Parlement Hebdo - Xavier Iacovelli

  • l’année dernière
Retrouvez un point complet sur l'actualité parlementaire et politique de la semaine en présence de Xavier Iacovelli, sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine.
Parlement Hebdo, c´est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Chaque vendredi, Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions - en séance ou en commission - qui ont animé les débats. Une mise en perspective analysée en plateau par une personnalité politique.

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Transcript
00:00 Générique
00:02 ...
00:08 -Bonjour à tous.
00:09 Heureux de vous retrouver pour un nouveau numéro
00:12 de "Parlement hebdo", l'émission qui revient sur l'actualité.
00:15 -On accueille aujourd'hui notre invité, Xavier Iacoveli.
00:19 Bonjour. Vous êtes sénateur des Hauts-de-Seine,
00:21 membre du groupe RDPI au Sénat,
00:23 le groupe de la majorité présidentielle
00:25 dont vous êtes le vice-président.
00:28 Nous parlerons de cette 1re semaine d'examens
00:30 à l'Assemblée nationale de la réforme des retraites,
00:33 un débat très agité et qui tourne au ralenti.
00:35 Parallèlement, la mobilisation contre la réforme se poursuit
00:39 et les syndicats veulent durcir le mouvement à partir du 7 mars.
00:42 La droite sénatoriale propose une loi
00:44 pour limiter le droit de grève dans les transports
00:47 au début et à la fin des vacances scolaires.
00:49 On parlera de la guerre en Ukraine.
00:51 Le Sénat a voté mardi à une forte majorité
00:53 une proposition de résolution qui demande
00:56 l'armement de l'armée ukrainienne dans cette guerre,
00:58 alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky
01:01 est venu rencontrer ses alliés européens,
01:04 notamment Emmanuel Macron.
01:05 -Les députés continuent donc de débattre
01:08 de la réforme des retraites.
01:10 La discussion avance lentement dans la douleur,
01:13 prise dans le tunnel des plus de 20 000 amendements
01:16 déposés à l'ouverture des débats.
01:18 Majorité et opposition défendent pied à pied leur conviction.
01:22 Résumé sur une semaine de bataille parlementaire
01:25 acharné et passionné avec Thibault Héloc.
01:27 -Nous y sommes.
01:29 -Un ministre empêché de parler.
01:31 -Nous y sommes. -S'il vous plaît,
01:33 vous laissez parler le ministre.
01:34 -Sa voix couverte par une bronca
01:37 venue des bans de la gauche.
01:38 -On n'est pas dans un amphi,
01:40 on n'est pas dans une manif,
01:42 on est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
01:45 -Dès le départ, le débat sur les retraites
01:47 a tourné à l'affrontement entre opposition et gouvernement.
01:51 -Quelle lumière allumez-vous pour les Français ?
01:54 Rien ? Juste cette petite chose, banale, mesquine, étriquée,
01:58 une réforme des retraites ? Vous faites pitié.
02:00 -Oui à la diminution du temps de travail.
02:03 -Oui au droit à la paresse.
02:05 -Oui au droit à la retraite à 60 ans.
02:07 -Votre projet, c'est l'effondrement du système de retraite.
02:10 Qui souffrirait de la baisse des pensions ?
02:13 Les retraités modestes, pas les milliardaires.
02:16 -Un débat loin d'être en sourdine,
02:18 mais proche du dialogue de sourds.
02:20 D'un côté, une gauche décidée à faire entendre
02:23 la colère sociale dans l'hémicycle.
02:25 -La tempête sociale qui se prépare va vous balayer, collègues !
02:28 -De l'autre, un gouvernement,
02:30 une majorité qui justifie la réforme.
02:33 -C'est tous pour tous,
02:34 c'est le principe du système par répartition.
02:37 C'est pas tous pour chacun,
02:39 c'est pas tous pour des intérêts particuliers.
02:42 -Dès l'article 1er, la suppression des régimes spéciaux,
02:45 les députés de l'ANUP monopolisent la parole
02:47 et contrôlent le temps des débats,
02:50 mais s'enlisent dans une multitude d'amendements, souvent similaires.
