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Olivier Bonnard et Nathalie Amsellem dévoilent dans un documentaire les secrets de la saga culte des années 80

Plus fort que Rocky, Rambo et Indiana Jones ! A sa sortie en 1985, « Retour vers le futur » est en tête du box-office dans le monde entier. Et près de 40 ans plus tard, la trilogie est devenue un classique, une référence en matière de pop culture. Comment expliquer un phénomène de cet ampleur ? C’est le mystère que tentent de percer Nathalie Amsellem et Olivier Bonnard, les auteurs du documentaire « Retour vers le futur : Voyage dans le temps, American dream & rock’n’roll », en ligne dès aujourd’hui sur Arte.tv avant sa diffusion sur Arte le vendredi 10 février à 22h30. Pourquoi aucun studio ne voulait produire le film ? Qui est Eric Stoltz, l’acteur qui a incarné le héros Marty McFly avant d’être remercié ? Pourquoi Michael J. Fox était obligé de tourner la nuit ? Quel objet devait projeter les personnages dans le passé avant que la voiture DeLorean ne soit choisie ? Autant d’anecdotes savoureuses sur ce film bien plus profond qu’on ne le pense. Olivier Bonnard est l’invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt

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Transcription
00:00 Bonjour Olivier Bonnard ! Bonjour ! Un ado américain renvoyé dans le passé où il rencontre ses
00:04 parents, c'est le pitch du premier numéro de cette trilogie sortie en 1985.
00:08 A l'époque, il a fait plus d'entrées que Rambo, Rocky, Indiana Jones, numéro 1 dans
00:13 le monde entier.
00:14 C'est déjà une sacrée performance, mais surtout il a ensuite traversé les générations.
00:18 Pourquoi ce film "Retour vers le futur" a-t-il autant marqué ?
00:22 Alors là, c'est vraiment la question, c'est la question à laquelle nous on a essayé
00:24 de répondre à travers ce documentaire.
00:26 En réalité, je vais d'abord dire qu'un succès de cette ampleur, un phénomène plutôt
00:30 de cette ampleur, qui est un phénomène de société aujourd'hui, je pense qu'on ne
00:33 peut pas l'expliquer complètement.
00:34 Et je me suis rendu compte en interviewant toute l'équipe qu'on a rencontrée aux
00:37 Etats-Unis, qu'eux-mêmes, d'une certaine manière, ne peuvent pas l'expliquer non
00:40 plus complètement.
00:41 Ils ont bien des idées, mais ils sont aussi un petit peu dépassés en fait par leur créature
00:45 et par ce phénomène qu'ils ont créé en 1985.
00:49 Il faut s'en rappeler quand même.
00:50 Donc c'est vrai qu'il y a quelque chose d'assez touchant même en fait à les voir
00:52 aujourd'hui.
00:53 On a rencontré Bob Gale, le scénariste et producteur, Huw Lewis, l'interprète de
00:57 Power of Love, qui aujourd'hui ont 70 ans, bien sonné, et eux-mêmes, c'est assez
01:01 touchant.
01:02 Ils se disent "mais qu'est-ce qu'on a fait ?"
01:04 Ils ont touché, Bob Gale a été touché par la foudre.
01:09 Mais il y a quand même un truc intéressant, Bob Gale, je pense, il nous a dit quelque
01:14 chose qui à mon sens est vraiment au cœur du succès, de cette longévité surtout,
01:18 c'est que Retour au futur, c'est un film et une trilogie sur la famille.
01:21 C'est vraiment ça le cœur du truc, parce que on peut avoir cette image de loin peut-être
01:26 d'un film de science-fiction.
01:27 Après tout, il est question de voyage dans le temps, d'un film fantastique.
01:30 C'est une production Spielberg, c'est un blockbuster techniquement, puisqu'il est
01:33 sorti à l'été 1985.
