Sortie polémique du livre évènement sur PPDA : l'éditrice du livre s'exprime !

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00:00 Ce qu'on voulait faire en soutenant Romain Verlet, parce que c'est une enquête de 18 mois et que c'est vraiment un journaliste qui a dédié ses 18 derniers mois à cette enquête incroyable,
00:09 en ayant une centaine d'entretiens et une omerta qui était incroyable, donc il s'est vraiment battu comme un tigre, c'était de mettre au jour le système PPDA et de montrer à quel point il y avait eu une omerta terrible de la part de TF1,
00:23 que beaucoup savaient et préféraient cetera et parce qu'on ne touchait pas à l'icône du 20h, parce que c'était une star incroyable PPDA, non seulement c'était l'icône du 20h,
00:32 mais c'était également celui qui défaisait les carrières littéraires parce qu'il tenait les émissions littéraires, donc c'était le chouchou aussi des éditeurs, c'était notre chouchou à nous,
00:42 parce qu'on savait que si un livre était dans une de ses émissions, c'était le succès assuré, donc c'est vrai qu'au fond il a joui de beaucoup de complaisance de la part du petit monde, des médias, de l'édition, etc.
00:56 C'est vrai que PPDA on en disait toujours du bien, en fait PPDA c'est un peu l'anti-Anouna, c'est vrai, tout le monde en disait du bien, parce qu'il avait la carte en fait, PPDA il avait la carte,
01:06 tout le monde disait du bien, il était puissant oui, mais il était puissant de ne pas avoir la carte.
01:12 Il était puissant, il était vénéré, c'est-à-dire qu'il avait la carte.
01:16 Il avait la carte parce que c'était un intellectuel aussi, considéré comme un intellectuel. Est-ce que vous avez hésité à publier le livre ?
01:21 Non, je n'ai pas hésité à publier le livre parce que comme vous me connaissez un peu Cyril, j'hésite rarement quand il s'agit de mettre au jour une vérité.
01:29 Mais par contre effectivement si vous voulez me dire est-ce que c'est beaucoup d'emmerdes en perspective une enquête de ce genre, oui, effectivement,
01:37 parce qu'on sait très bien qu'il va y avoir beaucoup de relectures d'avocats, parce que d'ailleurs on attendait plutôt un procès de PPDA qu'un procès de la part d'une plaignante.
01:47 Pour expliquer à nos téléspectateurs, Gilles, c'est donc deux plaignantes qui ont voulu interdire le livre.
01:53 Oui, parce qu'une seule, qui a attaqué en référé pour faire interdire le livre.
01:58 Elle a perdu et en fait elle se sentait dépossédée de sa parole, c'est-à-dire qu'elle s'était exprimée,
02:03 mais elle n'avait pas avec l'auteur un accord pour que son témoignage soit publié, etc.
02:09 Donc en justice française c'est très rare d'avoir l'interdiction d'un livre et elle a été déboutée.
02:15 Alors elle n'a pas demandé l'interdiction du livre, elle a demandé la suppression de certains extraits,
02:19 la concernant notamment les détails du viol.
02:24 Bernard, une fois qu'un livre est imprimé, demander le retrait de passage, ça veut dire mettre au pilon une quantité invraisemblable,
02:32 donc supprimer toute la sortie du livre, Bernard.
02:35 Il a raison, Gilles.
02:36 Oui, il a raison, si vous voulez, quand on est attaqué au référé, on a reçu, moi j'ai reçu un coup de fil de lui-ci à 19h30,
02:42 me disant que j'avais jusqu'à 20h pour prendre le référé.
02:45 Je l'ai pris, j'ai fait face, j'ai été là le lendemain à 14h avec mon auteur devant la 17e chambre.
02:51 Bien sûr, quand on vous appelle la veille et que c'est le jour pour le lendemain,
02:54 on n'a pas 20 000 bouquins dans la nature avec du typex, bouquin par bouquin.
02:58 Donc effectivement, on ramène tous les bouquins, on les pilonne,
03:01 et entre le prix de faire revenir les bouquins et de les pilonner, il est évident que c'est en fait la mise à mort du livre.