02:53 -Quand on dépose un amendement pour chacune des années,
02:57 entre 2028 et 2050,
02:59 c'est bien, pour moi, de l'obstruction.
03:01 -Une stratégie dénoncée à l'autre bord de l'échiquier
03:04 par le RN.
03:05 -Vous êtes les idiots utiles du gouvernement.
03:08 Retirez vos amendements, ne servez pas la soupe au gouvernement !
03:12 Vous les aidez ! Ils sont très heureux
03:14 de ne pas parler du fond, de passer des heures et des heures
03:17 sur ce qui n'intéresse pas les Français.
03:19 -Une majorité malmenée, mais pas mise en danger.
03:23 En dépit de votes parfois serrés...
03:25 -Pour 178, contre 183.
03:28 -L'exécutif n'a pas été mis en défaut,
03:30 grâce aux voix des députés républicains,
03:32 qui, bien que divisés,
03:34 ont pour leur permis de conserver une majorité.
03:37 -Yacoubi, les débats avancent très lentement à l'Assemblée,
03:41 entre les rappels aux règlements, les suspensions de séances.
03:44 On a quand même l'impression,
03:46 au vu de ce qui se passe sur cet article 1,
03:48 sur lequel les députés sont toujours,
03:51 que c'est plutôt la gauche qui mène le débat.
03:53 -C'est surtout la gauche et la nupèce menée par la LFI
03:58 qui font de l'obstruction.
03:59 On ne peut pas dire aujourd'hui que les débats avancent
04:02 et que le texte peut être amélioré.
04:05 Quand on est député, quand on est parlementaire,
04:08 notre rôle, c'est de faire avancer les débats,
04:10 de faire en sorte que les textes qui nous conviennent ou pas
04:13 puissent être améliorés par le travail parlementaire.
04:17 -On voit bien que la volonté sur les 20 000 amendements déposés
04:20 à l'Assemblée 18 viennent des rangs de la NUP.
04:23 Il y a une obstruction organisée de leur part
04:26 pour ralentir et pour, in fine, ne pas voter ce texte.
04:29 -Certes, mais on a l'impression
04:31 que le gouvernement et la rapporteur
04:33 ne sont pas très ouverts aux propositions de l'opposition.
04:36 -Non, je ne suis pas d'accord avec vous.
04:39 Il y a déjà eu une évolution pendant ces débats,
04:41 malgré l'obstruction, il y a eu une évolution.
04:44 On a pris en compte des carrières longues à partir de 20 ans.
04:47 C'est une évolution annoncée par la Première ministre.
04:51 -C'était avant le débat.
04:52 -Oui, mais il y a eu des débats en commission.
04:55 Le débat parlementaire ne se fait pas seulement dans l'hémicycle,
04:58 il se fait aussi en commission.
05:00 Entre la commission et l'hémicycle, il y a eu des avancées
05:04 de la part du gouvernement suite aux discussions en commission.
05:07 Il y a aussi un durcissement sur l'index senior,
05:10 sur limiter les licenciements, qui sont un effet de peine
05:14 pour passer des seniors.
05:15 Tout ça, ce sont des évolutions qui sont apportées par le débat.
05:19 -Le gouvernement a toujours dit
05:21 qu'on était ouvert aux propositions pour améliorer le texte.
05:24 La seule ligne rouge que nous avons,
05:27 c'est l'équilibre budgétaire de notre système de retraite
05:30 par répartition et surtout, de ne pas organiser
05:33 le démantèlement de notre système par répartition.
05:36 J'entends les propositions de la LFI qui veulent faire des taxes.
05:39 Ça, on entend bien.
05:41 La pluie de taxes, ça sera pour compenser
05:43 un système structurellement déficitaire.
05:46 On sort du système par répartition,
05:48 c'est-à-dire les actifs qui financent les retraites.
05:51 -Ces évolutions que vous avez citées
05:53 sont faites en direction des Républicains,
05:55 qui étaient favorables à cette réforme des retraites.
05:58 Il y a des divisions chez LLR,
06:00 notamment Aurélien Pradié et plusieurs députés,
06:03 qui le disent, ils ne voteront pas cette réforme en l'Etat.
