Arnaldur Indridason, l'auteur aux 18 millions de lecteurs dans le monde publie "Le roi et l'horloger", un roman noir qui repose sur la grande histoire de la royauté danoise/ Bernard Lehut
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Regardez Laissez-vous tenter - Midi avec Le Service Culture du 13 février 2023
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00:02 RTL.
00:05 Laissez-vous tenter, midi.
00:07 La culture se met à taper tous les jours dans RTL midi.
00:09 Aujourd'hui, une rencontre exceptionnelle avec le maître du polar nordique, l'Islandais Arnaldur.
00:14 Ça doit vouloir dire Arnoux, j'imagine. Arnaldur, c'est le prénom.
00:17 Indri Dasson, c'est son nom.
00:19 Auteur aux 18 millions de lecteurs dans le monde, dont près de 4 millions en France où il était de passage ces derniers jours.
00:25 Et évidemment, Bernard Lehu, vous ne pouviez pas le rater.
00:29 Arnaldur Indri Dasson, Arnaud Indri Dasson donc, est venu présenter son dernier livre, "Le roi et l'horloger".
00:35 Un étonnant et très réussi pas de côté pour cet orfèvre du roman policier,
00:39 puisqu'il nous plonge ici en plein 18e siècle avec la rencontre insolite et l'amitié improbable
00:45 d'un petit horloger islandais de Christian VII, roi fou du Danemark.
00:49 Un roman historique donc, dans lequel toutefois, on retrouve les ingrédients qui font le succès des polars d'Indri Dasson,
00:56 car du suspense, des secrets et un passé toujours encombrant et douloureux.
01:00 Alors justement, attardons-nous sur ce qu'on pourrait appeler le paradoxe islandais.
01:04 C'est l'un des pays les plus sûrs au monde et pourtant la patrie d'une véritable école du polar,
01:09 dont Indri Dasson est le chef de file.
01:11 Oui, étonnant, un paradoxe qui amuse l'intéressé.
01:15 Oui, le taux de criminalité est effectivement très bas.
01:19 On a heureusement très peu de meurtres, disons un ou deux tous les 2-3 ans.
01:24 Et heureusement, on n'en a pas plus.
01:27 Et la question c'est d'être capable d'utiliser intelligemment le peu dont nous disposons.
01:35 Mais oui, c'est ce qu'a réussi à faire Indri Dasson, en particulier alors en créant le commissaire Erland Dur.
01:43 Enquêteur, solitaire, taciturne, mais opiniatre et bourré d'humanité.
01:47 Un personnage génial, vraiment, et devenu culte pour tous les amateurs de romans noirs.
01:52 Erland Dur ne s'est jamais remis de la perte de son frère, dans une tempête de neige.
01:57 Et il est obsédé par les dossiers de disparition non élucidés.
02:01 Alors, je me suis demandé si Indri Dasson avait vécu lui-même un drame similaire.
02:06 Non, ce n'est pas une obsession personnelle, si ce n'est que c'est un intérêt historique, en fait,
02:15 pour ces gens qui se perdaient dans les montagnes, tout simplement.
02:19 En fait, les Islandais, ils aiment énormément consigner leurs histoires.
02:23 Et une des choses qu'ils compilaient, en fait, justement, c'était des récits de gens
02:28 qui soit se perdaient dans les montagnes ou dans la tempête, soit disparaissaient,
02:32 puisque l'Islande, c'est un pays très difficile dans lequel habiter, c'est un pays contrariant.
02:36 Je pense que ça a beaucoup façonné l'âme islandaise.
02:39 Je pense que l'âme islandaise, elle a toute la météo de l'Islande dans elle.
02:43 Mais en fait, c'est quand même très bien d'être écrivain dans ce pays, justement, à cette époque-là,
02:47 parce que de toute façon, on ne peut pas sortir.
02:49 Donc, on est devant son ordinateur et on écrit son livre.
02:53 Donc, on a des conditions idéales pour écrire.
02:55 - Conditions idéales, on n'y avait pas pensé. - On ne peut pas sortir.
03:00 On ne peut pas exagérer, quand même. On peut sortir, mais on n'y est pas.
