• l’année dernière
Un déjeuner partagé avec Frédéric Valletoux, député "Horizons et apparentés" de Seine-et-Marne, pour parler de l'engouement pour le locavore et des retraites agricoles.
Loin des codes classiques de l´interview, LCP a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
« Cuisine et Confidences »... Quel rapport l´invité politique entretient-il avec la
gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
Et enfin « La face cachée de nos assiettes »... ou comment le contenu de nos assiettes en dit long sur notre société face à ses nouveaux enjeux.

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News
Transcription
00:00 Générique
00:02 ...
00:16 -Bonjour à tous et bienvenue dans "Politique à table" sur LCP,
00:20 l'émission où on parle cuisine, alimentation, agriculture,
00:23 mais aussi politique. Cette semaine, nous recevons Frédéric Valtoux.
00:27 -Bonjour. -Avec moi pour présenter
00:29 l'émission Jean-Pierre Montanay. -Bonjour.
00:31 -Bonjour, Frédéric Valtoux. -Bonjour.
00:33 -Vous êtes député horizon de Seine-et-Marne.
00:36 Vous avez été maire de Fontainebleau de 2005 à 2022.
00:39 La politique, vous l'avez côtoyée très tôt,
00:42 mais de l'autre côté de la barrière, en tant que journaliste,
00:45 d'abord à la Gazette des communes, puis vous sévissez
00:48 pendant 10 ans au journal Les Echos.
00:50 Votre bureau était, paraît-il, situé près du bar,
00:53 mais c'est un ami viticulteur qui le dit,
00:55 peut-on lui faire confiance ?
00:57 J'oubliais, vous avez également été président de la FHF,
01:01 la Fédération hospitalière de France, pendant 11 ans.
01:04 Alors, Jean-Pierre, au menu, un plat sain et hypocalorique,
01:08 comme le prévoit l'ordonnance du Dr Henri,
01:10 célèbre chirurgien brestois,
01:12 ou plutôt un repas plus traditionnel,
01:15 vous qui êtes à Fontainebleau, habitué à la vie de château.
01:18 -Je dirais "menu royal", avec une blanquette de veau
01:21 et en dessert, un Fontainebleau.
01:23 -Dans le dessous des plats, le local à la cote,
01:26 le village potager nourrit quelques 500 familles de Seine-et-Marne.
01:30 Reportage dans cette émission.
01:32 -Dans les pieds d'empla, la réforme des retraites.
01:35 Quel changement pour les ouvriers agricoles et les agriculteurs ?
01:39 Explication à suivre.
01:40 -Allez, on passe à table. Tout de suite, cuisine et confidence.
01:44 ...
01:50 -Valtou, je sais que vous avez longtemps hésité
01:52 avant de choisir une blanquette de veau.
01:55 Je vous propose votre coeur, ce plat fédérateur
01:57 de ces grandes tablées familiales, intergénérationnelles à Fontainebleau.
02:02 Une recette séculaire qui a fait ses preuves,
02:04 donc une valeur sûre, mais un peu trop sûre,
02:07 trop épère pour certains, qui jugent que le signal envoyé
02:10 avec la blanquette est ringard, asbine.
02:12 C'est même grincheux.
02:14 Brigitte plaide pour plus d'audace, de fantaisie,
02:17 avec des macros mi-cuits aux pickles,
02:19 des carpaccio de betterave ou des filets de canard aux yuzu.
02:23 Mais en fait, Brigitte, le visionnaire,
02:25 c'est vous, Frédéric Valtou, car la blanquette
02:27 incarne comme la poule au pot le chou farci,
02:30 les quenelles de brochet, le retour en force
02:32 de la cuisine bourgeoise, gourmande, sans chichi,
02:35 remorative, mais comme M. Jourdain,
02:37 qui faisait de la prose sans l'imaginer,
02:40 vous nous dessinez peut-être les tendances de la cuisine
02:43 sans même le savoir, à moins que ce soit le must à table
02:46 pour vous, la blanquette.
02:48 Elle est comment ? -Je vais la goûter,
02:50 mais en tout cas, à l'oeil, elle a l'air parfaite.
02:53 -Pourquoi ce choix ? C'est un plat familial,
02:55 un plat traditionnel que vous mangez
02:57 quand vous étiez petit ? -C'est pas un souvenir d'enfance.
03:00 C'est aussi un plat que je fais de temps en temps
03:03 à mes enfants, et comme j'en ai cinq,
03:05 ça me fait des grandes tablées.
03:07 -Le seul plat que vous savez faire.
03:09 -Alors, j'en fais quelques autres,
03:11 mais je suis pas un grand cuisinier non plus.
03:14 -Réussir la blanquette, c'est pas évident.
03:16 -Ce qui est bien, c'est qu'on peut l'accommoder
03:19 selon les envies, avec des légumes différents.
03:22 C'est pas un plat si figé que ça.
03:24 D'abord, c'est un plat qui, quand on le sert
03:26 dans les restaurants, il n'y a pas toujours la même tête.
03:29 -Vous la revisitez ? -Je la revisite modestement.
03:32 Enfin, voilà, avec un peu des poireaux, parfois.
03:35 -Pas nécessairement du riz,
03:37 parce que c'est vrai que c'est souvent...
03:39 -Du riz, mais avec des poireaux, des carottes.
03:42 Là, y a pas de poireaux, mais des carottes.
03:44 -Les pommes de terre ? -On peut aussi, bien sûr.
03:47 Mais voilà, c'est un plat simple.
03:49 C'est un plat qui a une longue histoire
03:51 et qui n'a pas de racines, c'est-à-dire qu'il est très français.
03:55 -Donc, il a des racines ? -Oui, quand je dis
03:57 qu'il n'a pas de racines, c'est régional.
04:00 Tout le monde leur vendique la blanquette.
04:02 C'est lyonnais, c'est la picardie, etc.
04:04 Toutes les régions disent qu'ils sont le berceau de la blanquette,
04:08 mais c'est un plat très...
04:10 -Consensuel. -Consensuel.
04:11 -Vous allez la goûter ? -Je vais la goûter, bien sûr.
04:14 -Et surtout, si elle est aussi bonne que la vôtre ?
04:17 -Elle est sans doute meilleure,
04:19 car je suis un modeste cuisinier.
04:21 -C'est chez Françoise qu'on remercie
04:23 qui nous a cuisiné cette bonne blanquette.
04:26 Mais Jean-Pierre, dites-nous trois astuces
04:28 pour bien réussir sa blanquette.
04:30 -Je peux peut-être upgrader sa blanquette
04:33 s'il écoute mes conseils.
04:34 Il faut d'abord faire blanchir la viande.
04:37 Faire la blanchir, ça veut dire la mettre dans de l'eau froide
04:40 pour ensuite la porter à ébullition.
04:42 Mais on peut même la faire un peu revenir avec un peu de farine,
04:46 la faire rebouillir, vous écumer pour enlever les impuretés.
04:49 Vous avez une viande bien tendre et bien blanche
04:52 qui va être meilleure.
04:53 Ensuite, il faut faire un bouillon goûteux.
04:56 Il faut couper des oignons en lamelles,
04:58 des carottes en gros tronçons. -Mais on fait vraiment un bouillon.
05:02 -Effectivement, la méthode de Gilles Boucher,
05:05 c'est je mets deux carrés de bouillon,
05:07 mais on peut faire avec des poireaux, des carottes.
05:10 Vous les faites revenir dans un faitout
05:12 et vous faites cuire assez longtemps, près de deux heures.
05:15 Vous gardez que le bouillon, pas les légumes.
05:18 Ensuite, il faut monter à la fin cette sauce blanche.
05:21 -C'est le moment le plus délicat.
05:23 Quand on est à la modeste cuisinier,
05:25 c'est le moment le plus délicat.
05:27 -Il y a une petite montée de stress.
05:29 -Ce qui est très agréable, c'est que pendant la préparation,
05:33 comme ça cuit longtemps, il y a une odeur.
05:35 L'odeur, ça fait partie aussi de la préparation.
05:38 -On fait un roux, c'est comme une béchamel,
05:40 mais c'est de l'eau, de la farine et du beurre.
05:43 On va ajouter un peu de cette eau de bouillon
05:46 et avec un fouet, on va monter.
05:47 Et puis, à la fin, on peut même rajouter un oeuf
05:50 pour faire monter cette petite sauce
05:53 et la mêler délicatement au plat
05:55 et servir tout de suite la blanquette.
05:57 -Voilà. -Vous la faites comme ça ?
05:59 -Tout est dit. -C'est votre préparation ?
06:01 -On va dire à peu près comme ça. -Et le résultat ?
06:04 -Le résultat, je viens de le goûter, il est très bien.
06:07 Mais c'est vrai que cette dernière phase, elle est compliquée.
06:11 Pour quelqu'un qui est un cuisinier modeste,
06:14 c'est un moment sensible.
