Jean-Luc Mélenchon : «Emmanuel Macron a déjà moralement perdu, il est dans une situation qui le condamne à perdre»

  • l’année dernière
Le fondateur de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon était à la mobilisation contre la réforme des retraites ce samedi 11 février : «Emmanuel Macron a déjà moralement perdu, il est dans une situation qui le condamne à perdre».
Transcript
00:00 Donc oui, il y a une mobilisation énorme, et puis il faut apprécier sa qualité.
00:05 Dans les communes moyennes, dans les communes petites,
00:09 c'est une proportion extrêmement importante de toute la population qui est là.
00:14 Alors, c'est un signe, c'est aussi simple que ça.
00:20 Les gens ne veulent pas de ces deux années de travail supplémentaires
00:24 à un âge où l'on est beaucoup plus fragile physiquement,
00:28 souvent usé, pas toujours, mais plus fragile, ça c'est absolument certain.
00:33 Et dès lors, dans les familles, toutes générations confondues,
00:36 il y a une sorte d'élan, d'affection, de solidarité
00:41 pour ceux qui sont les plus proches de cet âge,
00:44 et dont on voit bien que c'est une épreuve terrible de leur annoncer
00:49 qu'ils feront deux ans de plus, parce que, de surcroît,
00:51 tout le monde sait que ce n'est pas seulement deux ans.
00:53 Il y aura toujours les mécanismes de décote,
00:56 donc le plus vraisemblable, c'est que, comme beaucoup de gens
00:59 qui arrivent à cet âge-là vont être des gens qui vont être avec des carrières hachées,
01:04 beaucoup devront attendre les 67 ans pour pouvoir partir à taux plein.
01:09 Donc franchement, c'est trop, c'est abusé,
01:13 les gens se sentent en quelque sorte persécutés
01:15 et entraînés dans une logique de vie qui ne convient plus à personne,
01:19 vous le savez aussi bien que moi.
01:21 Dans la jeune génération, il y a une très forte contestation
01:24 du mode de vie productiviste, et dans la génération qui a été le plus loin,
01:29 il y a une forme de désillusion, il y a encore 20 ans,
01:33 bon, les cadres étaient tout contents de rentrer à la maison,
01:35 l'ordinateur sous le bras, maintenant tout le monde a compris
01:37 que tout ça est une comédie dans laquelle vous n'avez plus de vie personnelle.
01:41 Il y a donc quelque chose de très, très profond
01:45 qui a lieu en ce moment dans les mentalités
01:48 et dans la conscience collective du pays, voilà.
01:50 Donc je crois que c'est un moment important.
01:52 – Est-ce que le silence, finalement, le quasi-silence du Président
01:55 peut un petit peu vexer ou tendre le mouvement ?
01:57 – Alors, s'il avait le bon goût de parler, ça serait bien,
02:01 parce que ça améliorerait le niveau de mobilisation populaire contre lui.
02:06 Je pense que c'est pour ça qu'il se tait, parce que c'est prudence de sa part,
02:10 il sait que l'état d'exaspération du pays à son égard est complet,
02:14 et que maintenant, lui, ne lui reste plus grand-chose comme moyen d'action,
02:19 la violence, bon ça c'est l'autoritarisme,
02:24 c'est encore ce qu'on vient de voir à l'Assemblée Nationale, bon voilà, ça,
02:28 et puis après il lui reste la dissolution, il a déjà menacé tout le monde,
02:32 on lui a déjà dit dix fois "ben vas-y, chiche, pour voir".
02:35 Bon, voilà, je pense qu'il est dans une situation qui le condamne à perdre,
02:41 de toute façon, moralement, il a perdu déjà,
02:44 que ce soit d'une manière ou d'une autre,
02:46 tout ce qui est en train de se passer là, en ce moment,
02:49 aura une expression politique, je ne sais quand,
02:51 mais aura une expression politique, c'est une certitude,
02:54 ça s'est toujours passé comme ça dans ce pays,
02:56 les grands mouvements sociaux génèrent une réponse politique derrière, voilà.
03:01 [Musique]
03:05 [SILENCE]

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