03:03 Autre thème omniprésent dans les polaires d'Arnald Durr et Ingrid Hasson, Bernard,
03:07 ce sont les relations familiales.
03:09 Oui, notamment celles entre père et fils.
03:11 C'est d'ailleurs le cas, même dans son roman historique, "Le roi et l'horloger".
03:16 Tout simplement parce que la famille est une institution très importante dans la société.
03:20 Alors, on appartient tous à une famille, que ce soit une bonne ou mauvaise nouvelle,
03:25 et il n'y a rien qui nous façonne autant que la famille.
03:28 Et dans la famille, au sein de la famille, on trouve l'amour, la haine, la vengeance, la colère,
03:35 toutes ces choses qui donnent aux auteurs, aux écrivains, beaucoup de grains à moudre.
03:43 Il dit ça avec une forme de jubilation, le grain à moudre.
03:46 J'ai demandé à Arnald Durr et Ingrid Hasson s'il avait mis un peu de lui aussi
03:50 dans son enquêteur fétiche Erland Durr.
03:53 Par exemple, il s'inquiète pour l'avenir de la langue islandaise.
03:58 On est seulement 350 000 à parler cette langue dans le monde, en fait.
04:01 Il y a des scientifiques qui disent que d'ici 100 ans, la langue islandaise aura disparu.
04:06 Erland Durr, il s'intéresse beaucoup à sa langue,
04:08 mais il a aussi le tic de corriger ses collègues quand ils font des fautes,
04:11 ce qui est quand même assez insupportable, il faut le dire.
04:14 C'est Arnald Durr aussi ?
04:17 Oui, je n'hésiterai pas à le faire, en fait, corriger les gens de temps en temps.
04:27 Oui, disons que, bon, moi je ne pense pas qu'elle va disparaître, la langue islandaise,
04:33 mais oui, il faut quand même faire attention justement à la préserver
04:36 pour qu'elle ne soit pas disparue dans son temps.
04:39 La France est l'un des pays où Indri Dasson est le plus lu,
04:42 outre son succès, qu'apprécie-t-il chez nous ?
04:46 Eh bien, sa réponse a le mérite de la franchise.
04:49 Disons que les Français ont découvert ce qui fait le sens de la vie.
04:53 Alors, le sens de la vie, c'est le bon vin et la bonne chair,
04:56 et profiter de la bonne compagnie.
04:58 Puisqu'on en est là, la gastronomie, une spécialité, quelque chose que vous aimez,
05:02 tôt particulièrement, ou qui pour vous incarne la France ?
05:05 Non, alors je n'ai pas de spécialité spécialement bonne,
05:08 mais par contre, j'ai une spécialité spécialement mauvaise,
05:11 ça s'appelle l'andouille, et ça c'est dégoûtant !
05:14 Allez, bon, on ne lui en veut pas, et on se laisse tenter, évidemment,
05:19 par les formidables polars d'Arneld Durr, Indri Dasson,
05:22 et par son dernier roman, Le Roi et l'Horloger,
05:24 tous publiés chez Métellier ou en poche chez Point,
05:27 et traduits comme cette interview par Eric Boury.
05:30 Bernard, parfois, on lit 300 pages de polars,
05:33 et puis on est déçu par les 10 dernières pages,
05:35 parce que la résolution de l'énigme est décevante.
05:38 Ce n'est pas le cas ici, j'espère ?
05:40 Non, il est vraiment très fort, et puis c'est surtout très bien écrit,
05:43 et avec toujours une plongée dans l'histoire récente ou ancienne de l'Islande,
05:47 qu'on connaît mal.
05:48 Je vous le confirme !
05:49 Le 30 de 10 !
05:50 Le 30 de 10, qui est passionnant !
05:53 J'en suis sûr, également !
05:55 Le 30 de 10, et je pense que les débats vont être plus sérieux et plus sombres,
05:59 puisqu'on va parler de Pierre Palmade,
06:01 et des victimes qu'il a faites sur cette route,
06:06 vendredi à 18h45.
06:09 A tout de suite !
06:10 [Musique]