01:36 Mais une fois qu'on a dépouillé le film de tout ça, de toute cette imagerie SF, ce
01:41 qui reste finalement, c'est vraiment l'histoire d'une famille dysfonctionnelle qui va être
01:46 sauvée finalement par le fils.
01:48 C'est là où il y a quelque chose de très beau et de très nouveau.
01:51 C'est que des familles dysfonctionnelles, on avait déjà vu ça, mais là, un ado va
01:57 s'affranchir des lois du temps et franchir les portes du temps pour retourner en arrière
02:02 et sauver sa famille de la loose.
02:04 C'est ça, c'est ça.
02:06 Et je pense que ça parle à tout le monde, tout le monde de toute génération, de tout
02:11 genre.
02:12 C'est quelque chose d'absolument universel qui, à mon avis, est au cœur du succès.
02:16 C'est l'histoire de trois hommes, Steven Spielberg, le producteur, et les deux Bob,
02:20 vous avez cité, Gail, le scénariste, et aussi Zemeckis, le réalisateur.
02:23 Ils ont travaillé ensemble avant Retour vers le futur, ça a été David, si j'ai bien
02:27 compris.
02:28 Et en 1980, Bob Gail, il vous raconte dans le documentaire qu'il a une révélation
02:34 en fouillant dans la cave de ses parents.
02:36 On écoute.
02:37 Je suis tombé sur l'album scolaire de mon père à la cave.
02:40 Je l'ai feuilleté et j'ai découvert que mon père était délégué de classe en
02:44 terminale.
02:45 Ça m'a rappelé que le délégué de ma classe était un rabat-jouet coincé que
02:50 j'évitais à tout prix.
02:51 Alors je me suis demandé, si mon père était ce genre de mec, si j'avais été au lycée
02:57 avec mon père, est-ce que j'aurais été pote avec lui ?
03:01 À mon retour en Californie, j'ai parlé de l'idée à Bob Zemeckis.
03:05 Il a adoré et il a dit « Et si ta mère était dans le même lycée et que tout ce
03:10 qu'elle t'a raconté sur son passé n'était que des mensonges ? »
03:13 Voilà comment est né le scénario, sauf qu'aucun studio n'en veut.
03:18 Exactement.
03:19 Eh oui, aucun studio n'en veut.
03:20 Aujourd'hui, c'est vrai que c'est difficile d'imaginer ça, mais ils ont essuyé plus
03:24 de 40 refus, y compris d'ailleurs de la part d'Universal qui va finir par produire
03:27 le film.
03:28 Mais il y a quand même quelqu'un dans l'histoire qui a toujours cru à cette histoire, c'est
03:32 Spielberg.
03:33 C'est d'ailleurs grâce à lui finalement que le film va se faire.
03:34 Mais c'est vrai que…
03:35 Mais pourquoi il disait non ?
03:36 Il disait non pour un tas de raisons.
03:38 D'abord, le voyage dans le temps.
03:41 « Oui, bon, on ne sait pas si ça va marcher, etc. »
03:43 Et on l'a déjà vu, ça a déjà été fait.
03:45 On l'a déjà vu.
03:46 Et puis surtout, il y a quelque chose d'assez amusant, c'est qu'ils se sont allés frapper
03:49 à la porte de chez Disney.
03:51 Parce qu'ils les avaient présenté le film à Columbia, où on leur avait dit « Non,
03:54 mais votre truc, c'est trop gentillesse, trop familial.
03:56 C'est vraiment un truc pour Disney.
03:57 » Et donc, ils sont allés voir Disney.
03:59 Et Disney, ils se sont quasiment étranglés en fait.
04:02 Ils ont dit « Mais vous vous rendez compte ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire
04:05 d'un gamin qui retourne en arrière, rencontre sa mère qui est désormais à le même âge
04:09 que lui et sa mère le drague ? Mais c'est de l'inceste ! »
04:11 Et ils se sont quasiment fait virer Manu Militari.