06:07 Est-ce que ça vous inquiète, ces divisions,
06:09 pour obtenir une majorité sur cette réforme ?
06:12 -Les avancées ne sont pas faites aux alentours,
06:15 pour les Républicains, mais pour les Français.
06:17 Je reprends l'exemple.
06:19 Quand on durcit la question des licenciements sur les seniors,
06:22 quand on permet une amélioration des carrières longues
06:26 à partir de 20 ans, on voit que c'est pour les Français,
06:29 pas pour la NUB, la LFI.
06:31 -Les carrières longues, c'est demandé par Aurélien Pradié.
06:34 -Peut-être, mais c'est aussi demandé par les Français.
06:37 C'était d'ailleurs demandé par un certain nombre de députés
06:40 de la majorité.
06:42 Nous avons besoin de faire avancer ce texte.
06:44 Je crois à la responsabilité, aujourd'hui,
06:47 des partis de gouvernement,
06:49 de ceux qui se revendiquent comme des partis de gouvernement.
06:52 Les Républicains en font partie.
06:54 Ça fait des années qu'ils revendiquent la retraite à 65 ans.
06:58 Au Sénat, c'était même 64 ans.
07:00 On a un amendement dans chaque PLFSS sur l'allongement à 64 ans.
07:03 Je pense que les Républicains, in fine,
07:06 seront cohérents avec ce qu'ils défendent.
07:09 C'est normal que le débat ait lieu,
07:11 qu'ils puissent avancer un certain nombre de propositions
07:14 et débattre avec le gouvernement sur leurs attentes.
07:17 Mais je crois à la responsabilité des députés
07:20 de la majorité présidentielle, des Républicains
07:23 et de tous ceux qui aspirent à pérenniser notre système.
07:26 -Les députés discutent ardemment
07:28 de la suppression de certains régimes spéciaux de retraite,
07:31 certains seulement, mais pas tous.
07:34 Il y a une multitude de régimes spéciaux,
07:36 des caisses autonomes.
07:37 C'est complexe comme système.
07:39 Est-ce que vous comprenez qu'on a décidé
07:42 de supprimer certains régimes spéciaux
07:44 et d'en conserver d'autres ?
07:46 Quelle est la justification ?
07:48 -Je suis pour la suppression de tous les régimes spéciaux.
07:51 Je ne parle pas des caisses autonomes.
07:53 Les régimes spéciaux, effectivement,
07:56 je pense qu'il faut qu'aujourd'hui,
07:58 nous ayons le même système pour tout le monde.
08:01 Quand on est conducteur de bus à Beauvais,
08:03 on doit avoir les mêmes droits à la retraite
08:06 qu'un conducteur de bus à Paris.
08:08 Ca me paraît logique, c'est le même métier,
08:11 donc un même métier, même droit et même devoir.
08:14 Je suis favorable à ça.
08:15 Après, il y a un certain nombre de régimes
08:18 dont vous avez parlé, qui sont plutôt des régimes autonomes,
08:22 et dans ces cas-là, ça s'autofinance.
08:24 Ce n'est pas toujours compensé par...
08:27 -C'est le cas du régime des sénateurs.
08:29 -Il y a un régime autonome que certains députés
08:32 ont appelé le régime de retraite autonome du Sénat.
08:35 Pour bien l'expliquer, c'est un régime
08:37 qui fonctionne avec une part de cotisation et de capitalisation
08:41 et qui est excédentaire, il n'a pas besoin de subvention
08:44 de l'Etat pour être équilibré, contrairement à celui
08:47 de l'Assemblée nationale, qui est aligné sur le régime général.
08:51 Il faut faire évoluer ce régime de retraite des sénateurs ?
08:55 -Expliquez aussi pourquoi cette caisse autonome
08:57 est excédentaire.
08:59 La majorité des sénateurs ne prennent pas leur retraite
09:02 à 62 ou 64, voire même 67 ans.
09:04 Un certain nombre de reportages l'ont démontré.
09:07 Par contre, cette caisse de retraite du Sénat,
09:09 elle est aussi pour les agents du Sénat,
09:12 pour les fonctionnaires du Sénat, qui bénéficient de cette caisse.
