Une start-up américaine, "Colossal Biosciences" a pour but la "désextinction". C'est-à-dire faire revenir des espèces disparues depuis longtemps. Connue pour avoir voulu ressusciter le mammouth ou le tigre de Tasmanie, le nouveau projet fou de la start-up: ressusciter le dodo, un oiseau originaire de l'Île Maurice. Un projet controversé de la sphère scientifique.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Il est presque 8h moins 20, c'est presque l'heure du choix de Marie.
00:03 Mais elle est là, Marie.
00:04 Marie, ce matin, tu voulais nous parler de scientifiques qui aimeraient bien ressusciter
00:08 certaines espèces animales.
00:09 C'est Jurassic Park, ton histoire.
00:11 C'est ce que j'allais dire, c'est ce que m'ont dit les collègues en haut aussi, quand je
00:14 leur en ai parlé d'ailleurs.
00:15 C'est le projet assez fou d'une start-up américaine qui s'appelle Colossal Bioscience.
00:19 Son objectif, c'est la désextinction.
00:22 Donc, c'est faire revenir à la vie des espèces qui ont disparu parfois depuis des siècles.
00:27 Elle avait déjà fait parler d'elle cette start-up, notamment fin 2021, parce qu'elle
00:30 avait annoncé qu'elle voulait ressusciter le mammouth.
00:33 Et puis ensuite, en 2022, elle avait à nouveau fait les gros titres en annonçant qu'elle
00:36 voulait ressusciter cette fois le tigre de Tasmanie, celle-là, qui a complètement disparu
00:41 depuis les années 30.
00:42 Et cette semaine, la start-up a annoncé qu'elle avait un nouveau projet parce qu'elle a réussi
00:47 à lever 150 millions de dollars.
00:49 D'ailleurs, figurez-vous que Paris Hilton a participé au financement.
00:52 Et le projet maintenant, c'est de ressusciter le dodo.
00:56 Le dodo de l'île Maurice.
00:58 Voilà, le dodo de l'île Maurice.
01:00 Vous savez tous ce que c'est ?
01:01 Je crois que c'est dans Alice au Pays des Merveilles aussi.
01:03 C'est l'un des personnages.
01:04 Et c'est l'effigie sur les pièces de monnaie de l'île Maurice.
01:08 C'est les dodos.
01:09 Oui, parce qu'il y était jusqu'en XVIIe siècle.
01:10 C'est sympa d'avoir des projets, mais est-ce que ça marche ou pas ?
01:13 Parce qu'on a relevé 150 millions de dollars.
01:15 Est-ce qu'on pourrait juster le mammouth jusque-là ?
01:17 Justement, c'est très, très controversé comme initiative pour plusieurs raisons.
01:20 La première, justement, c'est que pas mal de scientifiques disent qu'ils sont un peu
01:23 en train de jeter l'argent par les fenêtres.
01:25 Parce que scientifiquement, c'est quand même très, très ambitieux de vouloir faire ça.
01:28 Il faut trouver l'ADN de l'espèce disparue, essayer de trouver une espèce qui ressemble,
01:32 faire des transferts d'ADN.
01:33 Bref, c'est hyper compliqué.
01:34 Et beaucoup de scientifiques n'y croient pas.
01:35 Dans le Jurassique Park, ils y arrivaient.
01:36 Avec un moustique.
01:37 Avec un moustique, c'est bientôt.
01:38 Dans le lombre.
01:39 Et il y a également des considérations éthiques.
01:44 Ça, c'est également un gros problème.
01:46 J'en parlais avec un chercheur de l'université de Cambridge.
01:48 Lui, pour le coup, il est complètement opposé à l'idée.
01:51 Écoutez.
01:52 À l'heure actuelle, on protège certains habitats et certaines espèces parce qu'on
01:58 sait que s'ils disparaissent, on ne pourra pas revenir en arrière.
02:01 C'est fondamentalement vrai.
02:03 Le fait que ces gens suggèrent que l'on peut détruire des habitats naturels et les
02:08 reconstituer 400 ans plus tard, ça contredit cette idée.
02:12 Ils sont en train de dire "Allez-y, continuez à détruire des milieux naturels, continuez
02:17 à introduire des espèces invasives, continuez à chasser, polluer, on arrangera ça plus
02:21 tard".
02:22 Je pense que c'est un message qui pose problème.
02:24 Ce que me disait ce chercheur, et c'est ce que disent d'ailleurs pas mal d'associations
02:28 pour la défense des droits des animaux, c'est que l'argent qu'on utilise pour
02:31 essayer potentiellement, peut-être un jour, de ressusciter certaines espèces, on devrait
02:35 peut-être l'utiliser pour protéger les espèces qui sont bel et bien vivantes, mais
02:39 en danger d'extinction.
02:40 Cela dit, juste pour le bonheur d'avoir écrit "Dodo" comme ça en grand le vendredi
02:43 matin, nous qui ne dormons pas beaucoup, ça nous fait toujours plaisir.
02:47 Merci Marie.