Exclu. "Je me suis retrouvée dans des situations hallucinantes" : Diane Kruger se confie sur le mouvement Me Too dans En Aparté
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00:00 - Effectivement, ce contrat avec la célèbre agence Elite,
00:03 vous avez à peine 16 ans, le concours de mannequins "Look of the year",
00:06 rien que ça, et vous représentez donc l'Allemagne.
00:10 Votre maman, elle vous laisse partir sans parler un mot de français.
00:14 Comment ça s'est passé ? Vous avez dû négocier ?
00:17 - Alors en fait, ça s'est fait de petit à petit.
00:21 En fait, à 15 ans, quand j'ai gagné ce concours,
00:26 l'agence m'a invité souvent à Paris pour travailler.
00:29 J'ai très vite travaillé, pas forcément les défilés,
00:32 mais plutôt des photos.
00:34 Et donc, je commençais à vraiment louper beaucoup d'écoles.
00:37 Et bon, je passais quand même, je faisais mon travail à la maison,
00:41 chez moi, même à Paris, j'amenais mes cours.
00:44 Mais au bout d'un an, le directeur de l'école m'a dit...
00:50 "Tu loupes trop de classes, donc tu dois faire un choix
00:53 où tu fais ça, t'es mannequin ou tu finis de l'école."
00:59 Et je trouvais ça tellement incroyable,
01:01 parce que je me disais, mais c'est pas juste,
01:03 je travaille quand même, je passe, je suis pas nulle.
01:06 Il me demande à choisir entre mes rêves, mon rêve et l'école.
01:12 Et ma mère, c'est vrai qu'à ce moment-là,
01:14 la situation à la maison était un petit peu difficile
01:17 avec mon père, mon frère, etc.
01:19 Elle m'a dit, "Écoute, tu peux faire une année sabbatique,
01:23 mais si j'entends quelque chose, tu rentres."
01:27 Et elle m'a laissée partir.
01:29 Et honnêtement, évidemment, aujourd'hui,
01:31 quand je regarde en arrière, c'est vraiment cette confiance
01:34 qu'elle m'a faite en ce moment-là qui a tout changé,
01:36 qui a changé ma vie.
01:38 - Alors le mannequinat, l'agence Elite, évidemment,
01:40 la célèbre agence Elite.
01:43 Et vous, Diane, avec 1,70 m, c'est ça ?
01:46 - Oui.
01:48 - Est-ce que vous vous êtes sentie complètement dans le moule,
01:51 si j'ose dire ?
01:52 - Personne n'y croyait en moi, ça, c'est sûr.
01:53 - Personne ne croyait en vous ?
01:55 - On croyait que j'allais peut-être faire des photos de beauté,
01:58 d'ailleurs, ce que j'ai fait beaucoup en des campagnes.
02:01 Mais, par exemple, ça, c'était très rare.
02:03 Les défilés...
02:04 C'est sûr que j'étais pas comme les autres.
02:09 J'étais un peu un outsider.
02:10 En plus, je faisais pas vraiment la fête,
02:12 je buvais pas jusqu'à mes 20 ans.
02:16 Pour moi, c'était vraiment un travail et la chance aussi
02:21 de faire autre chose de ma vie que de rester à la campagne.
02:26 - Dans ce milieu, évidemment, avec la tentation, effectivement,
02:31 les sorties, la nuit, l'alcool, etc.,
02:34 est-ce que vous avez dû faire face à des prédateurs ?
02:37 - Oh, bien sûr, c'est sûr.
02:40 C'est vrai qu'aujourd'hui, quand je repense à tout ça,
02:43 le mouvement #MeToo, tout ce qu'on sait aujourd'hui,
02:46 des métiers comme ça, c'est sûr que je me suis retrouvée
02:51 dans des situations hallucinantes même quand je repense.
02:55 Mais à l'époque, je sais pas, c'était...
02:58 C'est pas que c'était normal, mais je pensais que c'était normal.
03:01 Toute ma vie, parce que j'étais une femme,
03:04 que je devais me protéger, faire attention,
03:08 parce qu'il y avait des hommes qui me mettaient
03:12 dans des positions des fois pas très confortables.
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