03:06 Et donc la mise à mort d'une enquête de 18 mois.
03:08 Et moi je vais vous dire un truc, si elle avait gagné, ça aurait été problématique à deux égards.
03:13 Un, le grand victorieux de cette affaire, ça aurait été PPDA.
03:17 Parce que cette enquête, elle est très forte, c'est 400 pages d'enquête pour démonter le système PPDA.
03:23 Et toutes les connivences qui ont été faites autour de ce personnage.
03:27 Et par ailleurs, la deuxième grande défaite, ça aurait été pour le journalisme et le journalisme d'investigation.
03:33 Parce que, si vous voulez, qu'est-ce que ça veut dire ?
03:35 Ça veut dire aujourd'hui qu'au fond, sous prétexte du respect de la vie privée,
03:40 puisque c'était ça les deux heures d'audience, du respect de la vie privée, en fait, il n'y a plus de liberté d'investigation.
03:45 Et c'est quand même un vrai problème.
03:47 Parce que là, si vous voulez, le respect de la vie privée, les victimes,
03:53 c'est au fond X témoignages de victimes qui vous racontent leur douleur.
03:57 C'est incroyablement courageux de leur part, mais du coup ça en fait l'affaire des victimes.
04:01 Comme si ce n'était pas la nôtre en fait.
04:03 C'est l'affaire des victimes, elles ont été violées, ça doit rester l'affaire des victimes.
04:06 Non, c'est notre affaire l'affaire PPDR.
04:08 C'est notre affaire à tous.
04:09 C'est un système qu'on a tous cautionné.
04:11 On était tous, comme vous l'avez dit très bien Cyril, admiratifs devant ce prince,
04:16 puisqu'on l'a appelé le prince noir, le livre express, ce prince du 20 heures.
04:19 On admirait sa vie, on admirait ses incartades, on le regardait, comment dire, tous les soirs,
04:24 on le voyait en une de Paris Match, c'était une star.
04:27 Tout le monde l'adorait, il montait les marches de Cannes.
04:30 On suivait sa vie intime, en tout cas ce qu'on croyait être sa vie intime, celle qu'il nous donnait à voir.
04:34 Sauf qu'il avait en fait une espèce de modus operandi, c'est pour ça qu'on a mis ce témoignage,
04:40 un modus operandi où les femmes, il les invitait après le 20 heures
04:44 et il les violait dans son bureau qui fermait à clé.
04:47 Et à chaque fois c'était la même chose.
04:49 Elles venaient, elles étaient admiratives face à ce personnage,
04:52 elles arrivaient face à lui et en quelques secondes,
04:54 il se transformait en prédateur et il les violait.
04:57 Donc si vous voulez, on ne s'est pas amusé par voyeurisme à mettre au jour ces témoignages.
05:02 On a voulu en fait mettre au jour un modus operandi d'un violeur
05:06 qui a eu, grâce à des connivences, grâce à l'omerta du milieu au fond,
05:11 la tranquillité totale pendant des années.
05:14 Et pourquoi un certain nombre de femmes qui ont subi ces violences,
05:17 qui sont terribles, qui sont à vie, contestent ce bouquin ?
05:21 Si vous voulez, ce n'est pas un certain nombre...
05:23 Oui, vous avez raison, il y a une dizaine de femmes autour d'Hélène Devins
05:26 qui ont parlé pourtant, à Mediapart, au Monde...
05:30 Qui contestent ce livre ? Pourquoi ?
05:32 Alors, la femme qui a tenté ce référé dont je ne vais pas dire le nom,
05:38 puisqu'elle voulait justement qu'on ne parle plus d'elle.
05:41 Elle a été au JT de 20h, de TF1, regardée par 6 millions de personnes.
05:45 Elle a été devant Mediapart en live, regardée par 1,8 million de personnes.
05:50 Elle a signé en son nom une tribune dans le monde.
05:53 On peut dire que c'est lu à peu près par 300 000 personnes.
05:56 Donc, à chaque fois, elle a été en son nom propre, très courageusement,
05:59 dire "Voilà, j'ai été violée par PPDA".