09:16 C'est pour ça qu'elle est excédentaire.
09:18 Comme elle est excédentaire, ce n'est pas alimenté
09:21 par les fonds de l'Etat et par le contribuable français.
09:24 Malgré tout, c'est normal qu'elle soit posée.
09:27 Moi, je n'ai rien contre l'évolution
09:30 de notre système de retraite.
09:32 Il doit évoluer.
09:33 D'ailleurs, le président Larcher l'a toujours dit,
09:36 qu'on alignerait l'âge de la retraite
09:38 au même titre que le régime général.
09:41 On voyait qu'il y a toujours eu des évolutions
09:43 de la caisse autonome de retraite.
09:45 -On va clore cette séquence de l'examen du texte
09:48 à l'Assemblée avec une petite image très remarquée
09:52 à l'Assemblée nationale.
09:53 Vers 22h30, Adrien Quatennens a demandé à prendre la parole
09:57 à un gouvernement suscitant la bronca
09:59 dans les rangs de la majorité.
10:01 Xavier Iacobelli, rappelons qu'il a été condamné
10:04 pour violence conjugale,
10:06 mais sans écoper d'une peine d'inéligibilité,
10:10 qu'est-ce qui empêche Adrien Quatennens
10:13 de siéger et de prendre part au débat ?
10:15 -Ecoutez, moi, je n'ai pas pour habitude
10:17 de commenter les décisions de justice.
10:20 Il a été condamné pour violence conjugale.
10:23 Moi, je pense avant tout à toutes les victimes
10:25 de violence conjugale.
10:27 -Ça vous choque qu'il ait pris la parole
10:29 lors de ce débat sur les retraites ?
10:31 -Je ne veux pas rentrer dans ce système,
10:34 si ça me choque ou pas.
10:35 C'est un représentant du peuple, il a été élu par le peuple,
10:39 c'est le peuple qui peut lui reprendre son mandat
10:42 et personne d'autre, ou en l'occurrence les juges
10:45 qui auraient pu, effectivement,
10:47 prononcer une peine d'inéligibilité.
10:49 Ce n'est pas le cas.
10:51 Il faut retrouver de sérénité dans tous les bancs
10:54 de l'Assemblée nationale,
10:56 quelle que soit l'étiquette politique.
10:58 On a besoin d'avancer sur cette réforme des retraites,
11:01 on a besoin d'avoir des débats sereins.
11:04 Ce n'est pas à l'image, aujourd'hui,
11:06 de ce que les Français attendent des représentants du peuple.
11:10 Après, il a pris la décision de ne pas se mettre en retrait
11:13 de l'Assemblée nationale, de ne pas démissionner de son poste.
11:17 Il en a le droit.
11:18 Moi, à titre personnel, je pense qu'effectivement,
11:21 les actes sont condamnables et ils ont été condamnés.
11:24 On peut passer à autre chose et continuer à travailler
11:27 sur la réforme des retraites.
11:29 - Xavier Covelly, on travaille au Sénat
11:31 sur la réforme des retraites.
11:33 On se projette sur le débat à la Haute Assemblée,
11:36 du 2 au 12 mars.
11:37 Comment vous envisagez ce débat
11:39 au groupe RDPI de la majorité présidentielle ?
11:42 Portez-vous des améliorations ?
11:44 Craignez-vous une autre obstruction de la gauche sénatoriale
11:48 qui dit qu'elle va utiliser toutes les procédures ?
11:51 - Au groupe de la majorité présidentielle,
11:53 on travaille sur ce texte.
11:55 On a commencé les auditions dans le cadre
11:57 de la commission des affaires sociales.
12:00 Je suis chef de file avec Martin Lévrier
12:02 pour le groupe majorité présidentielle.
12:05 On commence les auditions, ça passera en commission
12:08 le 1er mars.
12:09 On va voir aussi l'évolution du texte
12:11 au sein de l'Assemblée nationale.
12:13 Aujourd'hui, on ne peut pas porter un certain nombre
12:16 d'amendements qui pourraient être déjà repris
12:19 au texte qui sortira de l'Assemblée nationale.