06:15 -S'il n'y a pas de blanquette,
06:17 il y a d'autres plats que vous savez cuisiner ?
06:20 -Je sais nourrir une famille,
06:22 je ne sais pas forcément l'emmener
06:24 vers des extravagances culinaires incroyables.
06:27 Non, je... Des plats simples.
06:29 Je ne suis pas très imaginatif,
06:31 mais j'ai besoin d'une recette bien faite.
06:33 J'ai pas mal de livres de cuisine.
06:35 J'ai pas mal de livres de cuisine,
06:37 et en douce, je jette un coup d'oeil.
06:39 J'ai besoin qu'on me guide.
06:41 -Vous êtes guidé par quoi ?
06:43 Vous êtes audacieux sur des cuisines étrangères ?
06:46 -Non, je reste très français,
06:47 parce que je considère que c'est trop compliqué à faire.
06:51 Non, après, c'est des plats, des viandes, du lapin...
06:54 -Mais vous prenez un peu de plaisir ?
06:56 -Oui, je fais, je prends un peu de plaisir.
06:58 Mais je cuisine pas de manière régulière.
07:01 C'est plus que l'occasion.
07:03 -Vous êtes quelqu'un de gourmand, de gourmet ?
07:05 -Oui. Par contre, je ne fais pas les desserts,
07:08 ça, je... Non, ça, je les achète ou je les laisse faire à d'autres.
07:12 Mais oui, je suis assez gourmet, gourmand,
07:14 ouais, j'aime bien.
07:16 -Mais vous courez les bons petits restaurants,
07:18 où, finalement, manger, c'est un peu se nourrir,
07:21 et ça va pas au-delà ?
07:23 -Non, pour moi, manger, c'est un moment de convivialité
07:26 où on peut se poser, passer du temps avec les gens,
07:29 discuter. Donc, évidemment, si le plat est bon,
07:31 ça ajoute à la convivialité du moment,
07:34 mais voilà, c'est pas...
07:35 Je vais pas m'extasier pendant une heure devant un bon plat.
07:39 -Vous allez pas faire 500 km pour manger un bon vin au poivre ?
07:42 -Non. -Vous ne courez pas
07:44 les étoilés, où vous dites pas "Je vais tester ça".
07:47 -Pas tellement. J'aime bien les restaurants,
07:49 évidemment pour l'assiette, mais plus pour l'ambiance.
07:52 -La bistronomie, c'est quelque chose qui vous convient ?
07:56 -Oui, j'aime bien.
07:57 Moi, je suis très sensible aux ambiances.
07:59 Et la nourriture, ça, voilà, on l'emmène dans l'ambiance, quoi.
08:03 C'est pas ce qui me fait courir dans un restaurant.
08:06 -Vous avez été maire de Fontainebleau
08:08 pendant 17 ans.
08:09 Vous avez arrêté pour cause de cumul de mandat.
08:12 Pendant 17 ans, quand on est maire,
08:14 j'imagine qu'on arpente un peu, quand même,
08:17 le marché, le week-end.
08:18 Vous connaissez tous les producteurs du coin,
08:21 vous allez choisir vos produits sur le marché,
08:24 vous regardez un peu... -Oui.
08:26 -Vous les connaissez ? -Oui, je les connais.
08:28 -Vous faites les courses ? -Oui.
08:30 -C'est l'occasion. -C'est bien.
08:32 Le marché, c'est dimanche matin.
08:34 Je fais la cuisine que le week-end.
08:36 C'est pratique. -Tous les dimanches,
08:38 on vous trouve sur le marché. -Oui.
08:41 Quand je fais des courses, je suis au marché
08:43 pour me balader, rencontrer les gens.
08:45 C'est comme dans toutes les petites villes.
08:48 C'est le moment où tout le monde se croise.
08:50 Quand il fait beau, les gens aiment bien prendre du temps.
08:54 -Vous êtes expert sur les légumes, les fruits ?
08:56 Vous avez une petite liste ? -Non, non.
08:59 Mais je sais... -Au feeling ?
09:01 -Au feeling. Et puis j'essaie, comme quand on est maire,
09:04 on essaie de se répartir. Je vais pas toujours chez les mêmes.
09:07 Il y a un petit côté politique. -Oui, pas politique,
09:10 mais comme je sais que ce sont des gens de qualité,
09:13 il y a pas mal de producteurs locaux aussi
09:15 qui sont sur le marché de Fontainebleau,
09:18 donc des gens qui font, qui produisent eux-mêmes
09:21 ce qu'ils vendent, les légumes, etc.
09:23 Donc, oui, non, je tourne.
09:24 J'ai pas mes petites habitudes.
09:26 Je vais pas toujours acheter les mêmes portions.
09:29 -En tout cas, on vous a vus à un certain endroit.
09:32 On va regarder cette vidéo.
09:34 Vous allez nous la commenter. -Qu'est-ce que c'est ?
09:37 ...
09:39 "Bon soleil" de Fontainebleau
09:41 -Ah, ben voilà, ça, c'est la place du marché de Fontainebleau.
09:45 -On est bien tombés. -Il y a des petits bistrots.
09:48 -Exactement, c'est celui-là.
09:49 Bon, là, c'était pas un jour de marché.
09:52 -C'est quoi, du chorizo, ça, non ? -Oui, ça doit être du chorizo.
09:55 Ah, oui, ça, c'est... Pas de bière.
09:58 -Alors, c'est apéro saucisson. -Apéro saucisson, voilà.
10:00 -Sur la place du... -Sur la place du marché.
10:03 -Du marché de Fontainebleau. -Oui.
10:05 -Ca vous arrive souvent, d'aller comme ça, à la rencontre ?
10:08 -Oui, oui, et puis, bon, là, c'était un petit exercice
10:12 pour les réseaux sociaux.
10:13 Mais...
10:14 Ca devait être pour TikTok ou je sais pas quoi.
10:17 -Exactement. -C'était les TikToks.
10:19 -C'était l'été dernier, ça. -Oui, c'était l'été dernier.
10:22 Non, mais c'est très sympa. Il y a une bonne ambiance.
10:25 Quand j'étais maire, j'avais veillé à ce qu'il y ait
10:28 des marchands d'huîtres qui s'installent,
10:30 avec la possibilité de manger des huîtres,
10:33 de boire un verre de vin, de déguster sur place.
10:36 Ca donne beaucoup de convivialité.
10:38 C'est important, un marché, c'est pas juste un endroit
10:41 où on va acheter, mais c'est aussi un endroit où on aime passer du temps,
10:45 quand l'ambiance est là, et on s'installe.
10:47 C'est le dimanche matin, les gens sont détendus,
10:50 pas trop agressifs avec leurs élus, donc c'est bien,
10:53 on discute de choses sympathiques. -J'imagine qu'ils viennent
10:56 vous demander un certain nombre de choses.
10:58 -Oui, combien de fois j'ai entendu la phrase, "Monsieur le maire,
11:02 "si bien qu'on est dimanche, mais quand même,
11:04 "ne croyez pas que le trou et la rue et machin
11:07 "et un peu plus de propreté, ça serait mieux ?"
11:10 -Ils prennent la précaution oratoire de dire "ça, j'aime bien".
11:13 -Oui, quand les enfants étaient plus jeunes,
11:16 "vous êtes en famille, je vais pas vous embêter longtemps,
11:19 "mais quand même, puisque vous êtes là,
11:22 "vous pouvez me déguster." -On vous voit déguster
11:24 une bière. Aujourd'hui, nous avons du Meursault.
11:27 Un petit mot sur le Meursault, un des grands vins de Bourgogne,
11:31 qui est dans la Côte des Blancs, avec le Pouligny ou le Chassagne.
11:34 C'est un côte de Beaune, donc on est situé pas très loin,
11:38 en Côte d'Or, pas très loin de Dijon.
11:40 Le sol est argilocalcaire, l'appellation,
11:42 c'est une AOC Meursault contrôlée.
11:45 Il est blanc, parce qu'il est quasiment tout le temps blanc.
11:48 Il peut être rouge aussi. Quand il est blanc,
11:50 c'est du Pinot noir.
11:52 Il a cette couleur assez particulière,
11:55 un peu jaune-serein, avec des reflets argentés,
11:58 nous disent les grands spécialistes viticoles.
12:00 Il est élevé en Fût-Cheyne,
12:02 et c'est un millésime 2020 qu'on vous propose.
12:05 Il est assez riche et assez gras, et ça se marie très bien,
12:08 donc bon choix, avec les plats à base de crème, notamment.
12:11 C'est un plaisir aussi de déguster un bon petit verre de vin
12:15 avec un plat. -Oui, oui.
12:16 Quand on est gourmet, quand on est gourmand,
12:19 même si je suis pas un grand connaisseur,
12:21 je pourrais pas faire des dégustations à l'aveugle,
12:24 par exemple, mais oui, bien sûr que le vin,
12:26 ça fait partie de la convivialité,
12:29 et de ce moment qu'on apprécie.