06:02 Mais, elle dit aujourd'hui "Je ne voulais pas que les détails de ce viol soient révélés".
06:07 Il se trouve que Romain Verlée est un journaliste d'investigation.
06:10 Qu'il a eu ce PV d'audition où il y avait les détails scabreux de ce viol.
06:14 Il n'a pas révélé que cela.
06:15 Il a révélé tout un modus vivendi, opéra indi, d'une vingtaine de femmes
06:19 qui racontent comment elles ont été violées.
06:23 Et si vous voulez, c'est l'accumulation des faits.
06:25 Et l'accumulation des faits de la même manière.
06:27 Elles arrivent, elles sont dans son bureau,
06:29 elles pensent à la star qu'elles adorent et qu'elles admirent.
06:32 Et en deux secondes, c'est un prédateur.
06:34 Il se rue sur elles, il les viole, elles sont sidérées.
06:37 Et elles ont honte.
06:38 C'est ce qu'a raconté très courageusement Florence Porcel.
06:41 La honte.
06:42 - Oui, mais quand on raconte des histoires à l'heure insue,
06:44 vous croyez que ça va inciter les femmes à porter plainte ?
06:46 - Est-ce que c'est à l'heure insue, alors qu'elles ont eu le courage
06:50 d'en parler dans les médias ?
06:52 Moi, je ne crois pas que ce soit à l'heure insue.
06:54 Maintenant, la question qui se pose aujourd'hui,
06:56 et qui est une vraie question, moi j'en parlais avec des journalistes
06:58 de Mediapart qui me posaient cette question,
07:00 c'est celle de l'investigation.
07:01 Aujourd'hui, le journalisme, ce n'est pas un journalisme de consentement.
07:04 Quand vous faites une enquête journalistique,
07:06 quand vous enquêtez par exemple sur les scandales d'Orpea,
07:10 vous ne demandez pas le consentement Orpea de pouvoir investiguer.
07:13 Vous faites l'investigation.
07:15 Là, effectivement, la question qui se pose, c'est ce sont des victimes.
07:18 Donc, comme ce sont des victimes, au fond,
07:20 il devrait y avoir le consentement à chaque fois.
07:22 J'entends. Je vais vous dire même, ça m'a tellement touchée
07:26 cette séance devant le tribunal, là,
07:30 que j'ai vu la souffrance de cette victime.
07:33 Elle n'est pas venue au tribunal.
07:34 Je suis venue, mon auteur est venu, elle n'est pas venue.
07:36 Peut-être qu'elle se sentait trop fragilisée.
07:38 Mais en tout cas, j'ai entendu sa souffrance.
07:40 Et du coup, pour les prochaines réimpressions de cet ouvrage,
07:43 j'ai anonymisé son nom.
07:45 C'est pour ça que je ne dis pas son nom aujourd'hui.
07:47 J'ai anonymisé son nom.
07:49 En justice, la justice m'avait donné raison.
07:51 Je pouvais conserver son nom.
07:53 - Isabelle, il y a d'autres femmes habitées pour le livre.
07:55 - Isabelle, il y a quoi dans ce livre qu'on ne sait pas déjà ?
07:59 - Il y a tout dans ce livre.
08:01 - La maison de Solène, sa fille.
08:02 - Il y a quoi, en fait ?
08:03 - Par exemple, vous avez toutes ces jeunes femmes anorexiques
08:05 qui, une fois qu'il a fait construire la maison de Solène,
08:07 comme vous le dites très justement, Gérardine,
08:09 la maison de Solène, c'est sa fille.
08:10 - Exactement.
08:11 - La maison de Solène était anorexique, elle s'est suicidée,
08:13 alors qu'elle devait retrouver son père pour partir en week-end.
08:15 Elle se suicide. Elle était anorexique.
08:17 Il décide de créer une maison pour accueillir toutes les anorexiques.
08:20 Les anorexiques, une fois qu'il y a cette maison de Solène,
08:22 elles vont vers lui.
08:23 Elles lui disent "écoutez, c'est incroyable, grâce à vous,
08:25 enfin, on est écoutés, on est respectés,
08:27 on a un endroit pour être accueillis."