12:22 Nous porterons des propositions d'amélioration du texte
12:26 ou de suppression d'éléments
12:28 qui pourraient aller à l'encontre de l'équilibre
12:31 que nous recherchons pour pérenniser notre système de retraite.
12:34 - Quitte à ne pas rester aligné sur le gouvernement.
12:37 - Je crois à l'initiative parlementaire.
12:40 Nous sommes solidaires du gouvernement,
12:42 dans cette majorité présidentielle.
12:45 Après, nous avons des propositions,
12:47 comme les députés de la majorité présidentielle
12:50 ont aussi leur mot à dire sur ce texte.
12:52 C'est normal.
12:53 Des amendements ont été déposés par la majorité présidentielle
12:57 à l'Assemblée nationale.
12:59 Il est normal que les groupes qui composent
13:02 la majorité présidentielle au Sénat puissent en faire de même.
13:05 - Les syndicats ont indiqué qu'ils souhaitaient durcir
13:09 le mouvement à partir du 7 mars, avec des grèves reconductibles.
13:13 Ce jeudi, Emmanuel Macron leur a demandé d'être,
13:16 je cite, "responsable" et de ne pas bloquer la vie du reste du pays.
13:20 En quoi ce serait irresponsable de faire des grèves reconductibles ?
13:24 - Je voulais saluer leur décision, qui a été de ne pas bloquer le pays
13:29 pendant les périodes de vacances, et notamment ce samedi,
13:33 pour les départs en vacances d'un certain nombre de zones.
13:36 Après que les syndicats organisent des manifestations,
13:40 c'est légitime, et on ne remet pas ça en cause.
13:43 Le fait de bloquer le pays, bloquer à la fois l'économie,
13:46 bloquer ceux qui souhaitent aller travailler,
13:49 ceux qui souhaitent avoir des loisirs,
13:52 c'est irresponsable.
13:53 On ne peut pas bloquer un pays pour contester.
13:56 - Le droit de grève... - Le gouvernement restera inflexible
14:00 ou peut bouger ?
14:01 C'est le blocage de certains secteurs stratégiques.
14:04 - Il faut sortir de cette idée que ce n'est pas la rue qui fait la loi.
14:10 Qui fait la loi dans le bon sens du terme,
14:13 dans le sens où la loi est faite par les parlementaires.
14:16 Le débat a eu lieu,
14:18 il aura lieu au Sénat, c'est aux parlementaires,
14:21 aux représentants du peuple, d'écrire la loi, de voter la loi.
14:25 Ça ne peut pas se faire avec la pression de la rue.
14:28 Que des manifestations aient lieu,
14:30 qu'une contestation légitime puisse s'exprimer,
14:34 c'est normal, mais ce n'est pas les syndicats qui écrivent la loi.
14:38 - En ce qui concerne les grèves dans les transports,
14:41 le sénateur Stéphane Lerue-Julier a déposé une proposition de loi
14:45 pour interdire la grève dans les transports
14:48 au début et à la fin des vacances scolaires.
14:51 - Cette proposition est née d'un constat.
14:54 Nous sommes en décembre 2022.
14:59 Il y a 200 000 Français
15:03 qui ont été privés du rassemblement familial.
15:06 J'ai été assez surpris qu'une minorité d'individus,
15:10 puisqu'il s'agissait de cela,
15:12 en dehors de tout contexte d'organisation syndicale,
15:15 puisse prendre en otage 200 000 Français.
15:18 Le droit de grève doit être encadré par le législateur.
15:21 C'est ce qu'on essaie de faire humblement,
15:24 de poser des moments, des périodes cruciales pour les familles
15:28 pour qu'elles puissent être assurées
15:30 de circuler librement sur l'ensemble du territoire français.
15:34 - Vous pourriez voter cette proposition ?
15:36 - Je suis partagé.
15:37 J'attends de voir le texte en détail.
15:40 Je pense que le droit de grève est déjà encadré.
15:44 Il y a déjà un service minimum qui doit s'exercer.
15:47 Après, c'est aussi la responsabilité des syndicats.
15:51 Le droit de grève est constitutionnel
15:53 et il faut le défendre.
