• l’année dernière
Le député insoumis de Seine-Saint-Denis Thomas Portes avait posté une photo de lui, le pied sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail, Olivier Dussopt, ce qui lui a valu 15 jours d'exclusion de l'hémicycle.

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Transcription
00:00 Évidemment, moi, tout ce qui, d'une manière ou d'une autre,
00:03 ressemble à un appel à la violence, me choque, me heurte,
00:06 et je ne peux pas l'approuver.
00:08 Après, j'ai fait, depuis que je suis tout petit,
00:10 plein de manifestations dans lesquelles j'ai vu des choses,
00:12 des choses bien pires que ça,
00:13 quels que soient les gouvernements,
00:14 quelles que soient les personnalités, la différence, la nouveauté maintenant.
00:17 -Bien pire que ça, la nouvelle en côté de vous a fait une petite mouche.
00:19 -Ecoutez, j'ai vu des effigies brûler, etc.
00:20 J'ai fait des manifs, je vous le dis, depuis l'âge de 3 ans,
00:23 avec mes parents, évidemment, pas tout seul.
00:26 À l'époque, c'était contre la réforme Baladur. J'en ai vu des choses.
00:30 La différence, c'est que maintenant, il y a les réseaux sociaux,
00:32 il y a les chaînes d'information en continu,
00:34 qui en font des faits politiques, je crois, y compris
00:36 que le mieux est de ne pas en faire des faits politiques.
00:39 Je ne sais pas qui conduisait ce camion, qui a organisé ça,
00:42 mais évidemment, moi, je n'aurais pas défilé derrière ce camion
00:44 et je n'aurais pas applaudi au passage de la première ministre pendue.
00:47 J'y vois une différence avec l'histoire d'hier et le ballon.
00:51 C'est pas exactement la même chose pour moi, mais voilà.
00:53 Mais ça, effectivement, je trouve que c'est pas utile,
00:54 que ça ne sert pas à la lutte.
00:55 La preuve, c'est qu'on parle, et on va parler là sans doute 5-10 minutes,
00:58 de quelque chose qui n'est pas lié au sujet de la réforme des retraites
01:01 et je le regrette.
01:02 -C'est complètement lié.
01:02 -Donc j'encourage chacune et chacun à faire attention aussi.
01:04 On a suffisamment raison de ne pas en colère.
01:06 -Vous êtes levé hier avec les membres de la NUPES
01:09 qui ont demandé à ce que Thomas Porte ne soit pas sanctionné ?
01:11 -J'étais, à ce moment-là, en meeting à Trappes,
01:13 mais moi, j'aurais refusé cette sanction.
01:14 Je vais vous dire pourquoi.
01:16 Moi, je trouve que ce tweet, je l'ai dit à Thomas Porte, de mauvais goût.
01:21 On a le droit de pouvoir le condamner moralement, politiquement.
01:23 Pour moi, il n'y a rien qui justifie une sanction disciplinaire,
01:26 qui, en fait, est une atteinte à la liberté d'expression,
01:28 qui, en fait, est un précédent historique.
01:31 -C'est un appel au meurtre, selon Eric Vaudreau.
01:33 -Non, c'est pas un appel au meurtre.
01:34 -Tout à l'heure, vous avez dit "appel à la violence".
01:36 -Non, mais là, c'était pas un appel à la violence, c'était sur un ballon.
01:39 Un ballon, c'est pas du meurtre ou de la violence.
01:41 C'est pas un personnage pendu qu'il avait, Thomas Porte.
01:43 Mais je vous le dis, que la sanction disciplinaire infligeait...
01:46 D'abord, moi, j'étais contre le fait qu'il y ait toute sanction disciplinaire,
01:49 puisque c'est un tweet qui a été fait en dehors de l'hémicycle.
01:52 C'était pas dans le cadre de l'activité parlementaire.
01:55 -Il a son effet.
01:56 -Oui, bah, écoutez, il y avait des élus en écharpe dans la manif pour tous
02:00 avec des slogans homophobes.
02:01 Personne n'a demandé leur condamnation à l'époque.
02:03 J'aurais aimé vous entendre à ce moment-là.
02:04 Vous n'étiez pas parlementaires, moi non plus.
02:06 -Je n'étais pas parlementaire.
02:07 -Mais je ne suis pas certain que vous l'auriez voté.
02:08 Ce que je constate, en revanche,
02:09 c'est qu'on exclut un parlementaire d'opposition
02:11 alors qu'on a des votes qui se jouent à une voix près,
02:13 que la majorité a cherché, finalement, à compenser
02:15 ce qu'elle avait fait avec le Rassemblement national
02:16 et qu'on met sur le même plan, dans l'histoire de notre Assemblée...
02:19 -M. Nefournais avait été exclu pour avoir dit qu'il retourne...
02:21 -On met sur le même plan le racisme et une caricature,
02:24 une satire de mauvais goût.
02:26 Je pense que c'est extrêmement grave
02:27 et que c'est, là aussi, méconnaître l'histoire de notre Parlement
02:30 et c'est ouvrir la voie à un précédent qui est dangereux,

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