12:31 -Vous avez une cave, vous mettez un peu de côté du vin.
12:34 -J'ai une cave, je me mets de côté du vin,
12:36 mais je suis loin d'être un grand...
12:41 -Et autant Bordeaux, Bourgogne... -Oui, je suis bon public.
12:44 J'ai une préférence pour les Bourgognes,
12:47 mais je suis bon public. -Brigitte, moins expert que vous,
12:50 j'aurais intuitivement dit du rouge sur la blanquette,
12:53 et ça se marie très bien, le blanc.
12:55 -Je vais me rapprocher de l'accord des couleurs.
12:57 On dit souvent qu'un plat qui est plutôt clair
13:00 doit s'adapter avec un vin plutôt blanc.
13:02 Ca se marie très bien.
13:04 On aurait pu penser qu'avec le blanc,
13:06 on mange du poisson avec du vin blanc,
13:08 mais en réalité, un plat à base de crème,
13:11 avec du veau, avec une volaille, ça se marie très bien.
13:14 -Un rouge aurait été très bien aussi.
13:16 -Avec de la viande. -Ca se marie très bien.
13:19 -On va voir si vous êtes incollable.
13:21 C'est le quiz.
13:22 Réglage de la musique
13:25 -Vous êtes l'ex-maire de Fontainebleau,
13:27 vous êtes donc incollable sur ce fameux roi François Ier
13:30 qui a reconstruit et habité le château de la ville.
13:33 Un an avant d'être sacré monarque, en 1515,
13:36 il se mariait avec Claude de France,
13:39 fille de Louis XII.
13:40 Les affirmations suivantes sont-elles vraies ou fausses ?
13:44 -Ca concerne ce fameux dîner de mariage.
13:46 Alors A, l'un des mets principaux servis lors de ce repas
13:50 était une pântade au foie d'oie.
13:53 Vrai ou faux ?
13:54 -Ca doit être vrai. Ca sonne vrai.
13:56 -Il connaît bien son produit.
13:58 -En dessert, le roi, qui était un fan d'Italien,
14:02 s'est régalé d'un tiramisu.
14:04 -Ca, je pense que c'est faux.
14:06 -Oui, parce que le tiramisu... -C'est plus récent.
14:09 -Ca me paraît un peu...
14:10 -Le roi aurait, selon une légende urbaine,
14:14 réclamé des coins, car c'est son fruit préféré.
14:17 Vrai ou faux ?
14:18 -Allez, je vais dire vrai, sans trop d'assurance.
14:22 -Vrai, il aimait le coin.
14:24 Et enfin, D, pour la première fois lors de ce dîner de mariage,
14:28 des assiettes ont fait leur apparition sur la table.
14:31 -C'est sans doute vrai.
14:33 -C'est l'époque de la Renaissance.
14:35 -Ca aurait pu être vrai.
14:36 -Oui, oui.
14:38 -Incollable sur le façon premier.
14:40 -Deuxième point.
14:41 -Vous êtes pas merdes fontaines de l'eau ?
14:44 -Il y a eu un peu de chance sur une ou deux questions.
14:47 -Il faut pas le dire.
14:48 Vous, qui êtes né un 23 août.
14:50 Sachez que le 23 août 1603,
14:53 un autre roi, Henri IV, a promulgué un édit
14:56 ordonnant qu'un aliment soit désormais cultivé en France.
15:00 De quel aliment s'agit-il ?
15:03 A, la pomme de terre.
15:05 B, le riz.
15:07 C, l'aubergine.
15:09 Et D, le maïs.
15:12 -Je dirais l'aubergine.
15:13 -Alors non. -Eh ben voilà.
15:15 -Ca colle avec le repas d'aujourd'hui.
15:17 C'est le riz. -Ah, le riz ?
15:19 -Oui. Le riz venait d'Asie.
15:21 En Europe, il est arrivé par les plaines du Pau en Italie
15:24 et les plaines de Hongrie.
15:26 C'est Henri IV qui a décidé que si on mange du riz,
15:28 du riz de Camargue, c'est grâce à Henri IV.
15:31 L'aubergine est venue plus tard,
15:33 car c'était une plante,
15:34 et elle est devenue comestible au début du XXe siècle.
15:38 -C'est un château qui a beaucoup transformé.
15:40 -Pas que François Ier. -C'est pour ça que j'ai mis
15:43 Henri IV dans la boucle.
15:44 -En France, on sait que le repas occupe
15:47 une assez large place, particulièrement en politique.
15:50 C'est souvent là que se nouent les grandes histoires.
15:53 Du coup, c'est la brève de comptoir.
15:55 Bébé qui gurgle
15:57 -On vous a demandé, Frédéric Valtout,
16:00 de réfléchir à une anecdote autour d'un repas,
16:03 si possible en politique.
16:05 Est-ce qu'il y en a une qui vous est revenue à l'idée ?
16:08 -Il y en a beaucoup.
16:09 Comme vous l'avez dit, j'ai été 15 ans journaliste
16:12 et j'ai beaucoup aussi pratiqué les déjeuners.
16:15 Notamment, je me souviens d'un avec Alain Madelin
16:17 qui m'avait assez scidéré,
16:19 parce que pendant les premières 20 minutes,
16:21 il avait plongé ses mains dans le pot de cacahuètes,
16:24 il avait mangé des cacahuètes,
16:26 et on est bien resté... 20 minutes, c'est peut-être exagéré,
16:29 mais au moins 10 minutes à le regarder.
16:32 C'est une anecdote plus ancienne,
16:34 parce que les cacahuètes, c'était pas terrible.
16:36 Il était ministre. -Il mangeait ses cacahuètes.
16:39 -C'est une vieille histoire.
16:41 Récemment, je pense à un déjeuner,
16:43 parce que c'était un moment où on déjeunait plus beaucoup,
16:46 après les confinements, le Covid, etc.
16:48 Pendant cette période, j'ai été président
16:51 de la Fédération Hospitale de France,
16:53 j'ai beaucoup travaillé avec Brigitte Macron,
16:56 qui préside la Fondation des hôpitaux de France.
16:58 Elle s'était mobilisée pour venir en aide
17:01 et pour récolter des fonds qui se sont venus en aide
17:04 après le confinement. On avait beaucoup travaillé ensemble,
17:07 par téléphone, par visio,
17:08 puisqu'on travaillait comme ça.
17:10 Elle avait des dons, et il fallait qu'on trouve à les dépenser.
17:14 Elle m'avait invité à déjeuner après sa père,
17:16 mais c'était un déjeuner où on prenait des précautions.
17:19 On avait boite dehors, à l'Elysée,
17:22 on avait une grande table,
17:23 il y avait deux collaborateurs qui étaient au bout,
17:26 et elle, elle était à un coin et moi à un autre.
17:29 -Vous étiez très éloignés. -On était très éloignés,
17:32 c'était un très sympathique moment,
17:34 puisque c'était pour me remercier de la bonne collaboration
17:37 qu'on avait eue pendant les mois difficiles.
17:40 C'était un retour au repas.
17:42 -Un retour au plaisir de la table. -Exactement.
17:44 -Vous avez s'apporé deux fois plus.
17:46 Vous vous souvenez de ce que vous avez mangé ?
17:49 -Non, ça se fout pas.
17:50 C'est un peu ce que je disais tout à l'heure
17:53 de mon rapport. Je me souviens des moments,
17:55 des ambiances, des conversations.
17:57 Je suis pas tellement à me souvenir beaucoup.
18:00 -Ca n'imprime pas forcément. -Ca n'imprime pas,
18:03 mais j'ai bien mangé.
18:04 -La table était bonne.
18:06 C'est vrai que vous le disiez avant,
18:08 vous avez été journaliste,
18:09 vous rencontriez des hommes politiques.
18:12 Aujourd'hui, c'est l'inverse.
18:14 Il y a des journalistes qui veulent déjeuner avec vous.
18:17 Ca vous fait bizarre d'être de l'autre côté de la barrière ?
18:20 -Oui, forcément. D'abord, j'ai beaucoup aimé
18:23 ces 15 ans de journalisme.
18:24 Oui, c'est différent, mais finalement,
18:27 on parle de la chose publique,
18:29 on parle de sujets qui sont intéressants.
18:32 Mais oui, c'est un autre exercice.
18:34 Maintenant, c'était il y a 17 ans,
18:36 donc c'est un vieux souvenir.
18:38 -Vous avez davantage pesté contre les hommes politiques
18:41 quand vous étiez journaliste ?
18:43 -Je peste jamais contre les journalistes.
18:45 Comme j'ai fait ce métier, je sais quelles sont
18:48 les difficultés, les contraintes.
18:50 C'est aussi un métier qui a beaucoup évolué.
18:53 Je sais la pression à la formation,
18:55 et puis la montée en puissance des réseaux sociaux.
18:58 Il faut aller vite, sortir le truc vite,
19:00 et faire, quand on est presse écrite,
19:02 un "pour le papier du lendemain",
19:04 mais en même temps, pour le site Internet, etc.
