L'ancien fleuron de la Marine française passé sous pavillon brésilien en 2000, a été coulé dans l'Atlantique cette nuit en raison de la détérioration de sa coque. Pour certaines ONG, il s'agit d'un "crime environnemental" notamment à cause de l'amiante et autres déchets toxiques qu'il contient.
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00:00 On évoque à présent le sort du Foch, le porte-avions de la Marine française, qui est désormais au fond de l'eau, au fond de l'Atlantique.
00:06 Il a été coulé hier par la Marine brésilienne. En fait, il appartenait à la Marine brésilienne.
00:10 Il avait été rebaptisé San Paolo après la vente du bâtiment au Brésil.
00:13 Général Pellistrandi, le Foch, il a été de toutes les grandes opérations de la Marine française jusqu'à la fin des années 90.
00:20 Oui, il est rentré en service en 1963 et jusqu'en l'année 2000, il a été, avec son jumeau, le Clemenceau, le porte-avions qui a fait toutes les opérations,
00:31 notamment au large de l'ex-Yougoslavie, lorsque il y a eu les conflits dans les Balkans.
00:36 Et donc, en l'an 2000, avec l'entrée en service du porte-avions Charles de Gaulle, le porte-avions Foch a été vendu en pleine propriété au Brésil,
00:45 qu'il a rebaptisé Sao Paulo. Il a fait à peu près 18 ans de service au profit de la Marine brésilienne.
00:52 Et en 2018, les Brésiliens l'ont retiré du service actif. Et puis, il fallait envisager de le déconstruire.
01:00 Et la décision a été prise hier ou avant-hier de le couler au fond de l'eau parce que le bâtiment était trop dégrindé pour pouvoir poursuivre son périple.
01:12 C'est ce que disent les autorités brésiliennes. Il n'y avait pas d'autre option parce que son remorquage était jugé trop risqué.
01:16 Le problème, c'est que ce bateau était rempli de tonnes d'amiante, de peinture, de déchets toxiques.
01:23 Et ça met forcément les associations de défense de l'environnement extrêmement en colère, qui parlent de nouvelles décharges sous-marines.
01:33 On va les écouter. La première catastrophe, c'est qu'il va y avoir une mortalité immédiate dans ces communautés de mollusques, de crustacés, de poissons
01:48 qui seront ensuite pêchés par les Brésiliens. Et un jour ou l'autre, cette catastrophe sera perceptible dans l'assiette des consommateurs.
02:00 Il y a une vraie inquiétude sur la faune marine. Général Piesandré, j'aimerais juste vous poser cette question. Pourquoi on n'a pas décontaminé le bateau avant de le couler ?
02:08 En fait, le bateau a été retiré du service en 2018. Ça veut dire que les autorités brésiliennes qui étaient propriétaires du bateau ont déjà vidé tout ce que l'on pouvait vider dans le bateau.
02:18 C'est-à-dire tout ce qui était le matériel, le carburant qui était dans les réservoirs. Maintenant, un bateau qui avait plus de 60 ans de vie active, il reste au fin fond des cales.
02:29 Un peu d'huile usée, un peu d'amiante. L'objectif, c'était de le déconstruire dans un chantier.
02:36 30 000 tonnes, c'est ce que disent les associations de déchets toxiques, amiantes, peintures et déchets toxiques.
02:42 Non, ce n'est pas 30 000 tonnes de déchets toxiques. C'est un bâtiment qui fait 30 000 tonnes. C'est en gros 28 000 tonnes d'acier.
02:50 Bien sûr, il y a des peintures, comme dans n'importe quel bateau. Il y a un peu d'amiante, parce qu'à l'époque, on mettait de l'amiante, mais l'essentiel a été retiré.
02:59 Il a été océanisé à plus de 3 000 mètres de profondeur, c'est-à-dire largement supérieur par rapport au Titanic, par exemple.
03:09 Là où il est avec la pression à plus de 3 000 mètres, le bâtiment va rester au fond de l'eau. Il va se décomposer petit à petit. Ça va prendre des siècles.
03:20 Mais les risques de pollution sont extrêmement limités. On n'est pas prêt de voir des bulles ou des morceaux du porte-avions surgir à la surface de l'eau.
03:33 L'océanisation s'est fait fréquemment. Les Américains ont océanisé des porte-avions. Et quand vous avez des bateaux qui coulent, ils transportent des marchandises.
03:43 Ils portent beaucoup plus de produits dangereux et contaminants que ce porte-avions, qui était à l'état de ferraille et qui est maintenant à près de 5 000 mètres sous l'eau.