08:29 Il les viole aussi.
08:31 Voilà. C'est ça, PPDA, en fait.
08:33 Et ça raconte ça.
08:35 - Alors, il s'appuie sur des témoignages de victimes, de proches.
08:39 Il a travaillé pendant combien de temps ?
08:41 - Oui, 18 mois.
08:42 - Est-ce que vous avez eu des pressions de PPDA ou de son entourage,
08:45 ou de TF1 ?
08:47 - Écoutez, Romain Verlet a eu des pressions de tout le monde.
08:50 C'est vrai que ça a été très violent.
08:52 Il a tenu le choc, et nous avec.
08:54 Et j'en suis très fière.
08:55 - Mais comment on sait que dans ce livre, il n'y a pas des...
08:59 Est-ce que PPDA va peut-être dire
09:01 "ça c'est un tissu de connerie, votre enquête,
09:03 il n'y a rien de vrai" ?
09:05 - Écoutez, on attend le référé de PPDA, hein.
09:07 Maintenant, on est rodés, j'ai envie de vous dire.
09:09 Non, mais tout a été...
09:11 - Vous pensez qu'il va vous attaquer pour ce livre ou pas ?
09:13 - Écoutez, je ne sais pas s'il va nous attaquer.
09:15 Moi, ce que je voudrais, au fond, c'est que...
09:18 Et là, vous savez, les trois quarts de ces affaires sont prescrites.
09:21 Si ces femmes sont allées dans les médias,
09:23 c'est parce que la justice ne pouvait pas passer,
09:25 parce que les affaires étaient prescrites.
09:27 Donc, c'est vrai que je sais qu'ici, souvent,
09:29 vous n'aimez pas le tribunal de l'opinion,
09:31 mais parfois, on est obligé d'aller dans les médias
09:33 parce que sinon, il n'y a pas d'autres arènes médiatiques.
09:35 Mais là, je pense qu'il faudrait surtout
09:37 qu'il y ait des cas non prescrits
09:39 qui soient mis au jour et qu'enfin, cet homme soit jugé.
09:42 Pour le moment, il est présumé innocent.
09:44 - Alors, on a des extraits du livre qui sont assez incroyables.
09:48 D'abord, on va parler de la relation toxique
09:50 entre PPDA et Claire Chazal.
09:52 C'est vrai que moi, j'avais oublié qu'ils étaient ensemble,
09:54 PPDA et Claire Chazal, à l'époque, les deux stars du JTTF1.
09:57 On découvre une scène incroyable.
09:59 Alors qu'elle se lasse de sa relation avec PPDA et de ses infidélités,
10:02 Claire Chazal décide de rompre.
10:04 Il va alors se venger d'une manière incroyable.
10:07 Je vous lis un extrait du livre.
10:09 "Furieux, Patrick déboule dans le bureau de Claire Chazal à TF1.
10:11 Elle est absente.
10:13 Il déboutonne la braguette de son pantalon,
10:15 sort son sexe avec fougue et urine sur la moquette et sur le canapé.
10:19 Il souille ce cocon blanc, raffiné et calme.
10:21 Le week-end, la présentatrice aime se prélasser sur son divan
10:23 avant d'aller à l'antenne."
10:25 - Voilà, c'est ce genre de personnage.
10:26 C'est-à-dire au fond, quand vous lui échappez,
10:28 il vous pisse dessus, en fait. Voilà.
10:30 - Alors, c'est pas arrêté là.
10:31 "Après avoir maculé le bureau de Claire Chazal,
10:33 PPDA se rend chez elle, à deux pas de la tour Eiffel.
10:36 Il a la clé. Il entre dans l'appartement,
10:38 armé d'une paire de ciseaux.
10:39 Elle est toujours absente.
10:40 Il fonce dans la suite parentale, ouvre le dressing
10:42 et lacerce ses vestes de haute couture
10:44 prêtées par Dior et Chanel pour la présentation."
10:46 - Oui, c'est quelqu'un qui ne supporte pas qu'on lui résiste.
10:48 C'est quelqu'un qui ne supporte pas qu'on lui échappe.