19:07 Donc, c'est pas un boulot facile,
19:09 et moi, je suis assez respectueux du travail,
19:12 qui est pas simple. Je sais qu'il est pas simple.
19:15 -Vous répondez souvent aux journalistes ?
19:18 -Oui, toujours. Même quand je dis que je sais pas,
19:20 je prends soin de répondre,
19:22 parce que c'est pénible.
19:24 J'aimais pas trop qu'on me réponde pas
19:26 et qu'on laisse mes appels.
19:28 -Quand on est journaliste, on a l'impression
19:30 que les hommes politiques savent tout.
19:33 Quand on est de l'autre côté de la barrière,
19:35 on se dit que parfois, on ne sait pas,
19:38 parce qu'on ne peut pas informer tout le monde.
19:41 -Alors, d'abord, moi, je...
19:42 Je parle assez facilement.
19:44 Après, il y a des choses que je ne peux pas dire,
19:47 parce que ça peut concerner d'autres,
19:49 mais je parle assez facilement, oui.
19:53 -On cache beaucoup de choses.
19:55 Après, moi, je suis pas ni président de la République
19:58 ni ministre, donc je serais ministre de la Défense,
20:01 j'aurais des informations très confidentielles.
20:04 -C'est secret défense que vous ne diriez pas aux journalistes.
20:07 Les habitudes de consommation ont changé.
20:10 Les Français ne jurent plus que par le local.
20:13 C'est le dessous des plats.
20:14 Le bio, mais surtout le local.
20:22 Le village potager créé en 2018 en Seine-et-Marne
20:25 a développé les circuits courts.
20:27 200 tonnes de légumes cultivés par an,
20:30 de quoi nourrir quelques 500 familles en Ile-de-France.
20:33 Une aventure familiale,
20:35 mais aussi le début d'une seconde vie professionnelle
20:38 pour Hélène et Étienne.
20:39 Pierre-Michel Carniel et Marion Devauchelle
20:42 les ont rencontrés.
20:43 Musique douce
20:44 -Là, on a un tunnel de blettes.
20:47 -Il y a cinq ans, Hélène et Étienne étaient encore quatre
20:50 dans le quartier d'affaires de la Défense.
20:52 Ils ont changé de vie pour se lancer dans le maraîchage.
20:55 Depuis 2018, ils ont créé 35 emplois sur leur site.
20:59 -C'est un métier fantastique,
21:01 parce que c'est un métier qui crée plein d'emplois.
21:04 Par définition, c'est des emplois locaux,
21:07 qui font du bien.
21:08 Quand on est dans le bio, dans l'agroécologie,
21:10 c'est un boulevard en termes d'impact environnemental.
21:13 -On livre à peu près 200 tonnes de légumes par an.
21:17 200 tonnes de légumes, de quoi nourrir plus de 500 familles.
21:21 -Ces poireaux, ils sont vendus principalement en local
21:25 et en ultra-local,
21:27 donc à la ferme,
21:28 sur la circonscription de Nemours, de Fontainebleau,
21:31 et puis sur la région parisienne.
21:34 ...
21:37 -Après une heure de route et au temps passé dans les bouchons,
21:40 les poireaux du village potager arrivent à Paris.
21:43 Ils finissent sur les étals du supermarché du centre-ville
21:46 et leur enseigne ne fonctionne qu'en circuit court.
21:49 -C'est un de nos principaux fournisseurs.
21:52 On a pas mal de producteurs locaux qui travaillent en Ile-de-France
21:56 et aussi dans un rayon de 250 km autour de Paris.
21:59 Le fait d'être proche de Paris permet de faire moins d'aller-retour
22:05 en camion, dépenser moins d'énergie
22:08 et se retrouver avec un environnement local
22:11 qui travaille et qui vit bien en harmonie.
22:14 -En harmonie, il faut comprendre moins de transports pour les produits,
22:18 plus de bio et une meilleure rémunération pour les producteurs.
22:21 -On va leur en dire plusieurs fois sur l'exploitation.
22:24 On essaye de travailler sur l'exploitation avec eux
22:27 pendant des demi-journées, de comprendre leurs enjeux.
22:30 On est interdépendants les uns des autres,
22:33 donc on se voit beaucoup, on échange beaucoup
22:35 et on partage un socle de valeurs assez fort en commun.
22:38 Ca permet de construire le projet et d'avancer ensemble sereinement.
22:43 -Malgré toutes ces initiatives,
22:44 reste qu'en Ile-de-France, 9 produits alimentaires sur 10
22:48 sont importés d'autres régions.
22:50 -Frédéric Valtot, connaissez-vous cette initiative de Sénémarne ?
22:54 -Oui, bien sûr, je les connais, même personnellement.
22:57 Je les connais bien.
22:58 Ils sont sur le marché de Fontainebleau.
23:00 Le marché était ouvert aussi aux producteurs locaux.
23:03 On a ouvert un carré des producteurs.
23:05 -Avec que du local ? -Que du local.
23:08 Que du local, qui est une partie du marché,
23:11 où les gens savent, parce qu'on l'a...
23:13 -Identifié. -Identifié.
23:15 On met de la communication autour.
23:18 Les gens savent que là, ils trouvent des producteurs
23:21 qui viennent dans un rayon de 50 km, 40 km,
23:23 donc des producteurs locaux, effectivement.
23:26 Ils en font partie.
23:27 -Eux, ils ont une initiative assez intéressante.
23:30 Ils ont changé de vie, ils étaient cadres à la Défense
23:33 et ils se retrouvent là, les pieds dans la terre.
23:35 Vous comprenez qu'on peut, comme ça,
23:38 avoir envie de changer de vie, de se lancer dans quelque chose...
23:42 -Oui, d'abord, c'est pas nouveau.
23:44 Ca s'est accéléré ces dernières années.
23:46 Vous auriez pu filmer, aussi,
23:48 à quelques kilomètres du village potager,
23:51 il y a une femme qui a quitté l'industrie à 40 ans,
23:53 qui s'est formée, qui a fait un CAP de boulangerie
23:56 et qui fait de la boulangerie bio dans un village,
23:59 un tout petit village, qui avait plus de commerce.
24:02 Elle a réouvert ça et elle a changé de vie.
24:04 C'est un autre exemple.
24:06 Il y a beaucoup, en ce moment, qui retournent
24:09 vers des métiers de production.
24:11 -La sociologie des agriculteurs change.
24:14 -C'est pas un mouvement... -C'est pas massif,
24:16 mais ils viennent d'un autre milieu,
24:18 ils sont inspirés par le sang.
24:20 -Le village potager draine beaucoup de jeunes.
24:23 Ils ont beaucoup d'apprentis et ils forment en même temps.
24:27 Ils disaient qu'ils avaient créé un certain nombre d'emplois,
24:30 mais au-delà de ça, ils forment beaucoup de jeunes
24:33 qui, soit veulent se lancer, soit font une allée de césure,
24:36 se frotter un peu aux métiers agricoles.
24:38 -On a les agriculteurs de demain,
24:40 qui sont en pépinière en Seine-et-Dun.
24:42 -Peut-être. Des jeunes s'interrogent sur leur avenir
24:45 et veulent savoir ce que c'est que d'être agriculteur.
24:48 -Il va y avoir beaucoup de départs en retraite d'agriculteurs,
24:51 à l'horizon 2030, la moitié.
24:53 Vous pensez qu'il y a suffisamment d'agriculteurs
24:56 qui se lancent et qui pourront assurer,
24:58 pour faire manger toute la population ?
25:01 -En tout cas, ils se lancent
25:03 et puis on voit de plus en plus de diversification
25:06 dans une région, le sud Sélémarne,
25:08 qui est vraiment une région très céréalière
25:10 avec des grands domaines.
25:12 Mais on voit de plus en plus d'exploitation,
25:14 de maraîchage ou même de diversification.
25:18 Et donc, on voit évoluer les paysages aussi.
25:21 Quand on voit évoluer, on voit évoluer cela.
25:24 -Avec d'autres cultures. -Et d'autres approches
25:27 de l'agriculture. -Moins intensives.
25:29 Peut-être qu'ils ont une forte idée de l'environnement
25:32 et de la conservation de notre planète.
25:34 -C'est sans doute une génération qui amène
25:37 une préoccupation liée à l'environnement.
25:39 On voit des pratiques qui évoluent.
25:41 On voit des jeunes de plus en plus qui s'intéressent.
25:44 Ils testent, ils restent ou ils restent pas,
25:46 mais en tout cas, ils font...
25:48 Je connais des gens qui font de la permaculture aussi,
25:51 qui voient passer beaucoup de CV,
25:53 qui prennent des jeunes en apprentissage, etc.
25:56 Donc, il y a un mouvement qui est intéressant.
25:59 Ca reste, malgré tout, le sud Sélémarne,
26:01 toute cette région... -C'est céréalière.