04:14 Donc, à ce stade, je pense qu'ils se disaient que le film ne se ferait jamais.
04:19 Finalement, il a fallu attendre le succès de Zemeckis avec à la poursuite du Diamant
04:23 Vert pour que d'un seul coup, il soit en odeur de sainteté, que tout le monde veuille
04:25 travailler avec lui.
04:26 Et là, on lui a dit « Mais qu'est-ce que vous voulez faire ? » Et lui, il voulait
04:29 toujours faire la même chose, c'est-à-dire un retour vers le futur.
04:31 Et c'est là qu'ils se sont souvenus, qu'ils ont dit « Mais qui croit à ce projet depuis
04:35 le départ ? » Spielberg.
04:36 Donc, c'est retourné voir Spielberg et c'est là que les choses se sont lancées.
04:40 Et au départ, la machine qui devait transporter Marty et Doc dans le passé, ce n'était
04:45 pas la fameuse voiture DeLorean qui est devenue un pilier de la pop culture ? C'était
04:49 quoi ? C'était un frigo, figurez-vous.
04:51 Donc, les deux personnages seraient entrés dans le frigo ?
04:54 Oui, c'est pas très clair.
04:57 C'est pas pour rien que ça a été abandonné, à mon avis.
04:59 C'était beaucoup moins sexy que la DeLorean.
05:03 Et surtout, la DeLorean a réglé un tas de problèmes.
05:04 C'est une voiture, donc c'est quelque chose de mobile.
05:08 Le frigo, il y avait quelque chose de statique.
05:10 D'un seul coup, c'était une usine à gaz.
05:12 C'est-à-dire qu'en termes de logistique, c'est toujours comme ça.
05:14 Les choix, finalement, se font par les contraintes qui en découlent.
05:20 La DeLorean, finalement, en tout cas, l'idée d'une voiture était très pratique.
05:24 Après, le coup de génie, c'est d'avoir choisi la DeLorean avec sa ligne tellement
05:27 particulière, ses portières papillon, etc.
05:30 Et c'est vrai que, d'ailleurs, le doc le dit à un moment donné.
05:33 Ils l'ont carrément factorisé dans le scénario.
05:35 Puisqu'il dit quitte à prendre une voiture pour voyager dans le temps, autant en prendre
05:39 une qui est de la gueule.
05:40 Et c'est vraiment ça.
05:41 Ils ont pris une voiture qui est intemporelle.
05:43 Et le frigo, il n'était pas perdu.
05:46 Il en servit plus tard.
05:47 Oui, beaucoup plus tard.
05:48 Beaucoup plus tard.
05:49 Dans Indiana Jones 4, je ne sais pas si vous vous rappelez, il y a la scène où, pareil
05:53 de mémoire, il y a une explosion atomique et le personnage se réfugie dans un frigo
05:59 qui est protégé par ce frigo.
06:02 Et le frigo est propulsé des kilomètres à la ronde.
06:06 Et le film, évidemment, Indiana Jones 4, est de Spielberg.
06:10 Donc Spielberg a récupéré cette idée qui, au départ, venait de Retour à la Future
06:14 et qui, finalement, n'avait pas été exploitée.
06:15 Il l'a recyclée bien des années plus tard.
06:18 Alors, pour le rôle principal, celui de Marty McFly, on a pensé à un moment un certain
06:22 Johnny Depp.
06:23 Mais c'est Eric Stolz qui est finalement choisi.
06:26 Comment on arrive à Michael J.
06:28 Fox alors ?
06:29 En fait, il faut savoir que Michael J.
06:30 Fox était le premier choix de Bob Gale et Bob Zemeckis.
06:33 Ils l'avaient repéré.
06:34 Ils avaient vraiment dû naïr puisqu'ils avaient vraiment vu que c'était l'acteur
06:39 qu'il leur fallait.