10:50 C'est effectivement, typiquement, le prédateur dans toute son horreur.
10:54 - Alors, on apprend aussi, on en a parlé hier,
10:56 que PPDA avait un carnet noir
10:58 avec un nombre incalculable de prénoms féminins dedans.
11:01 Cette personne, je cite le livre,
11:03 "Cette personne, qui ne souhaite pas être citée,
11:05 avait repéré que le journaliste portait toujours sur lui
11:07 ou dans sa sacoche en cuir, un mystérieux carnet noir.
11:10 Curieuse, un soir, elle l'avait ouvert
11:12 et découvert, à la fin de ce calepin,
11:14 une liste avec des prénoms de femmes
11:16 rarement suivies d'un nom de famille,
11:18 des lignes et des lignes sans commentaire,
11:19 mais avec, pour chacune, un numéro de portable
11:21 ou un numéro de fixe, avec une adresse,
11:23 le code d'entrée, le bâtiment, l'étage."
11:25 - Oui, mais c'était ça.
11:27 Et quand Romain Verlet raconte aussi comment, au fond,
11:30 il y avait tout un système qui faisait semblant de ne pas voir,
11:32 parce qu'en fait, il fallait lui "fournir"
11:34 sa chair fraîche tous les soirs,
11:36 et que parfois, il fallait fournir
11:38 deux femmes différentes après le 20h,
11:41 et que c'était comme ça,
11:42 et que tout le monde faisait semblant de ne pas voir,
11:44 alors que tout le monde savait plus ou moins quand même
11:47 que ces jeunes femmes allaient à l'abattoir
11:49 dans ce bureau de sinistre réputation
11:52 qu'il fermait à clé.
11:54 Et tout ça, sous l'œil en plus,
11:55 parce que le détail sordide, par excellence,
11:57 c'est qu'il avait une photo énorme
11:59 d'une fille anorexique dans son bureau,
12:01 et il violait les femmes sous les yeux de sa fille.
12:03 - L'une d'elles décrit d'ailleurs un viol
12:05 sous la grande photo de Solène qui était accrochée
12:07 dans le bureau de PPDA, 15 jours après sa mort.
12:09 Elle explique...
12:28 Enfin, dans ce livre, vous révélez,
12:31 vous dénoncez aussi, entre autres,
12:33 bien sûr, parce qu'il y a énormément de choses dans le livre,
12:35 l'omerta qui régnait autour de PPDA.
12:37 Une des personnes qui témoigne dans le livre
12:39 explique au sujet de la tour TF1,
12:41 "Cette tour est ronde, immense, imposante,
12:43 "elle symbolise la toute-puissance du roi PPDA.
12:46 "C'est aussi la tour de l'omerta,
12:47 "je suis en colère contre TF1,
12:49 "pour son silence passé, pour son silence aujourd'hui."
12:52 Et Romain Verlée explique d'ailleurs aux Parisiens,
12:55 avoir lui-même fait l'expérience de cette omerta,
12:56 "Je connais beaucoup d'anciens de TF1 qui m'envoient des SMS,
12:58 "mais ils restent planqués.
12:59 "La société ne veut pas s'emparer de l'affaire PPDA,
13:01 "car elle nous dérange tous.
13:02 "Ce silence ne contribue pas à ce que d'autres femmes
13:04 "se fassent connaître.
13:05 "En quelque sorte, le silence des anciens protège PPDA."
13:08 - Oui, et puis je peux vous dire qu'il y a aussi beaucoup,
13:10 aujourd'hui, de patrons de presse,
13:12 de gens très puissants dans les médias,
13:14 qui ont été formés par PPDA
13:15 et qui n'ont pas envie d'en dire du mal,
13:17 qui n'ont pas envie de revenir sur cette affaire
13:19 et qui préfèrent se taire.
13:20 - D'accord. Gilles.
13:22 - Il y a des pages passionnantes, justement, sur tous les gens,
13:25 encore vivants, mais de TF1 à l'époque,
13:27 et leur rôle, ce qu'ils savaient, ce qu'ils ne savaient pas.
13:31 La description très précise du bureau avec ces gens autour,
13:35 et effectivement, en lisant ces pages, on se dit,
13:37 ce n'est pas possible.