15:55 Après, ça ne peut pas être un droit de blocage
15:58 et un droit de pourrir la vie des Français.
16:01 Le fait de bloquer les transports
16:04 au moment du départ en vacances,
16:06 au moment d'un certain nombre d'événements
16:09 de regroupements familiales,
16:10 notamment aux fêtes de Noël,
16:12 comme on a pu le vivre dernièrement.
16:14 Ce n'est pas normal, ce n'est pas responsable.
16:17 J'appelle plutôt à la responsabilité des syndicats
16:20 plutôt que d'organiser une limitation du droit de grève,
16:23 qui est un droit constitutionnel et que je défends.
16:25 - Pourtant, on ne comprend pas bien.
16:28 Vous dites que le service minimum existe.
16:30 Il y a une loi de 2007 qui a instauré
16:32 cette obligation de service minimum.
16:34 Cette loi n'est pas appliquée.
16:36 C'est normal ?
16:37 - Une loi qui n'est pas appliquée, ce n'est pas normal.
16:40 - Ça dépend des conventions.
16:42 - À partir du moment où elle est votée.
16:44 Peut-être renforcer le service minimum,
16:47 faire en sorte que cette loi soit effective
16:49 dans les transports en commun,
16:51 mais je ne suis pas sûr qu'il faille interdire
16:54 les droits de grève pendant les périodes de vacances scolaires.
16:57 Ça irait à l'encontre du droit de grève.
16:59 Je vous ai dit ce que j'en pensais.
17:01 Il faut ne pas pourrir la vie des Français,
17:04 la responsabilité des syndicats.
17:06 Je pense que c'est contre-productif
17:08 pour les syndicats d'appeler à la grève
17:11 les jours de départ en vacances
17:13 parce qu'ils perdent l'opinion publique
17:15 qui pourrait les soutenir sur ces mouvements.
17:18 Faisons en sorte d'être responsables,
17:20 oui aux droits de grève, non au blocage du pays.
17:23 - On va parler de la guerre en Ukraine.
17:25 Mardi dernier, le Sénat a voté à une grande majorité
17:29 une proposition de résolution pour soutenir l'Ukraine
17:32 et renforcer la livraison d'armes à l'armée ukrainienne.
17:35 Fabien Réquer.
17:36 - C'est un texte transpartisan
17:38 que signé par cinq présidents de groupes politiques
17:41 et adopté mardi à une large majorité.
17:44 Le Sénat réaffirme le soutien de la France à l'Ukraine
17:47 et condamne la guerre d'agression menée par Moscou.
17:50 La Chambre haute appelle la France et ses alliés
17:53 à poursuivre les livraisons de matériel militaire aux Ukrainiens.
17:57 - Si l'Europe veut une paix durable sur le continent,
18:00 elle doit faire avancer le langage de la puissance,
18:03 le seul que les dictateurs comprennent.
18:05 Mieux vaut tard que jamais.
18:07 Il faut livrer les chars, les missiles,
18:09 les défenses solaires et les avions
18:11 si nous voulons, comme le promettait le président,
18:14 accompagner l'Ukraine jusqu'à la victoire finale.
18:17 - Une semaine après la venue du président
18:20 du Parlement ukrainien au Sénat,
18:22 la question des livraisons d'armes fait consensus,
18:25 y compris chez une partie de la gauche.
18:27 - Soit nous livrons à l'Ukraine
18:29 le temps de renforcer le front et d'avancer vers l'Est,
18:32 soit la guerre va inévitablement s'enliser
18:34 dans un merturier conflit de tranchées
18:37 où périront tant de soldats que la Russie a en nombre supérieur.
18:41 - La résolution dénonce les attaques sur les populations civiles
18:44 par les forces russes et soutient l'action
18:47 de la Cour pénale internationale pour enquêter sur des crimes de guerre.
18:51 - Dans un conflit où l'un des deux belligérants
18:54 cible intentionnellement les populations civiles,
18:57 la violence de femmes, d'enfants et de vieillards parmi les victimes
19:00 est intolérable.
19:02 Par cette résolution, dénonçons une dérive inhumaine.