26:04 -C'est une région très céréalière,
26:06 mais on voit des choses qu'on ne voyait pas il y a 10 ans.
26:10 -Il y a aussi cet attrait pour le local,
26:12 depuis le Covid.
26:14 Les gens vont soit directement au producteur,
26:16 soit sur le carré de votre marché à Fontainebleau.
26:19 Pourquoi ? C'est pour se rapprocher des agriculteurs,
26:22 aider les petits commerces ? Vous voyez ça comment ?
26:25 -Oui, je crois qu'il y a une envie de sens.
26:28 Il y a une envie de revenir à une saisonnalité
26:30 des produits qu'on achète.
26:32 Il y a une envie de revenir à une consommation
26:37 qui est moins mass market,
26:39 qui est moins industrielle.
26:41 Donc, oui, et puis, il y a cette compréhension,
26:44 effectivement, qu'acheter local, c'est aider
26:47 des agriculteurs proches.
26:49 Les boutiques à la ferme se multiplient
26:51 dans le sud Sélémarne, dans la circonscription.
26:54 -On va directement acheter. -Oui, et j'ai plein d'agriculteurs
26:57 qui ouvrent des boutiques.
26:59 J'ai un agriculteur qui a ouvert,
27:01 donc il s'est installé un atelier de découpe,
27:04 et il vend sous vide,
27:05 il vend sous vide ou pas, d'ailleurs, il vend...
27:08 -Sauf qu'il faut se déplacer à la ferme.
27:10 -Oui, mais les gens aiment bien,
27:12 parce qu'en même temps, ils vendent la bière,
27:15 la brasserie du coin, les oeufs, qui sont à quelques kilomètres,
27:19 et donc, finalement, c'est une micro-épicerie.
27:21 Et quand les gens se baladent de ferme en ferme,
27:24 et bien, finalement, ils discutent avec les producteurs,
27:28 ils visitent en même temps les fermes,
27:30 donc ça marche pas mal.
27:31 -Je circule souvent là-bas, et c'est vrai ce que dit M. Valtoux,
27:35 on vend direct à la ferme fromage, légumes, et on s'arrête,
27:38 ils sont assez malins,
27:40 parce qu'il y a toujours une petite aire de Paris
27:42 où on peut rentrer dans la cour de la ferme,
27:45 et là, avant, c'était un peu austère, la vente directe,
27:48 aujourd'hui, ils font des plats préparés,
27:50 des conserves, etc., ils ont dopé, c'est un levier de croissance.
27:54 -Il y a de la vente à la ferme, et on envoie des distributeurs,
27:58 des agriculteurs, de produits frais,
28:00 et qui mettent à l'entrée de leur ferme,
28:02 ou même, j'en connais un, à Bagnaux-sur-Loin,
28:06 qui est en dessous de Nemours, à la gare de Bagnaux,
28:09 vous avez effectivement
28:11 un distributeur automatique,
28:14 qui est approvisionné par un agriculteur
28:17 qui est proche, et qui vient tous les jours remettre,
28:21 et les gens peuvent acheter directement,
28:23 sans aller à la ferme,
28:24 et ils trouvent des produits locaux,
28:27 à toute heure. -Il y a même du pain,
28:28 des pizzas, tout ce qu'on veut.
28:30 -Il y a des bonnes pizzas. -Alors, c'est plutôt
28:33 des produits de la ferme.
28:35 Il n'y a pas de ferme à pizza, encore.
28:37 -C'est l'émarde, donc. -Je n'en sais rien.
28:40 -Il y avait du bio, aussi, au village potager,
28:43 et le bio, en revanche, on voit que ça chute fortement,
28:47 que les gens n'achètent plus de bio,
28:49 pour des raisons essentiellement financières.
28:52 -Soudoute économique. -Comment on fait
28:54 pour aider le bio ? Il faut le relancer ?
28:56 Là, il y a un plan qui se prépare au ministère de l'Agriculture.
29:00 Il faut subventionner ? -C'est vrai que ça a diminué,
29:03 mais il faut voir si c'est conjoncturé ou pas.
29:05 Il faut considérer qu'on est sans doute après le Covid,
29:08 et peut-être que le Covid, enfin, le confinement,
29:11 tout ce qui s'est passé depuis deux ans,
29:14 a peut-être aussi poussé le bio,
29:18 et il y a une question de pouvoir d'achat prégnante.
29:21 Donc c'est vrai que le bio, pour l'instant,
29:24 reste légèrement plus cher, sur certains produits, en tout cas,
29:27 que le...
29:28 ...le produit traditionnel.
29:30 -Il y a un problème de pouvoir d'achat,
29:32 mais c'est vrai que les gens se sont habitués à consommer
29:35 depuis ces dernières années pas très cher.
29:38 Est-ce que, finalement, c'était pas le vrai prix de l'alimentation ?
29:42 Est-ce qu'aujourd'hui, pour avoir une bonne alimentation,
29:45 qui soit produite en France, en local,
29:47 il faut admettre de payer plus ?
29:49 -C'est vrai que, vraiment, depuis des dizaines d'années,
29:52 on a poussé la tendance à, comme vous le dites,
29:55 des prix tirés vers le bas, et qu'on comprend bien
29:58 que les agriculteurs ne peuvent plus tenir
30:00 avec ces prix tirés vers le bas.
30:02 Il y a des tensions très fortes, notamment entre la grande
30:05 distribution et les filières de production,
30:08 parce que, sans doute, on n'est pas...
30:10 -Aux justes prix. -Oui, et que ce recalage,
30:12 les gens le font, mais les gens le font aussi
30:15 parce qu'ils préfèrent, sans doute, aujourd'hui,
30:18 manger moins de viande, mais manger de la meilleure viande,
30:21 et ce sera vrai pour tous les produits.
30:24 Donc, pareil pour les légumes, pareil pour les fruits, etc.
30:27 Donc, je pense que le bio, c'est conjoncturel.
30:30 On est dans des ajustements aussi de marché.
30:33 Euh...
30:34 Après, il y a des gens qui sont des passionnés,
30:37 qui font du tout bio en permanence.
30:39 -Mais est-ce que pour le bio, c'est pas aussi un acte citoyen ?
30:43 De toute façon, ça coûte plus cher pour le paysan.
30:46 -Pour le bio, il faut se dire que c'est un acte un peu militant,
30:49 citoyen, pour notre planète, pour les agriculteurs.
30:52 C'est entre 20 et 50%, voire 100% plus cher, le bio.
30:55 Ca restera toujours plus cher. -Mais maintenant,
30:58 on voit beaucoup de choses industrielles
31:00 qui sont marquées bio aussi. -Il y a un maquis des labels.
31:03 Ca a perturbé la compréhension. -Ca devient compliqué.
31:07 Vous allez dans un rayon d'yaourt, dans un supermarché,
31:10 il y a marqué bio sur la moitié des yaourts,
31:12 et je suis pas sûr qu'on soit dans des canons de production...
31:16 -Est-ce qu'il y a le sigle AB bio aussi ?
31:18 -J'ai l'impression que parfois, les gens s'y perdent.
31:21 J'ai l'impression que parfois, les gens s'y perdent.
31:24 Au-delà du bio, ce que je regarde de plus près,
31:26 c'est ce qu'on évoquait, ce retour au circuit court,
31:29 à l'achat direct chez les producteurs.
31:32 Je le vois, pardon de reprendre cet exemple,
31:34 mais l'exemple du marché de Fontainebleau,
31:37 le carré des producteurs qu'on a fait, marche très bien.
31:40 Les gens préfèrent aller là, je le vois,
31:42 plutôt que chez des personnes qui sont allées le matin à Rungis.
31:46 On voit bien que ça a une impétence.
31:48 -Peu importe si c'est bio ou pas.
31:50 -Je pense que les gens cherchent d'abord, effectivement,
31:53 plus une production locale.
31:55 -Le bio, il est beaucoup aidé grâce à la loi Egalim,
31:58 parce qu'il y a un pourcentage obligatoirement de bio
32:01 dans les cantines. Est-ce que vous trouvez que dans les restaurants,
32:05 je sais qu'il y a beaucoup de restaurants qui font du local,
32:08 la loi devrait peut-être imposer aux restaurants de faire du bio
32:12 pour aider cette filière-là ?
32:14 -2 %, Brigitte, dans les restaurants.
32:16 -C'est très peu. -Oui, c'est très peu.
32:18 Je sais pas s'il faut aller jusqu'à obliger les restaurateurs.
32:21 Je pense que les consommateurs sont suffisamment responsables
32:25 pour privilégier, s'il y a une offre qui permet d'accéder
32:28 aux plats bio, d'aller privilégier ce restaurant.
32:31 -On met ton bio sur la carte ?
32:33 -Il faut tout normaliser jusqu'à obliger les restaurateurs
32:36 à dire qu'il faut 15%, 20%, 30%, mais...
32:38 Mais ils le font chez moi.
