Vous ne le saviez pas mais Mathieu Kassovitz est FAN d'espace. Et il a réalisé son rêve. À l'affiche de "l'Astronaute", il nous parle de sa passion pour l'Univers et révèle tous ses secrets de tournage.
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Court métrageTranscription
00:00 Lui, c'est Mathieu Kassovitz.
00:01 Tu peux plus rêver avec ces films-là, c'est ça le problème.
00:03 Bon, vous le connaissez tous.
00:04 C'est un moment que tu pars comme ça, ouais !
00:07 Mais ce que vous saviez peut-être pas, c'est qu'il est fan d'espace.
00:09 La physique quantique est un univers complètement nouveau que personne ne comprend.
00:12 C'est pour ça qu'il a joué dans L'astronaute et il nous raconte.
00:15 Il y a 20 ans, j'avais un projet de film qui se passait dans la station spatiale.
00:19 Je voulais faire un film très réaliste sur la spécificité de la station,
00:22 comment les Américains et les Russes travaillaient ensemble,
00:24 comment elle était construite, ce que ça impliquait.
00:27 Je ne savais pas qu'elle était à 400 km de nous.
00:29 Je ne savais pas comment ça fonctionnait.
00:30 J'ai tout appris.
00:31 J'ai rencontré Jean-François Clairvoy, l'astronaute avec qui on travaille sur ce film-là.
00:35 J'ai rencontré les Ignorés, j'avais rencontré Pesquet,
00:37 j'avais rencontré des Américains, des Russes.
00:39 Je suis allé à Houston, je suis allé à la Cité des Étoiles, j'ai fait du zéro-g.
00:42 J'étais fasciné par le fait que tu envoies une énorme machine
00:44 de plusieurs milliers de tonnes de terre et que le moment où elle s'accroche à l'ISS,
00:48 c'est la taille d'une balle de tennis qui rentre dans un système à 2 cm/s.
00:54 Et cette science-là, pour arriver à faire que cette fusée-là rencontre cet objet-là,
00:59 à tel endroit, est-ce que tout le monde survive et que la mission soit réussie,
01:03 cette science, elle est incroyable.
01:04 J'avais imaginé de faire que des plans en apesanteur.
01:07 J'ai fait des tests de caméra dans un avion zéro-g.
01:10 C'est un avion, c'est un A300, un Airbus qui monte à 45 degrés
01:13 et qui descend à 47 ou c'est l'inverse, qui pique en fait.
01:16 Et pendant le moment où il flotte et il tombe, on flotte à l'intérieur.
01:21 C'est ce qu'on appelle l'apesanteur.
01:22 Sauf que le problème, c'est que ces vols-là sont régi par les conditions atmosphériques.
01:27 Et c'est très rare d'avoir une condition assez fluide
01:31 pour que l'avion tombe d'une manière tellement régulière
01:34 qu'il n'y ait pas de perturbations à l'intérieur.
01:36 Il faut assurer un vol tellement précis que ça rendait l'entreprise beaucoup trop risquée.
01:42 Dans les 20 ans qui m'ont pris à faire ce projet, le digital s'est affirmé.
01:46 Aujourd'hui, tu n'as plus besoin de l'apesanteur, tu n'as plus besoin,
01:49 Gravity l'a prouvé.
01:50 Sauf que moi, ça ne m'intéresse pas de faire un film pendant six mois
01:53 dans un studio avec des trucs, avec des pompes, avec des pointes comme ça
01:56 et des câbles partout.
01:57 Moi, ce que je voulais, c'est l'aventure spatiale.
01:59 Il y a les plus grands astronautes français et lui, il croit en moi, il croit en mon projet.
02:02 C'est pour parler de là-haut, je suis toujours partant.
02:05 Je crois que l'astronaute correspond bien à notre culture.
02:07 C'est un vrai film français dans l'âme.
02:11 Si ce film avait été fait aux États-Unis, il serait fait pour 70 millions de dollars
02:14 avec Mark Wahlberg et une fusée de 75 mètres de haut.
02:19 Là, ça reste un truc très humain et qui vous choppe à la fin
02:22 parce que c'est une fin extrêmement puissante et qui marche
02:26 parce qu'elle est universelle et parce qu'elle est réaliste.
02:28 Tu as besoin d'un mathématicien, au moins pour tout vérifier et suivre le vol depuis le sol.
02:31 La curiosité, en fait, va...
02:33 C'est intéressant de commencer par l'ingénierie,
02:36 l'ingénierie qui t'amène à la science, qui t'amène aux contraintes de la science,
02:41 qui t'amène à la physique, qui t'amène à la physique quantique,
02:43 qui t'amène, en fait, à la recherche de Dieu, tout simplement.
02:48 C'est ça, aller dans l'espace.
02:49 C'est on va à la recherche d'où on vient.
02:53 C'est ça le vrai message du truc.
02:55 C'est pour ça que malgré les guerres, malgré les problèmes internationaux,
02:59 malgré les problèmes de budget, on continue à aller dans l'espace.
03:02 Pas juste pour envoyer des satellites, parce que ça, c'est un business,
03:05 mais aussi pour envoyer des êtres humains, pour essayer des choses,
03:09 pour être toujours là, pour être présent.
03:11 Parce que si on n'est pas présent, on n'a pas d'avenir là-bas.
03:14 Et si on n'a pas d'avenir là-bas, on sait que notre avenir n'est pas ici.
03:17 Donc, il faut absolument qu'on évolue.
03:20 *Bruit de pet*
03:21 Dominique !
03:21 *cri*