Jacquelin : «Un manque d'énergie global» - Biathlon - Mondiaux (H)

  • l’année dernière
Après son forfait pour la poursuite, Emilien Jacquelin a terminé l'individuel des Mondiaux d'Oberhof à une décevante 37e place (17/20). Le Français se voulait positif sur le plateau de notre chaîne.

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Transcription
00:00 On profite de la présence d'Emilien et de votre présence pour expliquer à tous les fans de biathlon
00:05 les différentes phases par lesquelles on passe dans ce sport.
00:08 Un jour on est en haut, un jour en bas et le lendemain ça peut repartir.
00:12 Aujourd'hui par exemple, on vous attendait sur cet individuel 17 sur 20, vous êtes dans la 30ème place.
00:17 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur votre course, vos sensations avec un peu de recul maintenant ?
00:21 Je pense que c'est la vie où il y a des hauts et des bas, c'est le sport.
00:26 Le biathlon est d'autant plus compliqué parce que le tir ça nous demande d'être à 100% de nos capacités
00:33 techniques, mentales et sur la piste aussi d'un point de vue physique.
00:38 Quand de manière générale, en termes d'énergie globale, on ne se sent pas à son 100%,
00:45 c'est très dur de garder de la lucidité, c'est très dur de se battre sur la piste,
00:48 c'est très dur d'avoir de la confiance au niveau du pas de tir.
00:51 C'est tout un cercle vertueux parfois.
00:54 On en a parlé avec Alexis Longmont en début de course sur la difficulté de la piste de l'individuel d'Auberoff,
01:02 en plus des conditions météo d'aujourd'hui où il fallait se battre sur les skis mais aussi dans la tête
01:08 par rapport à tous ces paramètres.
01:11 Comme tu le dis, il fallait être focus à 100% et le niveau est tellement élevé qu'on ne peut plus se permettre rien du tout.
01:20 Dès qu'on a une petite pensée négative ou parasite, il faut essayer de faire le ménage pour rester focus sur sa performance.
01:29 C'est ça, je pense que le premier mot important c'est l'acceptation, que ça se passe bien ou non sur la piste.
01:35 Il faut s'accrocher, il faut accepter les mauvaises sensations, il faut accepter aussi sur le pas de tir
01:40 que ça peut bouger la carabine avec l'effort ou avec le vent.
01:44 C'est un sport qui nous demande beaucoup d'humilité, beaucoup de calme et essayer d'avoir une sorte de prise de recul
01:49 pour tout simplement faire ce qu'on sait faire et essayer de mettre de côté toutes les émotions.
01:53 C'est la différence avec un sport d'endurance où tes émotions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises,
02:00 ça peut te donner de l'énergie en plus ou de l'excitation.
02:04 Nous, de l'excitation ou de l'énergie en plus, ça peut très vite être traître sur le pas de tir.
02:09 C'est pour ça qu'il faut avoir une tête forte.
02:14 Une tête bien faite, vous l'avez bien faite. De temps en temps, elle vous emmène sur des chemins un peu tortueux.
02:22 Oui, chacun est différent, on a notre passé.
02:25 Elle n'est pas trop bien faite, votre tête d'ailleurs, Emilien, ça ne vous amène pas à réfléchir un peu trop ?
02:30 Oui, je trouve ça intéressant des fois.
02:33 Mais pas trop quand même, de temps en temps, on débranche.
02:36 Emile, il sait débrancher.
02:38 Oui, je sais débrancher, mais aujourd'hui, je trouve que j'ai un manque d'énergie global.
02:44 Je pense qu'il se ressent, ça se voit sur des impasses que je peux faire,
02:48 ça se voit sur mes temps de ski, ça se voit sur ma manière de tirer,
02:51 ça se voit sur tellement de choses en fait.
02:54 C'est quelque chose, en tout cas aujourd'hui, je ne peux pas faire différemment.
02:58 Je me bats à chaque course, je suis motivé à chaque départ.
03:01 Mais après, ce qui se passe sur les skis, derrière la carabine,
03:04 je sens qu'il n'y a pas tout ce qui a fait que je suis arrivé à mon niveau,
03:10 qui m'a fait réussir de belles choses.
03:12 Aujourd'hui, je lutte face à moi-même, mais ça fait partie du chemin, je l'accepte.
03:18 Et on verra la suite.

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