32:40 Je sais que, par exemple, on a un restaurant étoilé
32:43 qui est à Fontainebleau, il a le souci de dire
32:45 que ses fromages viennent de la ferme,
32:48 que... Alors, tout n'est évidemment pas
32:50 en circuit court et en approvisionnement local,
32:53 mais quand il y a des produits qu'il met à la carte,
32:56 il le met en avant, et je pense que ça fait partie
32:58 des choses que les clients recherchent.
33:01 -Ce locavorisme qui s'est développé dans notre région,
33:04 est-ce un vrai levier de croissance pour la région ?
33:06 Finalement, qu'ils vendent à Rungis ou à Marseille
33:09 plutôt qu'à Paris ou à Fontainebleau ?
33:12 -C'est un vrai levier de croissance.
33:14 D'ailleurs, le reportage le disait,
33:16 le couple qui lançait le village potager l'exprimait.
33:19 Je pense que c'est important aussi,
33:21 ça leur permet de produire dans des circuits
33:23 qui sont peut-être mieux maîtrisés, moins complexes,
33:26 moins lointains, que si, effectivement,
33:29 ils passaient tout par Rungis.
33:32 Et puis, je le redis, ça fait sens aussi.
33:34 Donc... Non, non, je pense...
33:36 Est-ce que c'est un levier de croissance fort ?
33:39 C'est intéressant. On est sur le démarrage d'un process,
33:42 parce que ce qu'on décrit là, il y a 10 ans, ça n'existait pas.
33:45 C'est quelque chose d'assez récent.
33:48 On verra si les filières tiennent, si ça se développe.
33:51 -On a vu que la ministre Olivia Grégoire
33:53 voulait mettre en place un panier de produits à prix coûtant.
33:57 Est-ce que ça, vous pensez que ça peut fonctionner
34:00 dans les supermarchés, chez les distributeurs ?
34:02 Est-ce que ça pourrait fonctionner et aider une partie de la population
34:06 qui a plus de mal à se nourrir ?
34:08 -Je trouve que c'est une bonne idée.
34:10 Je pense qu'effectivement, c'est...
34:12 C'est très compliqué, effectivement,
34:15 pour les consommateurs de se repérer dans ce qu'il y a de bon,
34:18 dans ce qu'il y a, effectivement, de peu onéreux,
34:21 notamment dans la grande distribution,
34:23 entre les promotions, entre le packaging,
34:27 parfois propre à certaines marques de distribution.
34:30 C'est vrai que... Bon.
34:32 Je pense que cette initiative,
34:34 surtout dans des moments où le sujet du pouvoir d'achat est réel,
34:38 c'est une bonne idée.
34:39 -La réforme des retraites,
34:40 on va passer à un autre sujet à présent.
34:43 Vous savez qu'elle est en discussion à l'Assemblée,
34:46 mais quid des agriculteurs ?
34:48 Sont-ils concernés ?
34:49 Leur pénibilité est-elle prise en compte ?
34:52 On en parle et on met les pieds dans le plat.
34:54 -Les métiers pénibles ne sont pas l'apanage
35:02 de l'industrie et du bâtiment, ils existent aussi dans les champs.
35:06 Les agriculteurs et les ouvriers agricoles en savent quelque chose,
35:09 d'où leur inquiétude face à cette réforme des retraites.
35:12 Les explications de Marco Pommier.
35:14 -Trier, ramasser les pousses de betterave,
35:18 soulever des piles de caisse,
35:20 c'est le quotidien de ces ouvriers agricoles.
35:23 Si la réforme des retraites est adoptée,
35:25 la plupart d'entre eux devront partir plus tard
35:28 pour toucher une pension à taux plein.
35:30 Pour Loïc, ça serait deux années de plus.
35:33 A 42 ans, c'est un coup dur.
35:35 -J'ai mal au genou, j'ai un peu mal au pied,
35:38 j'ai des problèmes un peu aux mains,
35:40 justement, à la force de manipulation,
35:42 de portée des charges.
35:44 Donc, je me dis, à 60 et quelques années,
35:46 je sais pas dans quel état je serai.
35:48 -Tous ne sont pas logés à la même enseigne.
35:51 Pascal pourra partir à la retraite dans 5 ans,
35:54 dès 60 ans, un départ anticipé,
35:57 car il profite du dispositif carrière longue.
36:00 -Il y a beaucoup de personnes qui ont encore 20, 30 ans à faire,
36:04 et c'est certain que, pour eux, ça va être compliqué.
36:08 -Ici, à Puget-sur-Argent,
36:10 on travaille directement sur cette machine agricole.
36:13 Et si les conditions de travail sont moins difficiles qu'auparavant,
36:17 ces ouvriers sont confrontés aujourd'hui
36:20 à une autre pénibilité, les aléas climatiques.
36:23 -Le travail n'est plus spécialement difficile
36:25 comme il était à l'époque, mais aujourd'hui,
36:28 les changements climatiques font que la pénibilité
36:31 se reporte plus de ce côté-là.
36:33 Donc, on est obligés de surveiller un peu plus le personnel l'été,
36:37 avec les fortes températures.
36:39 -Pour lutter contre l'usure professionnelle,
36:42 le gouvernement mise sur un fonds d'investissement
36:45 doté de 1 milliard d'euros,
36:47 objectif, faciliter la reconversion,
36:50 mais pour la FNSEA,
36:51 c'est l'encadrement médical qui pose problème.
36:54 -La visite obligatoire dans le cadre de l'embauche,
36:57 aujourd'hui, on n'a pas les médecins,
36:59 et donc, elle n'est même pas assurée.
37:02 Donc, avant de mettre des moyens sur la fin de carrière,
37:05 il faut le mettre tout au long de la carrière
37:07 pour, justement, accompagner nos salariés
37:11 et puis leur donner aussi des moyens de se former,
37:13 d'avoir les bons gestes.
37:15 -La France compte aujourd'hui
37:17 près de 250 000 ouvriers agricoles.
37:20 -Est-ce que ces agriculteurs, ces ouvriers agricoles,
37:24 tels qu'on les a vus dans le sujet, ont des raisons de s'inquiéter ?
37:28 Et avez-vous les moyens de les rassurer ?
37:30 -Ils sont comme tous les Français.
37:32 Ils se posent sans doute les mêmes questions
37:35 que les Français qui se posent des questions
37:37 face à cette évolution du régime d'Air Freight.
37:40 Donc, ils n'ont pas des raisons de s'inquiéter,
37:43 ils ont des raisons d'essayer de s'interroger
37:45 sur les conséquences de la réforme.
37:48 Maintenant, pour eux, comme pour tous les Français,
37:52 si certains d'entre eux ont démarré jeunes, par exemple,
37:55 et souvent, dans ces métiers-là, on démarre assez jeunes,
37:59 c'est pris en compte, et donc, il y a effectivement la possibilité...
38:03 Certains vont peut-être partir bien avant 64 ans.
38:06 -Si on démarre très jeunes,
38:08 si on démarre moyennement jeunes, avant 20 ans ?
38:10 -Si on démarre à 19, 20 ans, ils partiront avant 64 ans.
38:13 Donc, parce que c'est prévu dans la réforme...
38:16 -Ils ont précisé, peut-être, un petit peu plus...
38:19 On sait que c'est un point de négociation
38:21 dans le débat parlementaire.
38:23 44 ans, 43 ans, dit la réforme Touraine.
38:25 -Bien sûr, mais de toute façon...
38:27 -Les ouvriers pourraient être concernés.
38:30 -La discussion démarre lundi à l'Assemblée nationale.
38:33 Je ne vais pas dire que jusque-là,
38:35 il y a peut-être des choses qui vont bouger,
38:37 je n'en sais rien, mais il est possible, effectivement,
38:41 qu'il y ait encore des ajustements.
38:43 -Vous espérez qu'il y ait des ajustements ?
38:45 -Oui, je pense qu'il y a encore 2-3 points
38:48 qui peuvent bouger, je vais vous en citer un,
38:50 mais nous, on plaide.
38:52 Bon, si on emporte gain de cause, tant mieux,
38:54 sinon, c'est pas grave, mais on plaide.
38:57 On plaide pour l'intervention d'une clause de revoyure
39:00 dans le régime des retraites. Pourquoi ?
39:02 Parce que, symboliquement, c'est important
39:05 de montrer avec cette clause de revoyure
39:07 que le régime des retraites, c'est un sujet
39:10 qu'il faut remettre sur le tapis.
39:12 En permanence, c'est tous les 5 ou 10 ans.
39:14 Le principe du régime par répartition,
39:17 c'est qu'il est très dépendant de la démographie,
39:19 de la situation économique du pays,
39:22 de paramètres qui, évidemment, changent au fil du temps.
39:25 Si on fait une réforme des retraites,
39:27 c'est pas parce que ceux d'avant ont fait n'importe quoi
39:30 et on corrige pas les erreurs. -La situation a évolué.