19:05 - Seule voie discordante, le groupe communiste
19:07 a voté contre la résolution,
19:09 redoutant les conséquences d'une escalade militaire
19:12 en cas de poursuite des livraisons d'armement.
19:15 - Abandonner l'objectif de la paix au seul profit
19:18 de l'escalade militaire, c'est abdiquer devant la perspective
19:21 d'une guerre longue et durable, toujours plus destructrice,
19:25 avec des limites inconnues, chaque jour plus proches
19:27 d'un basculement aux conséquences incalculables.
19:30 - Après le 1er anniversaire de l'invasion de l'Ukraine,
19:33 on estime à plus de 100 000 le nombre de victimes civiles
19:37 et militaires du côté ukrainien.
19:38 - Xavier Jacovelli, on a entendu l'auteur de cette proposition
19:42 dire qu'il faut livrer les avions de chasse maintenant,
19:45 alors que ce jeudi, Emmanuel Macron,
19:47 après avoir rencontré Volodymyr Zelensky,
19:50 dit qu'il n'exclut pas de livrer des avions de chasse,
19:53 mais que ce n'est pas la priorité.
19:55 Est-ce qu'il faut attendre avant de livrer ces avions
19:58 ou est-ce qu'il faut les livrer rapidement ?
20:01 - Il n'a pas dit que ça, le président de la République.
20:04 Il a dit aussi qu'on ne peut pas livrer des avions à l'Ukraine
20:07 sans avoir la formation des pilotes ukrainiens,
20:10 qui n'ont pas l'habitude d'utiliser ce type d'avion,
20:13 sans avoir un certain nombre de garanties,
20:16 et on ne peut pas livrer des avions.
20:18 - Il parle du matériel des avions de fabrication soviétique.
20:22 - Aujourd'hui, l'engagement du président de la République
20:25 et de l'ensemble des pays européens et de l'Union européenne,
20:29 c'est de livrer des chars, des batteries antiaériennes,
20:33 de permettre la défense des positions ukrainiennes,
20:37 d'augmenter, effectivement, le soutien de l'Union européenne
20:41 à l'Ukraine pour se défendre,
20:44 mais aujourd'hui, on n'est pas encore dans une position
20:47 de pouvoir donner des avions,
20:49 notamment parce qu'on n'a pas la formation des pilotes.
20:53 Donc personne n'a exclu le fait de livrer des avions.
20:57 Le Premier ministre britannique l'a rappelé cette semaine.
21:01 Le président l'a rappelé ce jeudi également.
21:04 Nous n'excluons pas de livrer des avions,
21:06 mais pour l'instant, la priorité, c'est les chars, les missiles
21:10 et les défenses antiaériennes.
21:12 - Et tout de même, livrer massivement des armements,
21:15 de quel type qu'ils soient, sans plan de paix derrière,
21:19 est-ce que ce n'est pas un peu alimenter l'escalade militaire,
21:22 voire l'enlisement ?
21:24 - Aujourd'hui, on est surtout à faire en sorte
21:27 que l'Ukraine puisse retrouver sa souveraineté territoriale,
21:30 puisse protéger sa population
21:34 et se défendre contre un envahisseur,
21:36 notamment la Russie.
21:38 On en est là, aujourd'hui.
21:40 On est à protéger les populations.
21:42 Vous l'avez rappelé dans votre reportage,
21:44 ces 100 000 victimes depuis le début de la guerre,
21:47 c'est plus que un an.
21:48 C'est une invasion de la part de la Russie
21:53 sur un territoire souverain.
21:55 C'est ça, aujourd'hui, que l'Union européenne,
21:58 que le monde occidental dénonce et alimente.
22:01 On aide les Ukrainiens à se protéger contre un envahisseur.
22:05 C'est avant tout ça.
22:06 Ce n'est pas une escalade de la violence,
22:09 c'est permettre à l'Ukraine de retrouver sa souveraineté.
22:12 - Envoyer des avions de chasse,
22:13 ce ne serait pas rentrer dans une guerre aérienne
22:16 sans se doter de l'arme nucléaire ?
22:18 - C'est pour ça que je pense que c'est normal
22:21 qu'aujourd'hui, il y ait une prudence de l'Union européenne,
22:24 des pays européens.
