Grève des cheminots: "On est dans l'attente d'un mouvement un peu plus dur", affirme le syndicaliste CGT Béranger Cernon
Béranger Cernon, syndicaliste CGT et ancien SG CGT des cheminots de Paris à la Gare de Lyon,s'est exprimé ce dimanche soir sur la mobilisation contre la réforme des retraites.
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00:00 Bérenger Sernon, vous êtes cheminot Paris-Gare de Lyon.
00:04 Aidez-nous à y voir un petit peu plus clair.
00:06 On a vu évidemment les prévisions de trafic, mais ça reste des chiffres, beaucoup de chiffres.
00:10 On a un peu trop de chiffres en ce moment.
00:12 Qu'est-ce qui nous attend pour cette journée de mardi ?
00:14 En gros, est-ce que ce sera un peu plus galère que les fois précédentes ?
00:18 Un peu moins galère ? Vous dites quoi ? Ça n'est que le début ?
00:21 Non, on est sur les mêmes tendances que le 19 ou le 31 janvier.
00:24 Maintenant, ce qui est clair, c'est qu'il y en a qu'ont fait les premiers jours.
00:28 Il y en a qui rejoignent la grève maintenant.
00:30 Il y en a d'autres qui arrêtent parce qu'une journée de grève, ça coûte cher, ça coûte de l'argent.
00:33 Mais très clairement, on est dans l'attente en tout cas d'un mouvement beaucoup plus dur
00:38 parce qu'on sait pertinemment qu'aujourd'hui, des grèves de 24 heures ne suffisent pas.
00:42 Il y en a eu deux très massives.
00:44 Ça faisait plus de 30 ans qu'il n'y avait plus autant de personnes dans la rue.
00:47 Malheureusement, le gouvernement reste sourd pour l'instant de nos revendications.
00:51 Et dans les raffineries, en l'occurrence, il va y avoir grève mardi et mercredi.
00:55 - Donc là, en ce qui concerne le rail, ce sera uniquement mardi ?
00:59 - Non, les raffineries, ce sera 6, 7, 8. Donc lundi, mardi, mercredi, trois jours.
01:03 Et dans le ferroviaire, ce sera mardi et mercredi.
01:06 - Mardi et mercredi. Et les complications commencent à partir de lundi soir ?
01:09 - Oui, dès lundi soir, on va commencer à avoir des perturbations
01:11 parce que forcément, il faut que tout le monde soit au bon endroit quand la grève va commencer.
01:16 Et ça, ça a toujours des répercussions la veille et le lendemain, voire le surlendemain,
01:20 suivant l'état du trafic.
01:21 - Ce que vous dites, c'est que malgré les complexités que peut représenter une grève,
01:25 c'est-à-dire le fait que ça coûte cher, j'imagine qu'il y en a qui partent en vacances aussi ?
01:30 - Oui, bien évidemment.
01:31 - Vous arrivez quand même à être suffisamment nombreux pour que le blocage soit tout aussi important ?
01:35 C'est ça que vous dites, c'est que vous arrivez à vous organiser ?
01:37 - Oui, en tout cas, pour l'instant, la mobilisation, elle est là.
01:41 L'envie de combattre cette réforme, elle est là.
01:44 Et oui, très clairement, on est organisé pour le moment, pour réussir des grandes journées d'action.
01:47 - Combien de temps ? Vous, par exemple, vous voyez tenir jusqu'à cet été ?
01:50 - Ah bah, s'il faut tenir jusqu'à cet été, on tiendra jusqu'à cet été.
01:53 En 2019, on a tenu près de trois mois.
01:55 Moi, personnellement, j'ai plus de 80 jours de grève.
01:57 Ça m'a coûté extrêmement cher.
01:59 J'ai combattu cette réforme.
02:01 Je suis rentré à la SNCF en 2007.
02:03 Depuis 2007, j'ai pris quatre réformes des retraites sur la figure.
02:06 La plupart des Français qui, aujourd'hui, sont au travail, devraient partir à 60 ans.
02:11 On leur a dit que c'était 62 ans.
02:13 Là, demain, ce sera 64 ans.
02:15 Et je peux vous dire qu'ils en ont ras-le-bol, parce que c'est toujours au même de faire les efforts.
02:18 efforts et alors qu'on le voit partout, il y a de l'argent.