06:40 Sauf que Michael J.
06:41 Fox était engagé sur une série télé qui s'appelle Family Ties, qui n'est pas très
06:45 connue en France, qu'on a dû avoir sur Jimmy et avec Tom Hanks.
06:48 Et il avait un contrat.
06:49 Il ne pouvait pas s'extraire comme ça.
06:51 Et son producteur ne voulait pas entendre parler de prêter son acteur d'interrompre
06:55 son tournage à lui le temps qu'il aille faire Retour à la Future.
06:59 Donc on prend Eric Stolz et on commence à tourner avec Eric Stolz et ça ne marche pas
07:04 du tout.
07:05 C'est à dire qu'Eric Stolz, il se rend compte d'un truc, c'est qu'il est très
07:08 bon acteur.
07:09 Il est mignon.
07:10 Il ressemble d'ailleurs beaucoup physiquement à Michael J.
07:14 Fox.
07:15 C'est assez troublant.
07:16 Sauf qu'il y a un truc, c'est qu'il n'est pas drôle du tout.
07:17 Et donc, en fait, tout l'humour que Michael J.
07:20 Fox amène avec son côté un peu goofy, son côté un peu maladroit, c'est vrai qu'il
07:24 se prend super bien les pieds dans le tapis, etc.
07:27 Je ne sais pas si vous vous rappelez, quand il remet son pantalon, qu'il a été recueilli
07:31 par sa mère, il tombe.
07:32 Il fait ça hyper bien.
07:34 Eric Stolz, pas du tout Eric Stolz.
07:35 C'était plutôt ambiance acteur studio, acteur studieux à se prendre la tête, à
07:39 s'interroger sur les motivations profondes de ce personnage.
07:41 Dans Retour vers le futur, on n'est pas forcément dans ce registre-là.
07:45 Et donc, ils se sont rendu compte que ça ne fonctionnait vraiment pas.
07:47 Mais ils s'en sont rendu compte assez tard.
07:49 Ils s'en sont rendu compte au bout de quelques semaines de tournage, effectivement.
07:52 Ils avaient eu le temps de tourner, de mettre pas mal en boîte, de mettre quelques scènes
07:54 en boîte.
07:55 Ils se disent "on a un énorme problème, il faut qu'on en parle à Spielberg".
07:59 Ils le montrent à Spielberg, qui est donc leur producteur.
08:02 Spielberg est d'accord.
08:03 Et du coup, Spielberg prend sur lui d'aller annoncer la nouvelle au patron d'Universal
08:06 en disant "écoute, il faut absolument qu'on change d'acteur et qu'on aille voir, qu'on
08:11 retourne voir celui qu'on veut depuis le début".
08:12 Michael J.
08:13 Fox "oui, mais il n'est pas libre".
08:14 "Oui, mais tant pis, on va l'avoir".
08:15 Et ils l'ont eu.
08:16 On ne sait pas exactement.
08:17 Spielberg a fait une danse du ventre pas possible.
08:20 C'est arrangé avec le producteur de Family Ties, qui a prêté son acteur.
08:24 Michael J. Fox, du coup, a fait des doubles journées.
08:27 Il n'a jamais cessé de tourner Family Ties, mais dans le même temps, sur ses pauses,
08:32 la nuit, il tournait Retour vers le futur.
08:35 Et ils ont fait le film comme ça.
08:37 Je voudrais qu'on écoute une scène entre Marty et Doc.
08:40 On est dans les années 50 et le scientifique ne croit pas du tout que le gamin vient du
08:45 futur.
08:46 Alors dites-moi, visiteur du futur, qui est président des Etats-Unis en 1985 ? Ronald
08:53 Reagan ?
08:54 "Ronald Reagan, l'acteur ? Et qui est vice-président ? Jerry Lewis !"
09:01 Je crois que Ronald Reagan a adoré cette blague.