13:38 Ils savaient et ils se sont tus.
13:40 Moi, c'est ce que j'ai tiré du livre,
13:42 c'est que le côté narcissique, toute puissance
13:45 avait déteint sur les autres qui n'ont pas osé dire,
13:47 mais ils savaient.
13:48 - Oui, mais il y avait quelque chose de...
13:50 - Il ne les touchait pas au roi, il était tout puissant.
13:52 Il choisissait des femmes sur lesquelles il avait
13:55 un droit de cuissage, comme on le disait avant.
13:58 Et en fait, c'était, au fond, elles viennent,
14:00 elles cherchent ça, parce que c'est ça que vous disent
14:03 une partie même des femmes, elles cherchaient ça.
14:05 Elles en avaient envie, il était tout puissant, etc.
14:07 Pas une seule seconde, elles se mettent à la place des victimes.
14:10 Pas une seule seconde, elles se disent...
14:11 Elles ont un peu d'empathie pour ces gamines qui arrivent,
14:14 qui sont anorexiques, qui sont jeunes,
14:16 qui sont éblouies par ce mec.
14:18 - Une de ces femmes qui entoure PPDA ne dit "attention".
14:23 La seule qui fait attention, c'est l'une des patronnes
14:27 des stages d'une grande école qui n'envoyait pas
14:32 de stagiaires femmes à TF1, en disant "non, non, jamais,
14:37 jamais de femmes auprès de PPDA, c'est trop dangereux".
14:41 - Et puis, il ne choisissait pas, pour lui, autour de lui,
14:44 pour travailler à TF1, ne prenait pas des femmes trop minces.
14:46 - C'est ça.
14:47 - Il les aime, prenait des femmes fortes.
14:48 C'est surréaliste, ces pages.
14:49 - Ah non, c'est épouvantable.
14:50 - C'est incroyable.
14:51 - Et Romain Verlet s'est aussi plongé dans la lecture
14:52 de ses propres ouvrages à PPDA.
14:54 Ça qui est glaçant.
14:55 - C'est glabéraissant aussi.
14:56 - Parce qu'en fait, on se rend compte qu'il raconte tout.
14:58 Il raconte tous ses fantasmes.
15:00 D'abord, il raconte ses fantasmes sur les très jeunes femmes.
15:02 - Dans les livres qu'il a écrits.
15:03 - Dans les romans qu'il a écrits.
15:04 Il raconte même les fantasmes qu'il a sur sa propre fille
15:07 qui s'est suicidée, en disant "je regarde ses seins", etc.
15:10 C'est très gênant.
15:11 - Comment, c'est vrai que c'est une histoire sordide,
15:13 sa fille s'est suicidée avant de partir en week-end avec lui.
15:16 - Avec lui.
15:17 - Est-ce que, voilà, est-ce que vous en...
15:19 Ça, c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui disent
15:21 que c'est parce qu'elle n'avait pas envie de partir en week-end
15:23 avec lui, peut-être, parce qu'elle n'avait pas envie.
15:25 Voilà, je ne sais pas.
15:26 Quelle était leur relation ?
15:28 - Ils avaient une relation fusionnelle,
15:29 parce qu'à la fois, il adorait sa fille,
15:31 on ne peut pas lui reprocher.
15:33 On voit bien, d'ailleurs, qu'il a été dévasté.
15:34 Et ça, on ne peut rien enlever à la douleur d'un père qui perd un enfant.
15:38 Mais en même temps, ils avaient une relation incroyablement malsaine.
15:40 Et on voit bien, dans la façon dont il s'est à la fois justifié,
15:43 dont il a publié les courriers, etc., etc., les lettres à Solène,
15:46 qu'il y avait quelque chose de très malsain en eux.
15:48 Mais je vous dis, ce qui était très malsain,
15:50 c'est notamment dans ses ouvrages,
15:51 quand il raconte la nudité de sa fille, ses seins,
15:54 est-ce qu'un jour, elle sera dans les mains d'un autre homme, etc., etc.,
15:57 qu'il avait un rapport, au moins, avec des visées incestueuses
16:03 sur cet enfant.