39:33 -Effectivement, et qu'à partir de là,
39:35 il faut l'ajuster. Souvent, les Français,
39:38 je suis frappé, en en discutant avec eux,
39:40 les gens n'ont pas toujours en tête que, finalement,
39:43 ce qu'ils cotisent, ce qu'ils payent aujourd'hui
39:46 comme cotisation permet de verser les retraites d'aujourd'hui.
39:50 -C'est pas de la capitalisation.
39:52 -Il y a encore des gens qui cotisent pour eux.
39:54 Finalement, quand ils vont tout...
39:56 Enfin, regarder leur situation personnelle,
39:59 on va leur dire que, voilà, ils ont cotisé tant,
40:02 et donc, non, ça marche pas comme ça.
40:04 Donc, évidemment qu'il faut en permanence ajuster les règles.
40:07 Cette clause de revoyure est importante.
40:10 -En quelle année ? 2027 ? -Oui, 2000...
40:12 Autant se caler sur le début de chaque quinquennat.
40:15 On pourrait dire que,
40:16 dans chaque début de quinquennat, on repose la question,
40:20 après, les conditions font que le sujet est réouvert ou pas,
40:23 de la nécessité de retraite.
40:25 -Où est-ce qu'on en est du régime de retraite ?
40:28 -On donne une couleur un peu référendaire à l'élection.
40:31 -Il n'y a pas que le sujet des retraites
40:33 qui fait élection, mais en tout cas,
40:35 on sait que chaque nouvelle majorité,
40:38 chaque nouveau président, en début de quinquennat,
40:41 aura à réouvrir la question des retraites
40:43 pour réformer parce que les paramètres ont évolué
40:46 ou, au contraire, pour se satisfaire
40:48 que les choses peuvent continuer.
40:50 -Dans cette réforme des retraites,
40:52 on a une contribution minimum à 1 200 euros,
40:55 85 % à peu près du SMIC.
40:56 C'est prévu pour les agriculteurs
40:58 depuis une proposition de loi d'André Chassaigne,
41:01 le communiste. 1 200 euros,
41:03 c'est pas énorme, c'est pas beaucoup
41:05 quand on a travaillé toute sa vie à la ferme,
41:08 avec des horaires longs.
41:09 Est-ce qu'on vit bien, aujourd'hui, avec 1 200 euros ?
41:12 -Débarquer est difficile.
41:14 Ca dépend de votre situation personnelle,
41:17 ça dépend de l'endroit où vous vivez aussi.
41:19 On vit pas de la même manière à Paris
41:22 qu'au fin fond de certains départements.
41:24 Le coût de la vie n'est pas le même en France.
41:27 Est-ce qu'on vit bien avec 1 200 euros ?
41:29 On vivrait sans doute mieux avec 3 000 euros,
41:32 mais le sujet n'est pas celui-là.
41:34 C'est aussi la capacité de la solidarité nationale
41:37 à assurer une pension moyenne.
41:39 Je pense que c'est un des grands acquis
41:42 de la réforme à venir,
41:43 souvent qui n'est pas mis en avant
41:45 parce que tout le monde se focalise sur le 64 ans,
41:48 mais sur l'âge légal du départ à la retraite.
41:51 Au-delà de ça, il y a des mesures nouvelles, sociales,
41:54 des avancées sociales réelles, et cette pension minimum en est une.
41:58 1 200 euros nous placera parmi les pays
42:00 où la pension minimum est la plus élevée.
42:03 Nos amis anglais y sont, en quelques centaines d'euros,
42:06 pour la pension minimum.
42:08 -Quand on fait des métiers agricoles difficiles,
42:10 il y a cette pénibilité dont on a parlé.
42:13 Dans le reportage, on entend la nécessité
42:15 de faire plus de prévention.
42:17 Vous avez été président de la FHF.
42:19 Il y a des efforts à faire de ce côté-là
42:21 pour avoir des avis médicaux,
42:23 des rencontres avec un médecin plus fréquentes.
42:26 -J'entendais dans le reportage qu'il était remarqué
42:29 qu'avec une médecine du travail en souffrance,
42:32 qui est en crise,
42:33 le problème, c'est qu'on fait la réforme
42:35 pour les années qui viennent,
42:37 et on espère que dans les années qui viennent,
42:40 compte tenu d'autres réformes qui ont été initiées
42:43 et qui devront continuer à l'être,
42:45 on aura plus de médecins.
42:47 -Plus de produits. -Et aussi,
42:49 on forme plus de médecins,
42:50 donc ils vont arriver à maturité,
42:52 si on peut dire ça comme ça,
42:54 en fin de cycle de...
42:56 En fin d'études.
42:58 Donc il y aura plus de médecins.
43:00 Mais c'est vrai que c'est important.
43:04 D'ailleurs, c'est comme...
43:06 C'est comme les visites médicales obligatoires
43:09 à différents âges de la vie
43:10 qui ont été mises en place
43:12 il y a quelques mois
43:13 dans le projet de loi de financement
43:16 et évidemment que ça marchera aussi
43:18 quand on aura plus de médecins.
43:20 Le nombre de médecins, c'est un sujet,
43:22 ça va être encore un sujet pour 5 ou 7 années,
43:25 les 5, 7 prochaines années,
43:27 mais ça ne devrait pas...
43:30 -Est-ce qu'elle est réelle, cette pénurie ?
43:32 -Oui, bien sûr.
43:33 La médecine du travail, c'est une médecine
43:36 qui n'est pas très valorisée,
43:38 qui est le parent pauvre du système de santé.
43:40 Il faut remettre des médecins,
43:42 comme il faut remettre des infirmières
43:45 ou des infirmières,
43:46 des médecins scolaires,
43:47 ou des médecins aussi.
43:49 Il y a des parents pauvres dans le système de santé,
43:52 la médecine du travail en fait partie,
43:54 mais ça fait partie des sujets qui vont évoluer
43:57 avec les réformes en cours.
43:59 -On parle de conversion et de changement de carrière,
44:02 mais quelle perspective s'ouvre
44:04 pour un ouvrier agricole de 50,
44:05 qui a passé toute sa vie dans les champs,
44:08 à ramasser des feuilles de betterave
44:10 avec toute la pénibilité que ça peut engendrer ?
44:13 -Il veut continuer à travailler ? -Oui.
44:15 -Qu'est-ce que changer de carrière ?
44:18 -On peut faire plein de choses.
44:19 Il y a d'autres métiers.
44:21 -Donc il faut se former.
44:23 -Il y a des systèmes de formation.
44:25 Il y a un projet de loi qui va arriver sur le travail,
44:28 qui va avoir un volet d'accompagnement des seniors
44:31 pour changer de métier, être mieux formé,
44:34 assurer, faciliter les fins de carrière professionnelle.
44:38 Bon...
44:39 Il y a de quoi faire.
44:42 Il manque... On parlait...
44:44 On parle de cuisine, là.
44:47 Chez moi, tous les restaurants manquent...
44:49 -Ils cherchent à recruter ? -Pour les métiers du service,
44:53 pour les métiers dans les cuisines, la fabrication...
44:56 -C'est des métiers difficiles.
44:57 Si vous dites à un gars de 55 ans qui a travaillé
45:00 dans les champs, vous allez passer votre vie dans le pétrin ?
45:04 -Tous les métiers de service cherchent de la main-d'oeuvre.
45:07 Il y a de quoi faire.
45:09 Il y a aujourd'hui un besoin de main-d'oeuvre, c'est évident.
45:12 -Puisqu'on a fini, on va passer à présent au dessert,
45:15 et c'est le pêcher mignon.
45:17 -Brigitte, voici le temps du sucré avec un fontainebleau.
45:24 Quel chauvin, ce Frédéric Valtoux,
45:26 qui use de tous les artifices pour nous faire ses amies.
45:29 -Pour parler de la ville. Je suis démasqué.
45:32 -Un tiramisu, une salade de fruits à Saint-Honoré...
45:35 Je dis "bravo" parce que le fontainebleau,
45:38 je connais, j'ai quelques attaches à Pertangatinet.
45:41 -A côté de fontainebleau. -C'est vrai qu'en dehors,
45:44 c'est très Locavore, comme dessert.
45:46 -C'est pointumé, ça commence à...
45:48 -C'est un dessert méconnu, Brigitte,
45:50 mais très simple et très bon, parce que c'est une superposition.
45:54 François, il a sans doute une vision
45:56 un peu différente du fontainebleau.
45:58 Normalement, c'est une superposition de fromage frais
46:01 et ensuite de crème battue. -C'est assez original.
46:04 -C'est tout blanc. -Ca ressemble à un fontainebleau ?
46:07 -Pas vraiment. -C'est revisité par chez François.
46:10 -C'est un fontainebleau revisité. C'est Versailles.
46:12 -Voilà, ça doit être ça.
46:14 Alors, du coup, comment ça se prépare, ça ?
46:17 Comment on fait ? On met du fromage frais ?
