• l’année dernière
A l'occasion du 30e Festival de Gérardmer, le cinéaste Michel Hazanivicius nous faisait part de sa vision du cinéma fantastique et de son amour pour le cinéma de Guillermo del Toro.
Transcription
00:00 Je suis venu quand même en 95.
00:02 Je suis venu avec Dominique Farogia.
00:04 Et on était logé...
00:06 C'est Dominique qui m'a raconté ça, qui m'a rappelé ça.
00:09 On était logé dans un hôtel tout pourri, en fait.
00:11 Et le gars qui nous a réceptionnés s'appelait Régis.
00:14 Et à l'époque, on faisait un truc qui s'appelait "Régis, c'est un con".
00:16 Donc, il était sympa sans plus, le gars.
00:20 Donc, quand vous arrivez à Girardmer, qu'il y a de la neige,
00:23 que le gars il s'appelle Régis et qu'il vous aime pas,
00:25 c'est déjà flippant.
00:27 Pour moi, je vais vous dire, c'est Pinocchio quand j'avais 4-5 ans.
00:31 Notamment quand il est dans le ventre de la baleine.
00:33 Mais tous les trucs de transformation et tout ça,
00:36 vraiment Pinocchio.
00:38 J'ai un souvenir assez terrifié de cette séance.
00:41 C'est vraiment un des tout premiers films que j'ai vu.
00:43 J'aime beaucoup "Hellboy".
00:46 J'aime beaucoup "Le labyrinthe de Pan".
00:48 Pour le coup, c'est un des premiers films que j'ai vu.
00:51 Et c'est un des premiers films que j'ai vu.
00:52 J'ai vu "The Devil Wears Prada".
00:54 J'aime beaucoup "Le labyrinthe de Pan".
00:56 Pour le coup, il y a vraiment un univers
01:00 de manière un peu tordue,
01:02 de filmer la marginalité, de filmer la différence, etc.
01:07 Puis lui, il incarne ça.
01:08 Je trouve que l'homme dégage un truc bienveillant,
01:12 il y a un truc de bonté.
01:14 Il y a un truc qui est profondément humaniste chez lui.
01:18 Je suis pas tellement sensible, je dis franchement,
01:23 aux effets d'horreur.
01:25 Quoique, Nicholson qui défonce la porte avec une hache,
01:28 je peux pas dire que je suis comme ça devant.
01:32 Ça marche.
01:33 Ce qui me touche le plus, ce qui m'emmène le plus loin,
01:43 ce qui m'emmène à accepter des images hyper violentes, etc.,
01:48 c'est quand il y a un cheminement psychologique
01:50 qui fait que je suis en empathie,
01:52 voire en identification avec le personnage.
01:54 Et à ce moment-là, les actes les plus horribles,
01:57 je les accepte et ils me touchent.
02:00 Et là, il y a une possibilité de faire des images
02:02 complètement dingues avec des litres de sang,
02:05 des têtes coupées, tout ce que vous voulez, etc.
02:07 Quand les trains boucleramas font Teddy,
02:11 ils prennent le fantastique
02:13 et ils l'amènent sur le terrain de la comédie sociale.
02:15 Et il y a un mélange qui fait qu'il y a de l'humanité,
02:17 il y a du rire, il y a de la poésie,
02:19 il y a des choses qui sortent.
02:21 Il y a un regard qui se pose sur des personnages
02:25 et ça ne me fait pas peur.
02:27 Je n'ai pas peur quand je vois Teddy.
02:28 Par contre, je le sens hyper bien.
02:30 Du pieu, pour moi, il se sert du fantastique,
02:32 il l'amène vers un comique d'absurdité,
02:35 de surréalisme, etc.
02:38 Et ça marche hyper bien.
02:39 Ce sont des mélanges qui ne sont pas toujours évidents.
02:41 Et les frères Boucarna, ils ont vraiment réussi ce truc-là.
02:44 C'est à la fois très drôle, ça reste complètement à échelle humaine.
02:47 Ça regarde les personnages qui sont,
02:50 et je pense que c'est un peu un truc propre au fantastique,
02:52 c'est-à-dire des personnages qui sont un peu à la périphérie de la norme.
02:57 Ce sont des gens qui sont un peu déclassés, un peu marginalisés.
03:00 Et ils les regardent avec beaucoup de bienveillance et d'humanité.
03:05 Donc, très réussi.
03:07 Sous-titrage ST' 501
03:10 [Musique]

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