16:05 - Vous le dites dans le livre, la version de PPDA, lui,
16:07 il dit que tout est faux, que tout ça est un complot contre lui.
16:09 Et si on suit son raisonnement,
16:10 ce serait un complot qui émènerait de qui et pourquoi on voudrait l'unir aujourd'hui ?
16:13 - Non, mais il n'y a pas...
16:14 Je pense que c'est la seule défense qu'il puisse avoir,
16:16 c'est de dire que c'est un complot, tout a été imagination.
16:19 Mais c'est vrai, si vous voulez,
16:20 mais c'est aussi pour ça que c'est important une enquête journalistique.
16:22 Parce que, si vous voulez, ça permet de ne pas avoir frontalement
16:25 les victimes et leurs bourreaux.
16:27 Et donc, d'avoir quelqu'un, un homme.
16:29 C'est aussi ça qui a des plus à certaines déplaignantes.
16:31 Mais c'est un homme, effectivement,
16:33 qui s'est plongé pendant des mois durant sur tous ces entretiens,
16:37 qui a montré quel était le système de PPDA,
16:39 et qui l'a mis au jour.
16:40 Mais il n'y a pas que le rapport à la sexualité qui est pathologique,
16:43 il y a le rapport à l'argent.
16:44 Il est dans des scandales aristophiles,
16:47 où on voit une espèce de pyramide de Ponzi sur des œuvres d'art
16:51 et sur des livres anciens.
16:53 Il est d'une radinerie épouvantable.
16:56 Il y a son bidonnage sur l'interview de Castro.
16:59 Il y a son plagiat.
17:01 Il a écrit qu'il était plagiaire.
17:03 Donc c'est quand même un personnage incroyablement gênant,
17:06 à tout point de vue, et qu'on en s'en sait.
17:08 C'est ce que vous disiez, Cyril.
17:09 C'est qu'à la fois, on savait qu'il était plagiaire,
17:12 on savait qu'il avait bidonné ses interviews,
17:14 on savait qu'il était, au moins, très limite avec les femmes,
17:17 et pour autant, comme vous le disiez tout à l'heure,
17:19 très justement, il avait la carte.
17:21 - Comment vous expliquez ça ?
17:22 - Je pense qu'il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.
17:25 Il était tout puissant.
17:27 Les gens savaient qu'il était tout puissant.
17:29 Il pouvait faire et défaire des carrières littéraires,
17:31 comme je vous le disais, même pour nous, éditeurs.
17:33 Des années durant, il a eu des avaloirs hyper conséquents.
17:35 - Mais après, il y a des gens très puissants dans les médias,
17:38 et pourtant, les gens les attaquent.
17:40 C'est vrai.
17:41 - Oui, je pense que, par ailleurs, c'était une autre époque aussi.
17:44 Je pense que ça a changé.
17:46 Et pourquoi pas lui ? J'en sais rien.
17:48 En tout cas, grâce aux femmes.
17:49 L'audience était dingue.
17:50 - L'audience était exceptionnelle.
17:52 Elle était énorme.
17:53 - Oui, mais... - De loin.
17:55 - Les réseaux.
17:56 - Il y a potentiellement aussi, c'est abordé dans le livre,
17:58 quand on voit son carnet de rendez-vous.
18:00 C'est-à-dire qu'il avait des déjeuners, des avant-premières,
18:03 des spectacles, et aussi des déjeuners avec des politiques
18:05 qu'il voyait beaucoup.
18:06 Donc moi, j'en ai déduit.
18:07 C'est un peu en filigrane dans le livre.
18:09 Je vous pose la question.
18:10 N'a-t-il pas bénéficié aussi de protection politique ?
18:13 Est-ce que certains n'ont pas voulu, avant, dénoncer le système
18:16 parce qu'ils étaient proches de PPDA ?
18:18 - En tout cas, c'est une question qu'on peut tous se poser.
18:20 C'est au fond, laisser PPDA en place, ça rangeait beaucoup de gens.
18:23 Et donc, on l'a laissé en place des années durant.
18:26 [Musique]

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