09:03 Alors voilà, c'est super drôle parce qu'en fait, il y a vraiment une espèce de circulation
09:07 de dialogues comme ça, permanents, avec Retour vers le futur, entre la trilogie et l'histoire
09:11 américaine.
09:12 Effectivement, il y a cette blague sur Reagan dans le film qui est hyper bien vue.
09:15 Reagan a tellement aimé le film, il se les fait projeter.
09:19 Google nous le raconte, il se les fait projeter et d'ailleurs, ils appréhendaient un petit
09:24 peu la réaction à cette blague.
09:26 Mais Reagan a apparemment trouvé ça très drôle et il adorait le film au point de le
09:30 citer dans son discours sur l'état de l'Union en 86.
09:32 Devant le Congrès.
09:33 Devant le Congrès, pour motiver un peu, rebooster les troupes.
09:37 "Where we are going, we don't need roads."
09:40 Comme ils le disent dans Retour vers le futur, là où on va, on n'a pas besoin de routes.
09:43 Ce qui fait d'ailleurs que Retour vers le futur est un petit peu "entaché" comme ça.
09:47 Il y a un peu une suspicion que ce serait peut-être un film quand même très Reaganien.
09:52 En tout cas, c'est un film de cette époque là, c'est sûr et certain.
09:54 C'est un film de 85, mais un peu comme Rocky IV.
09:57 Un film de droite, quoi.
09:59 Un film qui exalterait les valeurs matérialistes de l'Amérique Reaganienne.
10:04 C'est vrai que le happy end de Retour vers le futur, à cet égard, est un peu ambigu.
10:08 D'ailleurs, il faut savoir que l'acteur qui joue George, le père, s'est brouillé
10:13 au point de ne pas faire le 2 et le 3 parce qu'il était très en désaccord avec cette fin.
10:17 Qui pour lui était beaucoup trop, était une fin vraiment pro-Reagan.
10:21 Et lui disait que c'est une honte de faire une corrélation à ce point
10:25 entre le bonheur et la réussite matérielle.
10:27 On va voir par la suite, notamment avec le 2, que la politique, le sous-texte politique
10:33 de la trilogie est beaucoup plus subtil et complexe que ça.
10:36 On ne peut pas parler de Retour vers le futur sans évoquer la chanson qui va avec.
10:40 Un tube dans le monde entier nommé aux Oscars.
10:42 * Extrait de Retour vers le futur *
10:47 Dès la première note, on reconnaît The power of love de You and Lewis and the News.
10:53 C'est presque un personnage du film, cette chanson.
10:55 Complètement.
10:56 Complètement.
10:57 Je pense qu'en fait, là encore, une réussite dans ces proportions-là, c'est un miracle
11:02 ou une série de miracles qu'on ne peut pas vraiment complètement expliquer.
11:05 C'est la rencontre entre cette chanson qui n'a pas été écrite pour Retour vers le futur.
11:09 Simplement, les deux Bob Zemeckis et Gayle se sont dit qu'est-ce qu'il écoute Marty ?
11:13 C'est un ado des années 80, il écoute quoi ?
11:15 Dans son Walkman.
11:16 Dans son Walkman, en faisant du skate.
11:17 Il écoute You and Lewis.
11:18 C'est évident, cette espèce de You and Lewis and the News, ce groupe de pop-rock.
11:24 On ne peut plus 80's.
11:26 Et donc, ils sont allés trouver You and Lewis en disant « tiens, tu peux nous faire une chanson ? »
11:30 Alors, You and Lewis a dit « mais moi, je n'ai jamais fait ça, d'écrire une chanson pour le cinéma.
11:33 Si vous voulez, je vous donne ma dernière chanson en date.
11:36 Elle est encore un peu en gestation, mais je vous envoie la maquette. »
11:39 Et il leur envoie Retour vers le futur.
11:42 Enfin, Power of Love plutôt.