22:25 Il ne faut pas avoir la main qui tremble,
22:27 comme a dit Charles Michel, sur l'aide à l'Ukraine,
22:31 sur la livraison massive d'armes
22:33 et de mesures de défense pour l'Ukraine.
22:37 La question des avions viendra peut-être dans un second temps,
22:40 notamment en termes de soutien aérien
22:42 pour les forces terrestres.
22:44 Mais aujourd'hui, on est plutôt sur des forces de défense.
22:47 - Volodymyr Zelensky a fait une tournée en Europe,
22:49 Londres, Paris, Bruxelles.
22:51 L'Ukraine est candidate à l'adhésion à l'Union européenne.
22:54 Est-ce qu'il faut, selon vous, accélérer ou pas cette adhésion ?
22:58 - Oui, je le souhaite, parce qu'aujourd'hui,
23:00 les Ukrainiens se sont tournés depuis plusieurs années
23:03 vers l'Europe.
23:04 On voit que les populations ukrainiennes
23:07 le demandent, l'attendent.
23:08 Et je pense que la situation aujourd'hui,
23:11 cette guerre avec la Russie,
23:13 pousse encore plus les Ukrainiens vers l'Europe, vers l'Occident.
23:17 Je pense qu'il faut accélérer cette adhésion.
23:20 Et ça va dans le bon sens.
23:21 En plus, ça serait cohérent
23:23 avec tout ce que nous faisons depuis un an au niveau européen.
23:26 - Sur ce sujet, Anne Hidalgo a estimé
23:29 qu'il ne fallait pas accueillir d'athlètes russes
23:31 pour les prochains Jeux olympiques à Paris en 2024.
23:34 Est-ce qu'elle a raison ?
23:36 - C'est toujours compliqué.
23:38 J'ai envie de dire, une fois n'est pas coutume,
23:40 je vais être d'accord avec Anne Hidalgo sur cette question-là.
23:44 C'est compliqué de se dire que le sport
23:46 rentre dans des éléments politiques et géopolitiques.
23:49 En même temps, il y a un principe de réalité,
23:51 ça a toujours été le cas.
23:53 Les compétitions internationales ont toujours été le reflet
23:56 de conflits, et les conflits internationaux
23:59 ont toujours été dans le sport.
24:01 Donc moi, je regrette effectivement
24:03 que ça soit le cas,
24:04 mais aujourd'hui, on ne peut pas accepter
24:07 que des représentants d'un pays
24:09 qui agresse un autre pays de la communauté internationale
24:13 puissent participer à un moment de joie,
24:16 un moment de partage que sont les Jeux olympiques.
24:20 Donc ça me paraît logique, aujourd'hui, cette position,
24:23 et je la défendrai.
24:24 - On va finir cette émission en jetant un coup d'oeil
24:27 à l'agenda de la semaine prochaine.
24:29 (Générique)
24:31 ---
24:34 - A l'Assemblée nationale, ce sera la 2e semaine d'examen
24:38 du projet de loi qui réforme les retraites.
24:40 Les députés ont très exactement jusqu'au 17 février minuit,
24:44 pas une minute de plus pour espérer finir,
24:48 d'examiner la réforme.
24:49 A l'agenda, l'audition de Bruno Le Maire
24:52 sur le pacte de stabilité.
24:53 Il sera en question des réformes structurelles
24:56 promises par la France à Bruxelles.
24:58 - Au Sénat, la commission d'enquête
25:00 sur la rénovation énergétique des bâtiments
25:02 auditionnera d'anciennes ministres du Logement,
25:05 Cécile Duflot et Emmanuel Wargon.
25:07 Mercredi, les sénateurs se prépareront
25:09 à l'examen de la réforme des retraites au Sénat.
25:12 Ils auditionneront les syndicats et le patronat.
25:14 C'est la fin de cette émission. Merci, Xavier Iacovelli,
25:17 d'avoir été notre invité. Merci à tous de l'avoir suivi.
25:20 - A très bientôt sur la chaîne parlementaire. Ciao.
25:23 (Générique)
25:26 ---

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