaucoup d'autoroutes qui sont de plus en plus fermées,
00:57:43 où nos conducteurs ont du mal à trouver des places pour pouvoir stationner
00:57:46 et faire les coupures la nuit.
00:57:48 Et puis c'est de plus en plus encombré, le trafic est surchargé.
00:57:54 Il y a souvent des travaux aussi, donc on va payer de plus en plus cher
00:57:57 un service qui est de moins en moins...
00:57:59 Vous avez raison, et puis en même temps, il ne faut pas oublier
00:58:03 que ces entreprises qui ont été privatisées, je crois en 2002,
00:58:07 et puis d'abord 7 milliards versées par elles, et puis ensuite
00:58:10 une deuxième phase, elles avaient été déjà payées par l'État,
00:58:13 donc par le contribuable, donc largement amorties.
00:58:15 Alors c'est vrai qu'on dit que ces entreprises, comme Eiffage, Vinci,
00:58:19 investissent dans l'entretien, parce que ça coûte cher de rénover les routes,
00:58:22 mais ça ne justifie plus aujourd'hui, on n'arrive pas à savoir pourquoi
00:58:26 il y a ces hausses tous les ans. C'était 2 % l'an dernier,
00:58:29 cette année c'est plus de 4 %, et c'est bien incompréhensible.
00:58:33 - Et Sandrine Bacchi ?
00:58:34 - Depuis la privatisation, on doit être à plus de 40 % d'augmentation.
00:58:37 Donc en 20 ans, ça a pris 40 % d'augmentation.
00:58:40 - Oui, François Dumont ?
00:58:41 - Le problème, c'est que tout le monde connaît le scandale
00:58:44 de la privatisation, ces autoroutes sont devenues des boîtes à cash
00:58:50 pour ces entreprises. C'est comme ça qu'elles arrivent
00:58:52 à maintenir leurs bénéfices et donc leur distribution
00:58:55 dès lors que d'autres activités ne sont plus en tension.
00:58:58 Et que c'est la variable d'ajustement, ces entreprises gagnent
00:59:00 beaucoup d'argent grâce aux autoroutes.
00:59:02 - Est-ce que vous demandez des aides, quelque chose,
00:59:05 en tant que représentante du syndicat des transports routiers ?
00:59:09 - Des aides, on ne les aura pas, ça c'est clair.
00:59:13 Non, à nous de faire en sorte d'augmenter nos tarifs.
00:59:16 - Mais ça va se répercuter, encore une fois, sur les clients,
00:59:19 c'est un cercle vicieux.
00:59:20 - De toute façon, on n'a pas le choix.
00:59:22 Si on veut pouvoir survivre et maintenir nos marges,
00:59:24 qui sont déjà très minimes, puisqu'on est secteur d'activité
00:59:27 où on a une valeur ajoutée très faible, on va devoir répercuter.
00:59:31 On n'a pas le choix entre le carburant, les autoroutes,
00:59:35 les véhicules également qui augmentent,
00:59:37 les pneumatiques, n'en parlons pas.
00:59:39 Tout a augmenté, donc nous n'aurons pas le choix
00:59:41 que d'augmenter nos tarifs.
00:59:43 Alors c'est clair qu'on a du mal à augmenter réellement
00:59:45 comme on devrait, parce qu'on est quand même dans une situation,
00:59:48 il y a quand même une crise qui se fait ressentir
00:59:51 et qu'on a une baisse de volume depuis décembre 2022.
00:59:55 Donc on n'est plus en situation de force vis-à-vis de nos clients,
00:59:58 puisque avec la loi de l'offre et de la demande,
01:00:01 on n'arrive pas forcément à passer les augmentations qu'on voudrait,
01:00:04 qui sont nécessaires, ce n'est pas pour s'en mettre l'épaule,
01:00:08 faire plus de bénéfices, ce n'est pas vrai.
01:00:10 Mais ça va être très compliqué, c'est clair.
01:00:13 Merci. Alors Eric, en guise de conclusion.
01:00:15 Juste un dernier mot pour utiliser parfois les routes nationales françaises,
01:00:18 elles sont en bon état et il y a beaucoup de routiers qui les utilisent,
01:00:21 vous ne pouvez pas me contredire là-dessus.
01:00:23 Oui, mais de toute façon, on utilise que celles qui nous sont autorisées,
01:00:27 parce que de plus en plus les nationales ne sont plus autorisées
01:00:30 et on nous pousse automatiquement vers les autoroutes.
01:00:32 Merci beaucoup Sandrine Bachy, merci à tous les trois en plateau.
01:00:35 Dans un instant, Nelly Denac et ses invités.
01:00:37 Le débat continue, notamment sur le texte "Asile et immigration"
01:00:41 qui a été présenté ce matin en Conseil des ministres.
01:00:43 Et nous, je vous dis à demain, 14h.
01:00:45 14 heures.
01:00:46 ♪ ♪ ♪

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