11:43 Et alors, c'est vraiment…
11:46 Je pense que la chanson en elle-même encapsule totalement l'esprit des années 80.
11:52 Comment dire ?
11:54 Qui se dégage de ce film.
11:57 C'est-à-dire que c'est comme une espèce de…
11:59 Elle capte parfaitement l'énergie du film.
12:01 Elle est totalement raccord avec l'énergie du film.
12:03 Et d'ailleurs, c'est rigolo, parce que c'est au point où ils vont donner un petit rôle à You and Lewis.
12:07 C'est ça ! Il apparaît.
12:08 Alors moi, je ne l'avais jamais remarqué.
12:09 C'est en regardant votre documentaire, je me suis dit « mais oui, c'est lui ! »
12:11 Parce qu'il n'est sacrément pas défiguré, mais on lui a mis des lunettes.
12:15 Il n'a pas du tout la même tête.
12:17 C'est lui qui s'est fait cette tête-là, d'ailleurs.
12:18 Il nous le raconte aussi dans le doc.
12:20 Il voulait imiter le patron de sa maison de disques, qui était un type très sérieux.
12:25 Il l'imite hyper bien.
12:26 Ce qui fait passer une audition à Marty.
12:28 Voilà. C'est ça qui est rigolo.
12:30 C'est que Marty, du coup, caresse des rêves de gloire, de devenir lui-même une pop star.
12:38 Il passe une audition de guitare électrique.
12:40 C'est un très bon joueur de guitare électrique, puisque d'ailleurs, il va inventer Johnny B. Goode.
12:44 Mais donc, il foire cette audition lamentablement.
12:50 Enfin, en tout cas, plutôt, il est recalé.
12:52 Et il est recalé, ça ne manque pas de piquant, par You and Lewis, qui a cette phrase, qui lui dit
12:57 « I'm afraid it's just too damn loud. »
12:59 Désolé, c'est assourdissant.
13:01 Et donc, voilà.
13:07 Est-ce qu'il pourrait y avoir un quatrième volet de retour vers le futur ?
13:10 Ça, ils ont toujours dit, enfin, ils, c'est-à-dire les deux Bob, les deux gardiens du temple retour vers le futur,
13:16 surtout Bob Gale, a toujours dit que non.
13:19 On peut imaginer beaucoup de pression, en tout cas de l'heure vivant.
13:22 Ils ont dit que de l'heure vivant, parce qu'évidemment, après, on ne sait pas.
13:24 Avec Universal, Universal est assis sur un trésor, sur une IP, comme on dit, une propriété intellectuelle qui est potentiellement très, très, très, très juteuse.
13:34 Il y a eu une comédie musicale récemment à Londres, Back to the Future, The Musical, qui apparemment est formidable.
13:41 Mais il n'y aura pas de quatre, en tout cas pas du vivant des créateurs.
13:45 Et Bob Gale a même cette phrase très, très sympa, qui, à mon avis, qui est juste.
13:49 Il dit le retour vers le futur 4, c'est celui qu'on se fait nous-mêmes, avec notre propre famille.
13:54 C'est le film qu'on projette, nous, sur cette histoire qui, encore une fois, parle à tout le monde et est complètement universel.
14:02 Un documentaire vraiment passionnant et qui donne envie de revoir les retours vers le futur.
14:06 C'est peut-être ça aussi qui vous fait le plus plaisir.
14:08 Complètement, complètement.
14:09 C'est pour ça qu'on l'a fait.
14:11 C'était pour essayer éventuellement de décaler un petit peu le regard et de reconsidérer un peu cet objet qu'on a vite fait de classer comme une comédie familiale, gentillette.
14:19 Je pense que le film est plus profond que ça et qui mérite d'être vu avec des yeux d'adulte et d'être transmis aussi un peu comme un objet transitionnel.
14:28 Merci d'être venu sur France 1.
14:29 Avec plaisir. Merci beaucoup.

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