46:19 -Normalement, c'est du fromage blanc et ensuite de la crème fouettée.
46:23 Normalement, c'est présenté dans un peu de paraffine,
46:26 une mousseline, pour le protéger.
46:28 -En fait, c'est une invention d'un crémier Béli Fontain,
46:33 au 18e siècle, qui, effectivement, constatait
46:36 qu'en amenant le lait à la cour,
46:38 et donc en passant sur des allées pavées,
46:41 sur des charrettes, le lait était secoué,
46:43 et donc, il y avait une fine couche de mousse, on va dire,
46:47 ou de crème, plutôt, qui se formait en haut,
46:50 et que les gens mangeaient très vite avant qu'elle retombe.
46:54 Et donc, il a eu l'idée, effectivement, de la fouetter,
46:57 de fouetter cette crème,
47:00 et puis, progressivement, pour l'aérer,
47:03 pour lui donner, effectivement, un peu de volume,
47:06 et pour pas qu'elle retombe trop vite,
47:08 on la mange dans un voile de mousseline.
47:10 C'est très compliqué, le Fontainebleau,
47:12 parce que ça produit à consommer tout de suite.
47:15 -C'est ce que j'avais vu.
47:17 Peut-être que chez vous, il y en a plein,
47:19 mais on n'en trouve pas beaucoup à Paris.
47:21 -Dans les restaurants, c'est assez rare.
47:24 -Vous n'en trouvez pas jamais. -J'ai raison.
47:26 -Un peu à Fontainebleau, mais c'est très rare.
47:29 En fait, il faut aller chez des fromagers
47:31 qui le font le matin et que vous consommez.
47:34 -Il y en a plein, à Paris, qui en vendent.
47:36 -A Paris, il y en a quelques-uns.
47:38 -A Fontainebleau, ils en font tous.
47:40 -Il y en a parfois dans la grande distribution,
47:43 avec des marques artisanales. -Là, il faut éviter.
47:46 Parce que, vraiment, ça se fait à la main.
47:48 Et dans les sévères marchés, il n'y a rien qui se fait à la main.
47:52 -Brigitte, je conseille que vous le fassiez.
47:54 C'est pas très compliqué.
47:56 Vous prenez un très bon fromage blanc,
47:58 vous le mettez dans une petite coupe,
48:00 vous battez une crème, vous la montez en crème fouettée,
48:04 et vous le mettez dans une petite cuve.
48:06 -L'intérêt du Fontainebleau, c'est qu'on peut le mettre...
48:09 On peut l'interpréter. -Parce que c'est un peu fade.
48:12 -Non, c'est pas fade du tout.
48:14 Normalement, ça se mange nature avec du sucre.
48:17 En général, on le voit avec un coulis de fruits rouges.
48:20 -Quelques fruits rouges. -Ou quelques framboises.
48:23 -C'est la première fois que vous voyez ça.
48:25 -Oui, c'est une première.
48:27 -Avec des figues et de l'amande.
48:29 -Mais souvent, on appelle aussi le Fontainebleau
48:32 un fromage un peu...
48:34 ...battu, comme ça.
48:35 Normalement, le vrai Fontainebleau est très aérien et très léger.
48:39 Ça n'a rien à voir, par exemple, avec la crème chantilly.
48:42 Les gens disent que c'est... Non, rien à voir.
48:45 -Parce que c'est fouetté. -C'est fouetté.
48:47 Il y a beaucoup de bulles d'air.
48:49 C'est très agréable, parce que c'est très fin, très léger.
48:52 -En me menant à l'enquête, j'ai découvert
48:55 qu'il y avait aussi un Fontainebleau salé.
48:57 -On peut le faire, mais quand on le fait,
49:00 on le met à sa sauce. -Mais non, en dessert.
49:02 -En fromage. -Ah oui, en fromage.
49:04 -Il y a des gens qui le mangent. -Et avec quoi ?
49:07 En fromage, un peu comme une fessée ?
49:09 -Avec certains, la rouée. -A côté d'une quiche,
49:11 vous avez votre petit Fontainebleau à côté,
49:14 ça apporte de l'égerté.
49:15 Dans une soupe, on met le Fontainebleau.
49:18 -C'est jamais du fer, mais c'est possible.
49:20 En fait, on peut l'adapter à différents usages,
49:24 mais ce qui doit caractériser le Fontainebleau,
49:26 c'est le côté très aérien et très léger.
49:29 -C'est léger, finalement. C'est pas très calorique.
49:32 -C'est léger au goût et à l'oeil,
49:34 mais ça reste quand même calorique.
49:36 -Pendant que vous le goûtez,
49:38 je veux dire ce que vous en pensez,
49:40 on va écouter...
49:42 On va écouter votre musique,
49:44 parce qu'on termine toujours cette émission en musique.
49:47 Je voudrais que vous nous disiez s'il est bon ou pas.
49:50 -Je sais pas qui l'a fait, mais disons que ça n'est pas...
49:54 -C'est pas tout à fait un Fontainebleau.
49:56 -Le puriste que vous êtes.
49:58 -Je le comprends, parce que les restaurants le font rarement.
50:01 -D'accord. Je le disais, on termine toujours cette émission en musique.
50:05 On va écouter celle que vous avez choisie.
50:08 "Pourquoi"
50:09 ...
50:22 Alors, c'est Duke Ellington. -Oui.
50:25 -Fontainebleau de Forest.
50:27 C'est un des rares morceaux où Duke Ellington est seul au piano.
50:30 C'est une balade.
50:31 Duke Ellington, c'est les grands orchestres,
50:34 les trios, les quatuors, mais c'est très rarement lui seul au piano.
50:38 En 61, il est à Paris pour des concerts
50:40 et il va se balader en forêt de Fontainebleau.
50:42 Il est séduit par la forêt de Fontainebleau,
50:45 parce qu'on ne peut pas être séduit par cette belle forêt magnifique
50:49 quand on s'y promet.
50:50 C'est une balade qui dure trois minutes.
50:53 Mais voilà, ça l'inspire. -Il l'a composée après.
50:56 -Il l'a composée après cette promenade,
50:58 lors d'un séjour à Paris où il s'était échappé.
51:01 Et pourquoi j'aime ce morceau ?
51:05 Évidemment, parce qu'il est magnifique,
51:07 il faut l'écouter, il est très délassant.
51:10 Il renvoie bien à ce qu'inspire Fontainebleau.
51:12 Au-delà de ça, c'est aussi le lien avec Fontainebleau,
51:16 une terre de jazz, beaucoup de jazz à Fontainebleau.
51:19 Est-ce que c'est lié, sans doute, au fait qu'après la Deuxième Guerre mondiale,
51:23 Fontainebleau a beaucoup d'Américains,
51:25 canadiens, américains,
51:26 parce qu'il y avait le quartier général de l'OTAN,
51:29 comme Saint-Germain-en-Laye.
51:31 Il y a une grosse présence jusqu'à la fin des années 60 des Américains.
51:35 Il y avait aussi Django Reinhardt,
51:37 qui a vécu à Samoa-sur-Seine, à côté de Fontainebleau,
51:40 et qui est enterré à Samoa-sur-Seine.
51:42 Là, on déjante le jazz manouche.
51:44 Il y a un festival de Django Reinhardt,
51:47 le plus grand festival de jazz de plein air en Ile-de-France.
51:50 Et donc, il y a une vraie tradition du jazz à Fontainebleau,
51:56 qui a été très forte dans les années 50, 60, 70,
52:00 et qui continue avec ce festival de jazz.
52:03 -Vous perpétuez aujourd'hui. -Voilà.
52:05 Mais l'idée de ça, c'était de dire,
52:07 "Allez respirer en forêt de Fontainebleau,
52:09 "c'est un endroit magique."
52:11 C'est pour ça qu'on le pousse pour être inscrit
52:14 au patrimoine mondial de l'UNESCO.
52:16 Le château l'est aujourd'hui,
52:18 mais si le château est à Fontainebleau,
52:20 c'était du fait de la présence de la forêt.
52:23 La forêt est liée aux chasses, on parlait de François Ier.
52:26 Et si la forêt ressemble à ce qu'elle est,
52:29 c'était, évidemment...
52:30 C'est aussi une des conséquences
52:32 de la présence des cours pendant huit siècles.
52:35 Tous les rois de France depuis Louis VI ont fréquenté Fontainebleau,
52:38 ce qu'on ne sait pas toujours.
52:40 C'est un endroit qu'il faut visiter.
52:42 -Intéressable. Allez, je mange maintenant.
52:45 -Merci, Frédéric Balthoud, d'avoir accepté notre invitation.
52:48 Merci à vous tous de nous avoir suivis.
52:51 Merci à H.Françoise qui nous a cuisiné ces bons petits plats.
52:54 On se retrouve la semaine prochaine
52:56 pour un nouveau numéro de "Politique à table".
52:59 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
53:01 Générique
53:03 ...
53:11 [fin du générique]

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