Manifestation d'agriculteurs à Paris : ils protestent contre l'interdiction des néonicotinoïdes
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00:00 - Qu'est-ce qui s'est finalement aligné sur la politique européenne ?
00:03 Pourquoi les agriculteurs s'y opposent-ils au juste ?
00:06 - Parce qu'ils ont l'impression que c'est encore un obstacle.
00:09 Ils ont déjà tellement de problèmes à affronter.
00:12 La sécheresse, de nouvelles règles qui leur interdisent et limitent le stockage d'eau.
00:17 Donc, ils doivent y faire face.
00:19 Ils ont également des problèmes de coût de production,
00:21 puisque les prix de l'énergie ont augmenté.
00:24 Et pour eux, ce qu'il arrive avec les néonicotinoïdes,
00:28 ça va également s'étendre à d'autres pesticides.
00:31 Et donc, ça va encore faire baisser les rendements.
00:33 Pour eux, c'est un problème qui est insurmontable.
00:35 Alors, quels sont ces pesticides ?
00:38 Eh bien, il s'agit de tuer les pucerons.
00:40 C'est incorporé dans la semence, ce pesticide.
00:44 Il tue les pucerons dans les premières semaines,
00:46 ce qui permet à, finalement, aux betteraves de pousser.
00:49 Et ça empêche donc la jaunisse, mais en même temps, ça tue des abeilles.
00:53 Alors, quand, il y a deux ans, les agriculteurs n'ont pas utilisé ce pesticide,
00:58 les rendements ont baissé jusqu'à 50%.
01:01 Et c'est ce qu'ils craignent aujourd'hui.
01:02 Alors, il existe des alternatives.
01:04 On leur dit, il y a d'autres pesticides que vous pourrez utiliser,
01:06 mais ils ne sont pas aussi efficaces, ils sont plus compliqués,
01:09 parce qu'ils doivent être combinés avec plein d'autres tactiques,
01:12 plein de procédures différentes.
01:14 Il faut suivre de plus près.
01:15 Et ils n'ont pas les moyens de faire cela sur l'ensemble de leur champ.
01:19 Les coûts de production augmentent.
01:21 On voit là des betteraves.
01:23 Et c'est donc un problème auquel les agriculteurs font face maintenant.
01:26 Ils veulent continuer à pouvoir produire.
01:29 - La interdiction de ces pesticides, qui s'inscrit aussi dans une hausse globale des prix,
01:33 a commencé par le sucre ?
01:34 - Oui. Alors, regardons ce qu'on a en face des agriculteurs.
01:38 Il y a les abeilles, ces petites bêtes, mais elles ne sont pas seules,
01:41 car les abeilles sont...
01:43 On peut peut-être voir les images précédentes qu'on avait il y a un instant,
01:47 parce que ce sont des pollinisateurs qui permettent donc de protéger l'ensemble de notre biodiversité.
01:53 Ce n'est pas seulement une histoire d'abeilles, c'est l'ensemble de la biodiversité qui est en question.
01:58 Et puis, ces pesticides, également, 80% sont dans le sol,
02:03 et finalement tuent d'autres animaux.
02:05 Ce n'est pas seulement les abeilles qui sont tuées,
02:07 ça attaque le système nerveux des oiseaux également, et d'autres animaux.
02:11 Et il s'agit de protéger tout cela.
02:13 Alors, qu'en est-il du prix du sucre ?
02:14 Vous en avez parlé.
02:16 Il a augmenté de près de 28%, donc en moyenne,
02:19 et pour le sucre, premier prix, même près de 50% en un an.
02:23 Pourquoi ?
02:23 Pas seulement à cause des problèmes des agriculteurs français et européens,
02:26 et la sécheresse fait partie du problème, et ce n'est pas le seul.
02:29 Il s'agit aussi des importations.
02:31 La Chine, pardon, pas la Chine, l'Inde et le Brésil,
02:34 les plus grands exportateurs de sucre au monde,
02:37 ont changé leur tactique, ils ont baissé, ils ont mis des quotas, ils ont eu des inondations.
02:41 Et les agriculteurs français, eux, ils disent
02:43 "C'est pas plus mal que les prix augmentent, parce que désormais,
02:46 le prix du sucre revient au coût de production à peu près."
02:49 Donc pour les Français, ce n'est pas une mauvaise nouvelle, finalement.
02:52 Un coût un peu plus réaliste, un prix un peu plus réaliste pour eux.
02:54 Merci beaucoup Shirley Seedbom pour le déconseil.