Pierre Lellouche, ancien ministre : «Les Russes ne sont pas en état de conquérir l'Ukraine, ils sont en état de rendre les choses très difficiles pour l'armée ukrainienne»
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00:00 Le potentiel russe, c'est quoi ? La menace nucléaire ?
00:02 Ça peut. La doctrine militaire russe, elle est très claire.
00:07 Elle dit que si le territoire russe est attaqué directement
00:12 ou si l'armée conventionnelle russe s'effondre,
00:15 alors on passe aux armes nucléaires.
00:17 C'est ça la doctrine militaire et c'est ce qu'on dit.
00:21 Les responsables politiques russes, alors on aime ou on n'aime pas.
00:23 Mais enfin, chacun est dans son rôle.
00:25 Moi, je note dans l'interview du Figaro qui paraît demain matin,
00:30 de M. Zelensky, je note cette phrase.
00:32 "Avoir accepté de livrer des chars signifie qu'on est tous ensemble
00:37 contre l'agression russe." Donc, lui, il est dans son rôle.
00:40 Il essaye d'internationaliser la guerre et de faire en sorte
00:43 que nous soyons ses alliés et perçus comme ses alliés par l'adversaire.
00:48 Et l'adversaire dit, si c'est une guerre de l'Occident collectif
00:52 contre nous, nous, nous réservons le droit d'attaquer.
00:54 Ce que je dis dans ma tribune, c'est rien d'autre que ça.
00:57 Je dis, on est dans cette dynamique là.
00:59 Il va se passer deux ou trois choses dans la future bataille de la Somme.
01:05 C'est comme ça que je l'appelle.
01:06 On est un peu en 1948.
01:08 Cette offensive russe à venir dans les semaines qui viennent.
01:10 Non, c'est plus, les Russes ne sont pas en état de lancer une offensive
01:14 pour conquérir l'Ukraine.
01:16 Vous avez les réservistes qui arrivent à tuer l'Ukraine.
01:18 Oui, ils sont en état de rendre les choses très difficiles
01:21 pour la rumeur ukrainienne et de l'empêcher de tenir son offensive.
01:23 Il y a des chars russes qui sortent d'usines.
01:25 Oui, bien sûr, mais ils ont tout.
01:28 Évidemment, si vous regardez les rapports de force
01:31 entre les 140 millions de Russes et les 140 millions d'Ukrainiens,
01:36 la machine de guerre qu'il y a du côté russe.
01:39 Mais aujourd'hui, ils ne sont pas en état.
01:41 Ils vont se donner le temps, mais ils ne peuvent pas reprendre l'Ukraine.
01:46 Ils ne peuvent pas occuper l'Ukraine.
01:48 Donc, cet objectif stratégique là de Poutine depuis le début est perdu.
01:54 Le deuxième objectif, c'était de diviser les Ukrainiens.
01:57 C'est perdu. Il a fabriqué une nation ukrainienne.
01:59 Troisième objectif, c'était de repousser l'OTAN.
02:02 C'est perdu.
02:03 L'OTAN est à la frontière de la Russie aujourd'hui avec des armes,
02:06 avec des missiles.
02:07 Donc, stratégiquement, l'erreur de Poutine sera enseignée
02:12 dans les écoles de guerre et les écoles diplomatiques pendant des décennies
02:15 parce que c'est une erreur de calcul majeure.
02:17 Sauf qu'il n'a pas perdu la guerre aujourd'hui.
02:20 Mais c'est ça qui est dangereux.
02:21 La guerre, c'est un danger. C'est un danger.
02:23 [Musique]